Immigration & Droit d’asile


Le Point, 17 janvier, libre accès

580 millions de personnes dans le monde éligibles au droit d’asile en France

EXCLUSIF. L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) révèle dans une note la dérive du droit d’asile, devenue une voie majeure de l’immigration vers la France.

Extraits :

C’est un sujet jusque-là largement tabou, que vient révéler au grand jour l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID). Dans une note que publie en exclusivité Le Point, intitulée « L’asile, une voie d’immigration hors de contrôle », le think tank documente avec précision, après des mois de recherches et d’études, l’ampleur et les causes de la dérive du régime du droit d’asile en France.

Selon les chiffres du rapport d’activité 2023 de l’Ofpra, près de 600 000 personnes sont bénéficiaires directes du droit d’asile aujourd’hui, soit plus de 10 % de la population étrangère recensée dans le pays. Le produit d’une explosion des primo-demandes d’asile reçues en France, en augmentation de 245 % entre 2009 et 2023. Allant de pair avec une définition de plus en plus expansive des conditions permettant de bénéficier de l’asile, soumise à un contrôle de moins en moins à la main de la puissance publique.

« Le droit d’asile est aujourd’hui le canal d’immigration sur lequel les États ont le moins de contrôle, souligne Nicolas Pouvreau-Monti, directeur de l’OID. Il est régi “en amont” par de grands traités surplombants à commencer par la convention de Genève de 1951 et “en aval” par l’interprétation extensive faite de ces traités par des acteurs sans légitimité démocratique directe, en particulier les juges administratifs. » Partant de la lettre de la convention de Genève, de son protocole de New York, des traités européens, aussi et surtout, de la jurisprudence tant de la Cour de justice de l’Union (CJUE) que de l‘Ofpra ou de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), l’Observatoire est parvenu à estimer le nombre de personnes, dans le monde entier pays par pays, susceptibles de revendiquer à bon droit la protection de la France au titre de l’asile.

Selon l’OID, le nombre de bénéficiaires potentiels est 1 000 fois supérieur au nombre de bénéficiaires actuels de l’asile en France. Soit 580 millions de personnes – selon une fourchette basse – sans qu’aucun garde-fou ne puisse, en l’état du droit, leur être opposé, insiste Nicolas Pouvreau-Monti : « Le droit d’asile n’est en effet soumis à aucune limite quantitative, ni globale, ni par pays, ni en flux, ni en stock. Dès lors qu’un individu entre dans les critères de l’asile et qu’il parvient à déposer une demande – ce qui suppose généralement de parvenir sur le territoire français –, il bénéficiera de l’asile. Rien n’est prévu dans notre droit pour faire face à un afflux qui ne serait pas absorbable. »

Au départ imaginé comme un droit destiné « à un nombre limité d’intellectuels », selon les mots de l’ancien ministre des Affaires étrangères Maurice Couve de Murville, le droit d’asile a progressivement vu ses trois critères de définition faire l’objet d’une interprétation extensive. La notion de « persécution » a été progressivement étendue aux violences liées au genre et au sexe. La notion de « groupe social » a été prise dans son acceptation la plus large par la jurisprudence. Ainsi « les femmes » ou « les homosexuels » sont désormais susceptibles d’être considérés comme un groupe social persécuté en tant que tel. Enfin, la notion « d’agent de persécution » a elle aussi évolué jusqu’à recouvrir des groupes non étatiques, voire de simples personnes privées…

C’est ainsi que la Cour de justice de l’Union européenne a pu juger en juillet dernier que « la situation des femmes sous le nouveau régime des talibans justifiait, à elle seule, de leur reconnaître le statut de réfugié ». (…)

Parmi les solutions préconisées par l’Observatoire de l’immigration et de la démographie figure le retour au gouvernement de la compétence de déterminer la liste des pays tiers sûrs aujourd’hui dévolue à l’Ofpra ; le refus de toute demande d’asile émanant d’un demandeur qui a déjà essuyé un refus dans un autre État membre de l’Union européenne ; rendre le statut de demandeur d’asile moins attractif en limitant les aides financières comme en allant vers une externalisation du traitement des demandes hors du territoire métropolitain. (…)

« De manière plus structurelle, ce sont les fondements de l’actuel régime de l’asile qui méritent d’être réinterrogés, défend Nicolas Pouvreau-Monti. La convention de Genève de 1951 et son corollaire, le protocole de New York de 1967, ne sont absolument plus adaptés à l’ampleur des phénomènes migratoires contemporains. Ils doivent être dénoncés par un acte politique insusceptible de recours du président de la République. Une telle initiative impliquerait de négocier également un « opt-out » sur la politique européenne de l’asile, le droit européen ayant internalisé les dispositions de la convention de Genève. » Une démarche, si elle était initiée par la France, qui serait très vite imitée par nombre d’autres pays européens parie l’Observatoire de l’immigration et de la démographie.

https://www.lepoint.fr/societe/exclusif-580-millions-de-personnes-dans-le-monde-eligibles-au-droit-d-asile-en-france-17-01-2025-2580163_23.php


Neue Zürcher Zeitung, 16 janvier, article payant     

Ein Vergewaltiger, der jahrelang nicht abgeschoben werden kann: Ein Fall aus der Schweiz zeigt, woran Europas Asylsysteme kranken

Wenn es Migranten nach Europa geschafft haben, sind die Chancen auf einen Daueraufenthalt gross. Auch dann, wenn sie keinen Schutz benötigen oder sogar kriminell sind. Das ist gefährlich.

Extraits :

In Europa wird zurzeit das gesamte Asylsystem grundlegend umgebaut, um die irreguläre Migration einzudämmen: An den EU-Aussengrenzen sollen Asylgesuche ab kommendem Jahr in Schnellverfahren und unter faktischen Haftbedingungen entschieden werden. Gleichzeitig experimentieren immer mehr Länder mit sogenannten Drittstaatenmodellen, um Asylverfahren vollständig in andere Länder auszulagern. Der Aufwand ist gigantisch, und die rechtlichen, praktischen und politischen Probleme sind immens. Das Ziel lautet: Es sollen weniger Menschen nach Europa kommen.

Ob dies im erhofften Ausmass gelingt, ist offen. Denn der Migrationsdruck nimmt tendenziell zu. Für die Aufnahmeländer wird deshalb ein zweiter Hebel im Asylsystem immer wichtiger: Sie müssen dafür sorgen, dass jene, die kein Bleiberecht erhalten, rasch in ihre Heimat zurückkehren. Nur so können sie sicherstellen, dass die Glaubwürdigkeit des Asylsystems einigermassen erhalten bleibt und nicht neue Anreize für zusätzliche Migration geschaffen werden. (…)

Im Kleinen veranschaulicht sich dabei oft besonders gut, was im Grossen nicht funktioniert: Die NZZ hat den Fall eines marokkanischen Asylbewerbers recherchiert, dessen Asylgesuch vor 15 Jahren abgelehnt worden war. Doch obwohl der Mann 2014 wegen Vergewaltigung zu einer langen Freiheitsstrafe verurteilt wurde, lebt er immer noch in der Schweiz.

Die Rückschaffung scheitert an einer Vielzahl von Gründen: Marokko ist nicht bereit, Europas Migrationsprobleme zu lösen, und verweigert die Rückübernahme. Gleichzeitig wird das Geflecht aus nationalen und internationalen Verfahrensbestimmungen sowie aus Vorgaben der Gerichte immer undurchdringlicher. Mit der Folge, dass die europäischen Staaten selbst in Fällen faktisch machtlos bleiben, in denen der Missbrauch des Asylsystems offensichtlich ist.

Das Schweizer Beispiel weist dabei Parallelen zum Fall des Syrers auf, der im vergangenen Jahr im deutschen Solingen drei Menschen bei einer Messerattacke getötet hatte. Auch dort führte nicht zuletzt die Komplexität des Asylrechts dazu, dass sich ein Mann in Deutschland aufhielt, obwohl für sein Verfahren eigentlich Bulgarien zuständig war. Geschickt hatte der Syrer die Tücken des Asylrechts ausgenützt und die Dublin-Verordnung unterlaufen, um sich grenzüberschreitend zu bewegen. Das ist symptomatisch: Sobald es Asylsuchende nach Europa geschafft haben, steigen die Chancen auf einen Daueraufenthalt rasant an. Sogar wenn in der Heimat keinerlei Verfolgung droht.

Leider lässt sich dies nicht unter dem Stichwort Skandal einordnen. Skandale lassen sich oft einfach aufarbeiten: indem die fehlbare Behörde personell und organisatorisch erneuert und danach besser kontrolliert wird. Im Asylbereich aber muss ein System von Grund auf reformiert werden, das sich über Jahrzehnte flächendeckend bis zur teilweisen Dysfunktionalität weiterentwickelt hat. (…)

https://www.nzz.ch/meinung/ein-vergewaltiger-der-jahrelang-nicht-abgeschoben-werden-kann-der-fall-zeigt-woran-europas-asylsysteme-kranken-ld.1866273


The Wall Street Journal, 15 janvier, article payant      

The Immigrants America Needs

Limit asylum claims, reduce welfare and open the door to highly skilled foreign nationals.

Extraits :

(…) Immigration has always been a tough issue for me because my life and the life of the nation have been and continue to be enriched by immigrants.

When the Senate was debating the 1986 Immigration Reform and Control Act, I felt obligated to point out that if I were in Mexico with my two little sons and they were hungry, you would have to kill me to stop me from coming across the U.S. border. Still, I was committed to dealing with illegal immigration and the 3.2 million illegal migrants in the country at the time. The problem was that I couldn’t see how the legislation could fail to expand illegal immigration—which it did. By granting amnesty to illegal immigrants while failing to secure the border sufficiently, the legislation effectively erected a giant neon welcome sign across the southern border. By January 2007, the illegal-immigrant population had swelled to 11.8 million. The problem persists today: According to July 2024 Congressional Budget Office projections, from 2021 to 2026 the illegal-immigrant population in the U.S. will surge by 8.7 million more than it would have had pre-2020 trends continued.

The first step to ending the flood of illegal immigrants is to stop allowing people to come to the U.S. from anywhere and apply for asylum. (…)  The 1951 United Nations Convention on the Status of Refugees developed the principle of nonrefoulement, which dictated that refugees fleeing events that took place prior to 1951 may not be forced back to countries in which their lives or freedom were threatened. This agreement emerged in part out of Western nations’ collective guilt for failing to shelter Jews fleeing the Holocaust. (…)

But we live in a different world today, and the crisis on our border shows it. We must amend the Refugee Act of 1980 to require that, rather than applying for asylum at the border, refugees must apply at the American Embassy in their home country or in the country to which they have fled. This single action would stem the flood of asylum seekers who have overwhelmed our borders. It would also allow border-patrol agents to focus on protecting the border from non-asylum-seekers trying to enter illegally.

A second policy that cries out for reform is the Biden administration’s use of loopholes to grant special “legal status” to millions of illegal immigrants, undercutting the 1996 prohibition on welfare benefits for illegal aliens. According to a March 2023 report from the Federation for American Immigration Reform, the annual net costs of illegal immigration for American taxpayers exceed $150 billion.

With the average work-age household in the bottom 20% of income recipients receiving some $64,700 in government benefits annually (in 2022 dollars), the U.S. is in danger of perpetuating a welfare magnet so powerful that it will be hard to build a wall high enough to keep welfare-seekers out. We should deny all but temporary emergency welfare benefits to immigrants. We have room in the U.S. for people who come to work, but not for those who don’t want to work. (…)

A vibrant program to attract the most ambitious and talented legal immigrants must also be a key element in any rational immigration reform. Hundreds of millions of people dream about coming to the U.S. They can’t all come. We should begin by reforming the H-1B visa program for highly skilled foreign workers by expanding the cap on the total number of visas, ending lottery selection and instituting a workable merit-based selection system. The world’s best and brightest want to come here, and we should welcome them.

From 2000 to 2023, 40% of Nobel Prizes won by Americans in chemistry, medicine and physics were won by immigrants. In 2023, that share was 67%. Forty-six percent of Fortune 500 companies were founded by immigrants or their children. Jonas Salk, a son of Russian immigrants, invented the polio vaccine. George Mitchell, a son of Greek immigrants, developed hydraulic fracturing.

Denying immigrants the ability to come to the U.S. illegally and ask for asylum is the foundation on which any workable immigration system must rest. A vibrant legal immigration policy based on opening the “Golden Door” to the world’s best and brightest would enrich America’s economy and culture and raise the nation’s living standards.

Mr. Gramm, a former chairman of the Senate Banking Committee, is a nonresident senior fellow at the American Enterprise Institute.

https://www.wsj.com/opinion/the-immigrants-america-needs-policy-reform-8bf8c942?mod=opinion_lead_pos5


Frankfurter Allgemeine Zeitung, 15 janvier, article payant        

Melonis Migrationspolitik zeigt Wirkung

Erstmals seit 2021 sind die irregulären Einreisen in die EU gesunken. Frontex-Direktor Hans Leijtens führt das vor allem auf die bessere Zusammenarbeit mit Nordafrika zurück.

Extraits :

Drei Jahre in Folge war die Zahl der irregulären Grenzübertritte an den Außengrenzen der Europäischen Union kontinuierlich gestiegen – bis auf 385.000 im Jahr 2023. Die Zahlen spiegelten wider, wie nach dem Ende der Pandemie und dem Ende der Einreisebeschränkungen, insbesondere im Flugverkehr, der Migrationsdruck wieder zunahm.

Umso bedeutsamer ist es, dass sich der Trend nun umgekehrt zu haben scheint. Im gesamten Jahr 2024 verzeichnete die EU-Grenzschutzbehörde Frontex rund 239.000 Grenzübertritte, das sind 38 Prozent weniger als im Vorjahr. Der Umschwung ist vor allem eine Folge der Kooperation der Europäischen Union mit den Partnerländern auf der anderen Seite des Mittelmeers.

Insbesondere auf der zentralen Mittelmeerroute – damit sind Ankünfte über See aus Tunesien und Libyen in Italien gemeint – hat sich einiges geändert. Hier sanken die Zahlen sehr stark, von 163.000 auf 67.000, das entspricht einem Rückgang von 59 Prozent. Dies sei „auf eine bessere Zusammenarbeit mit den nordafrikanischen Ländern, insbesondere Tunesien, zurückzuführen“, erläutert der Exekutivdirektor von Frontex, Hans Leijtens, der F.A.Z. „Die Zusammenarbeit mit Tunesien ist ein wichtiger Faktor für die Zerschlagung der Schleusernetze.“ In den Jahren zuvor war diese Verbindung zum wichtigsten Weg in die EU geworden. Schlepper waren nach Tunesien ausgewichen und verfrachteten dort massenhaft Menschen in kaum seetaugliche Boote, die aus Seenot gerettet werden mussten.

Mitte 2023 schloss die EU dann mit Tunesien eine strategische Partnerschaft, zu der auch eine engere Zusammenarbeit bei der Eindämmung der Migration gehört, etwa durch die Unterstützung der Küstenwache. Das ging vor allem auf die Initiative der italienischen Regierung von Giorgia Meloni zurück. Wirkung zeigte die Initiative erst im vorigen Jahr. In Brüssel ist sie umstritten, weil Menschenrechtsorganisationen dem tunesischen Präsidenten Kaïs Saïed schwere Menschenrechtsverstöße vorwerfen. Die meisten Migranten auf dieser Verbindung kamen 2024 aus Bangladesch, Syrien und Tunesien. Die Migranten nutzen aus, dass sie visumfrei in die Region kommen. Syrer gelangen so nach Libyen und setzen von dort aus über. (…)

https://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/melonis-migrationspolitik-frontex-vermeldet-2024-weniger-irregulaere-einreisen-110228567.html


The Economist, 14 janvier, article payant      

Leaders | Immigration : Donald the Deporter

Could a man who makes ugly promises of mass expulsion actually fix America’s immigration system?

Extraits :

NOTHING SCRAMBLES the mind like a Trump press conference. On January 7th, at his winter palace in Florida, the president-elect mused on annexing Canada, Greenland and the Panama Canal—as well as tilting at offshore windmills for supposedly killing whales. It was a mix of free association, gleeful provocation and serious, world-changing intent.

Less noticed on January 7th, the House of Representatives passed the Laken Riley Act, which makes it easier to deport unauthorised immigrants for minor crimes such as shoplifting. Immigration is where the next administration is likely to direct its first efforts after the inauguration on January 20th. And here, too, Donald Trump promises that same mind-scrambling cocktail. Illegal immigration is a problem that lends itself to wild, crowd-pleasing and destructive policies, as well as presenting opportunities for beneficial reform. The path Mr Trump chooses will not only say something about his presidency, it could also cause ripples in the many other rich countries that have political problems over immigration.

Under President Joe Biden chaos erupted at the border, at least for a while. To their cost in the election, many Democrats responded by blaming voters for being cross about it. In the most recent numbers the Census Bureau records a net increase of 2.8m immigrants in 2023. The share of foreign-born residents in America has been higher since 1885, when Frederick Trump left Germany for New York, but it is the highest in a century. Although most Americans welcome legal migrants and the country is good at assimilating them, they resent it when immigrants claim asylum and then disappear into a shadow labour market while awaiting a court hearing.

Mr Trump takes office with a mandate to tighten controls. (…)

Mr Trump will not be able to carry through his threat to deport 15m people. Shipping out such a huge number would be extraordinarily expensive and would shock the labour market, raising the prices of goods and services that illegal immigrants help provide. Research suggests that deportations under Mr Obama slowed housebuilding by throwing out so many plasterers and bricklayers. And mass expulsions would be unpopular, because over half of all irregular migrants have been in America for more than a decade. They have jobs and families, and often live in blue states that will not co-operate. (…)

Instead Mr Trump is likely to look for a more practical policy. The temptation will be to dump the problem on Mexico. When deporting people, a big obstacle is finding governments to take them. Mr Trump might therefore simply turn back those who arrive via the southern border, threatening Mexico with tariffs unless it lets them in. (…)

Another temptation will be to focus on theatrical cruelty as a substitute for real action. Expect workplace raids with camera crews in tow, harsh internment in border states and ICE agents surging in sanctuary cities. (…)

Cruelty for its own sake is wrong. By denying migrants’ humanity, it coarsens American values. It may also prove unpopular. (…)

The first step is to beef up the border. Mr Trump is lucky, because irregular crossings have already fallen sharply from their peak in 2022, after the Biden administration made deals with Mexico and other Latin American countries to help curb the flow. Mr Trump may build on this by surging immigration officials to the border, to make quick rulings on whether claims are valid. He could also oblige asylum-seekers to remain in Mexico until their cases are decided, as he did in his first term. The second step is to focus deportations on criminals, as his chief of staff has suggested he will.

That could create consent for a third step that has long been obvious yet unattainable politically. Both as a practical matter and as an exercise in justice, America cannot deport every unlawful migrant. Doing nothing means that around 11m people will spend their whole lives in America without ever acquiring the right to live there. But unless immigration flows are under control, amnesty for those already in the United States risks attracting another wave to try to enter illegally. The only solution is a deal that combines effective border enforcement with a right to stay for law-abiding migrants.

Such a compromise is possible. No Republican politician can outflank Mr Trump on immigration, and Democratic alarm helps him appear tough. The chances are that he will want to keep immigration as a wedge issue, pick fights with Democratic governors and mayors, and leave things broadly as he found them. But the conditions are there for him to do a deal that has eluded the past five presidents—if he wants to. ■

https://www.economist.com/leaders/2025/01/09/donald-the-deporter


New York Times, 14 janvier, article payant   

Isaac Stanley-Becker: Europe Wasn’t Built to Be Like This

Dr. Stanley-Becker is a national security reporter at The Washington Post and the author of the forthcoming book “Europe Without Borders: A History.”

Extraits :

When I crossed a bridge spanning the Rhine last year, a checkpoint blocked the route between France and Germany, on the Pont de l’Europe.

Borders are closing in Europe, for reasons ranging from ongoing crises in Eastern Europe and the Middle East to increasing migratory pressures and the risk of terrorist infiltration. France cites “threats to public policy, public order.” Germany names “the global security situation.” Austria and the Netherlands point to “irregular migration” and Italy to the influx “along the Mediterranean route and the Balkan route.”

It wasn’t meant to be this way. European integration promised the abolition of borders, an ever closer union allowing the free movement of people, goods and capital in a single market. That promise was embodied in the Schengen zone, an area of open borders formed in the twilight of the Cold War — by a treaty among France, West Germany, Belgium, Luxembourg and the Netherlands — and now encompassing 29 European countries. But the fear of immigrants freely traversing Europe made Schengen a fragile project from the outset.

Schengen once symbolized liberal internationalism, a landmark of the European unity built after World War II. Today it’s a symbol of Europe’s migration crisis — a crisis driving the backlash against globalization and the ascendance of illiberalism.

Such paradoxes haunt Schengen’s history. Yet all but forgotten is a moment of deepest paradox — when the fall of the Berlin Wall in 1989 almost doomed the opening of Europe’s borders. Perversely, the sudden destruction of the continent’s most symbolic border brought progress on the Schengen treaty to a standstill, exposing the risks of free movement that today impel the return of checkpoints in Europe.

The Schengen treaty was supposed to be completed in 1989. But revolutionary events intervened. Unrest swept Eastern Europe, mass protests convulsed the German Democratic Republic, and some three million East Germans crossed into West Berlin when the wall fell on Nov. 9.

The ruptures of 1989 hastened the end of the Cold War, opening the way for a new era of globalization. But the lifting of the Iron Curtain made evident the complexities of abolishing borders — and nowhere more so than in Berlin. (…)

So it was that the peaceful revolutions of 1989 and the human movement enabled by the breach of the Berlin Wall disrupted the Schengen treaty making. “Europe without borders stumbles in Schengen,” observed Le Monde, and the obstacle was, “paradoxically, freedom to come and go reclaimed in the East.” (…)

The conflict centered on the prospect of German reunification. A reunited Germany would not only alter the balance of power in Europe; it would also extend Schengen’s frontier eastward. That would heighten the risk of irregular immigration from countries in the Soviet bloc — Poland, Hungary, Bulgaria, Romania — that were classified as security risks in secret lists prepared by the treaty makers to determine which people would be excluded from Schengen’s guarantee of free movement. (…)

As the exodus from Eastern Europe accelerated, the European Commission warned of the “fragility of the Schengen agreement.” French treaty makers spoke of the “German difficulty” created by the unexpected events in the Eastern European countries. A delegate from Luxembourg wondered whether the guarantee of free movement would survive: “The way things are going, it will be better to be a commodity or capital” than to cross borders as “a person.”

According to diplomatic papers marked “secret and personal,” the West German chancellor, Helmut Kohl, complained to the French president, François Mitterrand, that “the French were dragging their feet and must sign the agreement.” Meanwhile, Mitterrand revealed his fears of a revanchist Germany to the British prime minister, Margaret Thatcher. 

Still, Europe’s leaders saw inevitability in West Germany’s aspirations. “It would be stupid to say no to reunification,” as the Thatcher aide summarized Mitterrand’s thinking. “In reality there was no force in Europe which could stop it happening. None of us were going to declare war on Germany.”

The signing of the Schengen treaty came at last in June 1990, completing an agreement originating in 1985. Most of the treaty’s provisions set forth security measures, including rules allowing Schengen countries to reinstate internal border checks temporarily as required by “public policy or national security.” (…)

Out of this moment — as Schengen negotiators confronted the upheavals of 1989 — emerged a blueprint for free movement but also for its restriction. The treaty enshrined a Europe without internal borders. At the same time, it provided for the fortification of Schengen’s external frontiers, the construction of a multinational security apparatus and the exclusion of so-called undesirable migrants from Eastern Europe as well as Asia, Africa and the Caribbean.

This is the predicament symbolized by the fall of the Berlin Wall: the precariousness of free movement in a world where the risks of open borders appear ever more acute.

Today, Schengen’s vulnerability is reflected in the chaos of Europe’s border measures. Schengen’s frontiers continue to expand, enveloping countries that once lay behind the Iron Curtain — Romania and Bulgaria just this year. Meanwhile, Europe’s internal borders are hardening as a remedy for ills ascribed to globalization, presaging the death of Schengen by a thousand cuts.

https://www.nytimes.com/2025/01/13/opinion/schengen-migration-crisis.html


Le Figaro, 12 janvier, article payant

«Les “sale Blanche”, c’est monnaie courante» : à Vénissieux, l’exaspération et l’impuissance face aux dérives du communautarisme islamiste

REPORTAGE – Des riverains déplorent la ghettoïsation de ce bastion communiste de la banlieue lyonnaise, où l’insécurité grandit sur fond de trafic de drogue et de mutation des commerces à marche forcée.

Voir article intégral ici : https://kinzler.org/wp-content/uploads/2025/01/12-janvier.pdf

Link : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/les-sale-blanche-c-est-monnaie-courante-a-venissieux-l-exasperation-et-l-impuissance-face-aux-derives-du-communautarisme-islamiste-20250110


New York Times, 11 janvier, article payant   

The Editorial Board : A Big Idea to Solve America’s Immigration Mess

Extraits :

The federal government’s ability to regulate immigration, a basic function of any nation, is broken. Over the past four years, some eight million people settled in the United States, and most of them did so unlawfully. Instead of an immigration policy calibrated to the needs of the country, both Americans and immigrants are being let down by a set of outdated laws inconsistently enforced by underfunded agencies. Chaos has been a predictable result.

Donald Trump won a second term as president on the promise that he would turn back the clock, restoring order by returning immigrants whence they came. The president-elect has vowed to deport all immigrants who do not have legal permission to be in the United States, and some who do. He also has described plans to curtail both illegal and legal immigration.

The United States undoubtedly needs to establish control over immigration, and we describe below the necessary changes. But mass deportations, or reductions in future immigration, are not in the national interest.

Immigrants are America’s rocket fuel, powering our nation’s unsurpassed economic and cultural achievements. The famous poem inscribed on the Statue of Liberty mischaracterizes those who leave their home countries behind. They are not the tired and the poor; they are people possessed of the determination, skill and resources to seek a better life. Nobel Prizes have been awarded to 142 immigrants to the United States. Nearly half of the companies in the Fortune 500 were founded by immigrants or their children. Blue jeans, Tesla, basketball, “God Bless America” — all the work of immigrants.

There’s a more basic imperative, too. America needs more people. Americans no longer make enough babies to maintain the country’s population. To sustain economic growth, the United States needs an infusion of a few million immigrants every year. (…)

An effective American immigration system requires three big shifts in federal policy, and all three are necessary for any to succeed.

1. The government must make every reasonable effort to prevent people from living and working illegally in the United States. Congress should allocate the resources necessary to secure the nation’s borders and to overhaul the shambolic asylum system so that decisions are made at the border. To further deter people from coming to the United States to seek work — including the significant share of undocumented workers who enter the country legally, on temporary visas, and then remain illegally — the United States also needs to hold employers accountable for the legal status of their workers.

2. Congress should legislate an orderly expansion of legal immigration, including a role for the federal government in directing people to the places that would benefit from population growth and in underwriting the transition costs.

3. The nation also needs to deal humanely with the estimated population of 11 million illegal immigrants who already live here, including the more than three million “Dreamers” brought to this country as children. For too long, large parts of the economy have depended on the labor of immigrants neither paid nor treated as the equals of Americans, a system of exploitation that also undermines American workers and law-abiding employers. Most immigrants who have made their lives in this country should be given a path to citizenship.

Versions of this tripartite approach were once embraced by political leaders in both parties. But in recent elections Democrats increasingly cast themselves as full-throated defenders of immigrants, regardless of legal status, while Republicans increasingly portrayed even legal immigration as a negative force in American life. The influx of immigrants into the country, in record numbers in the modern era, has overwhelmed red and blue state approaches. Both parties need a reality check. (…)

Proposals to expand legal immigration often focus on identifying immigrants who are most likely to contribute, economically or otherwise, to our national life.

Minimum standards, such as barring criminals, are a matter of common sense. Governments, however, are not always equipped to determine who will make the greatest contributions.

Hugo Ortega had no obvious skills when he arrived in Houston in 1984 at the age of 19.

He decided to leave Mexico City because he was hungry and facing homelessness. He knew that one of his uncles had found work in Texas, sometimes sending home letters that included $20 bills carefully wrapped in aluminum foil.

He was caught at the border five times before he succeeded in crossing on the sixth attempt. In Houston, he took a job as a dishwasher. Four decades later, he is a Houston icon, the chef and a co-owner of a string of celebrated restaurants. “I put my life at risk to come here, and I would do it in a heartbeat again and again and again,” he said.

The amnesty provisions in the 1986 immigration law allowed Mr. Ortega to obtain a green card in 1989 and to become an American citizen in 1996. Along the way he married the restaurant owner, and together they built a culinary empire introducing Houston, long the homeland of Tex-Mex food, to more authentic varieties of Mexican cuisine.

Houston restaurants now serve faithful renditions of a wide range of homeland cuisines, as well as mash-ups that may not be found anywhere else, like beef pho kolaches and brisket tikka masala. But Mr. Ortega knows that immigrant dishwashers in Houston today cannot follow his path. They have little chance of becoming full members of the society in which they work. Indeed, they now face the possibility of being forced to leave.

What would he say to Americans skeptical of immigration?

“Give us an opportunity,” Mr. Ortega said. “You know, just give us an opportunity to cook for you. Give us an opportunity to be part of this wonderful country.”

https://www.nytimes.com/2025/01/10/opinion/american-immigration-immigrants.html


Wall Street Journal, 24 décembre, article payant      

Merit and the Case for Immigration

Most of the high-achieving U.S. students to whom we award college scholarships have foreign-born parents.

Voir « Article du Jour » !

PDF: https://kinzler.org/wp-content/uploads/2024/12/24-decembre.pdf

Link: https://www.wsj.com/opinion/merit-and-the-case-for-immigration-education-scholarships-texas-finis-welch-a1dd1c1f?mod=opinion_lead_pos5


Neue Zürcher Zeitung, 23 décembre, article payant     

Der Terror von Magdeburg: Importierte Konflikte gefährden Leib und Leben

War der Attentäter, der in die Menschenmenge auf dem Weihnachtsmarkt raste, ein Islamkritiker und AfD-Anhänger? Der Kampf um die Narrative hat längst begonnen.

Extraits:

(…) Viele Fragen sind noch offen. Kann man jemanden, der ein Attentat nach dem Vorbild des islamistischen Breitscheidplatz-Anschlags begeht, als Islamkritiker bezeichnen? Sollte man dieses Selbstverständnis des Täters übernehmen? Und steht er politisch der AfD nahe, nur weil er sie mehrfach in seinen Beiträgen auf X gelobt hatte?

Weihnachtsmärkte sind immer wieder Ziele von Anschlagsplänen. Allein in den vergangenen zwölf Monaten sind in Deutschland mindestens drei geplante Anschläge verhindert worden – alle mit islamistischem Hintergrund. Die Christkindlmärkte, wie sie in Süddeutschland genannt werden, verkörpern neben kapitalistischem Kitsch nach wie vor auch die christlichen Wurzeln Europas: Glaube, Liebe und Hoffnung. Taleb A. hingegen wählte den Weg blinder Zerstörungswut und griff zu einer Waffe des islamistischen Terrors. (…)

Der Fall Taleb A. könnte ein weiteres Beispiel dafür sein, wie das gutgläubige deutsche Asylsystem ausgenutzt wurde. Möglicherweise hätte ihm nie so lange Asyl gewährt werden dürfen – dann hätten viele Menschen dieses Weihnachten wie geplant mit ihren Liebsten feiern können.

https://www.nzz.ch/der-andere-blick/der-terror-von-magdeburg-importierte-konflikte-gefaehrden-leib-und-leben-ld.1863762


😮 Le Point, 17 décembre, article payant    

L’Allemagne peut-elle se passer des travailleurs syriens ?

L’Allemagne est le pays d’Europe qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés syriens. Ils se sont bien intégrés sur le marché du travail, au point de devenir indispensables.

Extraits:

« Si on s’en va tous, on va voir comment ils vont se débrouiller sans nous… » Ahmed affiche un grand sourire plein de défi en réplique à ceux qui, depuis la chute du régime de Bachar el-Assad, demandent aux réfugiés syriens de rentrer chez eux. L’AfD à l’extrême droite et le BSW à l’extrême gauche n’ont pas perdu de temps : dès le lendemain de la prise du pouvoir par les milices islamistes, ils ont décrété que la Syrie n’était plus un pays dangereux et qu’il n’y avait donc aucune raison que les Syriens réfugiés en Allemagne ne fassent pas leurs valises.

Dans les rangs de la CDU-CSU conservatrice aussi, des voix se sont élevées. Jens Spahn, ancien ministre de la Santé du gouvernement Merkel, qui n’a jamais cessé de critiquer la politique migratoire de l’ancienne chancelière, est allé jusqu’à proposer un chèque de 1 000 euros et un voyage retour gratuit dans des charters affrétés par l’Allemagne à ceux qui se porteraient volontaires pour rentrer au pays. Une façon de profiter de la situation pour accroître ses chances aux élections anticipées du 23 février alors que la question des migrants est au centre de la campagne.

Friedrich Merz, candidat de la CDU/CSU aux législatives, s’est engagé, s’il gagne les élections, à renvoyer de nombreux Syriens chez eux : « Il faut dire clairement à ceux qui ne sont pas intégrés qu’à long terme ils n’ont pas leur place en Allemagne. » (…)

Selon l’Office fédéral des statistiques, 860 000 Syriens aptes à exercer un emploi vivent en Allemagne. 362 000 d’entre eux ont un emploi. Nombreux sont ceux qui, comme Ahmed, sont intégrés dans ce pays d’accueil où ils vivent depuis si longtemps déjà. Plus de 100 000 Syriens ont obtenu la nationalité allemande. Le nombre de naturalisations a considérablement augmenté au cours des trois dernières années. Pour avoir droit au passeport allemand, ils doivent avoir vécu plus de cinq ans dans le pays, parler très bien l’allemand et avoir un emploi soumis aux cotisations sociales. (…)

Un secteur clé serait particulièrement affecté par le départ des Syriens : la santé. D’après les statistiques fournies par la Chambre fédérale des médecins, 6 000 médecins syriens travaillent aujourd’hui en Allemagne, 5 000 d’entre eux en hôpital. Les Syriens représentent donc le plus grand groupe parmi les médecins étrangers. À noter que ceux qui ont un passeport allemand ne sont pas répertoriés dans ce calcul. Aux médecins s’ajoutent les employés des Ehpad et ceux qui travaillent dans le secteur du soin. Les syndicats sonnent l’alarme : le départ des Syriens poserait un problème important à un système déjà à la limite.

https://www.lepoint.fr/monde/l-allemagne-peut-elle-se-passer-des-travailleurs-syriens-16-12-2024-2578035_24.php


Le Point, 15 décembre, article payant    

David Coleman : « Les politiques de natalité ne sont pas vouées à l’échec »

Le professeur émérite de démographie à Oxford souligne le risque posé, à terme, par une immigration massive pour nos sociétés vieillissantes.

Extraits:

David Coleman est professeur émérite de démographie à Oxford et le cofondateur de Migration Watch, un groupe de réflexion et de campagne qui milite pour une baisse de l’immigration au Royaume-Uni. De passage à Paris, fin novembre, pour un colloque sur l’évaluation budgétaire et économique de l’immigration organisé à l’Assemblée nationale par l’Observatoire de l’immigration et de la démographie et le député (LR) des Alpes-Maritimes Éric Pauget, l’universitaire a répondu aux questions du Point.

Le Point : Le colloque auquel vous avez participé a pointé le coût budgétaire et économique de l’immigration pour les sociétés d’accueil. Face au déclin démographique des pays européens, n’est-elle pas indispensable ?

David Coleman : Cela dépend des pays. Nos sociétés vieillissent à un rythme très rapide. L’immigration est nécessaire à court terme. Elle peut empêcher le déclin démographique, mais pas résoudre le problème du vieillissement de la population, simplement l’atténuer. Ce faisant, la proportion d’habitants d’origine immigrée dans la population risque de s’accroître. Au fil du temps, si le taux de natalité est inférieur au taux de reproduction, il faudra accueillir de plus en plus d’immigrés pour maintenir le même niveau démographique.

L’immigration est-elle en soi un problème à vos yeux ? N’a-t-elle pas des vertus ?

Des flux migratoires modestes, de préférence équilibrés, sont à la fois normaux et nécessaires pour n’importe quel pays développé et en paix avec ses voisins. Mais il y a des raisons de s’opposer à une immigration massive. Celle-ci fait croître la population sans bénéfice pour la société. La croissance démographie due aux flux migratoires fait atteindre à la population britannique des niveaux inédits depuis 1870 environ. C’est absolument insoutenable. Toute croissance démographique, en particulier dans un pays riche et à l’heure du dérèglement climatique, me paraît aberrante.

Les politiques de natalité sont-elles vouées à l’échec ?

Non, elles peuvent être efficaces si elles sont à la fois de grande ampleur et durables. Les responsables politiques français doivent convaincre l’opinion que la politique familiale restera la même, quel que soit le chef de l’État ou le parti aux responsabilités. Le taux de natalité français est le plus élevé du continent européen. Les politiques qui semblent efficaces visent à la fois à améliorer le bien-être matériel des familles et à aider les femmes qui concilient leurs ambitions professionnelles et leur désir de fonder une famille. Celles qui ciblent directement le taux de natalité, elles, ne fonctionnent pas. Comme le dit un de mes collègues, « défendons les intérêts des femmes et la démographie se défendra elle-même ». (…)

Plus généralement, l’avenir de nos sociétés m’inquiète. Des évolutions démographiques de grande ampleur se produisent sans assentiment démocratique, voire sans débat. L’apathie et l’indifférence des électeurs s’ajoutent à l’indifférence ou à l’approbation des élites. Au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Italie, il n’y a pas de prévisions ethniques officielles. (…)

En France a circulé la théorie du « grand remplacement », défendue notamment par Éric Zemmour. Qu’en pensez-vous ?

Cette théorie me laisse perplexe. Croire qu’un groupe de personnes influentes essaie de favoriser l’immigration afin que les Blancs deviennent minoritaires, c’est absurde. Il serait impossible de manipuler ainsi les flux migratoires, et rien ne prouve que c’est le cas aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, la croyance en un tel complot n’est pas nécessaire : la tendance nous oriente, de toute façon, dans cette direction, car le taux de natalité des populations autochtones est bas et l’immigration est élevée dans la plupart des pays occidentaux. C’est arithmétique : quand un pays au taux de fertilité déficitaire accueille une immigration importante, l’intégralité de sa population finira par être d’origine étrangère.

https://www.lepoint.fr/debats/david-coleman-les-politiques-de-natalite-ne-sont-pas-vouees-a-l-echec-14-12-2024-2577974_2.php


Wall Street Journal, 14 décembre, article payant      

Bashar al-Assad’s Fall Won’t Resolve Europe’s Migration Crisis

The Continent looks to repatriate refugees, but Syria hasn’t been liberated so much as overrun.

Extraits:

That whooshing sound you heard this week was an enormous sigh of relief let loose by European leaders as Bashar al-Assad fled to Russia. The strongman’s fall from power is generally good news for the people he previously subjugated in Syria, but Europeans seem to hope this event can also solve one of their most pressing problems: immigration.

Observe how to date Europe’s most visible response to the crisis in Syria has been . . . to try to send Syrians back from Europe. As of this writing, more than a dozen governments across Europe have suspended the processing of asylum applications filed by Syrian citizens on European soil, and some politicians are talking almost giddily about the prospect that refugees whose applications already have been approved could be induced to go back.

The Syrian civil war, which started in 2011, was the trigger for the massive wave of illegal migration that has addled European politics for nearly a decade. The biggest inflow started in 2015, and it’s hard to say for sure exactly how big the influx was, because some tried to cross the border multiple times before they succeeded or have gone entirely undocumented.

The best proxy probably is the number of first-time applications for asylum, which is migrants’ preferred method for obtaining a legal ability to stay. Nearly 7.7 million people from outside the European Union filed such applications between January 2015 and August this year, around 2.4 million of those in the first two years. Of those, some 20% were Syrians—in most years, the largest national cohort.

This human flood has pushed Europe to the breaking point, institutionally and politically. (…)

Nearly a million applications had yet to receive a first decision from an EU state as of September, with another 133,000 pending in Britain. The majority of applications are approved at that stage. Those that are rejected can, and often do, appeal. While this process grinds along, taxpayers must subsidize applicants with social welfare, housing and other support.

You can see why this might annoy European voters. It gets worse. Many migrants are more or less law-abiding, but some aren’t. Terrorist infiltration of or recruitment among migrants is a constant worry. In some instances, such as the August knife attack that killed three in Solingen, Germany, Syrian refugees have been accused of terrorist acts.

Looming over all this has been the suspicion that even many of the relatively peaceable new arrivals aren’t “refugees” in the sense Europeans had in mind when they developed current laws. A common observation of photos of the migrant tide in 2015 was how few of them were women or children or the elderly and how many appeared to be working-age young men. (…)

Europe’s political class, incapable of securing its border and deterring or deporting illegal migrants over the past decade, now hopes the faraway events of the past week offer a deus ex machina. If all these Syrian “refugees” claimed to be fleeing Mr. Assad’s henchmen and prisons, the thinking goes, the collapse of that regime obviates any need for these migrants to seek shelter in Europe.

The celebration is both premature and pathetic, and for the same reason. Syria hasn’t been liberated from the Assad regime so much as it’s been overrun by competing militias that may or may not harbor sympathies for extreme Islamism. (…)

As a consequence, while Europe hopes the transition in Syria will ease the refugee crisis, leaders must fear the opposite. The nightmare scenario would be a new flow of migrants fleeing neo-Islamist rule.

The core of Europe’s political crisis of illegal migration is voters’ perception that their governments are incapable of taking decisive action to manage their foreign and domestic security, and instead are hostage to events elsewhere—namely, millions of foreigners’ individual decisions to storm Europe’s borders. The fall of the Assad regime isn’t the solution to that overarching problem.

https://www.wsj.com/opinion/assads-fall-wont-resolve-europes-migration-crisis-refugees-immigration-asylum-944cebaa?mod=opinion_recentauth_pos3&mod=WSJ_home_columnists_pos_3


Neue Zürcher Zeitung, 14 décembre, article payant     

Neue Statistik: Weniger als die Hälfte der Syrer in Deutschland hat einen Job

Auf dem deutschen Arbeitsmarkt bleiben syrische Zuwanderer weit hinter anderen Migrantengruppen zurück. Experten sehen neben Qualifikationsdefiziten auch Fehlanreize im Sozialsystem als Grund.

Extraits:

Nach dem Sturz des syrischen Regimes wird in Deutschland über den Umgang mit Flüchtlingen aus dem Land diskutiert. Neue Zahlen des Statistischen Bundesamtes zeigen nun: Die Integration in den Arbeitsmarkt kommt nur schleppend voran, nicht einmal jeder zweite Syrer im erwerbsfähigen Alter geht einer regulären Beschäftigung nach.

Von den 863 000 Menschen mit syrischer Einwanderungsgeschichte im Alter von 15 bis 64 Jahren waren im vergangenen Jahr lediglich 42 Prozent erwerbstätig. Weitere 8 Prozent waren zwar auf Arbeitssuche, aber ohne Anstellung. Zum Vergleich: Bei der Gesamtbevölkerung mit Einwanderungsgeschichte liegt die Erwerbstätigenquote bei 73 Prozent, bei Menschen ohne Migrationshintergrund sogar bei 83 Prozent.

Die Statistik zeigt auch: Die Hälfte der Syrer im erwerbsfähigen Alter – rund 435 000 Menschen – gehört zur Gruppe der sogenannten Nichterwerbspersonen. Das bedeutet: Sie stehen dem Arbeitsmarkt aus verschiedenen Gründen nicht zur Verfügung, etwa weil sie sich noch in Ausbildung befinden, keine Arbeitserlaubnis haben oder aus gesundheitlichen Gründen nicht arbeiten können.

Das Statistikamt sieht als einen wichtigen Grund für diese hohe Quote vor allem das niedrige Durchschnittsalter: 19 Prozent der 15- bis 64-Jährigen mit syrischer Einwanderungsgeschichte befinden sich noch in der Schule oder in der Ausbildung, deutlich mehr als bei der Gesamtbevölkerung mit Einwanderungsgeschichte oder ohne Einwanderungsgeschichte. Im Schnitt lebten die aus Syrien Eingewanderten 2023 seit rund 8 Jahren in Deutschland. Zum Zeitpunkt ihrer Einreise waren sie durchschnittlich rund 23 Jahre alt.

Doch auch unter Berücksichtigung dieses Faktors liegt die Quote der Nichterwerbspersonen deutlich über dem Durchschnitt: Sie ist fast dreimal so hoch wie bei Menschen ohne Migrationshintergrund (17 Prozent) und fast doppelt so hoch wie bei der Gesamtbevölkerung mit Einwanderungsgeschichte (27 Prozent).

Die Qualifikationsstruktur der syrischen Einwanderer stellt eine zusätzliche Herausforderung dar. Nur etwa jeder fünfte Syrer (22 Prozent) verfügt über einen Berufsabschluss. Zwar gibt es unter ihnen 106 000 Akademiker, doch die grosse Mehrheit – knapp 60 Prozent – hat überhaupt keinen Berufsabschluss. (…)

Die niedrige Erwerbsquote habe strukturelle Gründe, sagt der Arbeitsmarktexperte Holger Schäfer vom Institut der deutschen Wirtschaft. (…) Häufig fehlten deshalb anerkannte Ausbildungen oder ausreichende Deutschkenntnisse, und die bürokratische Anerkennung von Abschlüssen dauere oft lange. «Das macht es schwer, schnell einen passenden Job zu finden.»

Die schlechte Wirtschaftslage verschärfe die Situation. (…)

Dazu komme ein grundsätzliches Problem bei den Sozialleistungen: Das Bürgergeld-System setze «falsche Anreize». Viele Zuwanderer nähmen deshalb nur einen Mini-Job oder eine Teilzeitstelle an und stockten ihr Gehalt mit Sozialleistungen auf, statt Vollzeit zu arbeiten. (…)

Die Regierungsparteien SPD und Grüne wollten sich auf Anfrage zu den neuen Zahlen nicht äussern. (…)

https://www.nzz.ch/international/neue-statistik-weniger-als-die-haelfte-der-syrer-in-deutschland-hat-einen-job-ld.1862344


Le Point, 7 décembre, article payant    

La France a-t-elle trahi ses immigrés ?

Dans un livre autobiographique dérangeant, David Duquesne raconte le délitement d’un pays où l’assimilation se révèle de plus en plus difficile.

Extraits:

La présence musulmane en Europe n’est ni le fruit unique de l’histoire coloniale ni l’effet de l’effort de reconstruction entrepris après la Seconde Guerre mondiale, comme beaucoup le répètent sans examen. Si les Pakistanais sont nombreux à se ruer vers l’ancienne métropole britannique, tel n’est pas le cas des Singapouriens, que les Européens peineraient à engager dans des professions subalternes pour un salaire de misère. De même que l’exode rural au XIXe siècle était la réponse des miséreux en quête d’une meilleure vie, cette présence en Occident découle d’abord d’une certaine faillite du monde islamique. Beaucoup d’immigrés ont d’ailleurs fait preuve de reconnaissance envers leur pays d’adoption. Ce ne fut hélas pas le cas de tous.

C’est l’échec de cette acculturation que David Duquesne raconte dans son premier livre. Infirmier libéral originaire du Pas-de-Calais, né d’une mère d’origine algérienne et d’un père français, l’auteur narre autant sa vie que le délitement de la maison France. Il expose, sur un ton mélancolique, le souvenir d’un pays où l’assimilation des étrangers à la culture française était encore possible : « La mixité culturelle fut une aubaine, les enfants musulmans étaient très minoritaires dans le quartier et dans les écoles. Ils passaient beaucoup de temps à jouer dans la rue avec les petits “Français” et s’imprégnaient du mode de vie et de la culture de ce pays. Mes grands-parents faisaient l’effort de parler français à la maison, dans l’intérêt de leurs enfants. »

Cette acculturation aurait désormais disparu en raison de l’importance et du caractère incontrôlé des flux migratoires récents. L’émancipation de la plupart des membres de sa famille, explique-t-il, pouvait encore advenir en raison de la faiblesse de la pression (…).

Les éléments issus de l’immigration les mieux intégrés à la société française auraient été ainsi trahis par une politique migratoire trop généreuse, important en France les coutumes ancestrales que d’aucuns ont fuies. David Duquesne se souvient du moment clé : « En 1992-1993 arrivent dans notre quartier des prédicateurs barbus en qamis, en provenance d’Algérie, reçus sous le statut de réfugiés politiques. Alors que la guerre civile fait rage en Algérie, la France accueille dans sa grande mansuétude des prêcheurs de haine qui viennent contaminer les jeunes musulmans des banlieues françaises. »

Pis encore, aux pressions communautaires s’ajoutait la lâcheté du pays d’accueil, plus enclin à stigmatiser les immigrés désireux de s’intégrer qu’à les valoriser. « On attendait de moi que je sois un morceau d’Algérie ambulant. » (…)

Défigurée par le francocentrisme, le paternalisme et la culpabilité postcoloniale, la littérature spécialisée dans l’étude des flux migratoires s’est davantage préoccupée de l’étude des préjugés de la société d’accueil envers les nouveaux arrivants que l’inverse. Au risque de nous faire croire que les Français étaient aussi xénophobes que les immigrés en provenance du monde arabo-musulman étaient francophiles. Cette autobiographie, qui sonne comme une invitation à renverser la charge de la preuve, dérangera les plus candides d’entre nous. Sans doute est-ce le prix à payer pour regarder en face les défis et les périls auxquels l’archipel français est confronté.

https://www.lepoint.fr/postillon/immigration-david-duquesne-raconte-l-echec-de-l-assimilation-06-12-2024-2577306_3961.php?at_variante=Community%20Management&at_creation=Twitter&at_campaign=Page%20Twitter%20Le%20Point&at_medium=Social%20Management


Le Figaro, 6 décembre, article payant

Passeurs et migrants violent «90% des femmes et filles» traversant la Méditerranée : le rapport choc de l’ONU sur les routes migratoires

DÉCRYPTAGE – Mariages forcés, tortures, extorsions… Les migrants empruntant la «route centrale méditerranéenne» vers l’Europe subissent de très nombreuses violences, de la part des passeurs notamment, d’après un récent rapport de l’ONU.

Extraits:

(…) Tout au long de la route, les migrants subissent de multiples violences physiques, commises soit par leurs propres passeurs, soit par des gangs les repérant en amont. Un migrant somalien, prénommé Saeed et qui était accompagné de 47 compatriotes, raconte ainsi avoir été «frappé et torturé» par des passeurs, qui enfermaient les migrants qu’ils acheminaient dans des «chambres de détention»«On était confrontés à la famine, à la torture… On était enchaînés et électrocutés, et on développait des éruptions cutanées sur tout le corps. Si l’on avait soif, ils nous donnaient de l’eau mélangée à de l’essence. Ils ne nous laissaient pas dormir, ni la nuit ni le jour», témoigne-t-il. 

Les migrants font également face à des extorsions de la part de policiers locaux, notamment au Bénin, où certains agents arrêtent les bus les transportant et demandent à chacun d’entre eux de leur verser de l’argent à intervalles réguliers. Certains d’entre eux sont également victimes de gangs qui multiplient les kidnappings, «une pratique commune sur la route centrale méditerranéenne», juge l’ONU. «Tout ce qu’ils veulent, c’est de l’argent. Ils appellent votre famille pour demander une rançon. Et tant qu’ils ne l’ont pas, ils vous torturent (…) avec des bâtons, des armes. Ils font chauffer du caoutchouc pour vous brûler la peau», témoigne Jamal, un migrant érythréen ayant traversé la Méditerranée, interrogé par l’UNHCR.

Les femmes subissent de leurs côtés les pires exactions. Toujours d’après le rapport, «90% des femmes et filles se déplaçant le long de la route centrale méditerranée sont violées». Les violences sexuelles sont «un passage inévitable pour les femmes migrantes qui, en plus d’être violées ou agressées sexuellement par des bandes criminelles ou des passeurs, doivent payer des “pots-de-vin” en réalisant des “faveurs sexuelles”, parfois auprès de groupes entiers de migrants», peut-on lire. En échange de ces «faveurs sexuelles», les femmes se voient proposer une «protection» et un abri. 

L’une de ces victimes, Maria*, témoigne dans le rapport de l’ONU. «J’avais décidé de traverser la frontière en me faisant passer pour un homme, après avoir entendu d’horribles histoires sur les traversées en tant que femme. (À un moment), nous avons été entassés dans un pick-up surchargé. En m’observant, le conducteur a deviné ma véritable identité. Pendant le trajet, il ne cessait de chercher à attirer mon attention. J’évitais son regard, priant pour que personne d’autre ne découvre la vérité. Il m’a alors proposé un marché pour garder mon secret», peut-on lire. Le trajet se poursuit pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que le véhicule marque l’arrêt près d’un entrepôt. Ses passagers doivent en sortir. Maria* décide alors de se cacher dans le bâtiment. En vain. «J’ai entendu ses pas se rapprocher. J’ai essayé désespérément de le repousser de toutes mes forces… Puis il est parti après avoir promis de ne rien dire à personne sur le fait que j’étais une femme», relate-t-elle, sous-entendant qu’elle a été violée. Certaines migrantes, victimes de kidnapping, sont elles «forcées à marier leur ravisseur et avoir des enfants avec», poursuit le rapport. D’après ce dernier, les violences sexuelles sont surtout commises en Libye, dans le désert du Sahara, au Niger, au Soudan et au Mali. (…)

https://www.lefigaro.fr/international/passeurs-et-migrants-violent-90-des-femmes-et-filles-traversant-la-mediterranee-le-rapport-choc-de-l-onu-sur-les-routes-migratoires-20241205


Le Figaro, 6 décembre, libre accès

Royaume-Uni : le prénom Muhammad devient le plus populaire en Angleterre et au Pays de Galles

Selon l’office national des statistiques britannique, Muhammad est devenu en 2023 le prénom masculin le plus donné en Angleterre et au Pays de Galles, devant Noah et Oliver.

Extraits:

Avec 4661 naissances, Muhammad est désormais le premier choix des nouveaux parents pour le prénom de leur bébé en Angleterre et au Pays de Galles confondus. L’office national des statistiques (ONS) britannique a en effet dévoilé ce jeudi un classement des prénoms les plus donnés en 2023.

Depuis 2016, Muhammad faisait partie des prénoms les plus populaires donnés aux nouveau-nés outre-Manche. En 2019, il atteint la cinquième place avant de bondir à la deuxième place en 2022 et finalement de détrôner Noah en 2023, en tête du classement depuis 2021. Derrière Muhammad et Noah, viennent les prénoms Oliver, George, Leo, Arthur ou Luca avec plus de 3000 naissances chacun. 

Il faut cependant noter que Muhammad écrase la concurrence puisque l’ONS a choisi de séparer les différentes orthographes pour tous les prénoms. Ainsi, deux autres façons d’écrire Muhammad sont présentes dans le top 100 des prénoms les plus donnés en 2023 : Mohammed arrive à la 28ème place avec 1601 nouveau-nés et Mohammad à la 68ème place avec 835 naissances. 

Le Royaume-Uni connaît ces dernières années des chiffres records d’immigration sur son territoire. (…)

Mécaniquement, les naturalisations ont également atteint un niveau record avec 246.488 personnes devenues britanniques entre juillet 2023 et juin 2024, soit dix fois plus qu’en 1962, année des premières statistiques officielles. (…) Les personnes d’origine extra-européenne naturalisées sont le plus souvent des Indiens (22.263 personnes) – où l’islam compose une importante minorité -, des Pakistanais (19.491 personnes) et des Nigérians (10.905), pays majoritairement musulmans. (…)

La France connaît un phénomène similaire avec une croissance importante des prénoms d’origine arabo-musulmane comme le soulignait déjà en 2019 dans son ouvrage l’Archipel français le sociologue Jérôme Fourquet. (…) Une tendance qu’ont encore confirmée les chiffres de l’Insee publiés cet été sur les prénoms les plus donnés en France par département. En Seine-Saint-Denis par exemple, département de métropole le plus fortement peuplé par des populations issues de l’immigration, les trois prénoms masculins les plus donnés en 2023 étaient Mohamed, Ibrahim et Adam.

https://www.lefigaro.fr/international/royaume-uni-le-prenom-muhammad-devient-le-plus-populaire-en-angleterre-et-au-pays-de-galles-20241205


IREF, 6 décembre, libre accès  

À Berlin,  le multiculturalisme ne fonctionne plus

En Allemagne, les incidents contre la communauté LGBT ont bondi de 29 % en 2023 (plus de mille cas comptabilisés). Berlin ne fait pas exception. Certains quartiers, abritant une forte communauté arabe issue de la vague d’immigration de 2015, présentent des problèmes croissants d’insécurité pour les Juifs et les homosexuels. C’est le cas notamment de Schöneberg ou de Neukölln. La communauté LGBT est régulièrement victime d’agressions. Christmas Avenue, le marché de Noël LGBT, a été récemment visé par une pierre, des carottes pourries, des œufs. Même chose pour Maneo, association de protection des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles et transexuelles, dont la façade a été dégradée.

Barbara Slowik, présidente de la police de la ville, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation dans une interview: « Il y a des quartiers – et il faut le dire avec honnêteté – où je conseillerais aux personnes qui portent une kippa ou qui sont ouvertement gays ou lesbiennes, d’être plus attentifs ». Des propos confirmés par RIAS, un centre de recherche et d’information sur l’antisémitisme, qui a comptabilisé 1270 incidents à caractère antisémite à Berlin l’année dernière – une hausse record de 50 %. En septembre dernier, le café Bajszel, qui est proche de la communauté juive, a été victime d’une tentative d’incendie. Des musulmans sont aussi visés par ces attaques : Seyran Ates, une avocate qui a fondé une mosquée libérale à Berlin et qui s’est opposée ouvertement au Hamas, est sous protection policière. Il y a bien, selon elle, un problème d’intégration des immigrés qui ont une « pensée très patriarcale, archaïque » et qui « viennent de systèmes de domination totalitaires ». On observe exactement le même mécanisme en France : la tolérance est détournée par ceux qui ont parfaitement conscience de ses limites. Sauf qu’il ne peut y avoir de tolérance à l’égard de ceux qui sont eux-mêmes violemment intolérants envers quiconque ne pense pas comme eux. Sinon, les grands principes de la démocratie libérale se retourneront contre ceux qui pensent les défendre.

Élodie Messéant, Diplômée en droit privé et en philosophie du droit, Élodie Messéant a travaillé dans le domaine de l’investissement et des cryptomonnaies. Chargée d’études à l’IREF, elle écrit régulièrement dans la presse depuis 2017.

https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-a-lheure/article/a-berlin-le-multiculturalisme-ne-fonctionne-plus/


Neue Zürcher Zeitung, 2 décembre, article payant     

Die schwierige Suche nach Herrn Kedida: Warum Angela Merkels Selfie-Flüchtling heute die Öffentlichkeit scheut

Er war vielleicht Deutschlands berühmtester Flüchtling: Shaker Kedida fotografierte sich 2015 überglücklich mit der Kanzlerin. Dann verlor sich seine Spur, die Stimmung im Land schlug um. Unsere Autorin fand ihn trotzdem.

Extraits:

Für einen kurzen Augenblick war Shaker Kedida wohl Deutschlands prominentester Flüchtling. Im September 2015 posierte die damalige Bundeskanzlerin Angela Merkel mit ihm für ein Selfie. Oder er mit ihr, je nachdem. Eng nebeneinanderstehend, fast Wange an Wange, lächeln beide in die Kamera. Um sie herum eine Menschentraube mit ebenfalls gezückten Handys. Merkel besuchte damals die Erstaufnahmeeinrichtung für Asylsuchende in Spandau, in Berlin. Sie wollte sich ein Bild der Situation machen.

Kurz vor dem berühmten Selfie, Ende August 2015, hat Merkel ihren noch viel berühmteren Satz gesagt: Wir schaffen das. Bezogen hatte sie sich damit auf die Hunderttausende Geflüchteten, die sich damals über Ungarn auf den Weg nach Deutschland machten.

Es war die Hochzeit der deutschen Willkommenskultur, und das Bild mit der Kanzlerin und dem Geflüchteten wurde zum Symbol dafür. Allerdings kam dann sehr schnell der Fall der Willkommenskultur und mit ihm auch die Debatte über Merkels Flüchtlingspolitik und die Frage, ob die Deutschen denn das wirklich schafften. Auch Merkels Selfies mit Geflüchteten wurden kritisiert. Kritiker sagen, sie habe mit solchen Fotos Menschen ermuntert, nach Deutschland zu kommen.

Shaker Kedida freute sich schlicht über das Foto mit der Bundeskanzlerin. Er war froh, es bis nach Deutschland geschafft zu haben. Kedida ist irakischer Jeside, gehört einer ethnisch-religiösen Minderheit an. Im Irak war er Kleinbauer, pflanzte Gemüse an, hatte ein paar Tiere, einen Traktor. Mit seiner Frau und den fünf Kindern lebte er in der Nähe von Mosul. Als die Terrormiliz Islamischer Staat im Sommer 2014 immer näher rückte, floh er mit seiner Familie in die kurdische Autonomieregion im Irak und von dort alleine weiter über Land bis nach Deutschland, wo bereits ein Teil seiner Verwandtschaft lebt. Frau und Kinder will er nachholen. Medien, nationale wie internationale, stürzen sich auf seine Geschichte, wollen wissen, wer der Mann ist, der da mit der Kanzlerin posiert.

Sein Selfie mit Merkel taucht auch Jahre später immer wieder in den Medien auf, wird zum Symbolbild für Deutschlands Flüchtlingsdebatte, auch jetzt, wo Angela Merkels Memoiren erschienen sind und die Altkanzlerin beharrlich ihre Entscheidung verteidigt, die Grenzen im September 2015 nicht geschlossen zu haben. Doch Shaker Kedidas Spur verliert sich. (…)

Wer heute nach ihm sucht, findet zunächst keinerlei Anhaltspunkte darüber, was aus ihm geworden ist. Lebt er noch in Deutschland? Konnte er tatsächlich Frau und Kinder nachholen? Wo fängt man an, nach einem Geflüchteten zu suchen, der vor mehr als neun Jahren einmal kurz berühmt war? (…)

Shaker Kedida lebt noch in Deutschland, und er ist zufrieden hier. Seine Familie konnte er tatsächlich nachholen, er ist weg aus Berlin in eine andere Stadt, hat einen festen Job als Landschaftsbauer, ist deutscher Staatsbürger geworden. Die Kinder gehen zur Schule, ein Teil von ihnen will studieren. «Alles läuft gut bis jetzt», sagt er. Aber er weiss auch, was im Land passiert, weiss um die Debatten zur Abschiebung, um den Aufstieg der fremdenfeindlichen AfD.

Der Veröffentlichung dieses Textes stimmt Shaker Kedida zu. Aber noch einmal gross in den Medien sein, das will er nicht. «Vielleicht gefällt manchen nicht, was ich sage», meint er. Merkels Flüchtling hat, wenn man so will, alles richtig gemacht. Und doch scheut er die Öffentlichkeit. Das zeigt, wie sehr sich die Zeiten in Deutschland geändert haben.

https://www.nzz.ch/international/die-schwierige-suche-nach-herrn-kedida-warum-angela-merkels-selfie-fluechtling-heute-die-oeffentlichkeit-scheut-ld.1859594


Wall Street Journal, 28 novembre, article payant      

More Oil for Fewer Migrants: Trump Is Urged to Make Deal With Venezuela

Lobbying efforts push for negotiations with strongman Nicolás Maduro instead of seeking regime change

Extraits :

American oil executives and bond investors are urging President-elect Donald Trump to abandon his first-term policy of maximum pressure on Venezuelan strongman Nicolás Maduro and instead strike a deal: more oil for fewer migrants.

The quiet lobbying effort comes as Maduro hardens his authoritarian grip on the country with threats to arrest more opposition activists. They still challenge the July elections, in which Maduro’s regime claimed victory without presenting evidence.

Some businessmen such as Harry Sargeant III, a billionaire GOP donor known for playing golf at Trump’s Mar-a-Lago club one day and jetting off to Caracas the next, are trying to show the incoming administration what they say are the perks of negotiating with Maduro instead of seeking to dislodge him. (…)

An agreement would also help check adversaries such as China and Russia. Those countries gained ground in Venezuela following U.S. economic sanctions which barred American companies from pumping and transporting Venezuelan crude.

The goal of restoring democracy in Venezuela, a cornerstone of Washington’s carrot-and-stick strategy in recent years, would be less of a priority for now, said people who are promoting what they call a more pragmatic approach. (…)

Maduro himself has floated a reset with Washington. “In his first government, things didn’t go well for us with President-elect Donald Trump,” he said in a recent televised address. “This is a new start, so let’s bet on a win-win.” (…)

The Venezuelans believe that by facilitating oil supply to the U.S. and accepting U.S. deportation flights that had been suspended after negotiations with the Biden administration frayed, Maduro could help fulfill Trump’s major policy objectives of deporting Venezuelan migrants, according to people familiar with the regime’s thinking. (…)

Venezuela presents one of the thorniest regional policy challenges for the incoming U.S. government. Economic mismanagement, corruption and human-rights abuses under Maduro triggered the exodus of nearly eight million migrants, some 700,000 of whom are now in the U.S. 

Some economists and former diplomats say economic sanctions meant to financially choke off the regime not only failed to topple Maduro but helped exacerbate the outflow of migrants by further devastating an economy that is largely dependent on oil exports. (…)

Polls show many more Venezuelans will leave if Maduro stays in power. The strongman is set to inaugurate himself for a third, six-year term just 10 days before Trump moves back into the White House. (…)

David Smolansky, a former Venezuelan lawmaker lobbying for pressure against Maduro from exile in Washington, warned that buddying up with Maduro wouldn’t help ease migration flows. 

“In the case of Venezuela, it’s a brutal dictatorship,” he said. “It doesn’t matter if you produce more oil. People are going to flee because of Maduro.” 

https://www.wsj.com/world/americas/trump-oil-mig


Frankfurter Allgemeine Zeitung, 25 novembre, article payant        

Asylzentren in Albanien: Nicht nur ein Rückschlag für Meloni

Die italienischen Asylzentren in Albanien stehen leer. Das ist auch für die EU ein Rückschlag – und offenbart, woran es in der europäischen Migrationspolitik mangelt.

Extraits :

Es sieht so aus, als stünde ein Pilotprojekt der europäischen Migrationspolitik schon nach wenigen Wochen vor dem Scheitern, zumindest vorläufig. Die beiden italienischen Zentren für Asylbewerber in Albanien, in denen ursprünglich bis zu 3000 Migranten gleichzeitig Platz finden sollten, stehen leer. Die Regierung in Rom zieht einen Großteil des Personals ab. Das ist für Ministerpräsidentin Giorgia Meloni ein Rückschlag, aber auch für die EU.

Denn das Albanien-Modell sollte eine Drittstaatenlösung für Asylbewerber in Einklang mit dem EU-Recht verwirklichen, mithin Härte und Humanität verbinden. Die Zentren stehen leer, weil eine teils stark politisierte italienische Justiz der Regierung einen Strich durch die Rechnung machte. Die Richter beriefen sich dabei auf eine Entscheidung des Europäischen Gerichtshofs, durch deren Anwendung die Zahl sicherer Herkunftsländer – nur aus solchen dürfen Migranten nach Albanien gebracht werden – erheblich reduziert wird.

Meloni hat mit ihrer Kritik an dieser Entscheidung nicht unrecht: Es sollte in erster Linie Sache der Regierungen und Parlamente sein, „sichere Herkunftsstaaten“ zu definieren, nicht der Gerichte. Aber dafür müssten sich die EU-Staaten auf präzisere Regeln verständigen, anstatt sich hinter Gerichtsentscheidungen zu verschanzen oder darüber zu klagen, dass Richter Politik machen.

https://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/leere-asylzentren-in-albanien-ein-rueckschlag-auch-fuer-die-eu-110131531.html


Le Figaro, 24 novembre, libre accès

De plus en plus de Français sont favorables à l’immigration zéro

Selon une enquête de l’Institut CSA pour le JDD, Europe 1 et CNews, 48% de la population se dit désormais favorable à stopper totalement l’immigration, soit sept points de plus qu’en 2021.

Texte entier :

Thématique majeure des dernières échéances électoralesl’immigration semble de plus en plus polariser la société française. D’après une enquête de l’institut CSA* pour le Journal du Dimanche , Europe 1 et CNews, 48% de la population se dit désormais favorable à «l’immigration zéro», c’est-à-dire à l’arrêt total des flux migratoires vers la France. Si 51% des Français restent «contre» (1% ne se prononce pas), la proportion de «pour» a augmenté de sept points par rapport à la dernière enquête de l’institut sur le sujet, en 2021. 

L’écart est faible dans toutes les catégories de population. Si les hommes se montrent plus défavorables à l’arrêt total de l’immigration (55%), les femmes en sont globalement partisanes (53%). Les moins de 35 ans plébiscitent également d’une courte tête l’endiguement complet des flux migratoires (51%), à l’inverse des plus de 50 ans (52%). Quant au critère professionnel, les CSP+ s’avèrent majoritairement contre l’idée d’une immigration zéro (54%), quand les CSP- la souhaitent dans les mêmes proportions. 

Les avis sont en revanche, et sans surprise, beaucoup plus tranchés en fonction des opinions politiques. 79% des sondés de gauche sont opposés à l’arrêt total de l’immigration, avec un pic à 88% chez les partisans de La France insoumise. Les soutiens de la majorité présidentielle y sont également majoritairement (71%) opposés. À l’inverse, les électeurs de la droite nationaliste plébiscitent très largement l’immigration zéro (83%). Ceux de la droite traditionnelle sont beaucoup plus divisés, avec 54% d’avis défavorables. 

*Cette enquête a été réalisée le 21 novembre auprès d’un échantillon représentatif de 1011 personnes âgées de 18 ans et plus.

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/de-plus-en-plus-de-francais-sont-favorables-a-l-immigration-zero-20241123


Le Figaro, 22 novembre, article payant

Kebab, barber shop, fast-food… La plongée de Jérôme Fourquet dans une France hydroponique

EXCLUSIF – Dans une étude pour la Fondation Jean-Jaurès publiée en exclusivité par Le Figaro, il dresse le portrait d’un pays où différentes couches culturelles, notamment américaines et orientales, se superposent et bouleversent en profondeur nos paysages et nos modes de vie.

Jérôme Fourquet est directeur du département opinion et stratégies d’entreprise de l’Ifop.

Extraits :

 (…) Dans la nuit du 31 octobre dernier, deux fusillades ont eu lieu, l’une à Poitiers et l’autre à Saint-Péray, dans l’agglomération de Valence, événements au cours desquels deux jeunes ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessés. Les nombreux articles et reportages consacrés à ces deux drames permettent d’effectuer une plongée dans ces fragments de France hydroponique que constituent un quartier de grands ensembles d’une part et une commune périurbaine d’autre part, soit deux paysages génériques de la France contemporaine.  

L’analyse de la toponymie est assez révélatrice du processus ayant abouti à la constitution de ce nouvel environnement et de ce nouveau référentiel. Certes, la roche mère subsiste encore à la façon d’un vieux relief érodé. Les fusillades se sont déroulées dans le quartier des Couronneries à Poitiers et dans la commune ardéchoise de Saint-Péray, toponymes se rattachant au référentiel de la France traditionnelle. (…)

Parallèlement à la multiplication des zones commerciales, la topographie de la France hydroponique se caractérise également par l’émergence de commerces communautaires ou en lien avec la présence d’une population issue des immigrations. À Poitiers, l’auteur de la fusillade a fait feu sur la terrasse d’un kebab. Ce type d’établissement, comme les bars à chicha, est régulièrement le théâtre de règlements comptes entre bandes rivales. (…)

Selon les lieux, le dépôt, sur la couche yankee, d’une couche culturelle qu’on qualifiera d’« orientale » est plus ou moins épais et visible. Dans de nombreux territoires, les kebabs, bars à chicha, barber shops ou établissements halals s’intègrent dans le tissu commercial traditionnel ou américanisé. Dans certains quartiers, ils sont omniprésents et constituent la quasi-totalité de l’offre commerciale, comme l’écrivait en octobre 2024 le député LFI de Vénissieux, Idir Boumertit, à propos de la reprise par l’enseigne halal Triangle du supermarché Casino de sa ville, qui, si « elle permet de conserver une offre commerciale de moyenne surface sur le plateau des Minguettes et de maintenir les postes des salariés », impliquerait également « des ajustements dans l’offre de produits, et notamment la suppression des boissons alcoolisées et du porc. […]. Ce changement soulève des questions légitimes sur la capacité de l’offre commerciale à répondre aux besoins variés de l’ensemble des habitants », poursuivait-il, estimant qu’« il est important que la population multiculturelle de Vénissieux puisse accéder à une diversité de produits ». D’après le député, l’arrivée de Triangle pourrait également menacer l’équilibre économique des « petits commerces indépendants du plateau des Minguettes qui proposent une offre similaire ».

Le choix de ce nom pour un restaurant de kebab renvoie sans doute au terme « otantik », traduction turque du terme français « authentique ». Mais cette variante orthographique n’est pas sans rappeler l’essor dans toute une partie de la population, via la pratique des textos et les réseaux sociaux, d’une nouvelle syntaxe basée sur une phonétique des plus rudimentaires. Ce sabir, très éloigné de l’orthographe officielle, constitue sur le plan linguistique une des manifestations de cette culture hydroponique en cours de métabolisation.

Plusieurs études statistiques ont objectivé la baisse significative de la maîtrise du français parmi les élèves. D’après les données du ministère de l’Éducation nationale, la proportion d’élèves de CM2 faisant 15 fautes ou plus à la même dictée de 67 mots a littéralement explosé depuis la fin des années 1980. Alors qu’en 1987 seul un tiers des élèves effectuaient 15 fautes ou plus, ce très faible niveau de maîtrise de l’orthographe est devenu quasiment généralisé en 2021 (90 % des élèves se trouvant dans cette situation).

Ce constat est partagé par de nombreux enseignants, comme ce professeur dans un collège privé de Pau ayant commencé à enseigner en 1992 : « Ce que je faisais il y a vingt ans pour un niveau de sixième ou de cinquième serait compliqué à faire aujourd’hui dans les mêmes classes. » 

Ces lacunes, observées initialement chez les enfants et les adolescents, se retrouvent dorénavant mécaniquement, au gré de l’avancée en âge des cohortes générationnelles, progressivement dans l’ensemble de la société. Le vocabulaire employé est moins fourni et la langue, relâchée. Des études l’ont mesuré, mais on le constate empiriquement quand on compare par exemple des micro-trottoirs réalisés auprès de Français ordinaires dans les années 1960 et ceux tournés aujourd’hui. 

Norbert Elias insistait sur l’importance de l’écrit dans les processus de civilisation. On peut dès lors se demander si l’écriture numérique a les mêmes vertus civilisatrices que l’écriture manuscrite sur papier. L’écriture cursive participe en effet de la structuration de la pensée et l’apprentissage de l’écriture passe par l’inculcation de règles formelles qui sont beaucoup moins respectées avec l’écriture numérique, sans même parler des textos ou des commentaires sur les réseaux sociaux.  (…)

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/kebab-barber-shop-et-fast-food-la-plongee-de-jerome-fourquet-dans-une-france-hydroponique-20241121


Le Figaro, 22 novembre, article payant

Immigration: pourquoi notre système de santé attire autant les étrangers

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie publie une étude inédite sur l’attractivité des dispositifs français de prise en charge des étrangers malades.

Extraits :

La France est un eldorado pour les étrangers malades, qui contribuent à la dérive de nos dépenses de soins. C’est, en résumé, le principal enseignement de la note «Immigration et Santé» de L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) à laquelle Le Figaro Magazine a eu accès en exclusivité.

Parmi les onze dispositifs de prise en charge sanitaire des étrangers en vigueur dans notre pays, deux sont financés quasi intégralement par la solidarité nationale: l’aide médicale d’État (AME), réservée aux immigrés en situation irrégulière, dont la générosité est sans égale dans le monde, et le séjour pour soins, une procédure qui constitue elle aussi une exception française.

Le coût global de l’AME a été évalué à 1,208 milliard d’euros dans le projet de loi de Finances de 2024, pour près de 500.000 bénéficiaires, soit trois fois plus de personnes qu’il y a vingt ans. Un rapport publié en 2019 par l’Igas (Inspection générale des affaires sociales et sanitaires) met en lumière une différence notable entre la proportion d’immigrés souffrant de pathologies lourdes, requérant des soins coûteux, et celle de la population globale. (…)

«La migration pour soins […] n’est clairement pas un phénomène marginal», écrit l’Igas, selon laquelle «plus d’un quart des étrangers en situation irrégulière citeraient les soins parmi les raisons de leur migration»«Il existe une suspicion de migration pour soins pour 43 % des patients AME en dialyse et 25 % des patients AME en chimiothérapie oncologique», détaille-t-elle. (…)

«Au total, la pression exercée par l’immigration sur le système de santé français apparaît difficilement soutenable non seulement financièrement, mais aussi parce qu’elle aggrave la saturation de l’offre sanitaire», conclut l’OID.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/immigration-pourquoi-notre-systeme-de-sante-attire-autant-les-etrangers-20241122


New York Times, 18 novembre, libre accès  

👎 On Migration, Europe Warms to Ideas Once Seen as Fringe

As in the United States, a decline in the numbers of migrants crossing borders has not stopped anti-migrant sentiments from gaining ground.

Extraits :

Europe has been struggling for years to limit the number of unauthorized migrants entering by land and sea, instituting increasingly tough policies. Those moves now appear to be working, with the numbers of migrants crossing into European Union countries decreasing dramatically from highs last year.

But despite the decline in migrant arrivals, anti-immigrant sentiment is flourishing, with leaders adopting or considering harsher policies that mainstream political parties would have balked at just a few years ago.

As in the United States, the steep drop in border crossings has done little to diminish the political potency of the issue.

In Italy, Prime Minister Giorgia Meloni is trying to send migrants rescued in the Mediterranean to Albania. Germany, one of the most welcoming countries during the wave of migration in 2015, has extended patrols to all its land borders. And Poland plans to introduce legislation to temporarily suspend the right of new arrivals to ask for asylum.

The crackdowns have been driven in part by xenophobic, anti-immigrant parties that have played on fears of uncontrolled migration and a dilution of national identity. Their arguments are gaining a more receptive audience with Europeans who worry that the influx of migrants is unmanageable and are frustrated that roughly 80 percent of failed asylum seekers never leave, according to E.U. data. (…)

“The far right is the mainstream when it comes to migration now,” said Susi Dennison, a senior fellow at the European Council on Foreign Relations in Paris. (…)

For now, Europe remains frozen in its attempts to balance the economic necessity for more workers, the concerns of its citizens over migration and the need to abide by longstanding European laws meant to protect refugees.

In Italy, Ms. Meloni has appealed the court’s ruling against her outsourcing plan, a ruling that will be closely watched by other leaders. For now, the detention centers in Albania remain empty.

One thing the European Union has been able to address is the longstanding demand for more countries to share the burden of accepting or caring for migrants, but even that plan does not come into effect until 2026. The program aims to more evenly distribute migrants and the cost of receiving them, reducing pressure on countries like Greece, Italy and Spain, where many migrants first land.

In the meantime, ideas like Ms. Meloni’s are gaining favor, with other leaders also considering paying countries to process asylum applications and possibly deport those whose claims are denied.

Raphael Bossong, a researcher at the German Institute for International and Security Affairs, said it would be an enormous challenge to find countries that are willing to take failed asylum seekers, when there is no clear way to legally deport them. “There is a lot of hot air in terms of what could be done next,” he said.

https://www.nytimes.com/2024/11/18/world/europe/europe-migration-shift.html


Wall Street Journal, 12 novembre, article payant      

Trump’s Mass Deportation Promise

He has a mandate on the border and to deport criminals. But more than that could get ugly fast.

Extraits :

(…) Mr. Trump announced late Sunday that Tom Homan, his former acting head of Immigration and Customs Enforcement, has agreed to be his new border czar. Mr. Homan will be “in charge of our Nation’s Borders,” plus “all Deportation of Illegal Aliens back to their Country of Origin,” Mr. Trump wrote on Truth Social. Media leaks Monday said Stephen Miller, who advised Mr. Trump on immigration policy in the first term, is likely to be White House deputy chief of staff for policy.

In short order, Mr. Trump will move to reinstate the border policies of his first term, such as Remain in Mexico, which seemed to work. Under that deal, migrants claiming asylum in the U.S. were sent back to Mexico while their cases were pending, which might take months or more. The idea was to break the incentives to game the system. Given the backlog of asylum cases, letting migrants into the U.S. while they wait is an enticement to come. (…)

When he visited the Journal recently, we asked about aliens who have been here for years, who might have U.S. citizen spouses and children. His response was that he wanted to help them.

“We have a lot of good people in this country, and we have to do something about it,” Mr. Trump said. “This has been going on for a long time. It’s a complicated subject.” He declined to specify whom he’d deport: “I don’t want to go too much into clarification, because the nicer I become, the more people that come over illegally.” Yet after stringent talk about deterrence, he ended with nuance: “There are some human questions that get in the way of being perfect, and we have to have the heart, too.” (…)

The public backs him on securing the border and reducing the burden that migrants have put on cities across the country. But as Mr. Trump appears to realize, support will ebb if the public sees crying children as their parents are deported, or reads stories of long-settled families broken up and “dreamers” brought here illegally as children deported to countries that they no longer remember.

Even as Mr. Biden’s failures turned the public against immigration, Gallup this summer said 81% of Americans want a path to citizenship for those “brought to the U.S. illegally as children.” That included 64% of Republicans.

Mr. Trump can do much on immigration by executive action, but a durable solution needs legislation. Maybe Democrats, after the electoral haymaker they got last week, will be willing to compromise more than they have in the past. Mr. Trump missed a chance for a bipartisan deal in 2018 to permanently change the border incentives on asylum and more. He’ll have a narrow window again next year, if he’s willing and has the heart.

https://www.wsj.com/opinion/donald-trump-immigration-policy-tom-homan-deportation-border-stephen-miller-19e0e963?mod=hp_opin_pos_2


Neue Zürcher Zeitung, 7 novembre, article payant     

Schweden sagt Verwandtenehen den Kampf an – und will damit die Ausländerintegration fördern

Mariages entre cousins et cousines pourraient bientôt appartenir au passé en Suède. Le gouvernement réagit ainsi à l’augmentation rapide de l’immigration

Ehen zwischen Cousinen und Cousins könnten in Schweden schon bald der Vergangenheit angehören. Die Regierung reagiert damit auf die rasant gestiegene Zuwanderung.

Extraits :

Schweden will die Hochzeit naher Verwandter verbieten. Ab Mitte 2026 sollen weder Cousins und Cousinen noch Onkel und Nichten oder Tanten und Neffen heiraten dürfen. Der vom konservativen Justizminister Gunnar Strömmer angeforderte Untersuchungsbericht schlägt zudem vor, dass im Ausland geschlossene Verwandtenehen nicht mehr anerkannt werden.

Das anvisierte Verbot ist laut dem konservativen Minister ein wichtiges Puzzleteil in der Bekämpfung von Gewalt, Unterdrückung und Kontrolle von Menschen im Namen der «Familienehre». Betroffen sind vernehmlich Mädchen und Frauen, aber auch Söhne können Opfer werden von arrangierten Ehen, mit denen Clans innerfamiliäre Loyalität zu schaffen, ihre Macht abzusichern oder Bande mit andern Clans zu knüpfen versuchen. Solche Zwangsgemeinschaften werden von den Eltern oder den ganzen Familien oft schon bei der Geburt eingefädelt, ohne den Betroffenen später eine Wahl zu lassen bei der Gestaltung ihres Lebens. (…)

Mit der stark gestiegenen Zuwanderung haben sich in den vergangenen Jahrzehnten vermehrt Menschen in Schweden niedergelassen, in deren Heimatländern Cousinen-Ehen Tradition haben. Laut Schätzungen lebt ein Zehntel der globalen Bevölkerung in Ländern, in denen 20 bis 50 Prozent aller Ehen zwischen Cousins und Cousinen zweiten Grades und andern nahen Verwandten geschlossen werden. Dazu gehören viele Staaten in Nordafrika und im Nahen Osten, aber auch Pakistan.

Eine in der Zeitschrift «Reproductive Health» publizierte Studie von 2009 geht davon aus, dass in der arabischen Welt ein Drittel aller Ehen zwischen Cousins ersten Grades stattfinden. Ausschlaggebend sind dabei weniger die Religion als die Kultur und Tradition. Cousinen-Hochzeiten werden sowohl in Islam, Judentum, Hinduismus und Buddhismus akzeptiert als auch im Christentum (mit Ausnahme christlich-orthodoxer Glaubensrichtungen, während die katholische Kirche Ausnahmebewilligungen erteilen kann). (…)

Entgegen dieser weitverbreiteten Praxis sind Eheverbote für Cousins ersten Grades eher die Ausnahme: Untersagt sind sie in den meisten Gliedstaaten der USA, in China, Taiwan, den beiden Korea und den Philippinen. In Europa kennen Kroatien, Serbien, Slowenien, Bulgarien und seit diesem Sommer auch Norwegen ein solches Verbot. Die meisten anderen Länder, darunter die Schweiz und Deutschland, untersagen nur Hochzeiten zwischen engen Blutsverwandten, so etwa zwischen Geschwistern und Halbgeschwistern. (…)

https://www.nzz.ch/international/verbot-von-verwandten-ehen-in-schweden-ld.1855272


New York Times, 5 novembre, article payant      

Win or Lose, Trump Has Already Won

Extraits :

Whether or not Donald Trump wins this election, he has already won a broader debate about whom our political system is supposed to serve.

In policy terms, Mr. Trump’s victory is especially clear on his two signature issues, trade and immigration. But what he has accomplished goes beyond any narrow matter of policy. Adopting his approach to those issues involves a change in the way political obligation is understood: It entails a clearer realization that it is permissible, and often essential, to give priority to one’s fellow citizens over those of other countries. (…)

Even some experts are coming around. During the 2016 presidential campaign, a group of 370 economists, including eight Nobel laureates, signed a letter accusing Mr. Trump of ignoring “the benefits of international trade” and of exaggerating the “modest” role that immigration has played in the stagnation of working-class wages.

But in March of this year, one of those economists, the Nobel laureate Angus Deaton, offered a much more negative assessment of free trade and immigration. “I used to subscribe to the near consensus among economists that immigration to the U.S. was a good thing, with great benefits to the migrants and little or no cost to domestic low-skilled workers,” he wrote. “I no longer think so.” He added that he had also become “much more skeptical of the benefits of free trade to American workers” — and even of its role in reducing global poverty.

To be sure, the transformation that Mr. Trump has brought about has often been fitful and subject to resistance. Particularly on immigration, Mr. Trump’s polarizing approach at times drove immigration advocates to an opposite extreme. And important differences remain between the parties. But now, as he completes his third campaign, he can claim a remarkable degree of vindication. (…)

[…]  in the nearly four years since Mr. Biden entered office, much has changed. Democratic opposition to Mr. Trump on trade and immigration has wavered and at times reversed itself. (…)

Mr. Trump can also claim some measure of victory on immigration. As of July, 55 percent of Americans want immigration to decrease, the highest percentage since 2001. Over the past year, the percentage of Democrats who want to see immigration decrease has risen by 10 points. A striking 42 percent of Democrats say they would support “mass deportations of undocumented immigrants.”

In the current campaign, Ms. Harris has taken a much more restrictive view on immigration than she did several years ago. She has promised to sign the bipartisan border bill, which mandates spending hundreds of millions to extend the wall that she once called un-American. (…)

Underlying our debates over immigration and trade is something deeper than any analysis of economic benefits. As Mr. Deaton, the economist, put it, his change of mind on these issues was accompanied by a realization that “we have additional obligations to our fellow citizens that we do not have to others.” One can agree with this statement without supporting any of the policy proposals of Mr. Trump, or feeling any attraction to his personality. (Mr. Deaton, for his part, has endorsed Ms. Harris.) But if Mr. Trump has forged a new consensus, it is because he forced people to confront this truth.

https://www.nytimes.com/2024/11/04/opinion/trump-trade-immigration-election.html


The Economist, 1 novembre, article payant      

The immigrants Europe quietly wants more of

Without foreign farm workers the EU’s berries would go unplucked

Extraits :

LOOK OUT of a train window in Dutch farm country, and much of what you see is glass: row after row of greenhouses. At René Simons’s farm 60km south-east of Rotterdam, the raspberry bushes ramble across acres of trellises. The workers who pick them are mostly from eastern Europe—Poles and Bulgarians in peak season or Ukrainians, who often stay longer. “We have a few ladies from near Lviv now,” says Mr Simons. “We tell them, if it gets tough there, you can always stay here.”

Farmers like Mr Simons are at the centre of a European dilemma. Governments are vowing to reduce immigration, but European agriculture depends on migrant workers. About 2m Europeans cross borders to work on farms every year, according to EU estimates, plus another 400,000 from outside the union—perhaps a third of the bloc’s agricultural workforce of 7m-9m. Europe’s farmers have enormous clout, and tend to be part of the base of the hard-right parties that want to keep out foreigners. That has forced such parties to compromise on their anti-immigration slogans.

Italy is a good example. In April 2023, six months after the hard-right government led by Giorgia Meloni took office, her agriculture minister, Francesco Lollobrigida, chided Italians to have more babies or face being “replaced” by foreigners. Yet in practice Mr Lollobrigida has pushed for more visas for agricultural workers. Ms Meloni, while trying to ship off many asylum-seekers for processing in Albania, is welcoming more labour immigration, so long as it is controlled.

The reason is pure necessity. (…)

Countries such as Germany, France and the Netherlands, meanwhile, get most of their migrant farm workers from the east European countries that joined the EU in the 2000s. The biggest source country was initially Poland. As Polish labourers left Poland seeking higher wages, Polish farmers hired Ukrainians to replace them. (…)

Migrant agricultural workers are abused all over the continent. (In “Limits of Europe”, a new documentary, Sasa Uhlova, a Czech journalist, goes undercover on a German farm that uses two timesheets for its Polish workers: one for fictitious ten-hour days and one for the actual 14-hour days.) Yet even labour-rights advocates acknowledge that workers usually take such jobs not because they are deceived, but because the options back home are worse. Letting people travel to seek higher wages is part of the logic of the EU’s freedom of movement. Western Europe’s farms profit from such migration. Many would not profit at all without it. ■

https://www.economist.com/europe/2024/10/31/the-immigrants-europe-quietly-wants-more-of


NZZ, 28 octobre, article payant

Einbinden statt aussperren – Nordeuropa macht es richtig mit den Rechtspopulisten

In verschiedenen nordeuropäischen Staaten sitzen Rechtsaussenparteien am Kabinettstisch oder spielen Königsmacher. Die Erfahrung zeigt: Entrüstung hilft nicht weiter. Demokratien müssen Rabauken aushalten können.

Extraits :

Der Tabubruch hat in Nordeuropa längst stattgefunden. Anders als in deutschen Bundesländern, wo die etablierten Parteien sich angewidert von der AfD abwenden, bestimmen in Skandinavien Rechtspopulisten in mehreren Ländern auf nationaler Ebene mit. Und dies, obwohl sich auch in ihren Reihen Rassisten, Hetzer und Nazi-Verharmloser bewegen.

Skandinavien sieht sich gerne als Insel der Toleranz, der progressiven Werte und der Offenheit. Eine starke Zunahme der Migration und der Bandenkriminalität sowie die Angst vor einer Aushöhlung des Wohlfahrtsstaats haben Rechtsparteien jedoch zu einem Höhenflug verholfen. Zwei bedienen heute die Schalthebel der Macht. Mit unterschiedlichen Modellen:

  • Indirekte Einbindung nach «schwedischer Art»

Der konservative Ministerpräsident Ulf Kristersson regiert mit Duldung der rechtsnationalen Schwedendemokraten, die für eine harte Ausländer- und Migrationspolitik eintreten. Als Juniorpartner der Minderheitsregierung verhelfen sie dem Ministerpräsidenten zu einer Mehrheit im Parlament, ohne dafür Kabinettsposten zu beanspruchen.

  • Direkte Machtbeteiligung nach «finnischer Art»

Die Wahlsiegerin von 2023, die konservative Sammlungspartei, holte die rechtsnationalistische Finnenpartei in die Koalition und bot ihrem Partner neun von zwanzig Ministerposten an, unter anderem jene für Justiz, Inneres und wichtige Wirtschaftsdossiers. Neben einer strengen Einwanderungspolitik gehört ein schlanker Staat zur DNA der finnischen Rechtspartei. (…)

In Dänemark hat die Linke bemerkenswerterweise keine Scheuklappen und kooperiert mit Parteien am rechten Rand. Mette Frederiksen fiel bereits als Chefin der Sozialdemokraten auf, als sie die parlamentarische Zusammenarbeit mit der rechten Dänischen Volkspartei belobigte und ihr Avancen für eine Regierungskoalition machte.

Als Frederiksen Ministerpräsidentin wurde, ging sie einen Schritt weiter: Sie schnappte sich das Kernthema der rechten Konkurrenz, die Asylpolitik, und grub den Rechten mit einem Paradigmenwechsel das Wasser ab. Dänemarks Ausländerpolitik gehört inzwischen zu den restriktivsten Europas. Kopenhagen beschränkt den Familiennachzug, es werden mehr Migranten abgeschoben, und es ist schwieriger, die Staatsbürgerschaft zu erlangen. (…)

Ist es billiger Opportunismus, wenn sich linke Parteien das Wahlprogramm des rechten Randes zu eigen machen? Keineswegs. Frederiksen hat realisiert, was die anderen etablierten Parteien verdrängten: Es kamen zu viele Migranten in zu kurzer Zeit. Die Integration misslang. Die Bevölkerung verlangt einen Kurswechsel. Wenn sie den nicht bekommt, schwenkt sie auf Rechtsaussenparteien um.

Frederiksen kombiniert ihre harte Haltung zur Asylfrage mit klassischen linken Anliegen: dem Ausbau von Wohlfahrtsstaat, öffentlichen Diensten und Arbeitnehmerrechten. Trotz heftigen Anfeindungen stärkte sie die Sozialdemokraten und drängte gleichzeitig Formationen am äussersten rechten Rand zurück. (…)

Forderungen, einen «cordon sanitaire» zu den Parteien im rechten Spektrum zu ziehen, werden oft aus einem moralischen Überlegenheitsgefühl heraus erhoben. Man müsse sich den Rechtsextremen entgegenstellen, statt sie hoffähig zu machen, heisst es dann.

Nun zeigt Nordeuropa, dass es auch anders geht. Denn durch Ausgrenzen, Dämonisieren und Isolieren verschwinden die Rechtspopulisten nicht von der politischen Bühne. Mancherorts erstarkten sie sogar, befeuert vom Alle-gegen-uns-Narrativ. Parteien, die 20 Prozent oder mehr der Wählerschaft gewinnen, kann man nicht in einem Eisloch versenken. So funktioniert Demokratie nicht. (…)

Das bedeutet keineswegs, dass eine Beteiligung an der Macht reibungslos verläuft. Die Zwischenbilanz in Stockholm und Helsinki bestätigt dies. Man sollte keine überzogenen Erwartungen an eine Einbindung der Rechtsaussenparteien hegen. Die Prognose etwa, populistische Rabauken mässigten sich, sobald sie an einem Kabinettstisch sässen, bestätigt sich nicht in allen Fällen. Nicht nur in Nordeuropa. Regierungsarbeit ist kein Benimmkurs.

(…) Eine profane, aber wichtige Erkenntnis lautet daher: Der Aufstieg der Rechtsnationalen folgt keinem Naturgesetz. Die etablierten Parteien haben es selbst in der Hand, den Trend zu brechen.

https://www.nzz.ch/meinung/einbinden-statt-aussperren-nordeuropa-macht-es-richtig-mit-den-rechtspopulisten-ld.1853473


Immigration : enfin, le sursaut de l’Europe !

L’ÉDITO DE FOG. Sur la question du contrôle de l’immigration, il est temps que la France, avec le projet de loi de M. Retailleau, emboîte le pas à l’Europe, qui fait enfin son aggiornamento. (Le Point, 23 octobre, article payant) 

Extraits :

(…) Et voilà que la gauche européenne – excepté en France – s’aligne sur les positions de Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien (très à droite), qui, malgré quelques insuccès, a obtenu des résultats à propos de l’immigration. Sans parler de sa popularité, qui, après deux ans de pouvoir, fait des envieux sur tout le Vieux Continent. Maintenant que l’Europe a fait son aggiornamento, la France peut, avec un train de retard, envisager le sien par l’entremise du texte préparé par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Puissent Emmanuel Macron et le Conseil constitutionnel tirer les leçons du fiasco de la loi sur l’immigration et l’intégration, qu’ils ont sabotée de concert au début de l’année, les « sages » s’étant même assis, pour l’annuler, en l’invoquant qui plus est, sur l’article 45 de la Constitution qu’ils étaient censés appliquer.

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a donc changé de pied : grande politique, elle suit son troupeau. C’est une bonne nouvelle pour l’Europe, qui a toujours raison quand, au lieu de les écraser, elle écoute les nations qui parlent toujours dans ses tréfonds. Comme l’écrit l’excellent Marcel Gauchet, l’un des grands esprits de notre temps, dans son nouveau livre (2) : « La logique de la mondialisation renforce en profondeur la nécessité des nations qu’elle conteste en surface. »« Ce ne sont pas, ajoute-t-il, des exorcismes vertueux qui viendront à bout de cette sécession identitaire » à l’œuvre. Il faudra bien un jour répondre à la question : « Qui sommes-nous ? » Et nous aimer à nouveau nous-mêmes. C’est vital pour l’Europe comme pour la France si l’on veut réduire en leur sein « la fracture entre les aventuriers du global et les prisonniers du local ».

Immigration : enfin, le sursaut de l’Europe !


Die Politik rebelliert gegen das zu eng gewordene Korsett des europäischen Asylrechts

Die Regierung Meloni verteidigt die Auslagerung von Asylverfahren nach Albanien gegen Einsprachen der Justiz. Das ist keine Zwängerei, sondern politisch klug. (NZZ, opinion, 22 octobre, article payant) 

Extraits :

Grösser hätte die Frustration für die italienische Regierung kaum sein können. Mit riesigem finanziellem und politischem Aufwand hat diese alle Vorbereitungen getroffen, um Migranten mit praktisch aussichtslosen Asylanträgen nach Albanien verlegen zu können. Damit sollen die Verfahren beschleunigt und illegal Einreisende ohne realen Asylgrund abgeschreckt werden, weil sich die Reise nach Italien nicht lohnt.

Und jetzt das. Kaum waren vergangene Woche die ersten 16 Migranten mit einem Kriegsschiff nach Albanien überführt, musste Rom sie gleich wieder nach Italien zurücknehmen. Ein italienisches Gericht hat dies am Freitagabend angeordnet – auf der Basis eines Urteils des Europäischen Gerichtshofs (EuGH) vom Oktober.

Viele europäische Medien berichteten am Wochenende nicht ohne Schadenfreude über den Flop. Was, so der Tenor, soll die kostspielige Zwängerei, die ja offensichtlich gegen europäisches Recht verstösst und bloss die rechtsnationale Klientel der Regierungsparteien mit nutzloser Symbolpolitik zufriedenstellen soll? Diese Sichtweise ist verbreitet, aber falsch. (…)

Meloni hat mit ihrer Initiative den Unmut in der italienischen Bevölkerung über die unerwünschte Einwanderung aufgenommen. Das Albanien-Projekt ist der Versuch der Regierung, nicht einfach zu kapitulieren, sondern mit neuen Ansätzen die Kontrolle wiederzuerlangen. (…)

Das ist zu begrüssen. In immer mehr Mitgliedländern sind jüngst Regierungen an die Macht gekommen, welche die Wünsche der Bevölkerung ernster nehmen: Sie wollen die Kontrolle über die Einwanderung und Niederlassung ausländischer Staatsbürger wiedererlangen. (…)

Überall stossen diese Regierungen auf Hürden, die ihnen die Justiz in den Weg stellt. Das europäische Asylrecht ist durch Gesetzgebung und Rechtsprechung auf unterschiedlichen Ebenen zu einem Dickicht herangewachsen, das den Staaten und Regierungen kaum mehr Handlungsspielräume ermöglicht. Und ständig kommen neue Urteile und Hindernisse hinzu, welche die Politik einschränken. (…)

Meloni sucht nun ihren Weg über Dekrete durchzusetzen, die erwartbar eine Eskalation juristischer Auseinandersetzungen nach sich ziehen werden. Das ist gut so, denn auf diesem Weg der Eskalation werden die Schmerzgrenzen der Asylpolitik ausgelotet. Von hier aus gibt es drei alternative Wege, von denen nur einer zu empfehlen ist. Erstens können bestimmte Rechtsnormen einfach nicht mehr durchgesetzt werden. Pushbacks an Osteuropas Aussengrenzen werden mittlerweile weitgehend als Tatsache hingenommen, obschon sie in vielen Fällen gegen den Buchstaben des europäischen Asylrechts verstossen.

Zweitens können sich Länder aus der europäischen Rechtsprechung durch einen Austritt verabschieden. Dazu war der Austritt Grossbritanniens aus der EU ein erster Schritt. Derzeit wird in der Konservativen Partei Grossbritanniens intensiv über den Austritt aus dem Europarat diskutiert, damit die Rechtsprechung des Menschenrechtsgerichtshofs in Strassburg die britische Asylpolitik nicht weiter einschränken kann.

Die dritte Variante ist ein partielles Zurückbuchstabieren des europäischen Asylrechts, das wieder an die Bedürfnisse der Mitgliedländer und ihrer Wähler angepasst werden muss. Diesen Königsweg sollten die EU und der Europarat beschreiten – im eigenen Interesse.

Asylrecht: Die Politik muss Spielräume von der Justiz zurückerobern


Vergewaltigung, Gewalt, Repression: In einer tunesischen Stadt zeigt sich die Kehrseite der europäischen Migrationspolitik

Weniger Boote, weniger Tote im Meer: Die italienische Regierungschefin Giorgia Meloni feiert ihre Migrationspolitik als Erfolg. Die Kehrseite zeigt sich rund um al-Amra, wo Zehntausende Migranten in Angst vor den EU-finanzierten Sicherheitskräften leben. (NZZ, 21 octobre, article payant) 

Extraits :

(…)Nirgends zeigen sich die Auswirkungen der europäischen Migrationspolitik so unmittelbar wie in der Umgebung von al-Amra, einem Ort, der nur wenige Kilometer von der tunesischen Küstenstadt Sfax entfernt ist.

Es ist das, was Giorgia Meloni als Erfolg feiert: Die Flüchtlinge bleiben, wo sie sind. Immer weniger kommen über Lampedusa nach Italien. Es gibt kaum noch Schlagzeilen von viel zu vollen Booten oder Toten im Meer. 

(…)

Die Kehrseite ist Gewalt, Leid, Repression. Gemäss Uno-Experten werden in Tunesien «die internationalen Menschenrechte und das internationale Flüchtlingsrecht» untergraben. Konkreter haben es im September Recherchen des britischen «Guardian» gemacht, in dem Migrantinnen und NGO-Vertreter von Vergewaltigungen durch tunesische Sicherheitskräfte berichten. Ausserdem beschuldigt die Weltorganisation gegen Folter (OMCT) die Küstenwache, Boote bewusst zum Kentern zu bringen oder zu zerschlitzen, ohne Rücksicht auf das Leben der Insassen.

Das Land habe sich in ein Guantánamo für Migranten verwandelt, sagt Romdhane Ben Amor vom Tunesischen Forum für wirtschaftliche und soziale Rechte (FTDES): «Von der Leyen und Meloni haben eine Mauer errichtet von Libanon im Osten über Tunesien bis nach Mauretanien im Westen. Aber zu welchem Preis?» Mindestens 1300 Personen sind laut dem FTDES im letzten Jahr bei der Überfahrt ertrunken oder gelten als vermisst. (…)

Im Sommer 2023 deportierten die tunesischen Sicherheitskräfte Migranten in die Wüste an der algerischen und der libyschen Grenze – Präsident Saied sprach von einigen hundert, Menschenrechtsorganisationen von mehr als tausend. Einige sollen in glühender Sommerhitze verdurstet sein. Volker Türk, Uno-Hochkommissar für Menschenrechte, erklärt damals, dass die Vereinten Nationen eine Untersuchung über ein mutmassliches Massengrab in Libyen nahe der tunesischen Grenze eingeleitet hätten.

Je angespannter die Situation in den Grossstädten wurde, desto mehr Flüchtende kamen direkt nach al-Amra. Selbst Schleppernetzwerke schickten sie direkt in die Kleinstadt. Einheimische klagten, dass nun an jeder Ecke Geflüchtete zu sehen seien, warfen ihnen vor, die Cafés in Beschlag zu nehmen, für Lebensmittelengpässe verantwortlich zu sein und Frauen und Kinder zu belästigen.

Mit der Zeit zogen sich die Migranten in die Olivenhaine zurück, bauten improvisierte Kochstellen, schliefen auf Kartons. Anfangs halfen einige Nichtregierungsorganisationen, und Einwohner brachten Wasser und Lebensmittel, liessen die Leute duschen und ihre Telefone kurz an der Steckdose aufladen. Andere verkauften ihnen überteuerte Sandwiches oder überfielen sie in der Hoffnung auf das Geld, das sie für die Überfahrt zusammengekratzt hatten.

Es waren die verhältnismässig guten Zeiten. Inzwischen nehmen die meisten Flüchtenden, die neu aus Westafrika aufbrechen, die ungleich längere und gefährlichere westliche Route nach Europa auf sich – von Senegal oder Mauretanien Richtung Kanaren. Wer noch in Tunesien ist, sitzt dort quasi ausweglos fest. (…)

Im tunesischen al-Amra zeigt sich die Kehrseite der EU-Migrationspolitik


Les Franco-Algériens, enfants uniques d’une Algérie imaginaire

LA CHRONIQUE DE KAMEL DAOUD. Moins on vit en Algérie, plus on la fantasme. Une sublimation narcissique qui se transforme en omerta communautaire. (Le Point, 19 octobre, article payant) 

Extraits :

«Réponds-moi : aimes-tu vraiment ton pays ? » La question est lancée, avec un rictus et un ton persifleur. Elle est adressée à l’auteur du fond du vaste auditorium d’une ville du sud de la France. Agressive, péremptoire, presque sans besoin de réponse, tant l’interlocuteur est convaincu de la trahison commise par l’auteur contre le pays natal, sacralisé dans les rêves identitaires.

L’Algérien autochtone devrait rester comme un être muet, un second rôle de ce face-à-face hystérisé entre Français et Français algériens. Ceux qui ne sont plus algériens que par le souvenir des étés, des retours saisonniers des migrants, du passeport ou du football se sentent obligés de l’exprimer par la surenchère de l’appartenance. La police des émotions s’occupe des dissidents du nationalisme.L’interrogateur est un Français d’origine algérienne. Il a vu le jour dans l’Hexagone et se trouve être père d’un adolescent, assis à ses côtés. Son propos manifeste une colère, il intervient, hésitant, au moment où, après une conférence, l’on donne la parole à la salle pour les questions. Il trépigne, tempête, retient une violence inouïe.

Devais-je lui répondre ? Je le fis : « Je n’ai pas à vous fournir de réponse sur ce qui ne vous concerne pas. » Mais j’avais aussi une autre réaction en tête : « Vous êtes franco-algérien, vous êtes français, surtout, né dans ce pays, vivant en même temps de ses récoltes et de ses blessures, de ses générosités et de ses discriminations, marqué par une douleur mais également par une exclusivité gâteuse. Est-ce que, vous, vous aimez votre pays réel, qui est la France ? »

Il est difficile de parler de l’Algérie quand on est algérien, face à beaucoup de Franco-Algériens qui n’ont jamais, ou presque, connu ce pays. Ce dernier, pour n’être plus que souvenirs et endettement parental affectif, apparaît depuis longtemps sublimé, grimé de splendeurs inexistantes rehaussées du prestige d’un contrepoids émotionnel.

Moins on y vit, plus on l’habite dans l’imaginaire. Et, lorsque vous arrivez de ce pays pour raconter l’histoire de votre autochtonie, ceux qui vous refusent ce droit de parole, ce sont ceux qui se plaignent qu’on leur refuse le droit de prendre la parole en France ! (…)

On glorifie la communauté, la parenté enflammée entre Algériens, la diaspora est même saluée comme une extension du domaine du nationalisme. Pourtant, les binationaux restent interdits des hautes fonctions, frappés du verdict de traîtrise, broyés par les procès postcoloniaux en loyauté. Petits malheurs de l’identité imaginaire : on réclame que le monde nous aime, mais on refuse d’aimer le monde. On veut la France, mais pas la francité ; on veut l’Algérie, mais pas y vivre.

Les Franco-Algériens, enfants uniques d’une Algérie imaginaire (lepoint.fr)


Out of sight, out of mind? Italy starts outsourcing its migrant crisis to Albania

As European governments grapple with irregular migration, some are looking outward (The Economist, 18 octobre, article payant) 

Extraits :

The first camp for asylum-seekers built by an eu country outside the eu spreads across an area the size of ten football pitches near the village of Gjader in northern Albania. This week 16 Bangladeshis and Egyptians, who had been picked up in the Mediterranean, disembarked in Albania, destined for the site. It was an important moment, and not just for Italy, which has sponsored and built the Albanian centre. After decades of fruitless discussion and thwarted plans, for the first time an eu country has begun to process asylum claims in a third country. (…)

The deal applies only to migrants plucked from the high seas (ie, outside Italian waters) by Italian vessels, and not to all of them. Women, children, families and vulnerable men will go to Italy for processing in the normal way. So will anyone who claims to be from a country not on Italy’s “safe” list of 22 (which includes Bangladesh, Tunisia and Egypt, whose nationals often attempt to reach Italy). The rest—arguably, the guileless, who either admit to citizenship of a safe country or retain id documents demonstrating it—will be shipped to Albania.

In 2023 irregular migration on the central Mediterranean route reached its highest level since Europe’s crisis of 2015-16, though numbers have since fallen (see chart), owing in part to a deal with Tunisia, from where many migrants depart. Italian ministers say the prospect of diversion to Albania will dissuade those planning to sneak into the eu via the Med. “Its strongest effect will be as a deterrent,” agrees Mr Rama, whose government stands to be rewarded with Ms Meloni’s help in its bid to join the eu.

Yet whether migrants who have chosen to risk their lives at sea will be put off by the prospect of a spell in the steel embrace of Gjader is questionable. And its potential deterrent effect would seem to be its sole value. Italian officials stress that the site is subject to Italian law, and that nothing can be done there that cannot be done in Italy. (…)

In short, there is plenty of reason to doubt that the centre will make a serious dent in the number of irregular migrants reaching Italy. Yet, as eu countries from the Netherlands to Austria to Poland turn sour on asylum, such is the desperation to get a grip on irregular migration that the Albanian experiment is being closely observed across the club and beyond.

(…) The principle of outsourcing asylum does not appear to violate refugee law, especially the ban on refoulement, or returning people to places of danger. But in practice the need to uphold and maintain standards that can pass muster in European courts may prove insurmountable, especially if deals are done with non-European countries. Judges thwarted Britain’s efforts; they may yet do for Italy’s.

To ease the path, eu governments aim to make legal tweaks, including to the “connection criteria”, which stop them sending failed asylum-seekers to non-eu countries to which they have no formal link. Trickiest of all is finding, and keeping, partners. Mr Rama emphasises that his offer does not extend beyond Italy. Other countries in Europe’s neighbourhood have ruled themselves out as outsourcing or return hubs. Winning them over will require a deftness of diplomacy not often associated with the eu and its disputatious members. But rarely has Europe been so determined to reduce the number of irregular migrants reaching its shores. ■

Italy starts outsourcing its migrant crisis to Albania (economist.com)


«Immigration : quand l’Europe se réveille»

L’ÉDITORIAL DU FIGARO – Avec le virage répressif de l’Union européenne, le Hongrois Viktor Orban fait désormais quasiment figure de précurseur. L’Italienne Giorgia Meloni, elle, est en train de s’imposer comme un modèle. (Le Figaro, 17 octobre, article payant) 

Extraits :

« Nous y arriverons ! », proclamait Angela Merkel en lançant son opération « portes ouvertes » aux demandeurs d’asile de Syrie et d’Irak en 2015. Deux millions et demi de réfugiés plus tard, l’Allemagne n’y arrive plus, et l’Europe se réveille avec elle. Reprendre le contrôle de ses frontières est devenu, selon le centriste polonais Donald Tusk, un enjeu de survie « pour la démocratie libérale » sur le Vieux Continent.

Pendant dix ans, l’appel d’air allemand a ruiné les efforts des pays en première ligne pour contenir l’immigration. Dans un brutal retour de balancier, Berlin vient de décider le rétablissement des contrôles aux frontières, envisage des procédures d’asile accélérées et des restrictions de l’aide sociale aux migrants. Soumise à la poussée de l’extrême droite aux élections régionales, la coalition de gauche menée par Olaf Scholz voit le danger de l’inaction. La France aussi en a fait l’expérience, aux européennes comme aux législatives. Cela change tout, au moins dans la dynamique politique entre les Vingt-Sept.

Ostracisé pour avoir érigé 175 km de murs barbelés sur sa frontière, puni par la rétention de fonds communautaires et une amende colossale infligée par la Cour européenne de justice, le Hongrois Viktor Orban fait désormais quasiment figure de précurseur. De repoussoir post-fasciste, l’Italienne Giorgia Meloni est en train de s’imposer comme un modèle : Allemands, Français, Suédois et même le travailliste britannique Keir Starmer observent avec intérêt les débuts de son expérience albanaise – l’ouverture de centres de rétention pour y instruire les demandes d’asile. (…)

«Immigration : quand l’Europe se réveille» (lefigaro.fr)


Europas einseitige Sicht auf die Migration: Der Strukturwandel der Wirtschaft ist nur mit Einwanderern zu schaffen

Stahl, Textilien und Eisen bestimmten früher die Industrie. Heute sind es Chips, Daten und Roboter. Der Motor dieses unausweichlichen Wandels sind die Zuwanderer. (NZZ, opinion, 16 octobre, article payant) 

Extraits :

Die niederländische Grossstadt Eindhoven benötigt gerade mehr Cricket-Plätze. Nicht, dass dieser Mannschaftssport den Fussball als beliebtestes Spiel abgelöst hätte – in Eindhoven wohnen bloss immer mehr indische Arbeitskräfte, die diesen Sport ausüben.

Es sind hochqualifizierte Experten, die in der boomenden Halbleiterindustrie tätig sind – zusammen mit Tausenden von Spezialisten, die von überall her kommen. Manche Bewohner der Stadt betrachten deren Zuwanderung zwar mit Misstrauen, die Mehrheit der Bevölkerung scheint sich damit jedoch abgefunden zu haben. Ihr ist bewusst: Ohne ausländische Fachkräfte schafft Eindhoven den industriellen Wandel nicht. Einfach ist dieser nicht. So führt die Zuwanderung zu Anspannungen auf dem Wohnungsmarkt. Aber die Stadt nimmt diese Herausforderung an, etwa als städtebauliche Chance.

In Europa sehen gerade viele die Migration in einem einseitigen Licht. Man nimmt sie als Gefahr wahr, weil angeblich viele kriminelle Migranten nach Europa kommen, die sich – noch ein Vorurteil – nicht integrieren wollen, sondern es sich in der «sozialen Hängematte» bequem machen. (…)

Eindhovens Verwaltung geht den Strukturwandel also pragmatisch an und wetteifert gar um Fachkräfte. Das ist auch richtig. Denn die Wirtschaft ist ein dynamisches Gebilde, kein Prognostiker kann voraussehen, wohin sie sich bewegt. Ist Zürich auch in zehn Jahren noch ein Finanzplatz, und lebt Basel dann immer noch so bequem vom Pharmasektor wie heute? Niemand weiss es. Aber falls Veränderungen kommen – sie werden nur mit Zuwanderung zu bewältigen sein.

Industrie im Wandel: Die Rolle der Migranten (nzz.ch)


Immigration Skepticism Goes Mainstream in Europe

A Polish politician—and European Union favorite—is the latest to close a border. (WSJ, opinion, 15 octobre, article payant) 

Extraits :

Immigration is the most vexing political problem in Europe these days and guess what: It’s no longer a preoccupation only of the so-called far right. This weekend centrist Polish Prime Minister Donald Tusk became the latest European leader to try to slam the Continent’s gates shut. (…)

Partly this is a tale of Russia’s harassment against NATO, but the bigger problem is that a growing segment of the public no longer supports European asylum law. Those rules were developed after World War II to ensure the democratic world would never again turn its back on the world’s vulnerable people, as too many countries turned away Jews and others fleeing the Nazis.

Yet asylum law is becoming a route to circumvent the normal rules for immigrants seeking economic opportunities rather than fleeing persecution. Existing laws, and the advocates, bureaucracies and judges that enforce them, are too slow and ineffective at separating genuine asylees from economic migrants.

Pointing this out used to be the preserve of the insurgent right. The concern has gone mainstream now, as centrist politicians realize voters are serious about the issue. Berlin last month reimposed checks at Germany’s previously unguarded borders with other European Union countries in order to “further limit irregular migration.” France, Austria, Italy, Sweden and others have done the same. A particular problem is migrants forum-shopping asylum applications. (…)

Mr. Tusk is the centrist politician who displaced the right-wing Law and Justice Party in elections last year to European Union applause. Brussels criticized his announcement, citing “international and EU obligations,” but Mr. Tusk answers to Polish voters now.

Those voters, and their neighbors around Europe, are losing patience. A Europe of shrinking and aging populations needs more economic immigration, but voters will never support it as long as their governments can’t enforce the rules that currently exist. Even members of the EU’s elite political club such as Mr. Tusk are starting to figure this out.

Immigration Skepticism Goes Mainstream in Europe – WSJ


Charles Prats : «Faisons réellement contribuer l’immigration au redressement des comptes publics de la France»

FIGAROVOX/TRIBUNE – Pour faire face à l’endettement de notre pays, le délégué national de l’UDR propose, entre autres, une contribution spécifique pour les étrangers présents légalement sur le sol français. (Le Figaro, 15 octobre, article payant) 

Extraits :

La France est au bord du précipice financier : plus de 3 200 milliards d’euros de dette publique avec une situation nette négative de 1 875 milliards fin 2023 et un déficit qui va dépasser 6 % du PIB. Il faut également ne pas oublier les 4 284 milliards d’engagements hors bilan à fin 2023… (…)

On pourra pourtant inviter le premier ministre Michel Barnier à faire preuve, contre ses administrations, de créativité utile : faire réellement contribuer l’immigration au redressement des comptes publics de la France.

Car, contrairement à une propagande largement relayée, nous savons depuis un rapport éclairant de l’OCDE que l’immigration a un coût budgétaire pour la France compris entre 0,52 % et 0,84 % du PIB. Soit un surcoût financier pour les comptes publics de 14 à 24 milliards d’euros annuels pour un peu plus de 5 millions d’étrangers «légaux», une moyenne de 3 à 5 000 euros par immigré. (…)

Une saine application de la justice fiscale doit donc inspirer une contribution spécifique pour ces personnes qui profitent de ce que la France leur offre. Les étrangers payent déjà une somme de 225 euros pour la délivrance de leur titre de séjour. Relever cette taxe, dont le principe est déjà existant, à 1 500 euros annuels et dont le paiement conditionnerait la régularité du séjour, permettrait de faire entrer plus de 5 milliards d’euros chaque année dans le budget de la France. C’est un montant proportionné, nettement inférieur au coût réel de l’immigration. Il n’y a donc aucun obstacle d’ordre constitutionnel. Et si l’immigré refuse de payer, il perd son droit au séjour et en tout état de cause ne sera plus une charge pour la nation. Une mesure gagnant-gagnant.

Autre piste : instaurer une taxe de 33 % sur les mouvements financiers internationaux à destination des pays refusant de délivrer les laisser-passer consulaires pour permettre l’éloignement des étrangers sous OQTF. Il s’agit là d’une mesure fiscale particulièrement incitative afin de renforcer les outils de la France en matière d’application de la législation migratoire. Gageons que les diasporas feraient très vite pression sur les pays d’origine afin que ceux-ci coopèrent.

Voici deux idées simples à voter et surtout à mettre en œuvre. Et qui apparaissent particulièrement justes car il serait anormal que ceux dont la surcharge budgétaire est clairement documentée ne participent pas au redressement des comptes publics alors qu’ils ont significativement contribué à leur dégradation.

Charles Prats : «Faisons réellement contribuer l’immigration au redressement des comptes publics de la France» (lefigaro.fr)


Immigration: Bruxelles va proposer une nouvelle loi favorisant les retours

Répondant à la demande de plusieurs États membres de l’UE, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a adressé lundi aux 27 une lettre en ce sens. (Le Figaro, 15 octobre, libre accès)

Immigration: Bruxelles va proposer une nouvelle loi favorisant les retours (lefigaro.fr)


Immigration: l’Italie transfère un premier groupe de migrants vers l’Albanie

Cet accord en vigueur pour cinq ans, dont le coût pour l’Italie est estimé à 160 millions d’euros par an, concerne les hommes adultes interceptés par la marine ou les garde-côtes italiens. (Le Figaro, 15 octobre, libre accès)

Immigration: l’Italie transfère un premier groupe de migrants vers l’Albanie (lefigaro.fr)


Interview with German Foreign Minister Baerbock”You Cannot Fight Terrorism in Panic Mode”

German Foreign Minister Annalena Baerbock is critical of the opposition’s position on migration, but also voices support for increased deportations. She also takes stock of her first three years as Germany’s top diplomat. (Der Spiegel, 10 octobre, article payant) 

Extraits :

(…) DER SPIEGEL: Instead, Merz is making life difficult for your government and insisting on tightening asylum policy. Does that bother you?

Baerbock: You cannot fight terrorism in panic mode. In such a heated situation, in which our democracy is facing challenges both from within and without, we need nuance rather than broad generalizations. Proposals that may sound tough, but which cannot be implemented because they would violate our constitution or European law, might be appropriate for populist headlines, but they do nothing to make our country any safer. On the contrary, they play into the hands of extremists – both Islamists and right-wing extremists – because they divide our society.

DER SPIEGEL: What exactly are you referring to?

Baerbock: The dividing line when it comes to fighting extremism doesn’t run between those who were born here and those who moved here, but between those who have both their feet firmly on the ground of our constitution, and those who don’t. It is inexplicable to me what the point is of proposals that target all Syrians across the board and make no differentiation between an Islamist murderer and a family that had to flee Syria to escape Islamic State. A liberal society must have the strength to say clearly and unambiguously in a single breath: Violent criminals who oppose our liberal democratic society have forfeited their right to protection. And say just as clearly: Children who have been going to school here for years and whose parents who work here – whether in nursing or in industry – belong to Germany. (…)

DER SPIEGEL: Against this background, is a political alliance between the Green Party and the Union a possible model for the future?

Baerbock: The Union appears to me at the moment to be somewhat torn between playing a constructive role consistent with national responsibility and blanket opposition when it comes to migration.

DER SPIEGEL: But something does have to change when it comes to asylum, or do you disagree?

Baerbock: Not at all. Some municipalities really have reached their limit. Which is exactly why the interior minister and I pushed forward a reform of the European asylum system, known as CEAS, in tough negotiations in Brussels. Something, it must be said, that the Union failed to do for years. Now, it must be quickly implemented. So: registration and border proceedings directly at the EU’s external borders. A fair distribution mechanism within Europe to reduce pressure on German municipalities and others. Quick returns to other EU countries and to countries of origin. The benefit cuts demanded by the Union in addition to longer detention periods and certain measures at internal borders are also possible as part of the CEAS reform, among other things. Now, the focus must be on implementation and enforcement.

DER SPIEGEL: Do you support the Union proposal that refugee who are registered in other countries be turned back at the border?

Baerbock: As is so often the case with debates that are primarily carried out using slogans, a look at the facts is helpful. Is the demand for a rigorous implementation of the possibilities offered by CEAS? Or new laws? Or perhaps a 3,000-kilometer-long border fence in the heart of Europe? The Union wasn’t able to say last week. Though the chancellor has already made clear that we will naturally adhere to international treaties, European law and the constitution. It would be irresponsible were we here in Germany, of all places, to tear up the difficult CEAS compromise aimed at more order, more registrations and more repatriations. (…)

DER SPIEGEL: In late August, serious criminals were deported to Afghanistan for the first time in a long while. What contribution did you as foreign minister make to ensure that this flight took place?

Baerbock: You will understand that the federal government is keeping details pertaining to this security process, which required sensitive considerations, confidential.

DER SPIEGEL: Doesn’t a tightening of asylum legislation contradict core Green Party values like openness and humanity?

Baerbock: Humanity and order are mutually dependent. We need rapid and orderly proceedings in particular to ensure that those most in need of protection actually get it. (…)

DER SPIEGEL: If you want to continue deporting people to Afghanistan, you will likely have to negotiate with the Taliban. Will you do so?

Baerbock: No, that isn’t currently necessary. And we won’t do so. It’s about doing the right thing intelligently, sometimes in a roundabout way. (…)

DER SPIEGEL: The suspected perpetrator of the attack in Solingen is from Syria. Are you also in favor of deporting serious criminals to that country?

Baerbock: As I said earlier, violent criminals sacrifice their protection, no matter where they come from. And as I also said, a state that follows the rule of law must take into account local conditions. As such, deportations to Syria are anything but trivial. Especially since Syria isn’t just Syria. If we empower the murderer Bashar al-Assad, and through him, his allies Iran and Russia, it will do nothing to improve security. At the same time, in other areas that Assad does not control …

German Foreign Minister Annalena Baerbock: “You Cannot Fight Terrorism in Panic Mode” – DER SPIEGEL


L’aide médicale d’État, un révélateur du nombre croissant de clandestins en France

DÉCRYPTAGE – Un étranger en situation irrégulière sur deux bénéficierait de l’AME. D’autres sont inscrits à la Puma ou à la Sécu. Inventaire. (Le Figaro, 9 octobre, article payant) 

Extraits :

« Le nombre de bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME) a crû de 123.000 personnes entre la fin 2015 et la mi-2023. » Pour le profane, cela explique largement l’explosion du coût social de l’immigration. Le rapport Evin-Stefanini approfondit l’analyse : « Comme ce nombre est directement la conséquence de l’augmentation du nombre d’étrangers en situation irrégulière, tout laisse à penser qu’elle va se poursuivre en 2024. » (…)

« Le chiffre de 1 million d’illégaux en France en cette fin d’année 2024 est loin d’être farfelu », estime un préfet très au fait de ces questions. Pour compléter le tableau, il précise que « les demandeurs d’asile, qui représentent un flux de plus de 165.000 personnes par an, ne sont pas à l’AME mais à la Puma », c’est-à-dire la prise en charge universelle maladie. (…)

Un cadre de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) a pu remarquer que beaucoup de Subsahariens venus d’Italie ou d’Espagne demandaient, ces dernières années, à se faire soigner gratuitement dans l’Hexagone, « alors que ces pays voisins disposent de traitements adaptés pour ce public dont ils sont censés assurer la prise en charge ». La France est décidément bien généreuse.

L’aide médicale d’État, un révélateur du nombre croissant de clandestins en France (lefigaro.fr)


Donald Trump is preparing an assault on America’s immigration system

The third in our series of policy briefs (The Economist, 9 octobre, article payant) 

Extraits :

PART OF BEING Donald Trump is saying outrageous things. Yet what was outrageous in 2011 (suggesting that Barack Obama was born in Kenya) seems almost quaint in 2024. His rhetoric has turned darker. Immigrants are no longer just criminals and rapists, “they are poisoning the blood of our country.” Chants of “build the wall!” have been replaced by “send them back!” In MAGA world, legal immigrants from Haiti are threatening to eat the pets of the good people of Springfield, Ohio.

Mr Trump’s obsession with immigration has shaped this presidential campaign—and American politics for the past nine years. There is a chasm between Mr Trump’s and Kamala Harris’s immigration policies, but his dominant focus on the issue has forced her to tack to the right lest she be seen as weak on border security. Voters’ concerns (61% of registered voters say immigration is a top issue for them in this election, according to Pew Research Centre) mean that action on immigration will be at the top of the next president’s to-do list, no matter who wins in November.

Both Mr Trump and Ms Harris would be constrained by Congress, which has not meaningfully reformed immigration law since 1990. The result is a creaking, inflexible system ill-equipped to handle America’s labour-force needs. There is little hope this will change no matter which party wins control of the Senate and House of Representatives. But, as Mr Trump and Joe Biden have shown in recent years, presidents can find ways to exercise immense power to affect policy.

J.D. Vance, Mr Trump’s running-mate, claims that 25m “illegal aliens” are living in America, and has said that a mass-deportation scheme could begin by removing 1m people, implying that more could follow. Yet his numbers seem plucked out of thin air. (…)

Yet some daylight has emerged between Ms Harris and her boss. She has not only endorsed the limits placed on asylum at the border, but suggests she would make them harder to lift. Her rightward lurch is an admission that Mr Trump has been winning on the issue. It is also a calibrated response to the fact that Americans increasingly favour tougher border security. A YouGov poll from January suggests that 32% of Democrats support building a border wall, up from 20% in 2022.

Events could change either candidate’s agenda. If the American economy weakens, fewer migrants will try to come. Unrest or economic collapse in Haiti or Venezuela, say, could push more people towards the border. Immigration is at the very centre of American politics. That is not about to change.■

Donald Trump is preparing an assault on America’s immigration system (economist.com)


Sur l’immigration, la « méthode italienne » fait des envieux

Grâce notamment à des accords pour freiner les départs d’Afrique du Nord, Rome a enregistré une baisse importante des arrivées illégales sur son territoire. (Le Point, 5 octobre, article payant) 

Extraits :

(…) Il faut dire qu’en la matière la politique du gouvernement de Giorgia Meloni fait des émules. D’aucuns de parler déjà de « modèle italien », chiffres à l’appui. En effet, Rome a vu les entrées illégales sur son territoire drastiquement chuter en 2024 : 80 000 de moins sur les huit premiers mois de l’année. De quoi presque faire oublier les images de l’île de Lampedusa dépassée par les débarquements de migrants. Une réduction « assez remarquable », reconnaissait d’ailleurs, lors de sa récente venue à Rome, le nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer, désireux de « comprendre comment cela s’est produit ».

L’accord signé, à la surprise générale, entre Rome et Tirana (Albanie) un jour d’automne 2023 a notamment tapé dans l’œil du locataire du 10 Downing Street. Un texte qui prévoit l’ouverture imminente – après plusieurs mois de retard – de deux centres en Albanie chargés du traitement des demandes d’asile de migrants secourus en mer (à l’exception des femmes, des mineurs et des personnes vulnérables), en provenance de pays dits « sûrs ». À bonne distance du territoire italien mais sous l’égide du droit transalpin, promet-on : le gouvernement Meloni espère ainsi pouvoir traiter quelque 36 000 dossiers par an.

Malgré une pluie de critiques accusant Rome d’externaliser sa politique d’asile, la pratique « nous intéresse », soutient, à Mirabella Eclano, une source politique britannique, vantant une « procédure accélérée » (vingt-huit jours maximum entre l’identification et la vérification des conditions d’asile) et un « coût réduit » (600 millions d’euros sur cinq ans) en comparaison du projet avec le Rwanda, fraîchement enterré par l’exécutif Starmer. Un galop d’essai « qui ne restera pas un cas isolé ». (…)

Une influence transalpine perceptible jusqu’à Berlin, affirme-t-on côté italien à l’heure où le chancelier Scholz, contraint par une série d’attaques terroristes sur son territoire, se résigne à rétablir les contrôles pour toutes les frontières. (…)

Un « modèle italien » qui fait cependant grincer quelques dents, notamment dans les rangs des associations humanitaires, qui dénoncent le tour de vis sécuritaire opéré par l’exécutif de Giorgia Meloni depuis deux ans : de l’extension de la durée de détention à l’augmentation du nombre de centres de rétention en passant par la suspension de la protection spéciale pour les migrants. Sans parler de l’assignation de ports de débarquement spéciaux pour les navires des ONG, perçue comme une entrave directe au sauvetage en mer. Et si Rome peut se féliciter de la baisse notable des arrivées sur ses côtes, le nombre de morts en Méditerranée centrale reste, lui, toujours trop élevé : plus de 1 200 victimes en 2024. Face aux accusations de cadenassage du pays, le gouvernement, lui, rappelle qu’il a, dans le même temps, accordé plus de 450 000 titres de séjours d’ici à 2025 pour des travailleurs étrangers, vitaux pour la machine économique italienne.

Mais les critiques ne s’arrêtent pas là. Plusieurs observateurs accusent également Rome de fermer les yeux sur les méthodes de ses partenaires nord-africains pour empêcher les départs. Une enquête du Guardian mettait ainsi en lumière de multiples violences à l’encontre des migrants pointant notamment du doigt la Tunisie de Kaïs Saïed et ses forces de sécurité, en partie financées par l’UE. (…)

Sur l’immigration, la « méthode italienne » fait des envieux (lepoint.fr)


L’immigration est principalement due au regroupement familial

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, fin août 2024, une série de documents sur l’immigration. On y apprend que la France accueille surtout des personnes venues rejoindre un membre de leur famille. Et non pas principalement des demandeurs d’asiles ou des réfugiés économiques, voire environnementaux comme les associations de gauche voudraient nous le faire croire. (IREF, 2 octobre, libre accès)

Extraits :

Combien d’immigrés en France ? A cette question, hautement polémique, l’Insee répond 7,3 millions, soit 10,7% de la population française en 2023. Précisons qu’un immigré est défini comme une personne résidant en France mais née à l’étranger. Les immigrés sont 2,5 millions (soit 34 % d’entre eux) à avoir acquis la nationalité française.

Si, aux 4,8 millions d’immigrés qui n’ont pas acquis la nationalité française, on ajoute les 800 000 personnes nées en France de nationalité étrangère, on obtient 5,6 millions de personnes constituant la population étrangère vivant en France.

Aux immigrés proprement dits, il est possible d’ajouter 7,5 millions de descendants d’immigrés de 2ᵉ génération, c’est-à-dire nées en France avec au moins un de leurs parents immigré. Ainsi que, parmi les personnes de moins de 60 ans, 4,8 millions de 3ᵉ génération, c’est-à-dire nées en France, de parents non-immigrés, et avec au moins un de leurs grands-parents immigré. Au total, un tiers des moins de 60 ans a une ascendance immigrée en remontant jusqu’aux grands-parents.

Les immigrés vivant en France en 2023 viennent à 47,7% d’Afrique, à 32,3% d’Europe, à 13,7% d’Asie et à 6,3% d’Amérique et d’Océanie. (…)

Pourquoi les immigrés viennent-ils en France ? Fuient-ils leurs pays pour échapper à l’insécurité, aux troubles politiques ou au chômage ? En partie seulement. Presque un quart des immigrés africains (23%) viennent pour trouver un travail (contre 14% des asiatiques), tandis qu’un quart des immigrés asiatiques fuient l’insécurité et les troubles politiques (contre 11% des africains). En revanche, la proportion d’Africains et d’Asiatiques venant dans notre pays pour y suivre des études est quasiment la même (respectivement 24% et 23%).

Le premier motif d’immigration est le regroupement familial : 46% des Africains et 43% des Asiatiques déclarent être venus en France pour rejoindre un membre de leur famille. Cette raison est même majoritaire chez les Turcs (73%) et les Maghrébins (53%). Au total, en 2023, plus de 2 millions d’immigrés africains et asiatiques ont rejoint un parent vivant en France.

Cela signifie que l’immigration appelle l’immigration et que le regroupement familial explique, à lui seul, près de la moitié de l’immigration africaine et asiatique. (…)

Le sujet sera-t-il repris par le gouvernement Barnier ? Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré qu’il ne s’interdisait pas une nouvelle loi sur l’immigration. Sans doute s’attaquera-t-il d’abord à l’immigration illégale. S’il cherche à réduire l’immigration pour regroupement familial, il serait judicieux qu’il permette d’abord de la mieux connaître. Les immigrés venus rejoindre un parent viennent-ils aussi pour travailler ou pour dépendre des aides sociales ? Parlent-ils correctement le français ? Sont-ils impliqués dans des délits et des crimes ? Importent-ils de la pauvreté comme les « sans papiers » ou constituent-ils des forces vives en puissance ? C’est à toutes ces questions qu’il conviendrait de répondre avant de légiférer.

L’immigration est principalement due au regroupement familial – IREF Europe FR


Deutsche Zuwanderungspolitik: Sprache, Arbeit und Gesetzestreue

Beim wahlentscheidenden Thema kommt es auf den Unterschied zwischen Aslysuchenden und Arbeitsmigranten an: Was wir Zuwanderern in diesem Land geben wollen – und was wir von ihnen fordern müssen. (FAZ, 28 septembre, article payant) 

Extraits :

(…) Vor einigen Jahren verbrachte meine Tochter mit einer Freundin ein paar Tage auf einem Campingplatz in Mecklenburg an der Ostsee. Ihre gleichaltrige Freundin hat einen aus Tansania stammenden Vater; man sieht ihrer Hautfarbe an, dass sie nicht von rotblonden Wikingern abstammt.

Es wurde nur ein kurzer Urlaub. Nach 24 Stunden ergriff das Berliner Ensemble die Flucht, weil auf böse Blicke Schmähungen, Beleidigungen folgten; rassistische Flüche, die ich hier nicht wiederholen will. Es waren vor allem Jugendliche, auch Kinder, die ihr im Pulk so zusetzten. An die Ostsee will meine Tochter so schnell nicht wieder fahren.

In Berlin ist sie als junge Frau wiederum völlig anderen Zumutungen ausgesetzt. Wenn sie in der Stadt unterwegs ist, kommt es häufiger vor, dass sie oder ihre Freundinnen von Männern mit Migrationshintergrund unangenehm begafft oder sexualisiert werden. Und ja, der Einwand, das Risiko für sexuelle Belästigung sei in Partnerschaften und in der Familie ungleich höher, ist ebenso richtig wie der, man könne nicht nur an der Ostsee, sondern überall rassistisch beleidigt werden. Doch taugt Statistik nicht als Antwort auf Erlebtes. Belehrungen kommen gegen Erfahrungen nicht an. Es gibt keinen Grund, sich diese Behelligungen gefallen zu lassen, weder an der Ostsee noch in Berlin.

Gegen solche Übergriffe hat sie sich, wie viele Frauen, das sprichwörtliche dicke Fell zugelegt. Doch ich spüre, wie sie das umtreibt. Und wie enttäuscht sie ist, dass nicht offensiver thematisiert wird, was dahintersteckt: die patriarchalen Strukturen und die Rolle der Frau in vielen islamisch geprägten Ländern. (…)

Ich bin davon überzeugt, dass es der AfD am meisten nützt, wenn realexistierende Probleme, die diese Rechtsextremisten politisch ausbeuten wollen, von uns aus Angst und falscher Rücksichtnahme gar nicht erst thematisiert werden. So wie es der SED früher genützt hat, dass sie von vielen westdeutschen Linken keine Gegnerschaft oder Kritik zu erwarten hatte. (…)

Übersetzt in die akute Situation in der Bundesrepublik heißt das: Das liberal-progressive Lager ist gefordert, die notwendigen Änderungen an der Asyl- und Migrationspraxis umzusetzen, gerade weil es das glaubhaft ohne den Anschein falscher Beweggründe tun kann. Dazu gehört zuvorderst das Eingeständnis, dass sich die Asylpraxis des vergangenen Jahrzehnts immer mehr zu einem Recht des Stärkeren entwickelt hat. Es kommen eben gerade nicht nur die Verletzlichsten und Schutzbedürftigsten aus den Krisengebieten der Welt, sondern in ganz überwiegender Zahl die Stärkeren, das heißt junge Männer. Diese Entwicklung höhlt zunehmend die Akzeptanz für das Grundrecht auf Asyl aus und führt zu massiven gesellschaftlichen Verwerfungen. (…)

In einem bemerkenswerten Aufsatz für die „Zeit“ haben die baden-württembergischen Bürgermeister Ryyan Alshebl (Grüne), Boris Palmer (parteilos) und Richard Arnold (CDU) die Muster aufgezeigt, die sich bei schweren, von Flüchtlingen verübten Straftaten wie Mord und Vergewaltigung wiederholen: Die Täter waren oft allein reisende junge Männer, sie waren polizeibekannt, ihre Angaben zur Identität oft gefälscht, ihre Herkunftsländer von archaischen Formen des Islams geprägt. Ja, es braucht mehr Konsequenz bei der Identitätsfeststellung, mehr Härte und Sanktionen bei Straftaten, weniger Nachsicht in der Präventionsarbeit – denn jede Straftat, die sich in dieses Schema fügt, kostet Vertrauen. Zum einen, weil Täter Schutz und Solidarität der Gemeinschaft missbrauchen. Zum anderen, weil sich unser Rechtsstaat verletzlich und angreifbar macht. Solingen darf sich nicht einfach einreihen in die Kette der allzu zahlreichen Fälle, Solingen muss alle wachrütteln: Wir müssen wissen, wer im Land ist. Wir müssen dafür sorgen, dass nur die im Land sind, die hier sein dürfen. Bei denen, die hier sind, müssen wir in die Integration und Identifikation mit unseren Werten investieren. Und mit Vehemenz als Aufnahmegesellschaft einfordern, was es dafür braucht: Sprache, Arbeit, Bekenntnis zum Grundgesetz! (…)

Im Kern geht es um einen sehr einfachen Grundkonsens: Wir müssen eine klare Grenze ziehen zwischen denen, die uns brauchen (Asylpolitik), und Menschen, die wir brauchen (Fachkräftezuwanderung). Asyl und Arbeitsmigration müssen getrennt werden. Und für beides müssen wir die jeweiligen Spielregeln klarer definieren, mutiger vorantreiben und selbstbewusst vertreten. Wer einen wertvollen Teil zu unserem Land beitragen kann und will, ist willkommen. Wer nachweislich Schutz sucht, dem helfen wir. Für alle anderen haben wir keinen Platz.Cem Özdemir: Was wir Migranten geben wollen und was wir fordern müssen (faz.net)


Europe Grasps for Ways to Stop the Migrant Surge

Governments seek to blunt a rise in antimigrant parties with new measures to restrict asylum claims (WSJ, 25 septembre, article payant) 

Extraits :

BERLIN—Governments across Europe are raising new barriers to immigrants, aiming to curb near-record inflows of people from poor countries that are triggering a surge in support for nationalist populist parties.

The biggest swing in sentiment has been in Germany, long a proponent of generous policies toward refugees. Pressure has been building in recent years as the nation absorbed millions of immigrants, weighing on the welfare system and municipal services. Migration was a key theme in Sunday’s closely watched regional election in Brandenburg, where the governing Social Democrats narrowly beat the far-right Alternative for Germany party, or AfD. 

Last week, the coalition government in Berlin reintroduced limited border checks to all neighboring countries, after a knife attack in late August by a failed asylum seeker killed three people in the city of Solingen during a festival to celebrate its 650th anniversary. The attacker was a 26-year-old Syrian with links to Islamic State who had evaded deportation for more than a year after losing his asylum case. (…)

Anti-immigration parties already govern in Italy and Hungary, support the government in Sweden and are part of governing coalitions in the Netherlands and Finland. Some polls indicate Austria’s Freedom Party could come first in the country’s September election. Last week, the right-wing Dutch government formally asked Brussels for an exemption from the bloc’s asylum rules. (…)

Fifteen European governments signed a letter earlier this year to the EU’s governing body demanding the union impose stricter conditions on migration and “think outside the box” on the issue.  (…)

The stream of new arrivals in the region adds to worries about safety and security in Europe amid weak economic growth, chronic housing shortages and Russia’s war in Ukraine, said Bernd Parusel, a senior researcher with the Swedish Institute for European Policy Studies in Stockholm.

“Many people are afraid of what the future might bring,” he said. “If there are terrorist attacks or violence, these are additional triggers for being afraid of societal changes.” (…)

European politicians are also struggling to balance demand for younger workers in an aging continent against concerns that some asylum seekers struggle to integrate into Europe’s highly skilled labor market and end up weighing on its generous welfare states. 

As new arrivals climb, a debate is deepening about the economic impact of migration. Economists say that immigrants can fill gaps in the labor market and boost economic growth. Italy, for example, plans to accept around 450,000 migrant workers over three years even as it maneuvers to slow refugee arrivals across the Mediterranean.

“Europe has a challenging demographic outlook and immigration can help,” said Gita Gopinath, first deputy managing director of the International Monetary Fund. The immigration-fueled increase in the eurozone labor force between 2020 and 2023 could raise the bloc’s potential output by 0.5% by 2030, Gopinath said.

However, some recent research has amplified concerns about the costs of lower-skilled migrants, saying they tend to weigh on the welfare state and could hurt productivity growth by slowing the adoption of machines and robots.

Asylum seekers tend to be less educated and lower skilled than other immigrant groups, said Jan van de Beek, an independent Dutch researcher. Between half and two-thirds of all asylum seekers who arrived in the Netherlands since 1999 and have left school are unemployed and on benefits, even though the country suffers from extreme labor shortages, he said. (…)

There are divisions among mainstream parties, especially on the center-right, over how to respond to the migration concerns. 

Ruud Koopmans, professor of sociology and migration research at the Humboldt University of Berlin, said that establishment parties risk doing the worst of both worlds—ratcheting up the rhetoric on migration without resolving the issue. 

“That is of course something that only helps the extreme right,” he said.

Europe Grasps for Ways to Stop the Migrant Surge – WSJ


Life for Haitian Immigrants: Jobs Nobody Wants and Sleeping on the Floor

Meatpacking giant JBS found workers, while new employees found grim living conditions; ‘worse than being in jail’ (WSJ, 24 septembre, article payant) 

Extraits :

GREELEY, Colo.—JBS, the world’s largest meatpacking company, bills itself as the path to the American dream for the immigrants who staff its slaughterhouses and meat-cutting lines.

The company erected employee housing near some plants, where as many at 60 languages are spoken, and workers can learn English after hours and take free community-college courses. 

Here in Northern Colorado, though, at one of the company’s biggest beef plants, recently arrived workers from Haiti described grim living conditions. 

A JBS human-resources supervisor arranged for some of the immigrant workers to stay at the Rainbow Motel, a mile down the road from the plant, where they lived for weeks. They slept on the floor, as many as eight to a room, and cooked meals on hot plates on the carpet. JBS footed the bill.

The supervisor, himself an immigrant from the African nation of Benin, set up others to stay in a five-bedroom, two-bathroom unit he had leased in a house in town. There, too, they slept on floors. At one point, 30 or more people were living there, workers said. When the power went out in the winter, they cooked in their coats. They were charged $60 a week in rent.

Some workers worried that if they complained, they would lose their jobs. (…)

After The Wall Street Journal approached JBS with questions about the treatment of the immigrant workers in Greeley, it opened an investigation, then fired the plant’s human-resources director and another HR official, but not the supervisor.

A spokeswoman for JBS, a Brazilian company with its U.S. headquarters in Greeley, said in an email that the company found “reports about living conditions unacceptable and alarming,” and that it wants all employees to have access to safe housing and the opportunity for a better life. The Greeley beef plant, she said, recently appointed new human-resources leaders and set up new recruitment training programs to ensure compliance with hiring policies.

This account of JBS’s immigrant workers in Greeley is based on interviews with dozens of current and former JBS employees and other people involved with the newcomers. (…)

Life for Haitian Immigrants: Jobs Nobody Wants and Sleeping on the Floor – WSJ


Nicolas Baverez : «Immigration, recherche politique désespérément»

CHRONIQUE – Alors que l’Allemagne vient de rétablir les contrôles aux frontières et que les Pays-Bas préparent une loi d’urgence sur l’immigration, la France reste le seul pays d’Europe qui ne dispose d’aucune politique migratoire. (Le Figaro, 23 septembre, article payant) 

Extraits :

L’immigration est devenue la première préoccupation des citoyens en Europe comme aux États-Unis. La multiplication des guerres qui n’ont jamais été aussi nombreuses depuis 1945, le foisonnement des régimes autoritaires, les échecs du développement, l’accélération du réchauffement climatique provoquent en effet le renouveau des grandes migrations. Ainsi, en 2023 comme en 2022, plus de 6 millions de personnes ont émigré vers les pays développés. Cet afflux de population télescope de plein fouet la crise économique et sociale des démocraties, freine l’intégration et contribue à la montée de la violence et de l’insécurité, alimentant le vote d’extrême droite.

L’Europe, vieillissante, riche, disposant d’un État de droit qui garantit les libertés ainsi que d’une protection sociale exceptionnellement généreuse, est tout particulièrement concernée du fait de sa proximité avec l’Afrique. En 2050, notre continent ne comptera plus que 480 millions d’habitants âgés de 48 ans en moyenne, quand la population de l’Afrique atteindra 2,5 milliards d’habitants âgés de 19 ans en moyenne.

En 2023, 385.000 personnes sont ainsi entrées illégalement dans l’Union, à 96 % par voie maritime, et 1,14 million de demandes d’asile, majoritairement infondées, ont été déposées. Pour autant, le pacte sur la migration et l’asile, voté in extremis le 10 avril 2024 à la veille des élections européennes, pour endiguer la poussée des partis populistes, pérennise l’inefficacité chronique de la politique migratoire de l’Union. Il prévoit en effet un filtrage aux frontières qui reste virtuel et institue une solidarité des pays en cas de crise qui ne résout en rien les deux problèmes fondamentaux du contrôle des flux et de l’intégration des immigrés. (…)

L’emballement des flux migratoires, la montée des violences, la menace djihadiste, la poussée du vote d’extrême droite ont abouti à un revirement majeur des États européens. Le contrôle de l’immigration fut initié au début des années 2010 en Europe centrale et orientale par la Hongrie de Viktor Orban, puis par les tenants de la démocratie illibérale, ce qui l’avait délégitimé. Il a été réhabilité par les sociaux-démocrates d’Europe du Nord qui l’ont mis en place avec succès pour préserver l’État-providence et enrayer le populisme.

Le Danemark, à la suite de la crise des caricatures de 2005, joua un rôle de précurseur, instituant un contrôle des entrées qui a fait chuter de 82 % les demandes d’asile, un programme de rapatriement des migrants et des mineurs isolés, un plan d’intégration par la formation et par l’emploi.  (…)

L’Allemagne vient d’effectuer un spectaculaire changement de cap, sous la pression de l’insécurité et du terrorisme islamiste, qui ont provoqué l’envol de l’AfD. Après avoir affiché son intention de donner la priorité aux expulsions et envisagé un plafonnement des entrées ainsi qu’une limitation des aides, Olaf Scholz a décidé, en réaction à l’attentat de Solingen, de rétablir les contrôles aux frontières, le 16 septembre dernier. (…)

La France reste le seul pays d’Europe qui ne dispose d’aucune politique migratoire. En 2023 ont été délivrés 320.000 titres de séjours, auxquels s’ajoutent environ 100.000 arrivées clandestines. Les OQTF sont inappliquées à hauteur de 95 % et les éloignements reculent de 38 %. Seuls 61 % des immigrés en âge de travailler ont un emploi et 48 % vivent en dessous du seuil de pauvreté. L’immigration s’affirme comme le principal vecteur du communautarisme et de l’islamisme dans notre pays.

Les sociétés vieillissantes et fermées sont condamnées au déclin, comme le montre le Japon. L’immigration zéro n’a aucun sens et la France doit rester ouverte aux talents étrangers comme aux victimes de l’oppression. Mais il n’existe aucun droit à un accueil inconditionnel ni au séjour d’étrangers menaçant la sécurité ou les valeurs de la République. (…)

Nicolas Baverez : «Immigration, recherche politique désespérément» (lefigaro.fr)


Maghreb : migration, le nouveau Moyen Âge

LETTRE DU MAGHREB. Face aux durcissements des politiques européennes, migrants irréguliers et passeurs s’adaptent pour assiéger le château fort européen. (Le Point, 23 septembre, article payant) 

Extraits :

Cette semaine, des images venues du Maroc se sont fracassées sur les discours sophistiqués des Européens, engoncés dans la scolastique de la Commission européenne, des ONG ou des populistes. Des images venues du Sud propagent l’idée d’un nouveau Moyen Âge. Le 15 septembre, toute une jeunesse s’est réunie à Fidneq, au nord du Maroc, afin de former un bataillon capable de forcer la frontière de fer et de barbelés qui sépare cette petite ville sans histoires et l’enclave espagnole de Ceuta. Et ils l’ont forcée.

Face à cet assaut digne de l’attaque d’un château fort, on a pu voir la police marocaine surprise par l’ampleur de la tentative. Les images ont marqué des Marocains habitués aux soubresauts migratoires. Rappelons-nous que le 24 juin 2022, près d’un millier de migrants, regroupés dans une colline surplombant la ville de Melilla, avaient collectivement foncé sur la frontière espagnole, provoquant son effondrement. On dénombrera plus de trente-sept morts.

Face à cette razzia sur la frontière européenne, les propos technocratiques bruxellois et des dirigeants des vingt-sept États membres seront inopérants. Comme une rustine pour colmater la brèche du Titanic. (…)

L’événement de Fidneq redit sans concession qu’une partie de la jeunesse du Maghreb et du Sahel veut rejoindre l’UE quels que soient les dangers, que les routes migratoires, tels des caméléons, s’adaptent aux décisions européennes, et dit que les communiqués triomphants de Giorgia Meloni sont à prendre avec une grande prudence. (…)

Vu du Maghreb, on ne fait pas la même analyse. Si on connaît les chiffres des arrivées en Europe, s’il n’existe pas de statistiques officiels des départs, on dit très nettement que « ça continue de partir ». Migrants et passeurs s’adaptent aux difficultés, ces herses sécuritaires qu’on dresse sur la mer. Les arrivées en Grèce, le voisin de l’Italie, ont doublé : 28 276 contre 14 651 en 2023. En Espagne, la tendance est identique : 35 743 arrivées depuis le 1er janvier 2024 contre 21 560 l’an passé. Les îles Canaries sont en passe de devenir le nouveau Lampedusa. (…)

Alors que l’Union européenne affirme sa nouvelle politique – fini les valeurs démocratiques, place au réel –, les populations du Sud s’adaptent. Et cela fera du monde au vu de l’accumulation des déstabilisations au Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger), de la jeunesse désabusée du Maghreb. Ce qui s’est joué à Fidneq a des allures de nouveau Moyen Âge. Un affrontement entre deux logiques. Dans La Règle du jeu, chef-d’œuvre de Jean Renoir, réalisé avant la Seconde Guerre mondiale, un personnage expliquait que « le plus terrible dans ce monde, c’est que chacun a ses raisons ».

Maghreb : migration, le nouveau Moyen Âge (lepoint.fr)


Gouvernement Barnier : l’immigration, enjeu décisif

L’ÉDITORIAL DU FIGARO – Le bloc macroniste, figé sur ce sujet dans les années 1980, continue de camper très à gauche des gauches allemande, danoise, britannique. Le nouveau premier ministre devra s’en affranchir et décider enfin qui peut entrer, qui doit sortir. (Le Figaro, 23 septembre, article payant) 

Extraits :

(…) Sur l’immigration, les macronistes demandent d’adjoindre l’« humanité » et la fermeté. Soit. Il s’agit d’être intraitable avec l’inhumanité des passeurs, des marchands de sommeil, des trafiquants qui prospèrent sur les mouvements migratoires, des islamistes conquérants qui franchissent les « frontières passoires ». Le bloc du président, figé sur ce sujet dans les années 1980, continue de camper très à gauche des gauches allemande, danoise, britannique. Avec lui ronronne le sans-frontiérisme des progressistes à digicode. Michel Barnier devra s’en affranchir et décider enfin qui peut entrer, qui doit sortir. Une alouette ne fait pas le printemps, mais c’est vers la Place Beauvau que se tournent déjà tous les regards.

Gouvernement Barnier : l’immigration, enjeu décisif (lefigaro.fr)


Die Messerattacke mit Schweizer Opfer gibt der neuen Asylpolitik der niederländischen Regierung Auftrieb

Die Niederlande wollen ein Opt-out aus dem EU-Asylsystem. Doch das geht nicht, wie die Regierung selbst anerkennt. Der Angriff von Rotterdam ist Wasser auf die Mühlen von Geert Wilders – obwohl vieles unklar ist. (NZ, 21 septembre, article payant) 

Extraits :

(…) Über den Täter, der ebenfalls verletzt worden ist, ist erst wenig bekannt. Er ist 22 Jahre alt und stammt aus der Stadt Amersfoort. Zum Motiv äussern sich die Behörden bis jetzt nicht. Gemäss niederländischen Medienberichten, die sich auf Augenzeugen stützen, schrie der Mann während der Tat «Allahu akbar» (Gott ist gross). Der neue Premierminister Dick Schoof sagte vor einer Regierungssitzung, dass der Angreifer möglicherweise geistig verwirrt sei.

Für Geert Wilders, dessen islamophobe Partei für die Freiheit vergangenen November die Parlamentswahlen klar gewonnen hat, ist die Messerattacke trotz allen Ungewissheiten Wasser auf die Mühlen. Auf der Plattform X teilte er am Freitag einen Artikel zum Thema und schrieb darüber einzig: «Allahu akbar – Islamisierung der Niederlande».

Denn Wilders treibt die niederländische Regierung in der Zuwanderungspolitik derzeit vor sich her, obwohl er selbst gar nicht im Kabinett sitzt. Bereits im Mai, als sich vier rechte Parteien auf eine Koalition geeinigt hatten, kündigte der wohl bekannteste Islam-Kritiker Europas «die strengste Asylpolitik, die wir jemals hatten» an.

Aus den Worten sind diese Woche Taten geworden – die allerdings auf wackligem Fundament stehen. Wilders Platzhalterin Marjolein Faber, die Ministerin für Asyl und Migration, schrieb am Mittwoch einen Brief nach Brüssel und beantragte einen Ausstieg aus dem EU-Asylsystem. Dieses ist im europäischen Vertrag verbrieft.

Doch so einfach ist es nicht, wie die EU-Kommission Den Haag postwendend beschied: Ein solches Opt-out sei nur im Falle einer Vertragsänderung möglich – und eine solche sei derzeit nicht in Sicht. In der Tat ist eine Reform der rechtlichen Grundlage eine überaus langwierige Prozedur. Ein Opt-out wird Mitgliedstaaten, wenn überhaupt, beim Beitritt oder während einer ohnehin anstehenden Revision gewährt. Bei den gemeinsamen Asylregeln gilt dies etwa für Dänemark. Sämtliche 27 EU-Regierungen müssen einverstanden sein. (…)

Messerattacke von Rotterdam und Niederlands Forderung nach Asyl-Opt-out (nzz.ch)


Datenanalyse : Deutschland nimmt auf, Frankreich schiebt ab, doch selbst Dublin-Verfahren scheitern reihenweise – der Überblick zur Asylsituation in Europa

Seit 2015 kamen 6,8 Millionen Asylsuchende nach Europa. Über 3,6 Millionen von ihnen sollten abgeschoben werden, nur eine Million ging tatsächlich. Zehn Grafiken zeigen, welche Länder für bestimmte Migrantengruppen besonders attraktiv sind, wo viele Abschiebungen angeordnet werden und wer tatsächlich geht. (NZZ, 21 septembre, article payant) 

Extraits :

(…) Mehr als 1,2 Millionen Asylgesuche sind derzeit noch offen, wobei über die Hälfte der Antragsteller seit mehr als sechs Monaten auf eine Entscheidung wartet. In Hunderttausenden Fällen pro Jahr lehnen die Behörden die Asylanträge jedoch ab und fordern die Migranten auf, das Land zu verlassen. Allein unter den Migranten aus Staaten ausserhalb der EU und der Efta, den sogenannten Drittstaaten, waren Ende 2023 fast 500 000 Personen ausreisepflichtig. Bis zum Frühjahr 2024 kamen über 100 000 weitere hinzu. Allerdings reiste nur etwa ein Viertel der Drittstaatenangehörigen tatsächlich aus.

In Frankreich besteht die grösste Diskrepanz zwischen ausreisepflichtigen und tatsächlich ausgereisten Migranten: Das Land will mit grossem Abstand die meisten Migranten ausweisen – allein im Jahr 2023 wurden knapp 140 000 Personen aus Drittstaaten des Landes verwiesen. Doch nur etwa 11 000 verliessen Frankreich wirklich.

Auch in anderen europäischen Staaten folgte nur ein kleiner Teil der abgewiesenen Migranten der Aufforderung, das Land zu verlassen. Einzig Schweden, Polen und Litauen gelang es, mehr als die Hälfte der Abgewiesenen auszuschaffen. (…)

Die Asylsituation in Europa in Zahlen (nzz.ch)


Europe is bidding a steady farewell to passport-free travel

Germany is the latest Schengen country to reintroduce border checks (The Economist, 20 septembre, article payant) 

Extraits :

Listen to this story. Enjoy more audio and podcasts on iOS or Android.

Staring out over France and Germany from the vine-covered hills of Schengen, a village at the southern tip of Luxembourg, it is hard to tell where one country ends and the other begins. That is in no small part thanks to a deal signed there in 1985, which committed the Benelux countries, France and Germany to abolish the frontiers separating them. The Schengen passport-free travel area has since grown to include most of the 450m citizens of the European Union’s 27 countries, and some neighbours too. Keen to capture the mysterious essence of Euro-federalism, a trickle of tourists still flock to the village where it all started, as Charlemagne did this week. Alas, visitors face three kinds of disappointment. First, a museum celebrating the agreement is currently under renovation. Second, the village has turned into a Saudi prince’s fantasy: with just a few hundred inhabitants, it has eight sprawling petrol stations in its vicinity, serving motorists keen to fill their tanks before leaving low-tax Luxembourg. Finally, and most distressingly, the freedom of travel that put the place on the map is steadily being chipped away. A symbol of the EU’s success at bringing countries together risks succumbing to reinvigorated nationalism across the bloc.

Listen to this story. Enjoy more audio and podcasts on iOS or Android.

Staring out over France and Germany from the vine-covered hills of Schengen, a village at the southern tip of Luxembourg, it is hard to tell where one country ends and the other begins. That is in no small part thanks to a deal signed there in 1985, which committed the Benelux countries, France and Germany to abolish the frontiers separating them. The Schengen passport-free travel area has since grown to include most of the 450m citizens of the European Union’s 27 countries, and some neighbours too. Keen to capture the mysterious essence of Euro-federalism, a trickle of tourists still flock to the village where it all started, as Charlemagne did this week. Alas, visitors face three kinds of disappointment. First, a museum celebrating the agreement is currently under renovation. Second, the village has turned into a Saudi prince’s fantasy: with just a few hundred inhabitants, it has eight sprawling petrol stations in its vicinity, serving motorists keen to fill their tanks before leaving low-tax Luxembourg. Finally, and most distressingly, the freedom of travel that put the place on the map is steadily being chipped away. A symbol of the EU’s success at bringing countries together risks succumbing to reinvigorated nationalism across the bloc.

Starting this week, Schengen will have a Germany-shaped hole at its heart. On September 16th Europe’s most populous country opted out of passport-free travel by reintroducing controls at all its borders, initially for a period of six months but probably for longer. To those committed to an ever-closer union, this raising of drawbridges in a country that sits squat in the middle of the continent bodes ill for one of the EU’s signature achievements. On the ground, to be sure, little seems to have changed. Wandering on foot across the Moselle into Saarland on the first morning the new measures were in place, your columnist saw no sign of border posts; they have long since been removed. (Germany has promised “targeted” checks that will not disrupt the many workers who commute across borders. Woe betide anyone inconveniencing a Luxembourgeois asset manager on his way back from the office.) (…)

This highlights Schengen’s central flaw. The implicit deal when internal frontiers were abolished in 1995 was that those countries bordering non-EU countries would have to police them assiduously, in a way that others could count upon. That is only occasionally true: nearly 400,000 illegal crossings into the EU occurred in 2023, the highest since a wave of migration in 2015-16. Once in the Schengen zone, migrants can travel uncontrolled wherever they please. Often that means making their way from a poorer country like Italy to a richer one like Germany. A continued flow of migrants that authorities are powerless to do much about is fertile ground for hard-right politicians, who are keen to denounce both migrants and the EU. The German Schengen measures come after a surge in support for the Alternative for Germany, a xenophobic party that has done well in recent state elections. (…)

Seen from Luxembourg, the raising of the German drawbridge seems manageable for now. Léon Gloden, the country’s interior minister (and for many years mayor of a town just up the road from Schengen, bordering Germany) says that EU member states should ideally refrain from unilateral measures, even temporary ones. Luxembourgeois authorities are working with their German counterparts to prevent traffic blockages. It is an irritant, but far from the hard German border he remembers from his childhood, which has long since been forgotten. “If I tell my children [about border posts] now, they think I lived in the 19th century.” ■

Europe is bidding a steady farewell to passport-free travel (economist.com)


Illegale Einwanderung: : „Es ist sinnvoll, aussichtslose Asylbewerber zu entmutigen“

Migrationsforscher Gerald Knaus warnt, unkontrollierte Einwanderung gefährde Deutschlands EU-Mitgliedschaft. Er wirbt für Asylverfahren in Afrika und für den Verzicht auf eine staatliche Unterstützung abgelehnter Asylbewerber. (FAZ, 20 septembre, article payant) 

Extraits :

(…) Reden wir also über Lösungen. Sie haben sich in der Migrationsforschung unbeliebt gemacht, da Sie die Verlagerung europäischer Asylverfahren in afrikanische Staaten befürworten. Als Vorbild nennen Sie die überarbeitete Asylpartnerschaft zwischen Großbritannien und Ruanda vom Dezember 2023. Doch die ist gescheitert. Wie kann das also eine Lösung sein?

Man kann aus der gescheiterten britischen Kooperation mit Ruanda viel lernen. Gescheitert ist sie zwei Gründen: Erstens wurde sie von den Tories dilettantisch betrieben. Die britische Regierung hatte vor Klärung der Frage, wie glaubwürdige Asylverfahren in Ruanda sichergestellt werden können, schon einen Stichtag festgelegt, ab dem sie alle danach ankommenden Asylbewerber überstellen wollte. Wie zu erwarten war, sind die Gerichte in London dagegen eingeschritten. Erst danach, um berechtigte Einwände der Gerichte zu klären, hat die Regierung Ende 2023 einen neuen Vertrag mit Ruanda geschlossen. Darin verpflichtete sich Ruanda, dass es keine Abschiebungen jener geben würde, die aus Großbritannien in das Land gebracht würden, selbst bei einem negativen Asylbescheid. Auch abgelehnte Asylbewerber hätten also in Ruanda bleiben können. Dazu wurde das nationale Asylverfahren verbessert. Es wurden auch internationale Richter eingeladen, sich daran zu beteiligen. Ein anerkannter englischer Richter hätte Ko-Vorsitzender der ruandischen Asyl-Berufungskammer werden sollen. (…)

Was hindert die Bundesregierung dann daran, aus den Fehlern Londons zu lernen und ein rechtssicheres Abkommen mit Ruanda oder anderen Drittstaaten anzustreben, um Asylverfahren dorthin auszulagern?

Derzeit das EU-Recht. Außerdem braucht es auch eine klare Strategie bezüglich der Angebote an mögliche Partnerländer. Ich höre manchmal, Abkommen mit Drittstaaten seien keine „magische Lösung“. Das stimmt. Aber ein Rückgang der irregulären Migration und der Zahl der Toten im Mittelmeer binnen Wochen auf nur drei Prozent der früheren Zahlen, wie er durch die EU-Türkei-Erklärung im Jahr 2016 in der Ägäis erreicht wurde, ist eine große politische Anstrengung allemal wert und würde viele Leben retten. Wenn man einem afrikanischen Partnerland im Gegenzug für seine Kooperation die geordnete Aufnahme von Flüchtlingen durch Kontingente, erleichterte Mobilität für die eigenen Bürger und Entwicklungshilfe zur Bekämpfung der extremen Armut anbieten würde, würde die AfD zwar sicher auch dagegen protestieren – aber Parteien der Mitte und alle, denen etwas an human kontrollierten Außengrenzen ohne Tausende Tote jedes Jahr liegt, sollten das unterstützen.

Abgesehen vom rassistischen Einwand, ein afrikanischer Staat könne per se keine ausreichenden Standards bieten, führen Gegner der Ruanda-Idee an, es sei illusorisch, Hunderttausende Menschen in das Land zu bringen. Sie sagen, darum gehe es auch nicht. Aufgrund der Signalwirkung einer Stichtagsregelung würde sehr bald kaum noch jemand kommen, wenn klar ist, dass die Reise nach Europa in Ruanda endet. Was macht Sie da so sicher?

Ruanda wäre nie bereit gewesen, für Hunderttausende Menschen Asylverfahren durchzuführen. Auch die Türkei war dazu im Rahmen ihrer Vereinbarung mit der EU 2016 nicht bereit. Es geht darum, dass man die irreguläre Migration in die EU mithilfe einer Stichtagsregelung systematisch entmutigt. Zwischen der EU und der Türkei wurde 2016 ein Stichtag vereinbart, nach dem alle, die danach noch auf den griechischen Inseln ankamen, damit rechnen mussten, wieder in die Türkei zurückgebracht zu werden. Das bewirkte einen sofortigen drastischen Rückgang der Migration. Entscheidend war, dass die Botschaft geglaubt wurde. Dafür bieten die Partnerländer an, Asylverfahren nach den Standards des UNHCR auf ihrem Boden abzuhalten oder zuzulassen. So ließen sich die irreguläre Migration und das Sterben auf dem Weg zu den Kanarischen Inseln ebenso wie im zentralen Mittelmeer schnell reduzieren. Und Tausende Leben retten. Damit die Partnerstaaten mitmachen, muss es aber Angebote geben, die in deren langfristigem Interesse sind. Man kann zum Beispiel legale Arbeitsmigration für junge Menschen anbieten, die sich in geregelten Verfahren dafür bewerben. (…)

Mit anderen Worten: Deutschland sollte sich an dem niederländischen oder dem österreichischen Beispiel orientieren und abgelehnten Asylbewerbern keine staatliche Unterstützung mehr zahlen?

Es ist sinnvoll, aussichtslose Asylanträge effektiv zu entmutigen. Wer Schutz braucht, soll ihn bekommen – aber wer ihn nicht braucht, sollte möglichst keinen Anreiz dazu haben, Asylanträge zu stellen. Das sicherzustellen wäre auch keine „Verschärfung“, sondern ein Schutz des Rechts auf Asyl. (…)

Pull-Faktoren für Migranten? Antworten von Asyl-Forscher Knaus (faz.net)


Datenanalyse : Deutschland nimmt auf, Frankreich schiebt ab, doch selbst Dublin-Verfahren scheitern reihenweise – der Überblick zur Asylsituation in Europa

Seit 2015 kamen 6,8 Millionen Asylsuchende nach Europa. Über 3,6 Millionen von ihnen sollten abgeschoben werden, nur eine Million ging tatsächlich. Zehn Grafiken zeigen, welche Länder für bestimmte Migrantengruppen besonders attraktiv sind, wo viele Abschiebungen angeordnet werden und wer tatsächlich geht. (NZZ, 20 septembre, article payant) 

Extraits :

Die besten Chancen auf einen Aufenthaltstitel in Europa hatten seit 2015 Antragsteller aus dem kriegsversehrten Syrien. Mit Ausnahme weniger Monate während der Corona-Pandemie lag die Schutzquote für Syrer europaweit konstant über 80 Prozent. Ähnliche Erfolgsaussichten hatten in letzter Zeit einzig Afghanen und Venezolaner.

Für Afghanen stieg die Schutzquote deutlich an, nachdem die Taliban im August 2021 die Macht übernommen hatten. Die Chancen auf Asyl für Venezolaner stiegen, nachdem Präsident Nicolás Maduro das Land in eine schwere wirtschaftliche und politische Krise geführt hatte. Die Krise vertiefte sich nach Maduros umstrittener Wiederwahl zum Präsidenten 2019 und führte zu massiven Protesten gegen seine Regierung im ganzen Land.

Bei anderen Migrantengruppen aus den häufigsten Herkunftsländern zeigt sich ein anderes Bild. Viele kommen weiterhin nach Europa, obwohl ihre Bleibeperspektiven gering sind. So stellten im vergangenen Jahr beispielsweise fast 100 000 Türken einen Asylantrag, doch europaweit erhielten nur etwa 20 Prozent in der ersten Instanz einen positiven Bescheid. (…)

In Frankreich besteht die grösste Diskrepanz zwischen ausreisepflichtigen und tatsächlich ausgereisten Migranten: Das Land will mit grossem Abstand die meisten Migranten ausweisen – allein im Jahr 2023 wurden knapp 140 000 Personen aus Drittstaaten des Landes verwiesen. Doch nur etwa 11 000 verliessen Frankreich wirklich.

Auch in anderen europäischen Staaten folgte nur ein kleiner Teil der abgewiesenen Migranten der Aufforderung, das Land zu verlassen. Einzig Schweden, Polen und Litauen gelang es, mehr als die Hälfte der Abgewiesenen auszuschaffen. (…)

Nicht nur die Rückführung von abgewiesenen Migranten in Drittstaaten läuft harzig. Die EU- und Efta-Staaten, die den Schengenraum bilden, haben Schwierigkeiten, ihre eigenen Asylregeln konsequent umzusetzen. Diese Regeln sehen vor, dass Schutzsuchende in den Staat überstellt werden können, in dem sie den Schengenraum zuerst betreten haben. Im Rahmen des sogenannten Dublin-Verfahrens reicht ein Land ein Rücknahmegesuch bei dem zuständigen Staat ein.

Im vergangenen Jahr stellten europäische Länder fast 200 000 Gesuche untereinander, wobei die meisten aus Deutschland und Frankreich stammten. Ein Grossteil dieser Anfragen wurde jedoch nicht vollzogen. Lediglich etwa 19 000 Dublin-Verfahren führten tatsächlich zu Überstellungen in den Erstaufnahmestaat. (…)

Die Asylsituation in Europa in Zahlen (nzz.ch)


«Elle exerce un fort pouvoir d’attraction»: la France à la croisée des routes migratoires

DÉCRYPTAGE – Pays de dernière destination mais aussi pays de rebond, jamais elle n’a accueilli autant d’étrangers sur son sol. (Le Figaro, 18 septembre, article payant) 

Extraits :

Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, Danemark, Hongrie… En Europe, l’heure est au durcissement des politiques face à l’immigration illégale. La France ne peut échapper à ce mouvement. « Elle exerce toujours un fort pouvoir d’attraction pour les déracinés du monde entier. Elle est aussi un pays de rebond pour nombre de nationalités », rappelle un cadre de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii).

« Jamais nous n’avons accueilli autant d’immigrés, légaux ou illégaux », reconnaît, de son côté, un autre cadre du ministère de l’Intérieur. Les autorités ont accordé, selon lui, plus 320.000 titres de séjour l’an dernier. C’est 17 % de plus qu’en 2019, avant la crise sanitaire. (…)

400 arrivées clandestines par semaine à Nice

Algériens, Ivoiriens, Bangladais, Nigérians, Maliens, Turcs… Plus de 300.000 migrants, en dix ans, se sont vus refuser le statut de réfugié en France. Or la plupart ne repartent pas. Un demi-million d’illégaux pointent aujourd’hui à l’Aide médicale d’État.

Dans le sud-est de la France, du côté de Nice, les arrivées d’illégaux sont estimées actuellement à 400 par semaine environ. C’est moins que l’année précédente cependant, à la même période, car les passages en Méditerranée tendent à diminuer, notamment en raison de la politique de coopération du gouvernement Meloni avec certains pays sources.

Mais les passeurs ne désarment pas. Selon l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex, « les réseaux criminels sont très adaptables et recherchent de nouvelles voies pour maximiser leurs profits ». Quand la pression diminue en Méditerranée centrale (- 64 % depuis janvier), elle explose depuis l’Afrique de l’Ouest (+ 123 %), notamment via les Canaries. (…)

«Elle exerce un fort pouvoir d’attraction»: la France à la croisée des routes migratoires (lefigaro.fr)


Allemagne, Suède, Pays-Bas… La pression de l’extrême droite pousse les pays européens à durcir leur politique migratoire

RÉCIT – Tandis qu’Olaf Scholz a rétabli les contrôles aux frontières de l’Allemagne, la Suède offre 30.000 € aux migrants qui comptent retourner dans leur pays d’origine et les Pays-Bas refusent d’appliquer le Pacte migratoire européen. (Le Figaro, 18 septembre, article payant) 

Allemagne, Suède, Pays-Bas… La pression de l’extrême droite pousse les pays européens à durcir leur politique migratoire (lefigaro.fr)


Migrationsexperte Morten Lisborg: «Das heutige Asylsystem bedroht die Sicherheit und die politische Stabilität Europas»

Dänemark hat eine sozialdemokratische Regierung, die eine restriktive Asylpolitik verfolgt. Morten Lisborg hat die Sozialdemokraten beraten – und fordert von der EU ein radikales Umdenken. (NZZ, 18 septembre, article payant) 

Extraits :

Herr Lisborg, in Dänemark haben letztes Jahr nicht einmal 2400 Menschen Asyl beantragt. Woran liegt das?

Meiner Meinung nach liegt das in erster Linie daran, dass die dänischen Regierungen der Einwanderungspolitik immer wieder einen hohen Stellenwert eingeräumt haben, was einem breiten Wählerwillen entsprach.  (…)

Inwiefern wirkt sich das aus?

Eine der sichtbarsten Folgen ist, dass Dänemark deutlich mehr abgelehnte Asylbewerber abschiebt als andere Länder. Es gibt aber viele andere Faktoren. Ich vermute, dass die dänische Gesetzgebung in Bezug auf den Familiennachzug, die Erteilung von dauerhaften Aufenthaltsbewilligungen und Staatsbürgerschaften eine entscheidende Rolle spielt. Mit der Zeit ist Dänemark auch international für seine strenge Asylpolitik bekannt geworden. Dies könnte sich ebenfalls auswirken.

Asylexperten und Politiker sagen gern, es sei schwierig oder unmöglich, die Leute zurückzuschicken. NGO und Anwälte rekurrieren, bis sie geduldet werden, auch wenn klar ist, dass sie keine Flüchtlinge sind. Denken Sie, das europäische Recht ist darauf zugeschnitten, die Probleme zu bewältigen?

Das Hauptproblem bei Abschiebungen ist nicht rechtlicher Natur. Es ist die unzureichende politische und administrative Tätigkeit der Behörden. Wir müssen uns stärker darauf konzentrieren, effiziente Rückführungsprogramme zu entwickeln, in Zusammenarbeit mit den Herkunftsländern. Viele Nicht-EU-Länder sind nicht bereit, ihre Bürger aufzunehmen. Von den 1,1 Millionen Asylbewerbern, die letztes Jahr in Europa ankamen, sind nur 45 Prozent als Flüchtlinge anerkannt worden. Sprich, wir müssten jedes Jahr Hunderttausende in Länder ausserhalb der EU zurückschicken. Statistiken zeigen, dass das nur in etwa 20 Prozent der Fälle geschieht. Die abgelehnten Asylbewerber beschäftigen die Polizei, Richter, Anwälte, Übersetzer, Ärzte und so weiter. Ein einziger abgelehnter Asylbewerber kostet in Dänemark 45 000 Euro im Jahr. So geben wir Milliarden aus. Im Hinblick auf die künftige Entwicklung der Asylgesuche muss es rechtlich eine Option sein, Leute zu inhaftieren, die nicht gewillt sind, auszureisen. In Dänemark gibt es Zentren für Leute, die nicht kooperieren. (…)

Ihre Idee ist es, Asylgesuche nicht mehr in der EU, sondern in Drittstaaten prüfen zu lassen, etwa in Rwanda. Wie kamen Sie darauf?

Als wir die dänische Sozialdemokratische Partei beraten haben, haben wir die Lage im Mittelmeerraum analysiert und vor allem nordafrikanische Länder wie Ägypten in Betracht gezogen. Seit 2015 sind fast 30 000 Menschen im Mittelmeer ertrunken oder verschollen. Dies auch, weil das derzeitige System verlangt, dass man an der Grenze Asyl beantragen muss. Die Bearbeitung von Asylanträgen ausserhalb der EU könnte gefährliche Reisen verhindern – und wir könnten unsere Ressourcen für echte Flüchtlinge einsetzen, besonders für Frauen und Kinder in Konfliktgebieten. (…)

In der politischen Diskussion wird oft gesagt, Migration habe es schon immer gegeben, das sei nichts Besonderes. Teilen Sie diesen Eindruck?

Nein. Wir leben in vielerlei Hinsicht in aussergewöhnlichen Zeiten. Ich glaube nicht, dass sich die Schöpfer der Flüchtlingskonvention von 1951 vorstellen konnten, dass eines Tages Millionen von Menschen nach Europa kommen würden, um Asyl zu beantragen. Das heutige System bedroht die Sicherheit und die politische Stabilität Europas zunehmend. Während der Flüchtlingskrise 2015/16 waren viele der heutigen Entwicklungen vorhersehbar. Jetzt hinken wir hinterher – mit bedauerlichen Folgen.

Morten Lisborg: Asylsystem verursacht enorme Kosten und hilft oft den Falschen (nzz.ch)


weden Will Offer Migrants $34,000 to Go Home

The government greatly increased a grant to encourage more immigrants to return home. Critics say it sends the wrong message and, in any case, may not tempt many refugees. (NYT, 14 septembre, article payant)  

Extraits :

Sweden, a nation long known for its open-arms policy toward migrants, plans to drastically increase its cash offer — by 35 times, to more than $34,000 — to those who agree to go home.

On Thursday, the Scandinavian country’s right-wing government announced that it would raise the existing benefit — 10,000 krona (or about $978) per adult — to 350,000 krona per person, and reduce the red tape involved in applying for the grant in a bid to create more awareness about the incentive and attract more takers. The existing benefit includes a cap for families of 40,000 krona, or about $3717; no cap was announced for the increased grant.

The increase, which will take effect in 2026, goes against the advice of a government-appointed inquiry, which said in a report last month that promoting repatriation would hinder migrants’ integration into Swedish society. “Potential gains do not appear large enough to justify the risks,” the panel warned.

The step is one part of a larger shift in policy and rhetoric for Sweden, long known as a refuge for those fleeing war-torn and strife-ridden countries. It is now among a growing number of European nations embracing a harder stance on immigration amid a rise in right-wing and populist parties.

Sweden Will Offer Migrants $34,000 to Go Home – The New York Times (nytimes.com)


«L’inquiétant bilan économique, budgétaire et social de la politique d’immigration en France»

TRIBUNE – Le directeur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie dresse un bilan comparatif des chiffres de l’immigration en Europe. Les migrants accueillis en France sont moins intégrés aussi bien culturellement que sur le marché du travail, souligne-t-il. (Le Figaro, tribune,13 septembre, article payant) 

Extraits :

« Il y a toujours le sentiment que les frontières sont des passoires, que les flux migratoires ne sont pas maîtrisés. Nous allons donc les maîtriser avec des mesures concrètes. » Dans son premier entretien accordé vendredi dernier, au lendemain de sa nomination à Matignon, Michel Barnier a entendu fixer un cap clair à la politique d’immigration de son gouvernement en formation, qui pourrait s’incarner dans la recréation d’un « ministère de l’Immigration » de plein exercice. 

Parmi l’ensemble des questions associées à cet enjeu devenu majeur pour la société française, celle de son bilan économique et budgétaire fait certainement partie des plus débattues. Tandis que les enquêtes sondagières attestent d’un souhait de réduction des flux migratoires largement majoritaire dans l’opinion publique, nos compatriotes apparaissent plus partagés sur cet aspect spécifique du sujet : 38 % des Français considéraient ainsi que « l’immigration rapporte plus à la France qu’elle ne lui coûte », selon une étude Ifop-Fiducial parue l’an dernier.

À cette aune, de précieuses bases de données ont été rendues publiques par l’OCDE, dans le cadre de sa plus récente publication sur « les indicateurs de l’intégration des immigrés ». Leur analyse comparative permet de dresser un constat frappant : l’immigration accueillie en France est globalement moins intégrée au marché du travail et plus « pauvre » qu’ailleurs en Europe. Le taux d’emploi des personnes nées à l’étranger est l’un des plus faibles en France parmi l’ensemble des pays de l’UE : seules 61 % d’entre elles occupaient un emploi dans leurs classes d’âge de 15 à 64 ans en 2021, soit 7 points de moins que les natifs du territoire.

Une analyse fondée sur la nationalité plutôt que le lieu de naissance fait ressortir des constats encore plus saillants : seule la moitié (51,7 %) des étrangers extraeuropéens en âge de travailler occupaient un emploi en France en 2020, soit un taux inférieur de 14 points à celui des citoyens français – mais aussi 15 points de moins que les étrangers extraeuropéens au Royaume-Uni, 9 points de moins qu’au Danemark, 6 points de moins qu’en Allemagne. (…)

Le taux de chômage des étrangers extraeuropéens en France était, quant à lui, plus du double de celui des Français : 19,5 % contre 8 %. Non sans rapport avec les données précédentes, le taux de pauvreté relative (calculé par rapport au salaire médian de chaque pays) des ressortissants extraeuropéens vivant en France est le plus élevé d’Europe, à égalité avec l’Espagne : 47,6 % d’entre eux vivaient sous le seuil de pauvreté en 2020, soit une part quatre fois supérieure à celle des citoyens français (11,5 %) avec un intervalle de 36 points par rapport à eux – ce qui représente un écart record dans la zone. (…)

Le premier réside dans la répartition des raisons légales d’installation sur le territoire : la part des entrées d’immigrés (toutes origines confondues) effectuées sur le fondement d’un motif « famille » est la plus élevée en France parmi toute l’Europe de l’Ouest. Elle a représenté 41,2 % des entrées d’immigrés permanents sur la période 2005-2020, soit un taux trois fois supérieur à celui constaté en Allemagne, contre 10,5 % pour le motif « travail ».

La seconde clé de compréhension réside dans la forte prévalence de profils immigrés au niveau d’éducation « faible », selon la classification opérée par l’OCDE : en 2020, 33 % des personnes nées à l’étranger, âgées de 15 à 64 ans, vivant en France et sorties du système éducatif n’avaient qu’un niveau de qualification inférieur ou égal au brevet des collèges, soit un taux deux fois supérieur à celui des personnes nées en France (16 %). En optant pour une vue centrée sur la nationalité, le constat de cette dissymétrie est plus fort encore : 42,6 % des étrangers extraeuropéens des mêmes classes d’âge n’avaient aucun diplôme ou seulement un niveau brevet, proportion supérieure de 26 points à celle des Français (16,7 %).

Un troisième facteur d’explication pourrait avoir trait à une plus grande « distance » culturelle avec la société d’accueil, liée aux origines des flux reçus dans notre pays. La France accueille l’immigration la plus africaine parmi tous les pays développés, avec un différentiel très marqué par rapport à nos voisins : 61 % des immigrés de 15 à 64 ans vivant en France en 2020 étaient originaires du continent africain (Maghreb et hors Maghreb), soit une part trois fois supérieure à la moyenne de l’UE. Au Portugal, qui compte la deuxième plus forte proportion d’immigrés africains après la nôtre, cette part n’était que de 35 % – soit 26 points de moins qu’en France. (…)

Afin de rétablir les grands équilibres en la matière, il importerait enfin de considérer l’immigration comme n’importe quelle autre politique publique, ayant pour objectif de minimiser les coûts et de maximiser les bénéfices pour la société française. La tâche d’engager cette révolution copernicienne incombe désormais au gouvernement de Michel Barnier.

«L’inquiétant bilan économique, budgétaire et social de la politique d’immigration en France» (lefigaro.fr)


Immigration : le durcissement allemand provoque des débats tendus en Europe

L’Allemagne a décidé de rétablir les contrôles à ses frontières et a expulsé des immigrés afghans. Si certains Etats membres lui reprochent de faire cavalier seul, les partisans d’une Europe forteresse se félicitent au contraire de ce revirement. (Le Monde, 13 septembre, article payant)  

Extraits :

Rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’Allemagne, expulsions de réfugiés afghans vers Kaboul, menaces du premier ministre hongrois, Viktor Orban, d’envoyer des migrants par bus de Budapest à Bruxelles… L’Europe a ouvert, en cette rentrée, une nouvelle séquence politique tendue sur le thème inflammable de l’immigration. Le sujet s’invitera au sommet des chefs d’Etat européens de rentrée, mi-octobre, assurent plusieurs diplomates à Bruxelles. (…)

En juin, la poussée des partis d’extrême droite aux élections européennes, mais également aux législatives en France et, plus récemment, lors des régionales de deux Länder de l’est de l’Allemagne, le triomphe de l’AfD et d’un parti de gauche hostile à l’immigration, ont remis la question migratoire au premier plan.

L’émotion suscitée par la succession d’attaques meurtrières en Allemagne par des personnes réfugiées radicalisées, fin mai, à Mannheim et, fin août, à Solingen, a contraint la coalition au pouvoir à prendre des mesures dans l’urgence, dès la fin de l’été : expulsion de 28 Afghans, rétablissement des contrôles sur la totalité des frontières du pays à partir du 16 septembre, réduction des prestations sociales pour certains réfugiés. Un virage à 180 degrés pour l’un des pays qui se pensait jusqu’ici comme l’un des plus ouverts d’Europe.

Désormais, la tendance politique est à un nouveau raidissement de la politique migratoire, partagée entre Bruxelles et les capitales des Vingt-Sept, alors qu’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, doit détailler dans les semaines à venir la feuille de route de la future commissaire aux affaires intérieures. Le poste, qu’aucun pays n’a réclamé tant il y a de coups à prendre, pourrait revenir à la libérale belge Hadja Lahbib. (…)Immigration : le durcissement allemand provoque des débats tendus en Europe (lemonde.fr)


👎Germany’s border clampdown threatens the entire European project

Extraits :

No wonder Viktor Orbán and Geert Wilders are cheering. Olaf Scholz is helping them to reshape the EU as they want it (The Guardian, tribune, 13 septembre, article payant)  

The far right across Europe used to dream of seeing their countries leave the European Union. In France, they called for a Frexit; in Germany, it was Dexit. But recently these calls have quietened. The reason is not that far-right parties have become enamoured of the EU, but rather they now understand that instead of quitting, they can reshape the EU into a collection of “strong” nation states that will each enact their own rightwing anti-migration agenda.

As Jordan Bardella, president of the National Rally (RN) in France, recently remarked in explaining why his party no longer called for France to quit the EU: “You don’t leave the table when you are winning the game.”

That the far right is being allowed to “win the game” is abundantly clear in Germany, where the governing coalition has announced systematic border controls, which will come into force on 16 September. Tighter checks at all of Germany’s nine land borders are an attempt by the government to curb immigration by preventing people, especially asylum seekers who have already crossed other EU states, from entering Germany. (…)Germany’s border clampdown threatens the entire European project | Maurice Stierl | The Guardian


En Allemagne, la politique migratoire éclipse le débat sur le budget

Alors que l’Allemagne vient d’introduire des contrôles à ses frontières, la question de l’immigration monopolise le débat politique au Bundestag. (Le Point, 12 septembre, article payant)  

Extraits :

(…) plusieurs événements ont forcé Olaf Scholz à accélérer les choses et à prendre des mesures sans plus attendre pour réduire l’immigration illégale.

En premier lieu, l’opinion publique : tous les sondages s’accordent pour dire que l’immigration est devenue le sujet de préoccupation majeur des Allemands, avant même le déclin de l’économie et du pouvoir d’achat. Les résultats spectaculaires de l’extrême droite AfD et de la gauche radicale aux régionales de Thuringe et de Saxe il y a 15 jours et leur succès attendu à celles du Brandebourg le 22 septembre forcent les partis démocratiques à réagir. L’AfD, tout comme le nouveau Parti de gauche de Sahra Wagenknecht, a fait de la réduction drastique de l’immigration sa priorité. (…) Les deux attentats djihadistes de ces dernières semaines ont augmenté la pression sur le gouvernement : dans la soirée du 23 au 24 août, un jeune réfugié syrien soumis à un ordre d’expulsion s’est rué sur la foule armé d’un couteau dans la petite ville de Solingen, un attentat qui a tué trois personnes et en a blessé huit autres ; quelques jours plus tard, le 5 septembre, la police de Munich parvenait à déjouer un attentat islamiste contre le consulat d’Israël en plein cœur la capitale bavaroise.

Lundi, Nancy Fraser, ministre sociale-démocrate de l’Intérieur, annonçait que l’Allemagne introduirait à partir du 16 septembre des contrôles à ses frontières au nom de la sécurité intérieure. Il s’agit de réduire l’immigration illégale et de protéger le pays contre la menace du terrorisme islamiste et de la criminalité transfrontalière. Ceux qui ne sont pas habilités à entrer en Allemagne seront immédiatement refoulés à la frontière. Quant aux demandeurs d’asile, ils devront patienter dans un établissement strictement contrôlé proche de la frontière le temps que leur dossier soit examiné. Cette forme de détention évitera qu’ils s’évanouissent dans la nature et tentent de rentrer en Allemagne par un autre moyen.

Des contrôles ont déjà été mis en place aux frontières avec la Pologne, la République tchèque, la Suisse et l’Autriche. Selon le ministère de l’Intérieur, cette mesure a permis depuis octobre 2023 de refouler 30 000 personnes aux frontières de l’Allemagne. À partir de lundi, elle sera étendue aux frontières avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Danemark. Une mesure temporaire qui sera mise en place pendant six mois et qui a déjà fait grincer des dents dans plusieurs capitales tandis qu’en Allemagne on s’interroge sur sa faisabilité tant les effectifs de la police vont avoir du mal à faire face. L’Autriche a déjà annoncé qu’elle ne reprendrait pas les personnes refoulées par l’Allemagne. La mise en application de ces mesures s’annonce donc difficile.

Devant le Parlement réuni au grand complet ce matin à Berlin, Olaf Scholz (a dit) : « Pour les États-Unis, le Canada, l’Australie et d’autres pays, l’immigration est un potentiel de croissance et nous voulons que, chez nous aussi, on se mette au travail, on apprenne l’allemand, on respecte les lois, on gagne sa vie et on participe pleinement à la société. […] Tout cela est possible grâce aux lois que nous avons mises en place. Toute autre attitude nous précipiterait dans des difficultés économiques. » En Allemagne, la politique migratoire éclipse le débat sur le budget (lepoint.fr)


Junge Menschen bekommen die Folgen unbegrenzter Zuwanderung direkt zu spüren – kein Wunder, dass so viele von ihnen AfD wählen

Immer mehr deutsche Jugendliche wählen die Alternative für Deutschland. Die politische Mitte kann die Jugend zurückgewinnen, muss dafür aber umsteuern. (NZZ, opinion, 12 septembre, article payant)  

Extraits :

(…) Lange hat sich das Klischee gehalten, Deutschlands Jugend sei links, grün und für offene Grenzen. Für diese Zuschreibung gab es gute Gründe. Vor nicht allzu langer Zeit überzogen Schüler die Bundesrepublik erst mit «Schulstreiks gegen Rassismus», dann mit regelmässigen «Klimastreiks». Viele Lehrer und Eltern tadelten sie nicht fürs Schwänzen, sondern ermutigten sie sogar dazu.

Jetzt sieht das Bild der Jugend anders aus. Bei Erstwählern in Sachsen und Thüringen ist die Rechtspartei AfD stärkste Kraft. Bei der Europawahl lagen bei Jungwählern mit AfD und CDU zwei konservative Parteien vorne. Ein Blick in die Trendstudie «Jugend in Deutschland» zeigt, woran das liegen könnte: Vor zwei Jahren gaben 22 Prozent der Befragten an, sie fürchteten sich vor dem Anstieg der illegalen Migration. Nun sind es 41 Prozent. Damit hat die ungesteuerte Zuwanderung von allen Themen am stärksten an Bedeutung gewonnen.

Denn ihre Folgen bekommen Jugendliche unmittelbar zu spüren. Fast jeder männliche Jugendliche in der Stadt weiss, was es heisst, von halbstarken migrantischen Jugendlichen «abgezogen» zu werden: Wenn alles gutgeht, verschwindet nur das Portemonnaie oder das Handy. Wenn nicht, können die Täter auch zum Messer greifen. Mädchen und junge Frauen bestellen sich lieber ein Taxi oder übernachten bei Freunden, wenn sie bis spät in die Nacht feiern. Durch die Migrationspolitik der vergangenen zehn Jahre ist der öffentliche Raum gefährlicher geworden.

Hinzu kommt: Als junger Mensch eine Wohnung zu finden oder sich ein Vermögen aufzubauen, ist fast illusorisch. Gleichzeitig eröffnen Kommunen auf Steuerzahlerkosten Neubauten für Flüchtlinge, wie jüngst im Berliner Stadtteil Pankow. Und immer mehr Ausländer nehmen das sogenannte Bürgergeld in Anspruch.

Viele Jugendliche finden das ungerecht, wie Umfragen zeigen. Sie meinen, dass der Staat sich mehr um Flüchtlinge kümmere als um ihre eigenen Anliegen. Sie haben das Gefühl, dass ihnen Floskeln aufgetischt werden, die nichts mit ihrer Lebensrealität zu tun haben. Sicher ist das in einigen Fällen übertrieben, vielleicht sogar falsch. Aber auch ein Gefühl ist politisch.

Und die Jugendlichen leiden darunter, dass sie dieses Gefühl oft weder im Klassenzimmer noch im Freundeskreis äussern können, ohne als Ausländerfeinde oder Rassisten dazustehen. Dabei weiss die Mehrheit ganz genau, dass es ein Unterschied ist, ob man Migranten verachtet oder nur besorgt ist, dass so viele illegal ins Land kommen. (…)

Deutschland: Kein Wunder, dass immer mehr Jugendliche AfD wählen (nzz.ch)


L’éditorial du Figaro Magazine: «Sur l’immigration, la leçon de Rome»

L’obstination de Giorgia Meloni a fini par payer: le nombre d’entrées irrégulières en Italie a chuté de 65 % au cours des huit premiers mois de 2024 par rapport à l’année dernière. (Le Figaro, édito, 9 septembre, article payant) 

Extraits:

Elle ne pouvait pas y arriver. Elle n’était qu’une populiste incapable de tenir des engagements chimériques. Que n’a-t-on entendu sur Giorgia Meloni après son arrivée au pouvoir en 2022? Sa promesse de réduire drastiquement l’immigration allait inutilement contre le sens de l’histoire et la doxa européenne. Quelques semaines après son installation au palais Chigi, Gérald Darmanin théorisait ce fatalisme ambiant devant l’Assemblée nationale française: «Il ne sert à rien d’être contre l’immigration, que veut dire être contre le mouvement des hommes sur la Terre? Une partie d’entre eux fuit à cause de la misère, de la persécution ou des événements climatiques.»

Mais la présidente du Conseil italien ne s’est pas résignée. Sourde aux critiques, elle a commencé par refuser de laisser accoster sur ses côtes un navire de réfugiés qui a finalement été accueilli à Toulon. Puis elle a alourdi les sanctions contre les passeurs, contrôlé l’activité des ONG promigrants, conclu des accords avec les pays de départ (Libye, Tunisie, Égypte), facilité les refoulements, engagé la construction d’un centre de rétention pour demandeurs d’asile en Albanie… Et cette obstination a fini par payer: le nombre d’entrées irrégulières dans le pays a chuté de 65 % au cours des huit premiers mois de 2024 par rapport à l’année dernière. Cent vingt mille départs ont été évités, selon le ministre de l’Intérieur italien. Les flux de clandestins se sont reportés sur la Grèce et l’Espagne.

Le cas de l’Italie n’est pas isolé. La socialiste Mette Frederiksen au Danemark, le conservateur Mateusz Morawiecki (battu l’année dernière) en Pologne, l’illibéral Viktor Orbán en Hongrie, le modéré Ulf Kristersson en Suède: partout en Europe, des chefs de gouvernement de tout bord ont entrepris des politiques d’endiguement de l’immigration. Au-delà de leurs appartenances partisanes, ils ont compris l’urgence de la situation. Sans se laisser intimider par les accusations de xénophobie ou d’insensibilité aux malheurs du monde. (…)

L’éditorial du Figaro Magazine: «Sur l’immigration, la leçon de Rome» (lefigaro.fr)


Les centres de rétention saturés par des Algériens qui ne partent pas

Paris se heurte au refus des autorités algériennes de délivrer des laissez-passer consulaires pour reprendre leurs ressortissants en situation illégale en France. (Le Figaro, 9 septembre, libre accès)

Les centres de rétention saturés par des Algériens qui ne partent pas (lefigaro.fr)


How Immigration Remade the U.S. Labor Force

A historic influx of migrants has changed the size, makeup and outlook of the U.S. labor market and the economy (WSJ, 4 septembre, article payant)  

Extraits:

The U.S. is experiencing its largest immigration wave in generations, driven by millions of people from around the world seeking personal safety and economic opportunity. Immigrants are swelling the population and changing the makeup of the U.S. labor force in ways that are likely to reverberate through the economy for decades.

Since the end of 2020, more than nine million people have migrated to the U.S., after subtracting those who have left, coming both legally and illegally, according to estimates and projections from the Congressional Budget Office. That’s nearly as many as the number that came in the previous decade. Immigration has lifted U.S. population growth to almost 1.2% a year, the highest since the early 1990s. Without it, the U.S. population would be growing 0.2% a year because of declining birthrates and would begin shrinking around 2040, the CBO projects.   

The surge in immigration has been controversial, because most migrants didn’t come through regular legal channels. Less than 30%, or 2.6 million, are what the CBO counts as “lawful permanent residents,” which includes green-card holders and other immigrants who came through legal channels, such as family or employment-based visas. In addition, the CBO estimates the nonimmigrant foreign population, which includes temporary workers and students, has grown by about 230,000 since the end of 2020. 

The CBO refers to most of the other 6.5 million as “other foreign nationals.” The bulk of that group crossed the southern border without prior authorization, turned themselves over to American border officials and requested asylum. They were assigned court dates, sometimes years in the future. While the newcomers wait, some in government-provided shelters at first, most of them work.

There’s much that we don’t know with precision about this population. Immigration court data is incomplete because it only covers migrants suspected of breaking immigration and other laws. Meanwhile, the House of Representatives’ Homeland Security Committee estimates at least two million have slipped through the border undetected since late 2020. The CBO’s figures are a combination of estimates and projections. Some sources estimate lower numbers of immigrant arrivals. (…)

But while most recent immigrants are able to work, many aren’t ready for high-skilled jobs: The census data show immigrants who arrived since the start of 2020 are more than twice as likely to lack a high-school diploma as U.S.-born workers.

Perhaps counterintuitively, recent immigrants are also slightly more likely to hold a bachelor’s degree or higher than the U.S. born. The data don’t make it clear why.

According to immigration-court data, about 80% of recent immigrants’ spoken language is Spanish. A survey last year by KFF and the Los Angeles Times found that around half of overall U.S. immigrants say they speak English “very well” or exclusively. (…)

Immigrants who have arrived since the start of 2020 face higher jobless rates than the broader population. Unemployment for recent immigrants averaged 8.2% between May and July, versus 4.2% for American-born workers and 3.5% for earlier immigrant cohorts. Overall unemployment has crept up this year, to 4.3% in July, in part due to the swelling numbers of immigrants looking for jobs. 

Recent immigrants tend to earn less than U.S.-born workers because of their lower level of education, lack of English, and in some cases because they are working without permission. They might also compete with existing workers with less education and put downward pressure on their wages, too. Through these channels, the surge in immigration could weigh slightly on overall wages and productivity in the near term, according to the CBO.

However, the drag fades over time as migrants gain experience, and those with college degrees contribute to innovation, the CBO says. And from the day they start working, migrants pay federal taxes, helping to reduce the federal deficit. 

An outsize share of post-2020 immigrants are working in low-paying jobs. The most-common occupations, according to the census data: construction laborers, maids and housecleaners, and cooks. Such jobs are more likely to be held by immigrants, especially those who arrived recently, than by American-born workers.

Many migrants do fill skilled jobs; the eighth most common occupation of all post-2020 migrants is software developer.

How Immigration Remade the U.S. Labor Force – WSJ


Face à la baisse des postes d’internes, l’hôpital public devra recruter des médecins étrangers

Confronté à un déficit qui devrait dépasser 2 milliards d’euros en 2024, les établissements appellent le privé à participer davantage à la permanence des soins. (Le Figaro, 4 septembre, article payant) 

Extraits:

(…) « Il va falloir s’adapter. Certains établissements vont avoir recours à des praticiens étrangers, dont le nombre va sensiblement augmenter en 2024-2025, avec 1300 postes supplémentaires », a admis Arnaud Robinet, maire de Reims et président de la Fédération hospitalière de France (FHF), tout en soulignant que le nombre d’étudiants va progresser dans les années à venir. (…)

Face à la baisse des postes d’internes, l’hôpital public devra recruter des médecins étrangers (lefigaro.fr)


Zuwanderer : Wie Migration das Land fordert

Nicht erst seit der Bluttat von Solingen polarisiert Zuwanderung die Republik und stellt Staat und Gesellschaft vor große Herausforderungen. Was bedeutet der Zuzug so vieler Menschen? Eine Faktensammlung. (SZ, 4 septembre, article payant) 

Extraits:

Es sind viele. 13,9 Millionen Ausländer leben in Deutschland. Mehr als 1,9 Millionen Menschen sind im vergangenen Jahr neu zugezogen und knapp 1,3 Millionen haben das Land verlassen. (…)

Netto gerechnet ergibt sich also eine Zuwanderung von etwa 662 000 Menschen. Das sind weniger als halb so viele wie noch 2022, als Russlands Angriff auf sein Nachbarland Millionen Ukrainerinnen und Ukrainer in die Flucht trieb.

Und doch bedeuten diese Zahlen, dass allein im Jahr 2023 mehr Menschen zuwanderten, als eine Großstadt wie Stuttgart Einwohner hat.

Das Wanderungssaldo setzt die Zu- und Abwanderungszahlen eines Jahres in Bezug. Für Deutschland ist das Saldo seit 2010 positiv, sprich: Die Zahl der Menschen, die in die Bundesrepublik zuwandern, ist höher als die Zahl derjenigen, die das Land verlassen. (…)

Ohne Migration würde die Bevölkerung in Deutschland seit Jahren schrumpfen. Durch die Zuwanderung wuchs sie im vergangenen Jahr um etwa 300 000 Menschen.

Alle diese Menschen brauchen Unterkunft, Arbeit und Auskommen, ärztliche Versorgung, dazu Schulen und Kitas für ihre Kinder. Sonst allerdings sind die Menschen, die man unter dem Stichwort Migranten zusammenfasst, höchst unterschiedlich.

Sie kommen aus aller Welt – etwa um zu arbeiten, um zu studieren, um bei der Familie zu leben oder einfach der Liebe wegen. Dann sind da noch die, die man Flüchtlinge nennt. Dazu zählen die etwa eine Million Ukrainerinnen und Ukrainer, die in den vergangenen zwei Jahren hier Aufnahme fanden. (…)

Die tödliche Messerattacke von Solingen hat die Debatte um diese große Zahl von Zuwanderern nun noch einmal verschärft. Vor welche Herausforderungen stellt die Migration das Land? Und wie groß sind diese wirklich? (…)

Was Zuwanderung für Deutschland bedeutet – SZ.de (sueddeutsche.de)


Europe’s Populist Surge Isn’t Only About Immigration, It Is About Fading Trust

Pollsters and analysts think a key underlying motivator for voters is dwindling confidence in their governments (WSJ, 3 septembre, article payant) 

Extraits:

BERLIN—Antiestablishment populism is on the rise in Europe, fueled not just by migration and economic and security fears, but by a deeper trend: Eroding confidence in governments’ ability to overcome those challenges.

In Germany on Sunday, the far-right AfD and a new far-left populist party obtained almost half the votes cast in the eastern state of Thuringia, and together also took more than 40% in neighboring Saxony. In Thuringia, the AfD finished first, the first time a far-right movement has won a state election in postwar Germany.

In France, a legislative election that returned a hung parliament and gave the far-right National Rally almost a quarter of all seats—up sharply from the last election—has yet to yield a government two months later.

A litany of crises, from immigration to inflation and the war in Ukraine, has helped populists notch up electoral wins from Italy to the Netherlands and from Sweden to Finland in recent years. For some pollsters and analysts, however, crises are nothing new. What is new is voters’ crumbling confidence that elected governments can solve them. (…)

In a Forsa survey of German voters published last week, 54% of respondents said they didn’t trust any party to solve the country’s problems. Only 16% said they trusted the government. Another survey of voters in France, Germany, Italy and Poland published by Sciences Po, a Paris-based university, earlier this year showed 60% of respondents had no trust in political institutions. The same proportion said democracy wasn’t working. (…)

Even in France, where a two-round electoral system had long ensured stable majorities, political fragmentation is such that the past two parliamentary elections have returned hung parliaments. The latest in July still hasn’t produced a government.

“I used to think politicians had basic honesty. That’s over,” said Gérard Brauchli, 72 years old, a retired ear, nose and throat doctor from central France. “They are not honest, not capable and they aren’t courageous.” (…)

Herfried Münkler, one of Germany’s leading political scientists, said he thinks the lack of trust in government is partly the product of strident populist rhetoric, whose alarmism creates a sense of urgency that no government can ever get ahead of.

At the same time, “crises are stacking up like layers in a cake faster than they can be solved,” he said, drawing an analogy with the 1920s in Europe. “Governments are overwhelmed…They are struggling to persuade people that while the problems are real, they are solvable.”

There are concrete reasons why governments may feel less effective today. In France, Italy and the U.K., high public debt is restricting governments’ policy choices. When newly appointed British Prime Minister Liz Truss unveiled plans for large unfunded tax cuts in 2022, worried investors caused a run on British government bonds, the pound fell to a record low against the dollar, and she resigned after six weeks in office. (…)

Europe’s Populist Surge Isn’t Only About Immigration, It Is About Fading Trust – WSJ


Rome se félicite de la baisse des arrivées d’exilés clandestins

DÉCRYPTAGE – Les mesures italiennes pour contrer l’immigration irrégulière ont pour conséquence l’explosion des arrivées en Espagne et en Grèce, ainsi que du nombre de morts de migrants forcés d’emprunter des routes plus dangereuses. (Le Figaro, 2 septembre, libre accès)

Extraits:

Le ministre de l’Intérieur italien s’en félicite : « Les arrivées par la mer des migrants ont fortement diminué, d’environ 63 % cette année par rapport à la même période en 2023 », a lancé il y a quelques jours Matteo Piantedosi. Lorsque Giorgia Meloni, présidente du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, remporta les élections législatives en octobre 2022, elle promit en premier lieu de « lutter contre l’immigration clandestine, de gérer les flux migratoires et de défendre les frontières nationales et européennes ». 

Deux ans plus tard, la présidente du Conseil revendique le maintien de sa promesse de campagne. Elle avait alors posé « un principe simple : en Italie, comme dans n’importe quel autre État sérieux, on n’entre pas illégalement ». Au 31 août 2024, 41 530 personnes sont arrivées en Italie après avoir traversé la mer Méditerranée, contre 114 513 lors des huit premiers mois de 2023. Le ministère de l’Intérieur met à jour quotidiennement sur son site les chiffres de l’immigration illégale dans son pays.

Pour limiter les flux migratoires, Giorgia Meloni a négocié des accords avec des pays de départ et de transit, comme la Tunisie, la Libye et l’Albanie. Objectif : faire traiter les demandes d’asile hors du territoire italien et de l’Union européenne, et faciliter les rapatriements des demandeurs d’asile arrivés clandestinement. Tout en misant sur l’UE pour promouvoir cette politique. Ainsi, en mars dernier, Bruxelles a passé un accord avec l’Égypte, promettant à ce pays une aide de 7,4 milliards d’euros d’ici à 2027 – principalement sous forme de prêts – contre un contrôle renforcé de ses frontières. (…)

Rome se félicite de la baisse des arrivées d’exilés clandestins (lefigaro.fr)


Die Folgen einer Politik, die aus Solingen keine Lehren zieht

Es wird befürchtet, das Solinger Attentat führe der AfD neue Wähler zu. Die Gründe liegen nicht in der Attraktivität der Rechten. Es ist die Abwendung von einer Politik, deren Handeln und Unterlassen nicht mehr erklärlich erscheint. (Le Figaro, 29 août, article payant)  

Extraits:

Man könne aus dem Anschlag in Solingen nichts lernen, hat Saskia Esken (SPD) in der Talkshow von Caren Miosga gesagt. Nun wird derzeit viel gefragt, was manche Wähler der AfD zutreibt. Voilà, ebendas treibt mindestens einige von ihnen den rechtsextremen Trompeten zu: der Unwille großer Teile des politischen Personals, etwas aus kritischen Vorgängen lernen zu wollen. Dieser Unwille geht mit der Annahme einher, im Grunde könne man gar nichts gegen Vorfälle wie den in Solingen tun.

Unterstützt wird er von Kriminologen, die Gewalttaten auf soziale Ungleichheit, die Männlichkeit der Täter oder schwierige Umstände in Asylheimen zurückführen, und von Daumendrückern der religiösen Vielfalt, die stets und selbst, wenn es Bekennerschreiben antisemitischen Inhalts gibt, finden, das alles habe mit dem Islam nichts zu tun.

Das sind Ausreden, Beschönigungen, und das Publikum merkt es. Zur Antwort auf die Frage, was Wähler der AfD zutreibt, gehört beispielsweise, was wir jetzt über die Vorgeschichte des Messerattentats von Solingen erfahren. Dabei geht es nicht um Einwanderung als solche. Selbstverständlich ist Deutschland ein Einwanderungsland, und es wird viele seiner Aufgaben nicht ohne Einwanderer lösen können. An Einwanderern als solchen hängen keine gravierenden Probleme. Die nationalistische, chauvinistische Deutung der Einwanderung – „Sie gehören nicht hierher“, „Bevölkerungsaustausch“ und so weiter – ist niederträchtig und töricht zugleich. Symbolisch steht dafür die Klage über dunkelhäutige Deutsche in der Nationalmannschaft.

In Solingen ist der mutmaßliche Täter allerdings nicht irgendein Einwanderer, sondern ein abgelehnter Asylant aus Syrien. Nach der Ablehnung seines Asylantrags vom Dezember 2022 sollte er nach Bulgarien zurückgeführt werden, dem ersten europäischen Land, in das er einreiste und das darum für seinen Asylantrag zuständig war. (…)

Pauschale Asylrechtsverweigerungen, etwa für Afghanen und Syrer, gibt das Grundgesetz zum Glück nicht her. Das Grundgesetz ist eines für Individuen und ihr Recht, individuell gewürdigt zu werden. Doch das impliziert kein Recht, das Asylrecht folgenlos zu missbrauchen. Wenn dem die gesetzlich ermöglichte Reserve entgegensteht, auch nur nach Bulgarien zurückzuführen, ist das Dilemma offenkundig. Die Liberalität wie die Komplexität der Rechtsverordnungen erscheinen dann als Lizenzen für Verbrecher. (…)

Das ist es, was viele Wähler der AfD motiviert. Sie wenden sich von einer Politik ab, deren Handeln und Unterlassen ihnen nicht mehr erklärlich erscheint. Sie sind die Euphemismen leid. Der Populismus ist die Ideologiekritik der einfachen oder jedenfalls kurzsichtigen Leute. Sie ahnen die blinden Flecken des herrschenden Einverständnisses und weisen auf seine Widersprüche hin, so wie es um 1968 herum die extreme Linke tat. (…)

Solingen: Die Politik muss Lehren aus dem Attentat ziehen (faz.net)


Multiculturalisme : La cocotte-minute occidentale (Contrepoints, 26 août, libre accès)

Extraits:

(…) Oui, il faut être borné comme un politicien ou un pisse-copie français pour ne pas voir l’échec complet de ce multiculturalisme, d’autant qu’en lieu et place d’une stricte égalité en droit, il s’est accompagné d’un favoritisme des cultures et pratiques alternatives au détriment de la société autochtone. Cela ne pouvait pas bien se terminer. (…)

En fait, la polarisation de la société en camps irréconciliables a atteint des sommets d’autant que, pour les peuples, les institutions sur lesquelles ils s’appuient traditionnellement ont perdu toute leur confiance : les politiciens comme les médias se sont amplement discrédités ces dernières années. (…)

Ces tensions sociétales se reflètent aussi dans les tensions géopolitiques, qui s’illustrent aussi dans la nervosité évidente des différents dirigeants occidentaux et leur absolue certitude (évidemment tue) ne pas être suivis par l’essentiel de leur population derrière eux.

Autant d’éléments qui se mettent en place et transforment la société occidentale, la France notamment, en une véritable cocotte-minute dans laquelle la pression monte sans qu’aucune soupape ne semble avoir été prévue. (…)

Or, lorsque le chaos s’installe, lorsque la cocotte-minute finit par exploser, cela n’aboutit jamais à un grand mouvement de liberté rafraîchissant. Tout au contraire, même.

La cocotte-minute occidentale – Contrepoints


Wer weniger Asylmigration will, muss endlich die Grenzkontrollen verschärfen

Der deutsche Kanzler Scholz plädiert für mehr Härte in der Migrationspolitik, doch seine Koalition mauert. Es wird viel geredet und wenig gemacht. Der Dogmatismus der «Ampel» verhindert selbst einfache Verbesserungen wie eine stärkere Überwachung der Grenzen. (NZZ, 14 août, opinion, article payant)  

Extraits:

Als eine Million Flüchtlinge ins Land strömte, behauptete Kanzlerin Angela Merkel unverdrossen: Grenzen lassen sich nicht schliessen. Das war pure Ideologie, und wie alle Ideologien war sie falsch. Grenzen lassen sich durchaus überwachen und notfalls schliessen, wie verschärfte Kontrollen in Baden-Württemberg zeigen.

Seit die Bundespolizei an der Grenze zur Schweiz und zum Elsass genauer hinschaut, nehmen die Asylanträge im Regierungspräsidium Freiburg ab. Die Zahl der unerlaubten Einreisen geht zurück. Baden-Württembergs Innenminister Thomas Strobl sagte der «FAZ»: «Die Kritik am Binnengrenzschutz ist eindeutig widerlegt.» Während der Fussball-EM kontrollierte die Bundespolizei 68 000 Personen und schickte 1300 in die Schweiz zurück. Andere Grossereignisse mit erhöhter Polizeipräsenz an den Grenzen bestätigen dieses Bild.

Wer weniger Asylmigration will, muss dafür sorgen, dass weniger Asylanträge gestellt werden. So einfach ist das. Ein verschärftes Grenzregime ist deutlich effizienter als die Methode Merkel, erst alle ins Land zu lassen und dann wenige abzuschieben.

Die Bewegungsfreiheit im Schengen-Raum ist ein hohes Gut, aber sie gilt nicht absolut. Die Steuerung der Zuwanderung und die innere Sicherheit müssen dagegen abgewogen werden. Dies ist bei allen anderen politischen Zwecken gängige Praxis. So gilt das Fernmeldegeheimnis nicht schrankenlos; es kann zur Abwehr einer schweren Straftat aufgehoben werden.

Nur der unkontrollierte Grenzübertritt im Schengen-Raum scheint ein Wert an sich zu sein, dessen Einschränkung eine unverzeihliche Sünde wider den Geist der europäischen Einigung ist. Sich hinter solchem Dogmatismus zu verschanzen, ist bequem. Probleme löst man aber nur mit Pragmatismus. (…)

Seit ein Afghane in Mannheim einen Polizisten ermordet hat, propagiert Olaf Scholz die Ausschaffung «schwerstkrimineller und terroristischer Gefährder» nach Afghanistan und Syrien.

«In diesen Fällen wiegt das Sicherheitsinteresse Deutschlands schwerer als die Schutzinteressen des Täters», donnerte Scholz im Bundestag.

Das Versprechen des Kanzlers ist nicht nur schwer umsetzbar, sondern obendrein unehrlich.

Es ist wenig praktikabel, weil man bei Abschiebungen auf das Entgegenkommen der Heimatstaaten angewiesen ist. Um dieses zu erreichen, sind meist langwierige Verhandlungen mit einer Mischung aus Druck (Verweigerung von Entwicklungshilfe) und Anreizen (Kontingente für eine reguläre Arbeitsmigration) notwendig. Dazu war man sich aber bisher zu fein. Deutschland will schliesslich besonders moralisch sein. (…)

Deutsche Richter werten daher das Schutzbedürfnis von Ausländern höher als die Sicherheitsinteressen Deutschlands. Zwar hat das Oberverwaltungsgericht Nordrhein-Westfalen kürzlich verneint, dass in Syrien generell Lebensgefahr herrscht. Die meisten Gerichte sehen das jedoch anders. (…)

Eine unideologische Migrationspolitik beschränkt sich nicht auf Phrasen («mehr abschieben»), sondern probiert alle Instrumente aus. Dazu gehören auch Asylverfahren in Drittstaaten, selbst wenn das als inhumaner «Rwanda-Plan» diffamiert wird. Manches funktioniert, anderes nicht. Alles zusammen reduziert die Attraktivität Europas. (…)

Polizisten warnen davor, dass Afghanen, Syrer oder Nordafrikaner ohne reguläre Jobs ein ideales Reservoir für die organisierte Kriminalität sind. So sind marokkanisch dominierte Gangs in den Cannabis-Handel eingestiegen und liefern ihrer Konkurrenz in Nordrhein-Westfalen einen brutalen Bandenkrieg.

Die Polizisten reden darüber nur hinter vorgehaltener Hand, weil sie fürchten, sonst als fremdenfeindlich abgestempelt zu werden. Migration besteht nicht nur aus gelungener Integration, sie hat auch Schattenseiten. Eine unverkrampfte Diskussion darüber ist die Voraussetzung für alles andere. Diese aber scheint in Deutschland unmöglich zu sein.

Lieber echauffiert man sich über die Frage, wie rechtsradikal das Wort «Remigration» ist. Als wären die von Scholz propagierten Abschiebungen nicht auch eine Form von Remigration. Der Kanzler – ein Nazi? Manchmal ist Politik ein absurdes Spektakel.

 Asyl: Deutschland muss seine Grenzen besser gegen illegale Migranten schützen (nzz.ch)


Attitudes to immigration : Are Britain’s rioters representative of views on immigration?

Young men chuck bricks, but the old have the sharpest views (The Economist, 14 août, article payant)  

Extraits:

Britons tend to see the world through the monocle of social class. For Matthew Goodwin, an expert on the radical right, the riots that have sullied Britain are fired by popular anger against “a new ruling class”, an “elite minority” that wants uncontrolled immigration. Tommy Robinson, a much-prosecuted demagogue, speaks of a clash between “hard-working family men” and “the establishment”.

Certainly, the worst rioting has been in deprived towns and cities like Hartlepool, Hull, Liverpool, Middlesbrough and Rotherham. Although it is too early to know who the rioters are, one of the first to be convicted was Joshua Simpson, a 25-year-old self-employed builder who is homeless. Lee Anderson, an mp for the anti-immigration Reform uk party, describes the rioters as “British working-class lads” who have had one too many drinks.

Does this point to a class divide over immigration? Disapproving of high levels of immigration is very different from attacking police officers and ethnic minorities. Wanting fewer immigrants is a common, respectable opinion; the thugs are few and appalling. Data show that white Britons divide along occupational lines, but not straightforwardly, and not as much as they divide along other lines. (…)

If social class shapes attitudes in complex ways, age does so powerfully and reliably. Every age group is more opposed to immigration than younger ones. The differences are huge: people over 65 are more than three times more likely to want much less immigration than 18- to 25-year-olds. Age may explain some of the class pattern: social group e is older than the others. Nigel Farage, Reform uk’s leader, boasted before the election that youngsters were flocking to his party. In the end, they were less likely to vote Reform UK than any other age group. (…)

Today Britons differ in their attitudes to migration but not in their attitudes to the riots. Polls by YouGov show that only 7% of people support the unrest, and just 4% think the rioters should receive unusually lenient sentences, with scarcely any social differences. Hardly anyone likes a thug.■

Are Britain’s rioters representative of views on immigration? (economist.com)


The far right fights : How to respond to the riots on Britain’s streets

The violence demands robust policing, but it also requires cool heads (The Economist, 6 août, article payant) 

Extraits:

IT IS HARD to think of a worse way to remember the three little girls murdered in Southport on July 29th. Ever since that tragedy, indefensible anti-immigration protests have flared across England. Mosques and police officers have been attacked. In Rotherham criminals tried to set fire to a hotel they thought was housing asylum-seekers. Town centres up and down the country have been marred by street battles.

Disturbances of this sort occasionally disfigure British cities. Many of the troublemakers over the past few days have been youngsters drawn by the thrill of mindless violence rather than by a sinister political ideology. Anti-immigrant protesters have sometimes been heavily outnumbered by anti-fascist counter-protesters. Britain is an increasingly liberal country; it has not suddenly become a racist one.

Yet even if this bout of violence fades away, as the London riots did in 2011, the disorder has illuminated three concerns. The first centres on the state of Britain’s criminal-justice system. Mistrust of the police has grown in recent years: less than half of people now think their local force is doing a good or excellent job, down from 63% ten years ago. Britain’s judicial machinery has been badly gummed up since the covid-19 pandemic. Prisons are overflowing and unable to cope with an influx of new inmates. A system that does not command the confidence of the public is more liable to see bad behaviour.

Another concern is the prevalence and power of misinformation. The spark for the first riot, which took place in Southport the day after the murders, was a lie on social media, claiming that the girls’ attacker had been a Muslim who had arrived in Britain illegally on a small boat and who was on a terror watch-list. In fact, the 17-year-old charged with the crime was born to Rwandan parents in Britain. (…)

The last concern is that immigration has become a running sore in British politics. The problem is a poisonous mix of real problems and divisive opportunism. The asylum system really is a mess. Politicians are indeed without an easy way to deal with illegal immigration. At the same time, however, gimmicky promises to “stop the boats” are bound to end in disappointment—and thereby feed the belief that immigration is out of control. Dogwhistle language from the likes of Nigel Farage, the leader of Reform UK, about “societal decline” provides cover for hostility to migrants. It would therefore be unwise to treat the riots as if they were a one-off event that can be forgotten as soon as they die down. (…)

And the likelihood that immigration will remain a contentious topic requires the prime minister to strike a difficult rhetorical balance. Rather than demonising everyone who takes part in protests, as if they were part of a single movement, he should aim to split far-right agitators and violent thugs from people who are open to politics as usual.

Part of that strategy is to be unequivocal in his condemnation of violence. The handful of people who threaten lives by hurling bricks and lighting fires should face robust action to deter others. Another part of the strategy is to have no truck with lies about two-tier policing. But part also involves hard work long after the riots are over and the debris has been swept away, to talk to local communities about immigration.

Whatever the instigators of the riots want their compatriots to believe, Britain is more successful at integrating immigrants than any other country in Europe. Every ethnic group has consistently become less segregated since the census started keeping track in 1991. Immigrants with foreign qualifications have almost exactly the same employment rate as those with domestic qualifications. The story the far-right tells is not the real one—and the government needs to make that clear. ■

How to respond to the riots on Britain’s streets (economist.com)


Vereinigtes Königreich: Die Wahrheit wird der Lüge bezichtigt

Extremisten schüren die Gewalt in Großbritannien. Aber die Opfer der Bluttat von Southport haben ein Recht darauf, dass ihre Interessen nicht beiseitegeschoben werden aus Angst, das spiele Extremisten in die Hände. (FAZ, 6 août, opinion, entretien, article payant) 

Extraits:

(…)  Fast jeder der westlichen Staaten hat mittlerweile solche Gewaltausbrüche erlebt. Zu einer dauerhaften Unordnung haben sie nicht geführt, und auch in Großbritannien ist anzunehmen, dass Polizei und Gerichte der Ausschreitungen wieder Herr werden.

Die Politik kann sich damit nicht zufriedengeben. Denn es wäre nicht nur naiv, den Brandstiftern auf den Leim zu gehen und zu glauben, hier äußere sich der spontane Volkswille. Es wäre ebenso naiv zu glauben, sie stocherten damit im Leeren. Ein Irrtum der Bekämpfung von Extremisten besteht darin, ein Problem, mit dem sich zündeln lässt, für deren reine Erfindung zu halten. Eines dieser Phänomene ist die Kriminalität von Migranten.

Wie schwierig sich in dieser Hinsicht eine Einwanderungsgesellschaft tut, zeigt der Vorschlag von FDP-Generalsekretär Djir-Sarai und aus NRW. Bei Straftaten grundsätzlich die Nationalität des mutmaßlichen Täters zu nennen wäre löblich, weil vorbeugend. Denn der Vorwurf, es solle etwas unter den Teppich gekehrt werden, wäre entkräftet. Politische Großmäuler nach Art von Nigel Farage wird es aber nicht davon abhalten, trotzdem eine „Lüge“ zu entdecken.

Southport: Die Wahrheit wird der Lüge bezichtigt (faz.net)


Westliche Demokratien stehen alle vor demselben Problem: Ihre laxe Migrationspolitik lässt sie zwangsläufig illiberaler werden

Ein liberaler Staat kommt auf Dauer nicht ohne liberale Gesellschaft aus. Nun wird er allerorten durch konfliktreiche Zuwanderung aus bestimmten Kulturkreisen destabilisiert. An mehr Repression führt deshalb kein Weg vorbei. (NZZ, 6 août, opinion, article payant)

Extraits:

Westeuropas Staaten werden infolge unkontrollierter Migration und fehlgeschlagener Integration repressiver – und das sieht man ihnen auch an. Spätestens seit dem Blutbad, das Jihadisten im November 2015 in Paris angerichtet haben, ist die Militarisierung des öffentlichen Raumes in Frankreich allgegenwärtig.

Der französische Schriftsteller und Philosoph Pascal Bruckner hat jetzt in dieser Zeitung den Phänotyp des Staates beschrieben, der aufrüsten muss, um Herr der Lage zu bleiben. Eine Polizeiarmee napoleonischen Ausmasses bewache derzeit den Austragungsort der Olympischen Spiele, schrieb er. Sicher, ein Sportereignis dieser Grösse hätte zu jeder Zeit robust gesichert werden müssen.

Dennoch hat er recht, wenn er in der gewaltigen Polizeipräsenz eine tiefergehende Entwicklung sieht, die liberal gesinnte Menschen beunruhigen muss. Schliesslich sei die Anwesenheit von Ordnungskräften in diesem Ausmass in einer liberalen Demokratie kein Indiz für eine harmonische Gesellschaft. «Die Franzosen, so muss man glauben, gehen sich gegenseitig an die Gurgel, wenn sie sich selbst überlassen werden.» (…)

Die Folge dieser entlang ethnischer und kultureller Linien verlaufenden Konflikte wird mit grosser Wahrscheinlichkeit die massive Aufrüstung des Staates sein. Ihm wächst so wie in der frühen Neuzeit mit ihren konfessionellen Spannungen mehr und mehr die Rolle des Leviathans zu, also jenes vom englischen Philosophen Thomas Hobbes im 17. Jahrhundert beschriebenen mythischen Wesens, das mit dem Schwert in der Hand verhindert, dass die Bürger einander zum Wolf werden.

Auch in Deutschland ist diese Tendenz zur Militarisierung des öffentlichen Raumes zu beobachten. Es bedurfte beim vergangenen Jahreswechsel in Berlin einer Armee von Polizisten, um der deutschen Hauptstadt mit Müh und Not Szenen wie im Vorjahr zu ersparen. Damals attackierten junge Leute – häufig mit Migrationshintergrund – johlend Polizei und Rettungsdienste. Mit Strassensperren und Polizeipräsenz durchgesetzte Böllerverbote in Gegenden wie der arabisch geprägten Sonnenallee in Berlin-Neukölln sollten eine Wiederholung verhindern helfen. (…)

Diese repressiven Massnahmen sind freilich ohne Alternative. Die europäischen Staaten werden durch die Umstände dazu gezwungen. Sie müssen schliesslich rechtzeitig die vielen kleinen und grösseren Feuer austreten, ehe sich diese zu einem Flächenbrand verbinden. Polizei und Justiz werden, um es mit den Worten des deutschen Verfassungsrechtlers Volker Boehme-Nessler zu sagen, zu Reparaturinstanzen einer fehlerhaften Einwanderungs- und Integrationspolitik. (…)

Lange haben sich Debatten dabei bloss auf die notwendigen Bedingungen der Integration konzentriert, wie Spracherwerb und Eingliederung in den Arbeitsmarkt. Darüber wurden die hinreichenden Bedingungen, die die Voraussetzung für die Stabilität von Einwanderungsgesellschaften sind, vernachlässigt: nämlich ein Wertekonsens im Grundsätzlichen, der eine Verständigung über alle individuellen Unterschiede hinweg erst ermöglicht.

Dieser löst sich im Kielwasser der Zuwanderung vielerorts auf. An den Schulen in Frankreich und anderen europäischen Ländern, wo islamistische Schüler die Regeln der offenen Gesellschaft ausser Kraft setzen, zeigt sich da. (…)

Migration ist dabei nicht gleich Migration. Die Zuwanderung aus EU-Ländern und westlichen Staaten allgemein ist meist unproblematisch und bereichernd. Schliesslich ist die Wertehomogenität unter EU-Europäern hinreichend gross. Anders sieht es mit Zuwanderung aus dem afrikanisch-islamischen Kulturraum aus. Der «World Values Survey» verdeutlicht dies.

Das Forschungsprojekt misst das kulturelle Selbstverständnis von Menschen weltweit. Stehen Daseinssicherung oder Selbstverwirklichung im Mittelpunkt? Sind traditionelle, religiöse Werte leitend oder säkulare? Nicht zufällig liegen die protestantisch geprägten Länder Europas wie Deutschland, Schweden und andere am einen Ende, Länder des afrikanisch-islamischen Kulturkreises am anderen. Durch Migration im Zeitraffer freilich werden die beiden Kulturkreise kurzgeschlossen – mit in vielen Fällen erwartbaren Spannungen. Darüber darf man natürlich die zahlreichen Beispiele gelungener ökonomischer und kultureller Integration nicht übersehen. Doch sind die Hürden dafür ungleich höher.

Staaten, die lange eine ultraliberale Einwanderungspolitik verfolgt haben, kippen deshalb jetzt dialektisch ins Gegenteil und wählen zum Teil rabiate Methoden. Ein Beispiel ist Dänemark. Dort greift die Regierung sogar in die Niederlassungsfreiheit der Bevölkerung ein. «Ghettostrategie» nennt sich diese Massnahme, die Dänemark bis 2030 in ein Land ohne Parallelgesellschaften verwandeln soll. Anhand bestimmter Parameter – nichtwestlicher Migrantenanteil, Berufstätigkeitsquote usw. – sollen Problemviertel aufgelöst werden, forcierte Umsiedlungen inklusive. Sogar höhere Strafmasse sind in von den Behörden ausgewiesenen Zonen in Geltung.

(…)  Geht es nach CDU und CSU, dann soll sich in Deutschland strafbar machen, wer ein Kalifat fordert – Verlust der deutschen Staatsbürgerschaft bei Mehrstaatigkeit inklusive. Die meisten Menschen dürfte das in ihrer Meinungsfreiheit nicht spürbar einschränken. Dennoch handelt es sich um eine Forderung – mag es noch so gute Gründe für sie geben –, die den Raum des Sagbaren strafrechtlich begrenzen will. Die Zeichen weisen also auch in Deutschland in Richtung stärkerer staatlicher Repression.

Sie ist die Folge, wenn man jahrzehntelang bedenkenlos die Formel ignoriert, die man ungestraft nicht ignorieren kann. Sie lautet: Ohne liberal denkende Menschen kommt ein liberaler Staat auf Dauer nicht aus. Hat er nicht mehr genügend davon, muss er um der Freiheit willen zu illiberalen Mitteln greifen.

Vom liberalen zum repressiven Staat: Migration als Wendepunkt (nzz.ch)


Disordered thinking : Inside the unrest disfiguring English cities

Anger over immigration will be a recruiting opportunity for the far right (The Economist, 5 août, article payant) 

Extraits:

(…) Many of the protesters took offence at the claim that they were members of the far right, and to chants of “Nazi scum” from the counter-protesters. We’re just “ordinary people”, said John Taylor, an ex-marine who was attending a demonstration for the first time. He said he did not object to immigration itself but rather to the violent crime and cost to the taxpayer it brings when newcomers are not “vetted” properly. (Never mind that the person charged with the murders in Southport was born in Britain to Rwandan parents.) Yet chants of “Muhammad is a paedo” and “Oh, Tommy Robinson”, in support of a far-right firebrand who has repeatedly spread the “Great Replacement” conspiracy theory claiming that Muslims are being brought into Western countries to outbreed and “replace” whites, suggested that plenty in the crowd deserve the labels they have been given by Sir Keir.

Others in Manchester complained of “two-tier policing”. One protester, still young enough to have peach fuzz on his lip, said that the authorities controlled white Britons who are demonstrating “for what’s right for our country” more harshly than those who protest against white Britons. “They oppress the wrong people,” he complained. Some pointed to the police response to unrest among the Roma community in Leeds in July, as well as a recent violent clash between Muslim men and police officers at Manchester airport, as evidence of double standards. Plenty of the counter-protesters in Manchester told precisely the opposite story: of two-tiered policing that discriminates against ethnic minorities.  (…)

With more protests expected on August 4th, the question is how much to worry about these disturbances. It is certainly possible to overreact. In Liverpool, at least, the real troublemakers were mostly youngsters enjoying the excitement of anarchy. Among adults, the crossover between far-right ideologues and football hooligans is significant: some simply find violence enjoyable. Hot weather and sporadic outbreaks of rioting occasionally disfigure Britain; arrests and prosecutions may soon dampen protesters’ enthusiasm, as they did during the London riots in 2011. But complacency is also a mistake. The protesters’ anger about immigration is real. Disinformation can rapidly inflame tensions. And fury is the fuel of the far right. ■

Inside the unrest disfiguring English cities (economist.com)


Devil and the deep blue sea : Will a new “pact” of ten laws help Europe ease its migrant woes?

It will require an extraordinary number of institutions to work together (The Economist, 31 juillet, article payant)

Extrait:

(…) The boats arriving in places like the Canaries and Lampedusa, in Italy, are only the most striking form of illegal migration to the European Union. In fact most arrivals come by air (entering legally and overstaying visas) or over land. Ever since the crisis years of 2015-16, when over a million irregular migrants arrived, the EU has struggled to find a collective response.

Now it finally has one. In May the bloc approved a “migration pact” of ten laws. Margaritis Schinas, a vice-president of the European Commission who helped craft the pact, says it proves that Europe can “lead from the centre”. He jokes that he was “encouraged” that both right-wingers (Matteo Salvini of Italy) and leftists (Jean-Luc Mélenchon of France) opposed it.

The deal takes effect in June 2026. It will massively beef up the data system for fingerprinting and registering migrants, known as Eurodac. The idea is to track repeat arrivals and stop people from going elsewhere in the EU (already prohibited in theory, but often ignored by arrival states).

Another innovation is a legal fiction that those arriving have not yet entered the EU. This allows for the “border procedure”, a keystone of the deal. Migrants judged to pose a security risk, or who come from a relatively safe country (one from which less than 20% of previous migrants received asylum), can be sent home in an expedited procedure. Countries like Senegal and Mauritania, poor but not at war, fall into this group. Critics say the border procedure will not be a legal proceeding worth the name. Since the right to seek asylum is part of international law, this provision will probably face legal challenges. (…)

Finally, a “solidarity mechanism” will allow border countries to relocate an EU-wide total of 30,000 or more asylum-seekers per year to other countries, according to quotas. Countries that refuse to take their share may instead pay €20,000 ($21,700) per head—a grubby bargain to appease countries that ignored an earlier quota. But states can declare a migration “crisis” and suspend some of their burden-sharing responsibilities (though the EU institutions must subsequently agree). This may be abused by countries such as Hungary that oppose the migration pact.

The pact will not work without diplomacy.  (…)

The hardest part may be making deals with the countries migrants originally hail from. EU countries want them to stop migrants from leaving, and have struck deals with some of them. But the new “border procedure” assumes they will take back their nationals. They often refuse, and there is no way to force them. (…)

The new migration pact will require an extraordinary number of institutions to work together. National governments need co-ordinated approaches to migration involving interior, foreign, labour, social-security, overseas-development and other ministries. The EU’s 27 governments must get along as best they can. And countries of origin and transit need to be brought on board. Europe finally has something resembling a collective migration system. Now it has to make it work.

Will a new “pact” of ten laws help Europe ease its migrant woes? (economist.com)


We have allowed the demonisation and dehumanisation of male refugees. They are victims too

The right calls them ‘economic migrants’; progressives respond by focusing on women and children. I’ve fallen into that trap myself (The Guardian,1er août, libre accès)

We have allowed the demonisation and dehumanisation of male refugees. They are victims too | Zoe Williams | The Guardian


Deutschlands Aussenministerin verkennt die Lage im Land

Annalena Baerbock wollte pro Monat tausend Afghanen einfliegen, obwohl die Willkommenskultur längst der Skepsis gewichen ist. Der Plan war von vornherein zum Scheitern verurteilt. Mittlerweile ermittelt sogar die Staatsanwaltschaft wolle (NZZ, 26 juillet, opinion, article payant)  

Extraits :

Es lässt sich darüber streiten, wie unsicher Afghanistan nach dem Abzug der westlichen Truppen ist. Nicht streiten lässt sich darüber, dass ein Leben in Deutschland viel sicherer und freier ist als in Afghanistan. Deshalb möchten viele Afghanen nach Deutschland auswandern. In fast jedem Einzelfall ist das verständlich. Das Problem ist nur: Es gibt zu viele Einzelfälle.

Mittlerweile leben rund 420 000 Afghanen in Deutschland. Das entspricht einem Prozent der afghanischen Bevölkerung. Die meisten kamen als Asylbewerber. In der deutschen Kriminalstatistik sind afghanische Tatverdächtige eindeutig überrepräsentiert. Die Integration von Afghanen in den Arbeitsmarkt läuft schleppend.

Die Aufnahme von Afghanen ist keine Erfolgsgeschichte. Dennoch verfiel Deutschlands grüne Aussenministerin Annalena Baerbock Ende 2021 der Idee, Afghanen direkt nach Deutschland einzufliegen. Nach der Machtübernahme der Taliban wollte sie besonders schutzbedürftige Afghanen mit dem sogenannten Bundesaufnahmeprogramm nach Deutschland holen. So sollten pro Monat tausend Afghanen eingeflogen werden.

Was dann folgte, war ein Drama in drei Akten. (…)

In Umfragen zeichnet sich ab, dass die Deutschen der Asylmigration zunehmend skeptisch gegenüberstehen. 76 Prozent wünschen sich eine Begrenzung des Zustroms. Aussenministerin Baerbock ignoriert das alles. Sie hält stur am Bundesaufnahmeprogramm fest. Damit beweist sie, dass sie kein Gespür fürs gesellschaftliche Klima im Land hat.

Deutschland steckt in der Krise, steht aber immer noch besser da als die meisten anderen Staaten. Nimmt man Deutschland als Massstab, geht es den Menschen in sehr vielen Ländern schlecht – vor allem, wenn man den Fokus auf Wohlstand und Bürgerrechte legt. Dann drängt sich aber die Frage auf, ob das Aussenministerium nicht auch im grossen Stil Menschen aus Bangladesh, Jemen oder Myanmar einfliegen müsste. Dass das nicht funktionieren würde, versteht sich von selbst. Deutschlands Möglichkeiten sind begrenzt.

Bundesaufnahmeprogramm im Zwielicht: Baerbocks Fehler im Umgang mit Afghanen (nzz.ch)


Broken record : The rich world revolts against sky-high immigration

Moderates want to limit numbers. Radicals want mass deportations. What will be the economic consequence? (The Economist, 22 juillet, article payant) 

Extraits :

Immigrants are increasingly unwelcome. Over half of Americans favour “deporting all immigrants living in the us illegally back to their home country”, up from a third in 2016. Just 10% of Australians favour more immigration, a sharp fall from a few years ago. Sir Keir Starmer, Britain’s new centre-left prime minister, wants Britain to be “less reliant on migration by training more uk workers”. Anthony Albanese, Australia’s slightly longer-serving centre-left prime minister, recently said his country’s migration system “wasn’t working properly” and wants to cut net migration in half. And that is before you get to Donald Trump, who pledges mass deportations if he wins America’s presidential election—an example populist parties across Europe hope to follow.

It is not just words either. Australia, Britain and Canada are cracking down on “degree mill” universities offering courses that allow in people whose true intention is to work. This year Canada hopes to reduce the number of study permits by a third. Other countries are making it harder for migrants to bring family with them. Last month President Joe Biden announced measures to bar those who unlawfully cross America’s southern border from receiving asylum. In France President Emmanuel Macron wants to expedite deportations; Germany is enacting similar plans. More extreme restrictions could be on their way. After all, Mr Trump’s plans imply the removal of perhaps 7.5m people. What will this crackdown mean for economies across the rich world?

The change of approach follows a period of sky-high immigration. In the past three years 15m people have moved to rich countries, the biggest surge in modern history (see chart 1). Last year more than 3m people migrated to America on net, 1.3m went to Canada and about 700,000 turned up in Britain. The arrivals are from all over, including hundreds of thousands of Ukrainians fleeing war and also millions from India and sub-Saharan Africa.

Now there are signs the boom may be coming to an end. (…)

The rich world revolts against sky-high immigration (economist.com)


« Il faut se battre pour mettre en place une vraie politique d’intégration »

Des membres du Club 21ᵉ siècle, dont l’essayiste Hakim El Karoui, affirment, dans une tribune au « Monde », que, face à la montée du RN, la solution est l’action : le front républicain doit renforcer la cohésion nationale et apaiser le débat public sur les sujets migratoires (Le Monde, 22 juillet, tribune collective, article payant) 

Extraits :

(…) Interdire le voile dans la rue est-il une bonne manière de lutter contre l’islamisme ou une façon d’encourager la revendication identitaire ? Supprimer les allocations familiales des parents de délinquants va-t-il faire reculer la délinquance ou au contraire l’augmenter ? Renvoyer les OQTF [obligation de quitter le territoire français] pourquoi pas ? Mais que fait-on quand les Etats d’origine ne veulent pas les reprendre ?

Alors, pourquoi cette démagogie fonctionne-t-elle ? Parce qu’elle est l’expression de la colère : peu importe que ce qui est dit soit vrai, crédible ou réalisable, ce qui compte, c’est la colère elle-même.

Alors que faire ? D’abord, être modeste et dire que l’on entend la colère, ce qui implique de poser des diagnostics clairs en réponse aux maux qui préoccupent et divisent. Ensuite, comprendre le besoin de protection collective, mais rappeler que stigmatiser une partie de la France ferait monter… l’insécurité.

Affirmer ensuite que les immigrés sont responsables de tous les maux de la France est grotesque. Mais il ne faut pas nier certains problèmes d’intégration : la trop forte concentration de l’immigration dans des endroits localisés, le décrochage social (22 % des enfants d’immigrés maghrébins sont sans diplôme, sans emploi et pas en formation) et idéologique (islamisme) de certains (20 % environ des musulmans), la présence de l’antisémitisme, le sous-investissement de l’Etat dans les quartiers pauvres. (…)

Enfin, il faut penser l’avenir : l’immigration ne va pas cesser, elle va augmenter. Car il y a une offre venue du Sud et une demande très forte venue du monde du travail européen qui vient non de l’attrait pour les aides sociales mais tout simplement du différentiel de richesse entre l’Europe et l’Afrique.

Parce que les problèmes existent, parce que l’immigration est une solution qui répond à un certain nombre de problèmes de la France, parce qu’elle constitue l’identité de notre nation mais aussi parce qu’elle va continuer, il faut se battre pour mettre en place une vraie politique d’intégration qui aujourd’hui n’existe pas. (…)

La mobilisation désordonnée pendant la campagne des élections législatives montre la nécessité d’organiser la riposte à long terme : le succès du front républicain ne doit pas faire oublier que le débat d’idées sur les questions de cohésion nationale a été abandonné au RN, que les organisations militantes se parlent surtout entre elles et que les questions de fond ne sont pas abordées. Soyons optimistes néanmoins : la vie politique va se reconstituer hors des partis et des imprécations des extrêmes. La société civile a aujourd’hui un rôle majeur à jouer.

« Il faut se battre pour mettre en place une vraie politique d’intégration » (lemonde.fr)


Hinter dem Schlagbaum liegt Freiheit – offene Grenzen haben gewichtige Nachteile für die Demokratie (NZZ, 8 juillet, tribune de Ayaan Hirsi Ali, originaire de Somalie et vivant aujourd’hui aux USA, article payant)

Grenzen haben einen denkbar schlechten Ruf. Demokratien müssen sich aber genau überlegen, ob sie die Kontrolle über die Zusammensetzung ihres Stimmvolks ganz aufgeben wollen

Extraits :

(…) Die Debatte über Staatsgrenzen ist im Kern moralisch. In linken Kreisen festigt sich die Überzeugung, dass Einwanderung ein grundlegendes Menschenrecht ist, selbst wenn sie rein wirtschaftlich motiviert ist. Entsprechend sollen Regierungen die Immigration nicht einschränken, sondern aktiv fördern – auch gegen den Willen der eigenen Bevölkerung. Und sogar wenn das enorme Kosten verursacht.

Die meisten westlichen Bürger sind allerdings anderer Meinung. Umfragen zeigen immer wieder, dass ein Grossteil der Wähler die Einwanderung abschwächen möchte. In den Vereinigten Staaten, Grossbritannien, Frankreich und Deutschland ist die Tendenz klar. Dem Recht auf unbegrenzte Personenfreizügigkeit, das bei Eliten Zustimmung findet, steht die Bevölkerung ablehnend gegenüber. Eher pocht sie auf ein Recht der Nation, ihre Grenzen zu schützen – um den kulturellen Zusammenhalt, die wirtschaftliche Solidarität im Innern und die demokratische Verfasstheit zu bewahren.

Diese zwei normativen Perspektiven liegen dem Konflikt über die Einwanderungspolitik zugrunde. Doch eigentlich scheitert ein unbegrenztes Recht auf Einwanderung an einem anderen Konzept: Es ist unvereinbar mit dem Recht auf dauerhafte politische Selbstbestimmung. (…)

Die heutigen liberalen Demokratien ermutigen die Einwanderer, ihre ethnischen und kulturellen Identitäten – und zunehmend auch ihre Idiosynkrasien – zu pflegen. Immigranten setzen sich in der Folge häufig für eine Politik ein, die ihren Präferenzen und Interessen entgegenkommt.

Das kann für die Einheimischen gut sein, muss es aber nicht. Der Punkt ist, dass die kontinuierliche Aufnahme dieser neuen Mitglieder wahrscheinlich weitaus mehr Veränderung bedeutet als der allmähliche politische Aufstieg ihrer eigenen Nachkommen. Je grösser die Zahl der Einwanderer ist, desto gravierender werden die Auswirkungen sein.

Offene Grenzen: Warum sie die Demokratie bedrohen (nzz.ch)


👍 Christophe Guilluy : « Ce mouvement des “dépossédés” est inarrêtable » (Le Point, entretien, 4 juillet, article payant)

L’essayiste analyse les ressorts du ressentiment populaire qui transparaît dans le résultat du premier tour des élections législatives et déplore le déni des élites sur la question migratoire

Extraits :

Le géographe Christophe Guilluy a prophétisé, il y a vingt ans, la notion de « France périphérique » pour décrire la fracture grandissante entre les métropoles mondialisées et le reste du territoire. Ses travaux, longtemps marginalisés, mais repris dans le monde entier, apparaissent aujourd’hui prophétiques.

L’essayiste a su identifier et conceptualiser les effets politiques de la montée d’un ressentiment dans les classes populaires et moyennes qui vivent en périphérie d’un modèle économique centré sur les grandes villes. Il a aussi mis en lumière l’émergence d’une nouvelle géographie sociale et électorale transcendant les clivages traditionnels. Un éclairage précieux pour comprendre les défis qui attendent la France.

(…) Fabien Roussel a été battu dès le premier tour, François Ruffin est en mauvaise posture. Tous deux ont essayé de s’adresser à un électorat plus périphérique, plus rural… Comment expliquez-vous leur échec ?

La grosse épine dans le pied, c’est le refus d’entendre la demande de régulation des flux migratoires. La gauche a complètement intégré l’idée que parler de régulation des flux migratoires équivaut à être raciste. Elle n’arrive pas à penser autrement. Or, c’est très important pour les classes populaires, y compris celles issues de l’immigration.

Ce n’est pas du racisme que de refuser de se sentir en insécurité culturelle mais une réaction universelle des plus modestes. En réalité, sur le sujet, si on met de côté les postures, 100 % des Français sont d’accord avec cette idée de régulation, les postures politiques ne diffèrent qu’entre ceux qui pratiquent l’évitement résidentiel et scolaire et ceux qui n’en ont pas les moyens. (…)

Je crois que les gens n’ont plus besoin d’en parler. Cela fait quarante ans qu’ils ont identifié ce parti comme portant ces thématiques, puisque les autres ne les portaient pas. De plus, il y a eu une autonomisation culturelle des classes populaires et moyennes. Les gens n’écoutent plus les débats télévisés, ni les intellectuels, ni la presse. Ils ont fait leur propre diagnostic, car la crise ne date pas d’hier.

Cette autonomie culturelle est une réaction à vingt ou trente ans d’invisibilisation et d’ostracisation. Il faut bien comprendre que, contrairement à ce qu’on lit, la France périphérique n’est pas une France 100 % blanche, hétéro, antisémite et homophobe. Il faut sortir de Paris ! C’est une France diverse, multiethnique, multiconfessionnelle, et surtout inscrite dans la modernité.

On y trouve aussi des ménages éclatés, des femmes seules, des couples homos, etc. Et ils utilisent les réseaux sociaux, ils n’ignorent rien de ce qui se passe dans ce pays ! C’est une France qui est dans la modernité, dans l’évolution culturelle et technologique du moment. Simplement, elle ne supporte pas de ne pas avoir sa place dans le modèle économique et culturel actuel. (…)

Quel rôle joue l’État providence dans cette dynamique ?

C’est un point crucial. Aujourd’hui, ce qui tient encore le pays, c’est l’État providence, mais on voit que c’est la prochaine étape de la fragilisation. Les gens ont parfaitement compris que le prochain plan social, ce ne sera plus l’industrie, mais plutôt la fonction publique. C’est ce qui est en jeu. Ce qui tient encore le pays, c’est l’État providence, mais c’est un fantôme puisqu’il ne vit que par l’endettement. (…)

Christophe Guilluy : « Ce mouvement des “dépossédés” est inarrêtable » (lepoint.fr)


« Ça craque de partout ! » : l’accueil des migrants, ce tabou français qui pèse sur les élections (Le Point, 4 juillet, article payant)

La répartition des 1 144 centres d’accueil de demandeurs d’asile dans les départements ruraux crée des tensions alors que les services publics sont démantelés

Extraits :

(…) Lorsqu’une vague migratoire sans précédent arrive sur l’Europe en 2015, portée par la guerre en Syrie, le dispositif national d’accueil (DNA) chargé de les accueillir compte, en France, 55 000 places. Il y en a aujourd’hui 113 000, réparties depuis 2021 sur l’ensemble du territoire, à la fois pour désengorger la région parisienne et revivifier des « espaces ruraux qui, eux, sont en train de perdre de la population », selon la politique voulue par Emmanuel Macron.

Le nombre de demandeurs d’asile ayant battu un nouveau record en 2023, avec plus de 142 000 premières demandes déposées, le nouveau schéma régional d’accueil pensé pour les accueillir ne présente en théorie que des vertus : le foncier est moins cher en province, où l’accompagnement du tissu associatif facilite l’intégration.

(…) Les griefs d’Alexandre Avril sont d’une autre nature : « En tant que maire, je ne suis au courant de rien. Je ne sais pas qui est accueilli, pour combien de temps. Et mes administrés sont amers. Ces personnes occupent des HLM où étaient autrefois logés des gendarmes, et on perd des services publics. Récemment, une caserne a fermé, la trésorerie et le centre de tri de la Poste sont partis. L’État s’en va, et ce qui arrive, c’est le Cada ! Cela nourrit un sentiment d’abandon », dit-il. Le RN, déjà très implanté dans l’ancienne commune ouvrière, a dépassé aux européennes les 38 %.

Dans les départements historiquement les plus hermétiques aux extrêmes, ce n’est pas la présence d’étrangers, mais la façon dont les politiques sont conduites qui provoquent des tensions. (…)

« Emmanuel Macron considère qu’en votant sa loi immigration, il a fait le job, s’agace Antoine de Clerck, coordinateur du collectif Le Revers de la médaille. Mais cela ne marche pas comme ça. Pour gérer l’immigration, on ne peut pas appuyer sur un bouton on-off. Et aucune ligne budgétaire supplémentaire n’a été octroyée aux régions et villes qui accueillent les sas ! » (…)

La France a-t-elle encore le temps ? Pas sûr, redoute le géographe Christophe Guilluy, le premier à avoir développé le concept de « France périphérique ». « Les gens ordinaires se rendent compte que notre modèle ne marche plus. Le mur de la dette nous pousse à emprunter 740 millions d’euros par jour sur les marchés financiers, et ils sentent que les politiques conduites risquent de les déposséder, pense-t-il. Les classes populaires ont compris qu’il n’y avait pas de grand remplacement. Mais elles perçoivent qu’économiquement, socialement et culturellement, on a atteint une limite. L’immigration est fortement liée à cette question sociale, alors que les services publics se délitent. »

Législatives : l’accueil des migrants, ce tabou français qui a rebattu les cartes (lepoint.fr)


Der baden-württembergische Finanzminister Danyal Bayaz fordert: «Wir müssen die irreguläre Migration in den Griff bekommen. Auch wir tragen dafür Verantwortung» / Le ministre des Finances du Bade-Wurtemberg Danyal Bayaz demande : “Nous devons maîtriser la migration irrégulière. Nous en sommes aussi responsables” (NZZ, interview, 2 juillet, article payant)

Er nimmt seine Partei in die Pflicht: Danyal Bayaz wirft den Grünen nach den Wahlschlappen in den vergangenen Monaten Abgehobenheit vor. Er fordert eine grundlegend andere Migrationspolitik. / Il met son parti face à ses responsabilités : Danyal Bayaz reproche aux Verts de s’être éloignés du sujet après les échecs électoraux de ces derniers mois. Il demande une politique migratoire fondamentalement différente.

Extraits :

Die FDP-Abgeordnete Linda Teuteberg hat kürzlich in der NZZ die Steuerung der Migration als Schicksalsfrage für die Selbstbehauptung liberaler Demokratien bezeichnet. Stimmen Sie zu?

Ich würde es mit weniger Pathos ausdrücken und etwas pragmatischer formulieren. Wir sehen, dass die Aufnahmefähigkeit unserer Kommunen begrenzt ist. Damit Integration überhaupt gelingen kann, muss also die Zahl der irregulär einreisenden Migranten sinken. So wie, wie es im Moment läuft, ist diese Aufgabe auf Dauer nicht zu stemmen.

Danyal Bayaz fordert im Interview eine andere Migrationspolitik von den Grünen (nzz.ch)


The Nation Resurgent, and Borders, Too (NYT, 25 juin, quelques articles gratuites / sem.)

In France, as in the United States, feelings harden against immigrants, and President Emmanuel Macron and President Biden take note

Extraits :

At the heart of the rapid rise of the nationalist right, with its view of immigrants as a direct threat to the essence of France, there appears to lie a growing feeling among many French people that they are no longer at home in their own country.

That feeling, a vague but potent malaise, has many elements. They include a sense of dispossession, of neighborhoods transformed in dress and habits by the arrival of mainly Muslim immigrants from North Africa, and of lost identity in a fast-changing world. The National Rally, whose anti-immigrant position lies at the core of its fast-growing popularity, has benefited from all this.

“No French citizen would tolerate living in a house without doors or windows,” Jordan Bardella, the smooth-talking 28-year-old symbol of the National Rally’s advance to the brink of power, told France 3 TV this past week. “Well, it’s the same thing with a country.” In other words, nations need effective borders that can be sealed tight.

This message, echoed by rising nationalist parties across Europe, and a central theme of Donald J. Trump’s presidential campaign in the United States, has proved potent. In France, it propelled Marine Le Pen’s National Rally to victory over President Emmanuel Macron’s party in voting for the European Parliament this month. (…)

The unthinkable has become thinkable. Almost a decade ago, Angela Merkel, then the German chancellor, immortalized the words “Wir schaffen das,” or “we can do this,” as she admitted more than one million Syrian refugees to Germany. Today, her embrace of immigration seems otherworldly, so completely have attitudes changed in Europe and the United States.

A similar gesture of “Willkommenskultur,” or welcome culture, these days would sound the death knell of most Western politicians.

Once the core theme of the xenophobic right, the push to control or stop migrants has moved toward the center of the political spectrum. (…) The once absolute French taboo against the National Front, now the National Rally, has collapsed.

Centrist leaders, including President Biden and Mr. Macron, have been obliged to shift from openness on immigration to a harder line to try to steal the thunder of nationalist movements. They have had to recognize that many conservatives, with nothing “far right” about them, identify with Mr. Trump’s words during a visit to Poland in 2017: “Do we have enough respect for our citizens to protect our borders?” (…)

The Nation Resurgent, and Borders, Too – The New York Times (nytimes.com)


Un autre regard: : Les migrants turcs montrent à quel point il est facile d’exploiter l’État social allemand – il est grand temps de prendre des contre-mesures / DER ANDERE BLICK: Türkische Migranten zeigen, wie leicht der deutsche Sozialstaat auszubeuten ist – höchste Zeit gegenzusteuern (NZZ, Opinion, 23 juin, article payant)

Viele Türken kommen nach Deutschland, obwohl sie kein Recht auf Asyl haben. Sie werfen ihre Pässe weg, im Wissen, dass es ihre Bleibechancen erhöht. Politiker dürfen das nicht tatenlos hinnehmen.

De nombreux Turcs viennent en Allemagne alors qu’ils n’ont pas droit à l’asile. Ils jettent leurs passeports en sachant que cela augmente leurs chances de rester en Allemagne. Les politiques ne doivent pas accepter cela sans rien faire.

Türkische Migranten wandern in den deutschen Sozialstaat ein, das muss aufhören (nzz.ch)


“Migrants from Ethiopia to Saudi Arabia risk drowning, extortion and violence” (June 18)

Pay wall :Out of Africa : The deadly journey to the Gulf (The Economist)

Excerpt :

(…) In 2021 Ethiopia counted at least 7,000 migrants who had gone missing while heading to Saudi Arabia. Those who do return often show signs of depression or anxiety; women who have survived sexual violence are burdened by shame. The Ethiopian government gives them little support. It is urging migrants to travel through licensed recruitment agencies, rather than on irregular routes.

After his experience at the Saudi border Abdro turned round. He worked for a few months as a porter in southern Yemen, then found a seat on a flight to Ethiopia organised by the iom. More than a year after leaving, he returned home poorer than when he left. “Thanks to God,” he says, “I came back safe.” 

The deadly journey to the Gulf (economist.com)


Félicien Faury, political scientist: “For RN voters, immigration is not just a question of identity, it’s also a socio-economic issue” (June 15)

Pay wall :Félicien Faury, politiste : « Pour les électeurs du RN, l’immigration n’est pas uniquement un sujet identitaire, c’est aussi une question socio-économique »

Le vote RN, à la fois protestataire et conservateur, exprime un attachement inquiet à un ordre que ses électeurs estiment menacé, explique le chercheur, spécialiste de l’extrême droite (Le Monde, Guest Essay)

Excerpt :

On dit souvent que les électeurs du RN sont très sensibles aux questions sociales – en particulier au pouvoir d’achat –, mais votre ouvrage montre la place centrale qu’occupe le racisme dans leurs choix électoraux. Comment cette « aversion envers les minorités ethnoraciales », selon votre expression, se manifeste-t-elle ?

Il faut en fait articuler les deux phénomènes. Les questions sociales comme le pouvoir d’achat sont toujours entremêlées avec des thématiques comme l’immigration et la place des minorités ethnoraciales dans la société française. Pour les électeurs du RN, l’immigration n’est pas uniquement un sujet « identitaire » : c’est aussi, et peut-être surtout, une question pleinement socio-économique. Lorsque les immigrés sont spontanément associés au chômage et aux aides sociales, l’immigration se trouve liée, par le biais des impôts et des charges à payer, à la question du pouvoir d’achat. Ce qu’il faut chercher à comprendre, ce n’est donc pas ce qui « compte le plus » – préoccupations de classe ou racisme –, mais selon quels raisonnements ces enjeux sont reliés. (…)

La conscience sociale triangulaire désigne le sentiment d’être pris en tenaille entre une pression sociale « par le haut » et une autre « par le bas ». Sur mon terrain, cettedouble pression est particulièrement ressentie dans sa dimension résidentielle. Les électeurs du RN ont l’impression de se faire « rattraper » par les « quartiers », où logent des classes populaires précarisées souvent issues de l’immigration, mais ils regardent aussi avec inquiétude l’appropriation de certains territoires par des groupes très dotés économiquement. Dans le Sud-Est, beaucoup de familles prospères viennent, en effet, s’installer ou acheter des résidences secondaires, ce qui a pour effet d’engendrer une forte pression immobilière.

Le « haut » et le « bas » ne sont pas politisés de la même façon chez ces électeurs du RN. La pression par le haut suscite de l’amertume, mais aussi beaucoup de fatalisme. Par contraste, la pression par le bas est considérée comme scandaleuse et évitable, notamment lorsqu’elle est racialisée : les électeurs du RN estiment qu’on aurait pu et dû limiter, voire stopper, une immigration qui est jugée responsable de la dégradation des quartiers environnants. C’est sans doute un effet du racisme que de faire regarder vers le bas de l’espace social lorsqu’il s’agit de politiser ses aversions.

Diriez-vous que l’attachement des électeurs du RN au monde stable, familier et rassurant qu’ils disent avoir connu dans le passé fait d’eux des conservateurs ?

Effectivement, le vote RN est à la fois protestataire et conservateur. C’est un vote qui s’exprime depuis la norme : les électeurs ont l’impression qu’elle est fragilisée et qu’il faut la défendre. « C’est pas normal » est l’expression que j’ai le plus souvent entendue. Les électeurs ont le sentiment que « leur » normalité est en train de vaciller peu à peu. Le vote RN exprime un attachement inquiet à un ordre encore existant mais menacé.

Félicien Faury, politiste : « Pour les électeurs du RN, l’immigration n’est pas uniquement un sujet identitaire, c’est aussi une question socio-économique » (lemonde.fr)


“Biden vigorously tackles illegal immigration” (June 14)

Pay wall :François d’Orcival: «Biden s’attaque avec vigueur à l’immigration clandestine»Pour ne pas laisser à Donald Trump l’argument électoral de l’afflux de migrants venus du Sud, le président américain renforce sa frontière avec le Mexique (Le Figaro, Opinion)

Excerpt :

[Joe Biden :] «L’immigration a toujours été l’élément vital de l’Amérique. Je ne la dénoncerai jamais. Je n’enverrai jamais l’armée la combattre.» Mais alors? «La raison toute simple, dit Biden, est que la crise de l’immigration est devenue mondiale. Si les États-Unis ne sécurisent pas leur frontière, alors il n’y aura pas de limite au nombre de ceux qui voudront venir ici… Ajoutant bien sûr: Parce qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour vivre dans le monde…»

François d’Orcival: «Biden s’attaque avec vigueur à l’immigration clandestine» (lefigaro.fr)


“Why Biden Is Right to Curb Immigration” (June 9)

Some free articles / week :Why Biden Is Right to Curb Immigration : Many of us liberals now find ourselves in an awkward spot on immigration. – For years we have denounced draconian steps by Republicans to bar desperate migrants. But President Biden has now introduced his own tough steps to reduce asylum seekers, not so different from President Donald Trump’s approach (NYT, Opinion)

Opinion | Why Biden Is Right to Curb Immigration – The New York Times (nytimes.com)


“Tensions over immigration: is Europe heading for a violent outbreak?” (June 7)

Some free articles / week : CLIMAT DÉLÉTÈRE – Tensions sur l’immigration: l’Europe en marche vers une flambée de violence ? Agressions au couteau en Allemagne, manifestations pro-palestiniennes émaillées de violence au Royaume-Uni, émeutes anti-immigration en Irlande … L’Europe semble en proie à des tensions jusque-là inédites (Atlantico)

Tensions sur l’immigration: l’Europe en marche vers une flambée de violence ? | Atlantico.fr


Immigration: “The rhetoric dominating the European election campaign is out of step with reality” (June 4)

Pay wall : « La surenchère sur l’immigration en Europe repose davantage sur des formules simplistes que sur des idées réalisables » : Les discours qui dominent la campagne des élections européennes sont en décalage avec la réalité (Le Monde, Editorialist)

« La surenchère sur l’immigration en Europe repose davantage sur des formules simplistes que sur des idées réalisables » (lemonde.fr)


Thème 9 Articles d’avant le 4 juin 2024