Jeunes diplômés & Universités


Le Monde, 14 janvier, article payant

Plongée dans les prépas étoilées, le graal des étudiants des classes scientifiques

Reportage : Dans les classes « étoilées », les meilleurs élèves visent les concours les plus sélectifs, comme ceux des ENS ou de Polytechnique. Reportage au lycée du Parc, à Lyon.

Extraits :

 (…) La classe étoile peut être vue comme la dernière étape d’un système de sélection des meilleurs élèves. En 2024, le lycée du Parc a reçu 28 000 candidatures à ses classes préparatoires, toutes filières confondues, pour 720 places. Parmi elles, 16 000 candidatures concernaient les voies scientifiques, qui sont aussi les plus sélectives, avec un taux d’accès d’environ 14 % (soit le taux d’étudiants qui reçoivent une réponse positive, qu’ils acceptent ou non).

Ce vaste vivier de candidats permet de recruter des premiers de classe à travers toute la France. « Il y a un phénomène de spirale vertueuse lié au prestige de l’établissement, résume François Beckrich, proviseur du Parc. Nos bons élèves réussissent aux concours les plus prestigieux depuis plus d’un siècle, ce qui amène d’autres bons élèves à nous rejoindre à leur tour. »

Parmi les 220 étudiants qui forment les classes étoilées scientifiques du lycée du Parc, Naïm n’est pas le seul à avoir de grands rêves. Chaque année, l’établissement envoie une moyenne de 40 élèves, la plupart issus de ces classes, à l’Ecole polytechnique ou dans les ENS, les établissements scientifiques les plus sélectifs. Beaucoup d’entre eux intègrent également une grande école d’ingénieurs, comme CentraleSupélec, Mines ParisTech, Ponts ParisTech…

Le Parc est d’ailleurs l’un des seuls établissements hors région parisienne à pouvoir rivaliser avec des lycées franciliens comme Sainte-Geneviève, à Versailles, ou Louis-le-Grand, à Paris. Malgré une certaine volonté d’ouverture de la part des écoles scientifiques les plus prestigieuses, de fait, les étudiants qui réussissent leur concours d’entrée viennent encore en grande majorité d’une poignée de grands lycées à CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles),comme le montre L’Etudiant pour l’Ecole polytechnique. (…)

Les exigences augmentent bien d’un cran au passage en classe étoilée. Quand Walter Appel est devenu professeur de mathématiques en MP*, son temps de travail a été multiplié par deux. « Beaucoup d’élèves sont des passionnés, ils me posent souvent des questions ésotériques sur lesquelles je dois plancher chez moi deux ou trois jours pour trouver une réponse », confie l’enseignant en riant.

Si le programme des classes étoilées et générales est le même, c’est donc son approfondissement qui varie. « On insiste sur des choses abstraites et plus difficiles, parce qu’on sait qu’ils peuvent suivre et qu’ils sont demandeurs », souligne M. Appel. (…)

« A la rentrée, en septembre, je me suis demandé : où sont passées les filles ? C’est un mystère », dit celle qui tentera tous les concours, pour s’ouvrir le plus de portes possible. Le constat est le même dans l’autre classe de MP* : difficile de repérer les trois jeunes femmes parmi la quarantaine d’élèves.

Cette proportion infime de filles reflète le manque de diversité sociale et de genre au sein des classes préparatoires scientifiques, puis des écoles d’ingénieurs les plus cotées. Au Parc, les CPGE scientifiques comptent 33 % de filles et 31 % de boursiers. Dans les classes étoilées, ces proportions passent à 22 % de filles en moyenne (de 7 % en MPI* à 36 % en PC*) et 24 % de boursiers.

« Il n’y a pas de volonté de notre part de brider les jeunes filles, au contraire.Mais on ne va pas se leurrer, ce n’est pas toujours couronné de succès », concède Denis Choimet. Le personnel enseignant affirme devoir lutter contre un phénomène d’autocensure qui se reproduit à chaque étape de la sélection : du lycée à la prépa, de la première année à la classe étoilée, et même au niveau de la projection dans les concours. (…)

Si la compétition n’est pas au centre des relations entre les élèves, qui affirment tous beaucoup s’entraider, l’environnement de travail est source de pression pour beaucoup. Pour Héloïse Soufflet-Pellé, étudiante en PC*, le passage en étoile a été un choc plus important que celui du lycée à la prépa. « On était déjà avec des premiers de classe, mais, là, on est avec les premiers des premiers, et c’est vrai que ça fait beaucoup »,souligne l’Avignonnaise.

Tous les professeurs ne partagent pas les classements après chaque devoir surveillé, mais les élèves parviennent à se situer dans leur classe. Rassemblés au repas de la PC*2, des jeunes discutent autour d’Héloïse. « C’est horrible, ou tu travailles, ou tu culpabilises », dit l’une d’entre eux en soupirant.

« C’est difficile de prendre du recul en classe étoile. Quand tout le monde est bon, on a vite l’impression d’être nul », ajoute un jeune homme. Avec sa blouse blanche de physicien enfilée pour faire de la peinture, Mattéo Negrini a déjà l’allure de ses ambitions. Pour l’étudiant originaire de Pont-de-Roide (Doubs), c’est « l’ENS ou rien », avec toute la pression que cela implique. (…)

Avec trois professeurs principaux attachés à chaque classe et qui y consacrent tout leur temps, le niveau d’accompagnement en classe préparatoire reste l’un des plus importants de l’enseignement supérieur. Installé dans son bureau de la vie scolaire, Régis Berger-Poulatreçoit quotidiennement des visites d’étudiants. « La problématique des classes étoilées, c’est sans doute l’acharnement au travail », souligne le conseiller principal d’éducation (CPE). Les jeunes viennent dans son bureau pour se confier sur leur quotidien, demander l’accès à des salles de travail ou caresser Maurice, le lapin du Parc, véritable mascotte installée dans sa cage, dans un coin de la pièce. (…)

A force d’évoluer en vase clos entre les jolies cours intérieures du grand lycée public, les étudiants peuvent en venir à oublier que tous réussiront. « Il y a de grands désirs chez eux. On vise vraiment le plus haut niveau de sélectivité qui existe. Quand le 44e de la classe entre à Supaéro, il me semble qu’il y a pire, comme échec scolaire », lance Denis Choimet.

Au dîner de classe des PC*2, le nombre de pizzas nécessaires a bien sûr été anticipé. Pour arriver à ces piles de 34 cartons, les étudiants ont renseigné dans un document Excel la quantité de nourriture dont ils estimaient avoir besoin. « C’est infernal, même ça, on a besoin de le calculer », dit l’un d’entre eux en s’esclaffant. L’ambiance est décontractée, mais que l’on ne se méprenne pas, insiste Héloïse : « C’est bien la seule soirée détente depuis la rentrée. »

https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/01/13/plongee-dans-les-prepas-etoilees-le-graal-des-etudiants-des-classes-scientifiques_6495340_4401467.html


L’Express, 13 janvier, article payant    

Enseignement supérieur : la revanche des métiers manuels

Education. Plombiers, boulangers, maçons, menuisiers… Non seulement, ces professions recrutent, mais elles offrent des perspectives de carrière épanouissantes.

Extraits:

“Jamais je n’aurais imaginé vivre une telle expérience!” Luis Pires, 27 ans, ne cache sa fierté d’avoir participé à la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, réouverte début décembre. Ce jeune apprenti, détenteur d’un CAP ébénisterie obtenu chez Giffard, est venu prêter main-forte aux 2 000 couvreurs, tailleurs de pierre, menuisiers, facteurs d’orgue et autres sculpteurs mobilisés pendant les cinq années de travaux.

Véritable vitrine du savoir-faire artisanal, ce gigantesque chantier a mis en lumière la richesse des emplois manuels, souvent délaissés par les élèves lors de leurs choix d’orientation. “Le regard des jeunes, mais aussi celui de leurs parents, commence à changer, grâce notamment à l’apprentissage”, explique Joël Fourny, président de CMA France, le réseau des chambres de métiers et d’artisanat. D’après un baromètre publié en septembre par l’Institut des métiers et la MAAF, 203 000 jeunes ont effet suivi une formation en apprentissage dans l’artisanat en 2023. Soit 36 % de plus en cinq ans!

Cette attractivité s’explique. D’abord parce que ces professions recrutent massivement. Dans le bâtiment, 73 800 postes de chauffagistes, électriciens, couvreurs, plombiers, peintres ou menuisiers sont à pourvoir. Dans les activités dites de fabrication, 36 150 bottiers, vitraillistes, verriers, maroquiniers, graveurs sur pierre… sont activement recherchés par les entreprises. Et que dire des boulangers, des bouchers, des poissonniers mais aussi des carrossiers et des mécaniciens? “Un jeune qui s’engage dans l’un ou l’autre de ces secteurs est assuré de trouver du travail en moins de six mois”, affirme Joël Fourny.

Toutes ces professions ont également évolué dans le bon sens. Moins pénibles physiquement que jadis et mieux rémunérées (un débutant gagne entre 1 600 et 1 900 euros brut par mois), elles sont aussi plus qualifiantes. Si le CAP reste la porte d’entrée dans 61 % des cas, 20 % des apprentis préparent un diplôme de l’enseignement supérieur, type BTS ou brevet de maîtrise. “Il existe 360 diplômes et titres pour répondre aux besoins actuels et futurs des entreprises. Les formations ont évolué, elles intègrent désormais les nouvelles technologies car les emplois manuels deviennent de plus en plus innovants”, souligne Joël Fourny. Aujourd’hui, les pâtissiers utilisent des découpes laser pour trancher le chocolat et les charpentiers des logiciels 3D pour dessiner les pièces de bois. Quant à l’intelligence artificielle, elle fait ses premiers pas dans le secteur, notamment pour éliminer la répétition des tâches.

Les métiers de la main offrent enfin de belles perspectives de carrière dans toutes les filières. “De nombreuses entreprises seront à céder dans les dix prochaines années, permettant à 50 % des jeunes actuellement en formation de devenir chefs d’entreprise”, anticipe Joël Fourny. Dans l’artisanat d’art, une brodeuse peut devenir échantillonneuse, puis première d’atelier, et cela aussi bien dans une petite entreprise que dans une grande maison comme Hermès ou Chanel, qui ont toutes deux créé des écoles de formation internes. Des initiatives bienvenues face à la baisse de certaines aides publiques. En septembre, à la suite d’un coup de rabot des dotations que lui verse l’Etat, l’Institut pour les savoir-faire français a été placé en procédure de sauvegarde.

https://www.lexpress.fr/societe/education/enseignement-superieur-la-revanche-des-metiers-manuels-LUB43FT4OBFK3N4U6KFQFY37SA/


Le Figaro, 11 janvier, article payant

Olivier Babeau : «On craignait d’avoir élevé des révolutionnaires, c’est pire que ça : on a élevé des paresseux»

Prise de distance par rapport au travail, paresse généralisée, déclassement… dans l’Ère de la flemme, dont Le Figaro Magazine publie des extraits, Olivier Babeau dénonce une crise de l’effort qui pourrait pénaliser durablement notre pays.

Professeur d’université, Olivier Babeau est président-fondateur de l’Institut Sapiens, un laboratoire d’idées dédié à la place de l’être humain dans le monde technologique.

Voir des extraits du livre ici : https://kinzler.org/wp-content/uploads/2025/01/11-janvier.pdf

Link: https://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/olivier-babeau-on-craignait-d-avoir-eleve-des-revolutionnaires-c-est-pire-que-ca-on-a-eleve-des-paresseux-20250111


New York Times, 27 décembre, article payant   

No, You Don’t Get an A for Effort

Extraits:

After 20 years of teaching, I thought I’d heard every argument in the book from students who wanted a better grade. But recently, at the end of a weeklong course with a light workload, multiple students had a new complaint: “My grade doesn’t reflect the effort I put into this course.”

High marks are for excellence, not grit. In the past, students understood that hard work was not sufficient; an A required great work. Yet today, many students expect to be rewarded for the quantity of their effort rather than the quality of their knowledge. In surveys, two-thirds of college students say that “trying hard” should be a factor in their grades, and a third think they should get at least a B just for showing up at (most) classes.

This isn’t Gen Z’s fault. It’s the result of a misunderstanding about one of the most popular educational theories.

More than a generation ago, the psychologist Carol Dweck published groundbreaking experiments that changed how many parents and teachers talk to kids. Praising kids for their abilities undermined their resilience, making them more likely to get discouraged or give up when they encountered setbacks. They developed what came to be known as a fixed mind-set: They thought that success depended on innate talent and that they didn’t have the right stuff. To persist and learn in the face of challenges, kids needed to believe that skills are malleable. And the best way to nurture this growth mind-set was to shift from praising intelligence to praising effort.

The idea of lauding persistence quickly made its way into viral articlesbest-selling books and popular TED talks. It resonated with the Protestant work ethic and reinforced the American dream that with hard work, anyone could achieve success.

Psychologists have long found that rewarding effort cultivates a strong work ethic and reinforces learning. That’s especially important in a world that often favors naturals over strivers — and for students who weren’t born into comfort or don’t have a record of achievement. (And it’s far preferable to the other corrective: participation trophy culture, which celebrates kids for just showing up.)

The problem is that we’ve taken the practice of celebrating industriousness too far. We’ve gone from commending effort to treating it as an end in itself. We’ve taught a generation of kids that their worth is defined primarily by their work ethic. We’ve failed to remind them that working hard doesn’t guarantee doing a good job (let alone being a good person). And that does students a disservice.

The ideal response to a disappointing grade is not to complain that your diligence wasn’t rewarded. It’s to ask how you could have gotten a better return on your investment. Trying harder isn’t always the answer. Sometimes it’s working smarter, and other times it’s working on something else altogether.

Every teacher should be rooting for students to succeed. In my classes, students are assessed on the quality of their written essays, class participation, group presentations and final papers or exams. I make it clear that my goal is to give as many A’s as possible. But they’re not granted for effort itself; they’re earned through mastery of the material. The true measure of learning is not the time and energy you put in. It’s the knowledge and skills you take out.

https://www.nytimes.com/2024/12/26/opinion/school-grades-a-quantity-quality.html


Frankfurter Allgemeine Zeitung, 22 décembre, article payant        

Bildungsverfall an der Uni: Es droht gleichmäßig verteilter Stumpfsinn

Wer war nochmal Helmut Schmidt, und könnten Gespräche in der Mensa in Zukunft nicht ebenso gut von einer Künstlichen Intelligenz bestritten werden? Ein Student blickt auf den Bildungsverfall seiner Generation.

Extraits:

Ohne Zahl sind die Einschätzungen, Erfahrungsberichte, Mahnungen, Weckrufe, die allein seit der Veröffentlichung der jüngsten PISA-Studie zur deutschen, oft auch zur europäischen Bildungsmisere veröffentlicht worden sind. (…)

Auch den Schulabgängern, den Ausbildungs- und Studienanfängern schenkt der öffentliche Diskurs viel Aufmerksamkeit. Hier klagt der Vertreter einer Handwerksinnung, man finde kaum noch geeigneten Nachwuchs, den ohnehin nicht zahlreichen Bewerbern fehle oft das Nötigste. Dort zeigen sich Universitäten besorgt, weil sie selbst mit Vorbereitungskursen keine akzeptablen Ausgangsvoraussetzungen mehr herstellen können.

Selten aber richtet sich der Blick auf diejenigen, die einen halben Schritt weiter sind, als sei unter den Studenten höherer Semester und Berufsanfängern alles beim Alten. Die Berichterstattung setzt dann wieder ein, wenn es um Work-Life-Balance geht, das aber hat dann mit Bildung eigentlich nichts mehr zu tun.

Es ist unter den Studenten, über deren Situation zu urteilen ich mir herausnehme, natürlich nichts beim Alten. Und vielleicht rührt der blinde Fleck, hinter dem dieser Tatbestand versteckt liegt, daher, dass sein Anblick noch schwerer zu ertragen ist als der von an ihren Smartphones hängenden Grundschülern. Bei Letzteren bleibt dem Betrachter immerhin die Hoffnung, es werde schon nicht so schlimm kommen wie befürchtet, zumindest einige dieser Kinder würden eines Tages mit Freude und Begeisterung ein Buch in Händen halten, würden sich wie so viele vor ihnen auf ihren persönlichen, von der Schulpflicht bloß unterfütterten Bildungsweg machen. Bei den fortgeschrittenen Studenten aber ist unverkennbar, dass kaum einer von ihnen mehr als ein paar Schritte auf diesem Weg gegangen ist. (…)

Es geht dabei nicht um Äußerlichkeiten. Gerne wird von jungen Menschen zur Kritikabwehr auf ein einzelnes Bildungsgut verwiesen, zum Beispiel auf die napoleonischen Kriege. Behauptet wird nun, deren Kenntnis sei wertlos, wörtlich heißt es meist, sie bringe gar nichts. Ganz ohne Frage gibt es für den Studenten der Medizin, wie ich einer bin, wichtigere Tatbestände als den Frieden von Basel oder Tilsit. Und doch entlarvt sich, wer so spricht, als Opfer der Entwicklung, als deren nüchterner Beschreiber er oder sie sich fühlt. Ihm gilt Bildung nicht mehr als lebendiger Schatz, den wir in uns tragen, den wir formen und der uns formt, der Praktisches genauso umfasst wie weniger Zweckmäßiges, das dennoch von Bedeutung ist, weil es schön, hässlich, kurios oder außergewöhnlich ist. (…)

Die Rede ist nicht bloß von den ganz Großen, mit deren in luftigen Höhen ersonnenen Ideen und Konzepten von jeher nur die wenigsten näher vertraut waren: Über meinem Schreibtisch hängt seit Jahren ein Poster, das Helmut Schmidt auf dem Bundesparteitag der SPD 1966 zeigt. Als Abiturient imponierten mir sein Bekenntnis zum Stoizismus, seine Überzeugung, ein tagtäglich gewaltiges Arbeitspensum sei ihm angemessen, seine charmante Arroganz, sein Spagat zwischen Bodenständigkeit und Intellektualität. Doch selbst diesen medienwirksamen Mann erkennen die wenigsten Kommilitonen beim Besuch meiner Wohnung, manchen sagt nicht einmal sein Name etwas. Und keiner ist begierig, mehr über ihn zu erfahren. Er ist ihnen gleichgültig. Denn vor allem geht dieser Generation der Antrieb ab, nach den größeren und kleineren Fixpunkten Ausschau zu halten. Das alte Idealbild eines gebildeten, das heißt belesenen, vielseitig interessierten, wortgewandten, kultivierten Menschen, der weiß, auf wessen Schultern er steht, hat unter uns Studenten nicht viele Anhänger.

Diesen Befund zu erheben, um in der Sprache der Mediziner zu sprechen, heißt, das Ende eines Zeitalters festzustellen. Zeitalter, das ist ein großes Wort. Zu groß aber nicht, schließlich hat Golo Mann den „Respekt vor dem Geist“ als charakteristisch für das bürgerliche Zeitalter beschrieben, das daher nun, seines zentralen Wesensmerkmales verlustig gegangen, für beendet zu erklären ist. (…)

Doch es genügt, einen kleinen Schritt zurückzutreten, schon sehen die „For You Pages“ alle gleich aus. Kürzlich sagte mir ein Studienfreund, nur halb im Scherz, die Gespräche in der Mensa ließen sich genauso gut durch KI generieren, ohne dass sie an Gehalt verlören. Da wir altmodisch sind, hatten wir beide nicht die fortgeschrittenen Modelle im Sinn, die mittlerweile zur Verfügung stehen, sondern einfache Programme, welche die immer gleichen Phrasen von sich geben.

Eine dieser Phrasen, die ein Studentenrobotor beherrschen müsste, würde den Begriff „Work-Life-Balance“ enthalten. Ganz ungeniert wird er im Munde geführt, so schlug vor einiger Zeit eine Freundin vor, man sollte alle Verantwortlichen für die Lehrveranstaltungen unseres Semesters befragen, wie viel Zeit nach ihrer Maßgabe dem jeweiligen Fach oder Kurs zu widmen sei. Wenn man insgesamt auf mehr als 40 Stunden pro Woche käme, sei erwiesen, dass viel zu viel von uns verlangt werde, „Work-Life-Balance und so“. Als seien wir Fa­brikarbeiter. (…)

Noch im Bild, das unsere Großeltern von der Gesellschaft hatten, bildeten Ärzte mit Anwälten, Gymnasiallehrern und Professoren eine herausgehobene Schicht – das Bildungsbürgertum. Es zu verherrlichen liegt mir fern. Meist entschied die Herkunft darüber, ob man ihm angehörte oder nicht, ihre Vertreter waren oft elitär im schlechtesten Sinne des Wortes, Frauen konnten ihm nur in der Rolle der sorgenden Gattin angehören. Und schließlich liefen die Absolventen bester humanistischer Gymnasien den Nationalsozialisten in Scharen zu, wurden auch sie schuldig, viele zu Verbrechern.

Das Aussterben dieser Schicht zu beklagen mag daher befremden, und man werfe mir vor, ich sei ungerecht und ließe mich zu Übertreibungen hinreißen. Da mag etwas dran sein. Aber das Unbehagen an der rasenden Geschwindigkeit, mit der wir alles hinter uns lassen, was einmal heilig war, und die Befürchtung, dass wir mit guten Absichten dem schlimmsten, dem gleichmäßig verteilten Stumpfsinn entgegeneilen, sind größer als die Furcht davor, mich lächerlich zu machen.

https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/medizinstudent-ueber-den-bildungsverfall-der-generation-tiktok-110187525.html?premium=0x7231dbf15f1d895ec39de1a254e2b7f1e59c72daf2a01095e61d8763105675da


The Economist, 18 décembre, article payant      

Competing for workers : Our footloose index: the most attractive countries for graduates

Southern Europe has become increasingly appealing for mobile talent

Extraits:

THERE IS A lot to like about Portugal. Tourists are drawn to its pleasant climate, charming architecture and beautiful beaches. With fast internet and relatively relaxed immigration rules, it is also becoming a popular destination for mobile talent. As populations age, there is growing competition worldwide for skilled young migrants, and countries such as Portugal are working hard to attract them. We created a ranking of 74 countries and territories to assess how appealing they are to these mobile workers. Call it the footloose index.

The index is based on simple maths: what would be the net change in a country’s graduate population if footloose graduates could come and go as they pleased? To find the answer we analysed data from the Gallup World Poll, an annual survey of around 150,000 people from more than 150 countries and territories. The survey asks if people want to move abroad and, if so, where. As a proxy for talent, we considered only respondents who said they had completed an undergraduate degree.

By our estimates, between 2010-12 and 2021-23 the share of the world’s graduates who would like to move to Portugal tripled—the largest increase of any country in the footloose index (see chart 1). Our calculations show that in 2010-12, if all barriers to moving had been dropped, Portugal’s graduate population would have increased by just 1%. But survey data from 2021-23 show that it would swell by 120%, a gain of 1.8m. Other countries in southern Europe have also become much more attractive to footloose talent. Between 2010-12 and 2021-23 the number of graduates that Italy would gain on net grew by a factor of six, to roughly 3m. And Greece went from losing educated people to potentially gaining around 400,000 of them.

Some countries have moved in the opposite direction. Notably, Britain ranked sixth in 2010-12 but sank to 20th after Brexit, and recovered only to 14th in the most recent surveys. Far fewer graduates from Europe now see Britain as appealing, and far more British grads say they want to leave. The United Arab Emirates and Saudi Arabia have also fallen down the rankings, as a growing number of talented people in the Gulf now say they want to up sticks.

The top of our index has been more stable. Since 2013 the top spots have been held by Canada, Australia and America. In the most recent surveys Canada had the edge: we estimate that around 17m grads would move to Canada if they could. Accounting for the number of Canadians who want to leave, its net change would be 15m new graduates. In Australia it would be almost 9m. America would attract far more talented people than both (21m) but would also lose far more (16m), resulting in a potential net gain of just 5m. (…)

https://www.economist.com/graphic-detail/2024/10/22/our-footloose-index-the-most-attractive-countries-for-graduates


Wall Street Journal, 17 décembre, article payant      

Why the U.S. Economy Is Trouncing Europe’s

Americans do worse in education scores, but the Continent lacks the U.S. risk-taking culture.

Voir « Article du Jour » !

https://www.wsj.com/opinion/the-us-economy-wasnt-built-in-a-day-why-europe-struggles-to-keep-up-with-america-successful-risktaking-e0d55c7a?mod=hp_opin_pos_4#cxrecs_s


Le Monde, 4 décembre, article payant

« Historiquement, il n’a jamais été question de créer une université à plusieurs vitesses. L’idée était de mettre la Sorbonne en banlieue »

L’historien spécialiste de l’aménagement urbain, rappelle dans quel contexte sont apparues les universités en région parisienne, comme des antennes du prestigieux établissement en périphérie.

Extraits:

Dans quel contexte des universités ont-elles été créées en périphérie de Paris ?

A partir des années 1950, l’Université de Paris fait face à une explosion du nombre d’étudiants (30 000 en 1930, 66 000 en 1960), au point qu’elle ne parvient plus à tous les accueillir dans ses locaux, qui sont alors ceux de la Sorbonne et de ses annexes comme la Halle aux vins. L’idée naît de créer des antennes de la Sorbonne en périphérie : une partie des sciences est transférée à Orsay (Essonne), une partie des lettres et de l’économie à Nanterre.

La crise de Mai 68 va percuter ce système et amener l’Etat à revoir sa carte universitaire. On dit souvent que l’objectif du pouvoir est alors de diviser les grosses universités pour mieux régner et contrôler la contestation étudiante. Mais l’objectif est avant tout de mettre en œuvre une politique d’enseignement et de recherche pluridisciplinaire et de dédensifier. En 1970, on passe d’une à treize universités, qui sont réparties intra et extra-muros.

Existe-t-il déjà une notion d’inégalités entre établissements ?

Pas du tout. Lorsque ces universités autonomes sont créées, il n’est pas question de créer une université à plusieurs vitesses, encore moins de « facs au rabais ». L’idée est de mettre la Sorbonne en banlieue. (…)

La population étudiante continue de croître (257 000 étudiants en 1975) et, en 1986, le projet de loi Devaquet, qui veut instaurer une sélection des étudiants à l’entrée, provoque des grèves très importantes et la démission du ministre.

En 1990, le plan Jospin met en place une politique de développement des universités. Celles-ci obtiennent des moyens importants : création de quatre universités nouvelles, constructions de bâtiments, recrutement d’enseignants, de personnels administratifs.

Il y a, à cette époque – les années 1980-1990 –, un vrai clivage entre droite et gauche s’agissant de la question des universités. C’est l’époque dite de la « seconde massification », avec l’accès des classes moyennes à l’enseignement supérieur. Les universités remplissent une des missions qui leur sont assignées, à savoir démocratiser l’enseignement supérieur en amenant le plus possible d’étudiants à bac + 3 ou bac + 5.

A quel moment sort-on de cette logique de démocratisation pour entrer dans celle de la différenciation ?

Avec la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite loi Pécresse ou loi LRU, adoptée en 2007 et dont on a commencé à sentir les effets au milieu des années 2010. Avec cette loi, qui instaure l’autonomie financière des universités, il s’agit de rendre les universités plus compétitives.

La politique de l’Etat n’est plus de doter les universités en fonction de leurs besoins, mais de leur capacité à répondre (et remporter) des appels à projets, qui deviennent le seul moyen d’obtenir des financements complémentaires.

S’instaure alors un climat très concurrentiel entre universités pour capter les moyens que l’Etat octroie. Cette politique de mise en concurrence n’est pas propre à la France, elle est mondiale, mais elle a des effets pervers, notamment en creusant les inégalités entre établissements.

https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/11/28/historiquement-il-n-a-jamais-ete-question-de-creer-une-universite-a-plusieurs-vitesses-l-idee-etait-de-mettre-la-sorbonne-en-banlieue_6417752_4401467.html


Le Monde, 30 novembre, article payant

« Dans certaines situations, la méthode allemande sera la meilleure, dans d’autres, ce sera l’indienne ou l’anglaise » : à l’Insead, des MBA ouverts sur le monde

Reportage : A l’Institut européen d’administration des affaires, les élèves apprennent à être à l’aise avec toutes les cultures. Un savoir-être utile pour leur carrière.

Extraits:

« Quelle solution préconisez-vous ? Licencier Dimitri Brodsky ? Le coacher pour améliorer la performance de la société ? Ou bien changer la structure de l’organisation ? » Allure svelte, costume sombre, Mike Lee s’avance vers son auditoire dans une démarche ondulante. « Qui veut prendre la parole ? »,demande le professeur. En cette fin octobre pluvieuse sur le campus de l’Institut européen d’administration des affaires (Insead), à l’orée de la forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne), le sort de cet employé d’un groupe brassicole allemand est entre les mains de 85 étudiants.De manière totalement virtuelle, puisqu’il s’agit d’un simple exercice. Réunis en amphithéâtre, ces jeunes cadres venus du monde entier, installés comme dans une session onusienne, derrière une pancarte verte où sont inscrits leurs nom, prénom et pays d’origine, sont invités à argumenter leur décision quant à l’évolution de ce directeur commercial de la filiale ukrainienne. Plutôt compétent, ce dernier est jugé inefficace par son supérieur hiérarchique allemand dans sa gestion des équipes. (…)

Cogiter entre diverses nationalités sur ce type de case study, ou « étude de cas », est la marque de fabrique des grands Masters Business Administration (MBA), ceux de l’Insead étant régulièrement notés parmi les plus prestigieux au monde. (…)

« Dans mon groupe de travail, la manageuse coréenne et l’ingénieur franco-canadien voulaient tous deux licencier Brodsky, la consultante anglaise et moi-même étions en faveur de la restructuration du groupe et nous avons finalement réussi à les convaincre »,dévoile Sarthak Monga, 27 ans, consultant indien chez Ernst & Young, à Bombay. « Nous, nous avons préféré que Brodsky soit “coaché”, mais, si sa performance ne s’améliore toujours pas, nous pensons que la décision la plus adaptée sera de le licencier », poursuit, de son côté, Julie Awad, Franco-Libanaise de 25 ans, dont le groupe de travail compte des collègues japonais, mexicain, afghan et britannique.

Cette année, sur les 915 étudiants du MBA, pas moins de 92 pays sont représentés. « Aucune nationalité ne dépasse un pourcentage de 10 % »,insiste Mike Lee, Américain d’origine chinoise ayant étudié à Harvard. Aux Etats-Unis, même dans un contexte internationalisé, poursuit-il, « les deux tiers des étudiants sont, en général, américains puis essentiellement asiatiques ». A l’Insead, si l’enseignement est américanisé, les 162 professeurs, eux, viennent de 40 pays différents.

Ancrés dans la multiculturalité des équipes, ces exercices permettent aux recrues de s’entraîner pour développer leur savoir-être – leurs soft skills – par opposition au savoir-faire (hard skills). Autrement dit, être attentif aux autres, comprendre leur façon de réfléchir, décoder leurs non-dits afin, le cas échéant, de les convaincre. Un exercice qui oblige à revoir ses préjugés et ses croyances. (…)

L’émulation se fait, par ailleurs, par la cohabitation d’étudiants venant de pays plus ou moins développés. « Comme il n’y a pas de culture dominante, chacun est capable de faire entendre sa voix », souligne le professeur d’origine chinoise Chengyi Lin. Sur le climat, par exemple. « Les pays du Nord critiquent souvent l’Inde et la Chine pour leurs émissions de CO2, mais les étudiants de ces pays peuvent leur rétorquer que, s’ils comprennent leur position morale, eux vivent au quotidien la pollution à Pékin ou à New Delhi. Ces problématiques sont incarnées. » Pour l’Insead, ce décentrage s’affirme plus encore dans l’ouverture de campus à Singapour puis à Abou Dabi, dans les alliances avec Wharton et Kellogg aux Etats-Unis ainsi qu’avec Ceibs, une école chinoise. De son côté, l’IE Business School a passé 70 accords avec des campus comme ceux de HEC ou de Yale. (…)

Finalement, « c’est l’expérience humaine qui compte le plus »,explique Joseph Freiha, un ancien d’IE, à Madrid : « Le monde entier est dans votre classe. » Cet apprentissage du « savoir-être », particulièrement recherché par les entreprises, devrait, selon lui, être accessible à tous. « Un cours de marketing numérique sera vite dépassé, alors que la façon de s’exprimer en public vous sert toute votre vie. »

https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/11/27/dans-certaines-situations-la-methode-allemande-sera-la-meilleure-dans-d-autres-ce-sera-l-indienne-ou-l-anglaise-a-l-insead-des-mba-ouverts-sur-le-monde_6416608_440146


Le Figaro, 29 novembre, libre accès

Sciences Po Grenoble : pas de sanction pour les élèves ayant accusé deux enseignants d’islamophobie

Le tribunal administratif a confirmé trois ans plus tard la décision du conseil de discipline de l’établissement, qui avait refusé de sanctionner les 17 élèves membres d’un syndicat de gauche ayant accusé deux professeurs d’islamophobie.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/sciences-po-grenoble-pas-de-sanction-pour-les-eleves-ayant-accuse-deux-enseignants-d-islamophob


👎New York Times, 26 novembre, article payant   

How Universities Cracked Down on Pro-Palestinian Activism

Stricter rules and punishments over campus protests seem to be working. Universities have seen just under 950 protest events this semester, compared to 3,000 in the spring.

Extraits :

Colleges and universities have tightened rules around protests, locked campus gates and handed down stricter punishments after the disruptions of pro-Palestinian demonstrations and encampments last spring.

The efforts seem to be working.

Universities have seen just under 950 protest events this semester so far, compared to 3,000 last semester, according to a log at the Nonviolent Action Lab at Harvard University’s Ash Center. About 50 people have been arrested so far this school year at protests on higher education campuses, according to numbers gathered by The New York Times, compared to over 3,000 last semester.

When students have protested this fall, administrators have often enforced — to the letter — new rules created in response to last spring’s unrest. The moves have created scenes that would have been hard to imagine previously, particularly at universities that once celebrated their history of student activism.

Harvard temporarily banned dozens of students and faculty members from libraries after they participated in silent “study-ins” — where protesters sit at library tables with signs opposing the war in Gaza — though a similar protest did not lead to discipline in December 2023. At Indiana University Bloomington, some students and faculty members who attended candlelight vigils were referred for discipline under a new prohibition on expressive activity after 11 p.m. University of Pennsylvania administrators and campus police officers holding zip ties told vigil attendees to move because they had not reserved the space in compliance with new rules. (…)

The changes follow federal civil rights complaints, lawsuits and withering congressional scrutiny accusing universities of tolerating antisemitism, after some protesters praised Hamas and called for violence against Israelis.

Some students and faculty have welcomed calmer campuses. Others see the relative quiet as the bitter fruit of a crackdown on pro-Palestinian speech. They worry President-elect Donald J. Trump, who as a candidate called for universities to “vanquish the radicals,” could ratchet up the pressure.

In many cases, universities are enforcing rules they adopted before the school year began. While the specifics vary, they generally impose limits on where and when protests can occur and what form they can take.

Todd Wolfson, the president of the American Association of University Professors and an associate professor of media studies at Rutgers, said the restrictions have made people afraid.

“They feel like they’re being watched and surveilled,” he said. “I think there’s a strong degree of self-censorship that’s taking place.”

But Jewish students who felt targeted by protesters have praised the rules — and the speed at which universities are enforcing them — for helping to restore order and safety. Naomi Lamb, the director of Hillel at the Ohio State University, said the school’s new protest policies seem to be working well. “I appreciate the response of administrators to ensure that there is as little antisemitic action and rhetoric as possible,” she said. (…)

The new restrictions may not be the only factor behind diminished protest activity this semester. Some protest groups have embraced more violent rhetoric — praising Hamas’s Oct. 7 attack on Israel, for example — alienating some students who had sympathized with their cause.

Some things have not changed, however: There is still little consensus about what it means for a campus to be safe and when speech critical of Israel crosses the line into antisemitism. (…)

Even as universities crack down, administrators and faculty say the federal government under Mr. Trump could try to force further changes at institutions.

Still, much remains unclear about what could happen. His pick to lead the Department of Education, Linda McMahon, has less education experience than is typical of education secretaries in the past and has publicly said little about campus protests.

Abed A. Ayoub, the executive director of the American-Arab Anti-Discrimination Committee, said he did not think Mr. Trump could make campuses more hostile to pro-Palestinian protests than they already are.

“Are they going to continue with their crackdown on anti-Israel speech? I think they will,” he said, referring to universities. “That’s not because Trump is in office. They started this. It’s been happening.”

https://www.nytimes.com/2024/11/25/us/university-crackdowns-protests-israel-hamas-war.html


Le Monde, 27 novembre, article payant

« Islamophobie » à Sciences Po Grenoble : la relaxe des étudiants confirmée par la justice administrative

Le recteur de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes a été débouté dans cette affaire où dix-sept étudiants étaient poursuivis pour avoir participé à la diffusion d’accusations d’islamophobie visant deux professeurs en mars 2021.

Lire l’article entier ici: https://kinzler.org/wp-content/uploads/2024/11/26-novembre-2.pdf


The Jerusalem Post, 23 novembre, article payant

Over 85,000 Quebec students strike for Gaza, call for intifada and final solution

The protest reportedly took up all 12 floors of the main Concordia building, and “Free Gaza” was spray painted on lockers.

Extraits :

(…) Palestinian Youth Movement’s Montreal bracket wrote on Instagram “Glory to our people resisting the zionist colonial project and genocide. We will not stop until Palestine is fully liberated, from the Jordan river, to the Mediterranean Sea.”

On the street outside, hundreds of pro-Palestine protesters sang chants. A masked pro-Palestinian protester was filmed shouting “The final solution is coming your way, the final solution. You know what the final solution is?” at a dozen pro-Israel protesters. (…)

https://www.jpost.com/diaspora/article-830278


Le Figaro, 22 novembre, libre accès

Conférence de Rima Hassan : la justice ordonne à Sciences Po Paris de maintenir l’intervention de la députée sur la Palestine

L’école avait dans un premier temps interdit sa tenue pour risque d’atteinte à l’ordre public. L’eurodéputée a qualifié la nouvelle décision d’«immense victoire».

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/conference-de-rima-hassan-la-justice-ordonne-a-sciences-po-paris-de-maintenir-l-intervention-de-la-deputee-sur-la-palestine-20241122


Le Monde, 21 novembre, libre accès

Une conférence de Rima Hassan interdite à l’université de Strasbourg, au lendemain d’une décision similaire de Sciences Po Paris

L’université de Strasbourg a confirmé la décision, annoncée par l’eurodéputée de La France insoumise, en justifiant que la conférence présentait « un risque de trouble à l’ordre public ». Rima Hassan a dit déposer un recours.

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/11/20/une-conference-de-rima-hassan-interdite-a-l-universite-de-strasbourg-au-lendemain-d-une-decision-similaire-de-sciences-po-paris_6405516_823448.html


The Jerusalem Post, opinion, 20 novembre, article payant

Hamas supporters vs advancement of knowledge

The pro-Hamas movement isn’t advancing justice or peace. It’s reviving the oldest form of prejudice in the newest of guises, undermining the very pursuit of knowledge on which we all depend.

Extraits

In the grand tradition of suppressing thought – from the Catholic Church’s trial of Galileo to the Nazi book burnings and Mao’s Cultural Revolution – today’s pro-Hamas movement seeks to stifle intellectual freedom under the guise of moral righteousness.

The latest victims? Israeli scholars and researchers, whose work is increasingly sidelined by international colleagues wielding boycotts as weapons.

This isn’t new. Jewish scholars have long been targets of antisemitism. Under the Nazis, Germany purged its intellectuals – scientists, writers, and artists – branding their work as “degenerate.” We know where that led.

Today, Israeli academics are ostracized not for the content of their research but for their affiliation with Israeli institutions. Boycotters claim this makes them complicit in Israel’s military actions against Hamas, the terrorist organization responsible for the atrocities of October 7.

The result? Rejected publications, rescinded invitations to conferences, and professional isolation.

Let’s be clear: Refusing to publish a paper on cancer treatments or climate innovation because its author is Israeli doesn’t save a single life in Gaza. What it does is erode the bedrock principle of academic freedom, hinder global progress, and delay potential breakthroughs that could benefit humanity.

Israel is at war, fighting an enemy ideologically committed to its destruction. But it is not alone in facing armed conflict. According to the Geneva Academy of International Humanitarian Law, 110 armed conflicts are raging across the globe, including 45 in the Middle East and North Africa. Are the academics or scientists of these nations subjected to similar boycotts? The answer is no. This hypocrisy is aimed squarely – and exclusively – at Israel.

And it’s taking a toll. A late 2023 survey by The Israel Young Academy and Afik in Academia revealed the growing strain on Israeli faculty. Of the 1,015 respondents – half from natural sciences, medicine, or engineering – many reported disrupted research, canceled collaborations, and personal harm. Early-career academics and women bore the brunt of the impact, as did those in vulnerable disciplines like the social sciences. (…)

The pro-Hamas movement isn’t advancing justice or peace. It’s reviving the oldest form of prejudice in the newest of guises, undermining the very pursuit of knowledge on which we all depend.

The writer is the host of The Van Leer Institute Series on Ideas podcast.

https://www.jpost.com/opinion/article-829882


The Economist, 19 novembre, article payant      

University in America and Britain : Is your master’s degree useless?

New data show a shockingly high proportion of courses are a waste of money

Extraits :

IN THE COMING months millions of people across the northern hemisphere will apply to do postgraduate study. Most will top up an undergraduate qualification with a one- or two- year master’s degree in the hope that this will set them apart in a job market crowded with bachelor’s degrees.

“The number-one reason people get these degrees is insecurity,” reckons Bob Shireman, of The Century Foundation, a left-leaning think tank in New York. “They worry that in order to get a job—or keep their own jobs—they need a master’s degree.” Yet on average these provide a much smaller bump to wages than an undergraduate degree does. And a new body of data and analysis suggest that a shockingly high share of master’s courses leave graduates worse off.

In America close to 40% of workers with a bachelor’s also boast a postgraduate credential of some sort. In the decade to 2021 the number of postgraduate students there increased by 9% even as the number of undergraduates fell by 15%. PhDs required by academics and long professional degrees of the sort needed by doctors and lawyers are becoming more popular. But master’s courses still account for most of the growth. (…)

In part this has been driven by employers demanding higher qualifications as jobs in science and technology, in particular, grow more complex. But universities are also keen. In Britain, undergraduate fees are capped by the government and have barely increased in a decade. Enrolling more postgraduates—who may be charged whatever the market will bear—is one way to cope. America’s university-aged population will soon start declining. College presidents there hope that repeat customers can keep their institutions afloat.

Since 2000 the cost of postgraduate study in America has more than tripled in real terms, according to the Centre on Education and the Workforce at Georgetown University. The median borrower now acquires around $50,000 in debt while completing their second degree, up from $34,000 20 years earlier (in 2022 dollars). Almost half of the money America’s government lends to students goes to postgraduates, even though they are only about 17% of learners. In Britain domestic master’s students paid about £9,500 ($13,000) a year in 2021, some 60% higher than in 2011 after accounting for inflation. (…)

Students have put up with these fees in part because they assume that lofty credentials will usually increase their earnings. “Gaining a financial return is not the only reason to pursue education,” acknowledges Beth Akers of the American Enterprise Institute, a right-leaning think-tank. But “for the vast majority of students…that is the ambition.” At first glance they are making a reasonable bet. In America, full-time workers with a bachelor’s earn about 70% more than high school graduates. And those who tack on a master’s can expect an additional 18%.

Yet earnings vary enormously by subject and institution. Moreover, postgraduates are usually from richer families and got better grades as undergraduates than did their peers. They would usually do well in life, regardless of additional credentials. (…)

Seen through that lens, the average master’s student will bank no more than $50,000 extra over their lifetime as a result of their qualification, reckons Preston Cooper, an analyst formerly of FREOPP, a think-tank in Austin, Texas, who also considered fees paid and potential earnings forgone while studying. Worse still, students enrolled on about 40% of America’s master’s courses will either make no extra money or incur a financial loss. That is a higher risk than for undergraduate courses, which Mr Cooper believes provide positive returns about 75% of the time. (…)

A related debate is whether governments ought to be more picky about what postgraduate courses they fund. In America credit is offered as freely to people studying “underwater basket-weaving” as to those who study law, says Dr Akers. In 2026 profit-making universities could be prevented from enrolling students who borrow federal money in courses that have saddled graduates with unmanageable debt, or which have not boosted their incomes. But the new rules will not be applied to public and non-profit universities, which enroll most students. These institutions will instead simply have to warn applicants about courses with poor returns.

Americans from both the right and left of politics agree that graduate education is “a bit out of control”, says Mr Shireman. That could make it easier to make changes to, say, the postgraduate loan system. But it remains to be seen how the incoming administration will choose to handle these issues, says Dr Akers. The worry, she says, is that Donald Trump’s team might “focus more on publicly shaming institutions that are bastions of progressivism, than on thoughtful reform”. ■

https://www.economist.com/international/2024/11/18/is-your-masters-degree-useless


Décideurs Magazine, édito par Lucas Jakubowicz,12 novembre, libre accès         

Sciences Po Paris, les recruteurs s’alarment

Le 27 rue Saint-Guillaume fait la une de l’actualité, pas toujours pour les meilleures raisons. Mais que pensent les recruteurs de cette situation ? Le diplôme de l’école ayant pour objectif de former l’élite de la République se dévalorise-t-il dans le secteur privé ? Les témoignages récoltés devraient interpeller la direction…

Extraits :

 Temple de l’excellence ouvert à l’international et à tous les milieux sociaux pour les uns, école minée par les problèmes de gouvernance, le “wokisme” et l’ultragauche pour les autres. Il suffit de prononcer les mots “Sciences Po Paris” pour récolter des opinions tranchées, parfois décorrélées de la réalité. Mais que vaut vraiment le diplôme de cette grande école ?

Pour répondre à la question, Décideurs Magazine a interrogé six recruteurs dans divers secteurs embauchant souvent des élèves de Sciences Po Paris. S’exprimant en off, l’anonymat leur a été garanti. Point important, l’appel à témoins lancé dans le cadre de la rédaction de cet article était ouvert à tous les points de vue. “Vous pensez que l’établissement forme toujours l’élite ? Vous avez noté une baisse globale de niveau ? Vous avez arrêté de recruter dans cette école pour des raisons diverses et variées ?”, demandait un message publié sur LinkedIn et X. Voici les réponses qui devraient intéresser la direction de l’école, les employeurs et les diplômés. (…)

Évidemment, impossible de parler de Sciences Po sans mettre sur la table la question des manifestations pro-Palestine des derniers mois. Les slogans “From the river to the sea”, le malaise des étudiants juifs, les manifestants en keffieh, les mains peinturlurées de rouge ont été médiatisés. Que ce soit pour condamner ou soutenir les manifestants, la classe politique a fait de l’entrée du 27 rue Saint-Guillaume “the place to be”.

Quel est l’impact sur les employeurs ? “Je pense que ce qui se passe risque d’abîmer l’image de l’école auprès de nombreuses entreprises, mais pour le moment c’est de la supputation, personne n’a de chiffres pour l’affirmer”, glisse Herschel. Sur LinkedIn ou X, certains invitent à blacklister les profils Sciences Po. “Cela fait le buzz mais ne se ressent pas sur le marché de l’emploi”, analyse Françoise qui constate qu’aucun client ne demande d’écarter les élèves de Sciences Po Paris.

Si effet 7 octobre il y a, les conséquences ne sont pas actuellement mesurables. Reste un fait : les recruteurs sont plutôt pessimistes sur le devenir de Sciences Po et s’attendent au pire si aucune réforme de fond n’est engagée. Les étudiants qui ont intégré l’école sans passer le concours écrit traditionnel et les promos “Gaza” ne sont pas encore confrontés aux fourches caudines des entretiens d’embauche. Seront-ils à la hauteur ? Impossible de le prévoir.

En revanche, le fait de pénaliser les grands lycées parisiens dans les procédures d’admission, de s’en prendre aux supposés “sionistes”, “fachos”, “droitards”, “réacs”, génère une ambiance malsaine qui peut repousser de nombreux candidats et contribuer à uniformiser davantage une école qui faisait de sa diversité une richesse. Détail important : aucun professionnel interrogé n’inciterait ses enfants à intégrer les différents campus de l’école. “Avec mon nom de famille hébraïque, je ne postulerais plus”, affirme même Raphaëlle. Visiblement, l’état-major de la rue Saint-Guillaume est conscient du problème. Son nouveau directeur Luis Vassy souhaite rétablir le concours écrit traditionnel et favoriser le pluralisme. Efficace ? Réponse dans quelques années.

https://www.decideurs-magazine.com/politique-societe/59735-sciences-po-paris-les-recruteurs-s-alarment.html


Education : The Elite College Students Who Can’t Read Books

To read a book in college, it helps to have read a book in high school. (The Atlantic, 24 octobre, article payant)

Extraits :

Nicholas Dames has taught Literature Humanities, Columbia University’s required great-books course, since 1998. He loves the job, but it has changed. Over the past decade, students have become overwhelmed by the reading. College kids have never read everything they’re assigned, of course, but this feels different. Dames’s students now seem bewildered by the thought of finishing multiple books a semester. His colleagues have noticed the same problem. Many students no longer arrive at college—even at highly selective, elite colleges—prepared to read books.

This development puzzled Dames until one day during the fall 2022 semester, when a first-year student came to his office hours to share how challenging she had found the early assignments. Lit Hum often requires students to read a book, sometimes a very long and dense one, in just a week or two. But the student told Dames that, at her public high school, she had never been required to read an entire book. She had been assigned excerpts, poetry, and news articles, but not a single book cover to cover.

“My jaw dropped,” Dames told me. The anecdote helped explain the change he was seeing in his students: It’s not that they don’t want to do the reading. It’s that they don’t know how. Middle and high schools have stopped asking them to. (…)

And yet, “I think there is a phenomenon that we’re noticing that I’m also hesitant to ignore.” Twenty years ago, Dames’s classes had no problem engaging in sophisticated discussions of Pride and Prejudice one week and Crime and Punishment the next. Now his students tell him up front that the reading load feels impossible. It’s not just the frenetic pace; they struggle to attend to small details while keeping track of the overall plot. (…)

The Elite College Students Who Can’t Read Books – The Atlantic


«Il faudrait 50 % de femmes dans les écoles d’ingénieurs»

Tous les ans, la conférence de rentrée de la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs) permet de faire le point sur les effectifs et le profil des élèves ingénieurs. (Le Figaro, 22 octobre, libre accès)

Extraits :

Emmanuel Duflos, président de la CDEFI (Conférence des écoles françaises d’ingénieurs) s’est félicité de l’augmentation du nombre d’ingénieurs en formation à l’occasion de la conférence de presse annuelle le 7 octobre dernier. Les effectifs inscrits en cycle ingénieur ont en effet augmenté de 1,6% en 2022 par rapport à 2021– tout en ajoutant immédiatement qu’il faudrait 15 000 ingénieurs supplémentaires. Un chiffre en hausse de 50% par rapport à celui que la Conférence avait indiqué l’an dernier«Et encore, d’autres organismes, comme l’Institut Montaigne, estiment qu’il faut 20 000 ingénieurs en plus chaque année pour faire face aux besoins du pays», ajoute Emmanuel Duflos, qui dirige aussi l’EFF, une école d’ingénieurs dont le campus principal est à Cachan (Val de Marne). 

(…) «Notre objectif est que le taux de féminisation atteigne les 50%». 

La féminisation reste stable depuis plusieurs années, (32% cette année, toutes formations confondues) mais, dans certaines spécialisations comme le numérique, le taux ne dépasse pas les 17%. Une lecture attentive du “Panorama des écoles 2024” distribué lors de la conférence révèle que l’importance de la féminisation dépend très fortement du domaine de formation concerné. Ainsi, les femmes représentent seulement 16,6% des inscrits en cycle ingénieur dans le domaine des services de transport, et 19,9 dans celui de l’électricité. Mais ces pourcentages montent à 50,5% pour le domaine de la physique, des mathématiques et des statistiques, à 58,6% pour le domaine de l’agriculture et de l’agroalimentaire, et à 63,5% pour celui de la chimie et des sciences de la vie. 

«Il faudrait 50 % de femmes dans les écoles d’ingénieurs»


America’s Brilliant Madhouse

U.S. universities still produce Nobel-worthy research. ? (WSJ, opinion, 17 octobre, article payant) 

Extraits :

The Nobel Memorial Prize in Economic Sciences goes to three immigrants to Americans, one from Turkey and two from the U.K., all with the fingerprints of U.S. higher education on the medals (“A Nobel Prize in Economics for the ‘Inclusive’ Free Market” by David Henderson, op-ed, Oct. 15). Are we too dense to notice the triumph of research coming from our campuses? We do many stupid things: in college sports, the hunt for endowed dollars, managing and administering, but this madhouse on U.S. campuses remains the envy of the world—except in its own country.

Em. Prof. Sol Gittleman, Tufts University

America’s Brilliant Madhouse – WSJ


ESCP Business School va se transformer en profondeur grâce à OpenAI

L’école de commerce ESCP va utiliser la plateforme de la société américaine pour adapter ses méthodes d’enseignement et ses processus administratifs. (Le Figaro, 14 octobre, libre accès)

Extraits :

Dans son rapport publié en mars, la Commission de l’intelligence artificielle recommandait de «généraliser (son) déploiement dans toutes les formations du supérieur». Certains établissements vont plus vite que d’autres. Ainsi, l’ESCP Business School, une des écoles de commerce européennes les plus réputées, a conclu un large partenariat avec la société OpenAI. Une partie des étudiants, des enseignants-chercheurs et des cadres administratifs du réseau ESCP seront formés à OpenAI edu, la version spécialisée de sa plateforme d’IA pour les universités. «Le premier avantage pour nous est d’avoir une amélioration continue de l’expérience étudiante», résume Léon Laulusa, le directeur général de ESCP. Grâce à ces technologies, l’école veut renforcer l’apprentissage personnalisé et interactif pour ses étudiants. «Je pense que ces technologies vont permettre de favoriser l’apprentissage ancré, celui qui ne s’oublie pas avec le temps» insiste-t-il. L’école a créé des assistants conversationnels pour répondre aux questions des étudiants dans divers domaines, créer des tests de connaissances personnalisés pour s’entraîner, trouver des conseils pour la rédaction de thèse. «Nous nous greffons sur les données ouvertes de ChatGPT et nous les fermons sur nos données», ajoute le directeur, soucieux de la sécurité des données. Les étudiants pourront aussi recevoir des commentaires personnalisés sur leurs travaux en temps réel. (…)

En travaillant au quotidien avec ces technologies, l’école compte aussi adapter au mieux ses programmes et les cursus aux compétences attendues en entreprise. «Il y a un enjeu majeur de massification de la formation à l’IA en France, mais il faut aussi voir comment développer des compétences durables dans le temps. Nous voulons veiller à ce que les programmes de l’ESCP restent à la pointe de la technologie et pertinents dans un monde des affaires en évolution rapide», insiste le directeur. (…)

ESCP Business School va se transformer en profondeur grâce à OpenAI (lefigaro.fr)


Campus Protesters Hijack Academic Freedom

John Witherspoon knew campuses were meant for the pursuit of truth, not political activism. (WSJ, opinion, 14 octobre, article payant) 

Extraits :

The Scottish cleric and philosopher John Witherspoon arrived in New Jersey in 1768 to assume the presidency of the future Princeton University. He educated dozens of men who became the American founders. These alumni include James Madison, 21 future U.S. senators and three Supreme Court justices. They declared independence, fought a revolution and framed a Constitution.

Yet the founders’ education addressed the enduring questions of the human condition, not the boiling events of the day. Consequently, their political work was informed by a deep historical, political and moral sensibility. Witherspoon’s influential “Lectures on Moral Philosophy and Eloquence” mention Cicero and John Locke but not George III or George Washington.

That helps illustrate a fundamental problem plaguing campuses, which have suffered more than a year of anti-Israel unrest. Almost everyone assumes campuses have a unique role to play in debating current events. Consequently, most disputes about unrest on campus pertain to how colleges address current controversies, regardless of whether those controversies have anything to do with higher education’s actual purpose.

That purpose is teaching and learning in pursuit of truth. This justifies an enhanced privilege of academic freedom, including broader protections for expression than are provided in most realms of society. Academic freedom should guide campus policies. But these policies should also recognize this enhanced privilege comes with special responsibilities.

Instead, campus activists treat this privilege as a special entitlement to say or do anything in pursuit of political goals, free from consequences. But the purpose of scholarship is different from that of political demonstrations. The latter aren’t about the pursuit of truth. They reduce complicated issues to slogans and assume demonstrators already know the truth. They have played a vital role in American history, but that role isn’t the role of colleges.

Campus policies should err on the side of encouraging more conversation, not less. But campus protesters aren’t entitled to such enhanced privileges of freedom unless they are engaged in the activity for which it exists: the pursuit of truth. (…)

Current events may be one appropriate topic of conversation on campus. But so are laboratory results, novels, social science and Platonic dialogues. Academic conversations are useful precisely because, unlike the transience of current events, they endure. A well-taught course on the history of the Israel-Palestinian conflict may shed light on Hamas’s atrocities. But it won’t help as much as engagement with longer-lasting subjects, from millennia of reflections on just-war theory to the great literary canon dealing with armed conflict.

Witherspoon’s students agitated for American independence. So did Witherspoon himself. But that wasn’t the purpose of the classroom. Instead it was the enduring nature of their education that prepared them to build a republic. Universities hoping to reclaim trust must do more than simply make political activism evenhanded. They must reclaim the pursuit of truth that alone justifies university education.

Mr. Weiner is president of Assumption University.

Campus Protesters Hijack Academic Freedom – WSJ


Painful lessons : Britain should let university tuition fees rise

Domestic students have been paying less in real terms every year (The Economist, 20 septembre, article payant) 

Extraits :

In 2012 politicians in Britain burned lots of political capital by raising the cap on how much English universities can charge domestic undergraduates in tuition fees. Sir Nick Clegg, the deputy prime minister at the time, had previously pledged not to raise fees and never lived down the U-turn. This political folk memory helps explain why the Labour Party, which took power in July and has campaigned in the past to abolish tuition fees, will find it difficult to raise the cap again. That is nonetheless what it should do.

The financial strains on British universities are becoming hard to ignore. In the academic year just gone 40% of British universities ran deficits. The number is probably higher now. How to handle a failing university is no longer an academic question. The effect of tighter immigration rules on numbers of foreign students, who pay higher fees than native ones, is one reason why the universities are under pressure. But the sinking value of tuition fees is another. The cap of £9,000 ($11,880) that was put in place 12 years ago has been raised only once since then, and by a tiny amount, to £9,250. Inflation has eaten away at its value: it is now worth less than £6,500 in 2012 money.

Some argue that charging for higher education is wrong, and England should go back to the old days of free tuition, courtesy of the taxpayer. In fact, England’s student-finance regime offers a lot to like. Britons with degrees earn 35% more than their peers who stop studying after secondary school. Given these high private returns, it is fair that they should pay a big chunk of the cost of their education. Student-loan repayments do not end in bankruptcy: graduates in England start paying only when their annual income exceeds a threshold (currently £25,000 for this year’s borrowers). The previous jump in tuition fees has not put off poorer students; and most graduates in a recent poll said their debts had not had a “negative impact” on their lives.

Every way of funding degrees has its flaws. (…)

Universities say that if fees had tracked inflation, the cap would now be more than £12,000. A sudden increase on that scale would be unwise. The reforms of 2012 provided universities with a very large bump in income, some of which they wasted. The cap was set at a high level in the vain expectation that some institutions might choose to charge less. But neither students nor the country are well served by allowing the real value of fees to fall for ever. Labour should let them rise. ■

Britain should let university tuition fees rise (economist.com)


«Comme d’habitude, c’est l’opacité totale»: à Sciences Po, un poste de directeur à haut risque dans un contexte sensible (Le Figaro, 25 juin, article payant)

Alors que la «short list» sera arrêtée le 1er juillet, une dizaine de noms circulent. Mais l’école, coutumière des crises de succession, récemment occupée par des militants propalestiniens, fait moins rêver. Surtout à l’approche des législatives

Extraits :

(…) c’est la garden-party des anciens qui, le 14 juin, a été secouée par l’irruption d’une quinzaine de militants propalestiniens. Ils ont accueilli, à l’extérieur, les 600 invités au milieu d’une flaque de peinture rouge, sous des slogans déclamés en arabe.

À l’intérieur, masqués et portant le keffieh, ils ont demandé une minute de silence pour la Palestine. « Je n’ai pas pu faire mon discours, rapporte le politologue Pascal Perrineau, président de l’association des alumni de Sciences Po. Beaucoup de chefs d’entreprise étaient présents, de futurs recruteurs ! Je vois mal mes alumni mettre encore un euro dans leur ancienne école », dit-il dépité. Dans le même temps, le milliardaire américain Frank McCourt, qui s’était engagé en 2021 dans un partenariat dédié à la recherche pour 25 millions de dollars sur dix ans, a décidé de suspendre son financement, selon une information de Politico, confirmée par Sciences Po.

Dans ce contexte, l’élection législative des 30 juin et 7 juillet, et son résultat incertain, mais annonciateur d’une nouvelle donne, rendent le poste de patron de Sciences Po Paris encore plus acrobatique. (…)

« Mais aujourd’hui, on ne connaît pas les critères précis pour écarter ou retenir les candidats qui seront auditionnés. Comme d’habitude, c’est l’opacité totale, confie un habitué de la maison. Et l’on sait bien que tout ça va encore se décider sur un coin de bureau à l’Élysée… » (…)

«Comme d’habitude, c’est l’opacité totale»: à Sciences Po, un poste de directeur à haut risque dans un contexte sensible (lefigaro.fr)


“Disaffection with the sciences, unattractive salaries… who still wants to be an engineer?” (June 8)

Free access : Désaffection pour les sciences, salaires peu attractifs… qui veut encore être ingénieur ? À l’approche des résultats aux concours d’entrée aux grandes écoles, Valérie Rialland, conseillère départementale les Républicains et professeure en lycée, alerte sur la pénurie d’ingénieurs et appelle à «une réforme en profondeur de notre système éducatif et industriel» (Le Figaro, Guest Essay)

Excerpt:

Soyons clairs : les écoles d’ingénieurs peinent à attirer suffisamment de talents, notamment à cause de la désaffection pour les matières scientifiques au lycée, exacerbée par la réforme du bac en 2019.

Tant et si bien que les élèves qui sortent du bac avec une mention très bien subissent un «choc» à leur arrivée en prépa, et se «prennent des taules», passant de seize à quatre de moyenne. Quand ce n’est pas tout simplement zéro. Les professeurs de prépa sont excédés par le niveau des élèves qui intègrent, qui n’est pas du tout à la hauteur des attentes des grandes écoles d’ingénieurs, dont les concours sont encore – heureusement – perçus comme très durs.

Pire encore : les diplômés des écoles prestigieuses comme Centrale Supélec, donc, ingénieurs, se tournent pourtant de plus en plus vers des carrières dans la finance, le conseil et l’informatique, attirés par des salaires plus élevés et des opportunités internationales plus attrayantes, notamment grâce au prestige des grandes écoles d’ingénieurs françaises ! Par exemple, entre dix et 20% des centraliens rejoignent des cabinets de conseil, et beaucoup optent pour des secteurs comme la finance et l’assurance, laissant le secteur industriel en manque cruel de tête bien remplies.

L’équation est simple : En France, un ingénieur gagne en moyenne 47.663 euros par an​​, tandis qu’un consultant junior chez McKinsey peut espérer toucher entre 100.000 et 150.000 dollars par an ! Un job de manager se négocie à plus de 400.000 dollars​​. À ces conditions, à quoi bon devenir ingénieur ?

Désaffection pour les sciences, salaires peu attractifs… qui veut encore être ingénieur ? (lefigaro.fr)


“Western higher education institutions begin to suspend relations with their Hebrew State counterparts” (June 4)

Pay wall : En Israël, la menace montante du boycott des universités : Des établissements d’enseignement supérieur occidentaux commencent à suspendre leurs relations avec leurs homologues de l’Etat hébreu, au motif qu’ils contribuent au système d’occupation et de colonisation de la Palestine (Le Monde)

En Israël, la menace montante du boycott des universités (lemonde.fr)


Thème 14 Articles d’avant le 4 juin 2024