@TheAvnerSolal on X, 3 décembre
Ce que lisaient les enfants de France, avant la Gauche
đ Le Figaro, 3 dĂ©cembre, libre accĂšs
«LâĂ©ducation nationale nâa-t-elle pas dâautres prioritĂ©s ?» : lâinterdiction du calendrier de lâAvent dans plusieurs Ă©coles de lâAisne fait polĂ©mique
Plusieurs Ă©coles de lâAisne ont reçu un courrier de lâInspection de lâĂducation Nationale, les enjoignant Ă ne plus «confronter les Ă©lĂšves Ă un calendrier de lâAvent», au nom de la laĂŻcitĂ©.
Extraits:
Ă peine le mois de dĂ©cembre est-il commencĂ© quâune polĂ©mique bien connue est relancĂ©e : la fĂȘte de NoĂ«l et les traditions qui lâaccompagnent sont-elles sĂ©cularisĂ©es, ou heurtent-elles le principe de laĂŻcitĂ© Ă lâĂ©cole, protĂ©gĂ© par la loi de 1905 ?
Samedi 30 novembre, plusieurs Ă©coles du dĂ©partement de lâAisne ont reçu un courrier de lâInspection de lâĂducation Nationale au sujet du calendrier de lâAvent, rappelant leur interdiction. «Jâai Ă©tĂ© alertĂ© de la prĂ©sence possible de calendrier de lâAvent dans les classes. Je rappelle que lâAvent est une dĂ©marche religieuse. Dans le cadre de la neutralitĂ© quâimpose la laĂŻcitĂ©, valeur cardinale de la RĂ©publique, je vous invite Ă rappeler aux professeurs de lâĂ©cole que vous dirigez quâaucun Ă©lĂšve ne doit ĂȘtre confrontĂ© Ă un calendrier de lâAvent dans le cadre scolaire», indiquait lâinstitution dans un courrier que sâest procurĂ© le journal LâUnion .
Une dĂ©marche contestĂ©e dans un premier temps par le sĂ©nateur de lâAisne Pierre-Jean Verzelen (Les indĂ©pendants, RĂ©publique et territoires), alertĂ© par des directeurs dâĂ©cole mĂ©contents. «Le calendrier de lâAvent est entrĂ© dans nos habitudes, dans la sociĂ©tĂ©, il a mĂȘme une tournure trĂšs commerciale», sâest-il plaint dans un courrier adressĂ© Ă la ministre de lâĂducation nationale Anne Genetet. Et dâajouter : «Dans les Ă©coles, il est vu comme un outil pĂ©dagogique. Il permet un travail en grammaire, en mathĂ©matiques ou en anglais et pourquoi pas aussi pour apprĂ©hender lâhistoire dâune religion qui fait partie de la culture gĂ©nĂ©rale. Que lâon soit croyant ou pas, le calendrier de lâAvent appartient Ă tout le monde». (âŠ)
Devant lâampleur de la polĂ©mique, le recteur de lâacadĂ©mie dâAmiens, Pierre Moya, a fait machine arriĂšre, dans une note adressĂ©e Ă Anne Genetet, consultĂ©e par Franceinfo. Il y assure que le courrier est le fait dâun «inspecteur» isolĂ©, et nâengage pas lâinstitution dans son ensemble. (âŠ)
Toujours selon les informations de Franceinfo, la ministre de lâĂducation Nationale aurait prĂ©parĂ© un courrier sur le sujet, dimanche 1er dĂ©cembre. Les calendriers de lâAvent Ă lâĂ©cole sont «pleinement compatibles avec les principes de laĂŻcité», y Ă©crirait-elle. «NoĂ«l est reconnu comme fĂȘte lĂ©gale et jour fĂ©riĂ©, inscrit dans le Code du travail [âŠ], largement sĂ©cularisĂ©e, et qui fait partie de notre patrimoine culturel commun», expliquerait-elle Ă©galement. Et dâajouter : «Lâutilisation des calendriers de lâAvent en classe est «pleinement compatible avec les principes de laĂŻcitĂ©, dĂšs quâils ne vĂ©hiculent aucun contenu religieux». (âŠ)
Le Figaro, tribune collective, 2 décembre, article payant
Ăducation Ă la sexualitĂ©: «Le militantisme nâa pas sa place Ă lâĂ©cole»
TRIBUNE – Dans un texte collectif, Ă lâinitiative de Mathieu Darnaud â prĂ©sident du groupe LR au SĂ©nat â et de Max Brisson, 100 sĂ©nateurs LR* alertent sur le programme dâĂ©ducation Ă la vie affective, relationnelle et sexuelle qui devrait ĂȘtre prĂ©sentĂ© au Conseil supĂ©rieur de lâĂducation avant la fin de lâannĂ©e. Il fait, selon eux, la part belle Ă lâidĂ©ologie woke.
Extraits:
La loi du 4 juillet 2001 rend obligatoire « une information et une Ă©ducation Ă la sexualitĂ© dispensĂ©es dans les Ă©coles, les collĂšges et les lycĂ©es Ă raison dâau moins trois sĂ©ances annuelles et par groupes dâĂąge homogĂšne ». Ces sĂ©ances doivent contribuer « Ă lâapprentissage du respect dĂ» au corps humain ».
En moyenne cependant, les jeunes ayant fini leur scolaritĂ© nâont suivi que 2,7 sĂ©ances dâĂ©ducation sur les 21 prĂ©vues entre le collĂšge et le lycĂ©e ; 7 jeunes femmes sur 10 dĂ©clarent que la notion de consentement nâa pas Ă©tĂ© abordĂ©e durant leur scolaritĂ© ; et plus de deux lycĂ©es sur trois nâont toujours pas nommĂ© de « rĂ©fĂ©rent Ă©galitĂ© », pourtant obligatoire depuis 2018.
Dans les faits, la loi de 2001 nâest donc que trĂšs peu mise en Ćuvre. La faute Ă un manque de moyens, humains et financiers, et de formation Ă la diversitĂ© des thĂ©matiques abordĂ©es. Câest la raison pour laquelle Pap Ndiaye a commandĂ©, en 2023, un programme dâĂ©ducation Ă la vie affective, relationnelle et sexuelle au Conseil supĂ©rieur des programmes (CSP). PrĂ©vue initialement pour la rentrĂ©e 2024, la prĂ©sentation du texte a Ă©tĂ© retardĂ©e, dâabord par une large rĂ©Ă©criture conduite par la direction gĂ©nĂ©rale de lâenseignement scolaire, puis par la tenue de concertations multiples. Il devrait ĂȘtre prĂ©sentĂ© au Conseil supĂ©rieur de lâĂ©ducation avant la fin de lâannĂ©e civile.
Depuis quelques jours, un dĂ©bat sâest installĂ© entre les dĂ©fenseurs du texte, prĂ©tendant que la thĂ©orie du genre nây figurait en aucun cas, et ceux, dont nous sommes, affirmant le contraire. Les dix-sept mentions Ă la notion dâ« identitĂ© de genre », dont quinze ajoutĂ©es depuis la mouture rĂ©digĂ©e et votĂ©e par le CSP, accrĂ©ditent notre analyse.
Soyons clairs. Oui, en ces temps oĂč les enfants sont en permanence exposĂ©s, y compris aux pornographies les plus sordides et Ă la recrudescence des violences intrafamiliales, lâĂ©ducation Ă la vie affective, relationnelle et sexuelle est utile et lâĂ©laboration dâun programme nĂ©cessaire. Mais soyons Ă©galement honnĂȘtes. Ce programme en lâĂ©tat est inacceptable.
Inacceptable car, de toute Ă©vidence, tout au long de son parcours, il a Ă©tĂ© dĂ©voyĂ© par la vision de ceux qui voudraient que lâĂ©cole soit le remĂšde Ă tous les maux de notre sociĂ©tĂ©.
Inacceptable aussi car il est le fruit dâune coĂ©criture avec des associations dont le zĂšle militant ne poursuit que le triomphe de leurs thĂšses, sans, jamais, ne sâintĂ©resser au bien-ĂȘtre et Ă lâĂ©panouissement des enfants.
Inacceptable enfin car il fait la part belle Ă lâidĂ©ologie woke, dont les thĂšses nâont pas leur place dans les murs de nos Ă©coles. (âŠ)
Nous, sĂ©natrices et sĂ©nateurs, en appelons dâabord au retrait de toutes rĂ©fĂ©rences Ă la notion dâ« identitĂ© de genre ». Nous attendons un encadrement strict des intervenants extĂ©rieurs et une mise en Ćuvre pĂ©dagogique assurĂ©e par les seuls professeurs. Enfin, nous demandons Ă ce que, dans sa version dĂ©finitive, le contenu de chaque cycle soit adaptĂ© Ă lâĂąge des Ă©lĂšves. (âŠ)
Max Brisson, vice-prĂ©sident de la Commission de la culture, de lâĂducation, de la Communication et du Sport du SĂ©nat, sĂ©nateur des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques ; Mathieu Darnaud, prĂ©sident du groupe Les RĂ©publicains du SĂ©nat, sĂ©nateur de lâArdĂšche.
đź Le Monde, 29 novembre, article payant
A lâĂ©ducation nationale, cafouillages en cascade sur lâĂ©ducation Ă la sexualitĂ©
Le ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă la rĂ©ussite scolaire, Alexandre Portier, a dĂ©fendu, mercredi devant le SĂ©nat, que la « thĂ©orie du genre », marotte rĂ©actionnaire sans existence rĂ©elle, nâavait « pas sa place Ă lâĂ©cole ». Lâentourage dâAnne Genetet a ensuite assurĂ© que la notion « dâidentitĂ© de genre » avait Ă©tĂ© supprimĂ©e du programme, avant de rĂ©tropĂ©daler.
Extraits:
A quoi joue lâĂ©ducation nationale sur lâĂ©ducation Ă sexualitĂ© ? Mercredi 27 novembre, devant les sĂ©nateurs, le ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă la rĂ©ussite scolaire, Alexandre Portier, a dĂ©clarĂ© que « la thĂ©orie du genre [nâavait] pas sa place Ă lâĂ©cole ». Il rĂ©pondait Ă une question du sĂ©nateur Max Brisson (Les RĂ©publicains, PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques) sur le programme dâĂ©ducation Ă la vie affective et relationnelle et Ă la sexualitĂ© (Ă partir du collĂšge), que le ministre ne juge « en lâĂ©tat pas acceptable ». (âŠ) La formule a dĂ©clenchĂ© lâire des syndicats dâenseignants et de diverses institutions et associations de dĂ©fenses des droits des enfants et des minoritĂ©s.
En effet, il nâexiste pas de « thĂ©orie du genre », vocable utilisĂ© comme repoussoir par un courant rĂ©actionnaire, mais des Ă©tudes sur le genre. De nombreux observateurs ont perçu dans cette formule la marque dâune droite qui refuse que lâĂ©ducation Ă la sexualitĂ© soit abordĂ©e au sein de lâĂ©cole. (âŠ)
Les propos dâAlexandre Portier, qui ont, Ă eux seuls, provoquĂ© des rĂ©actions, ont en outre semĂ© un vĂ©ritable imbroglio gouvernemental. Lâentourage de la ministre de lâĂ©ducation nationale, Anne Genetet, a pris lâinitiative dâinformer les journalistes, dans la soirĂ©e de mercredi, que les deux ministres Ă©taient sur la mĂȘme ligne : « La thĂ©orie du genre nâa pas sa place Ă lâĂ©cole », indiquait-on, avant dâassurer que lâexpression « identitĂ© de genre » ne figurerait pas dans la version dĂ©finitive du programme. Lundi, pourtant, lâĂ©quipe de Mme Genetet affirmait encore au Monde que « lâidentitĂ© de genre [faisait] partie des motifs de discrimination inscrits dans le code pĂ©nal ».
Que sâest-il passĂ© ? Dans les couloirs de lâĂ©ducation nationale, on Ă©voque un « moment de flottement ». (âŠ) Faut-il voir dans lâutilisation du vocable « thĂ©orie du genre » par les Ă©quipes dâAnne Genetet une mĂ©connaissance de la charge idĂ©ologique de cette expression ? La ministre a-t-elle Ă©tĂ© invitĂ©e Ă clarifier les choses par lâElysĂ©e et Matignon ? Les deux hypothĂšses circulent parmi les acteurs du monde Ă©ducatif. De son cĂŽtĂ©, lâentourage dâAlexandre Portier rĂ©cuse lâidĂ©e quâil y aurait eu un « recadrage » Ă la suite de ses propos, qui sont « dans la ligne » de ce que souhaite le gouvernement, souligne-t-on.
Ce cafouillage en rĂšgle nâen rĂ©vĂšle pas moins une ligne de fracture politique bien rĂ©elle, qui semble traverser le gouvernement, comme la sociĂ©tĂ©. Dâun cĂŽtĂ©, une droite incarnĂ©e par Alexandre Portier qui donne la primautĂ© Ă la sphĂšre familiale en matiĂšre dâĂ©ducation Ă la sexualitĂ© et agite le chiffon rouge dâune approche « militante » dans la rĂ©daction du projet. De lâautre, les dĂ©fenseurs de la protection de lâenfance, de la lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles, pour qui lâĂ©ducation Ă la sexualitĂ© permet, entre autres choses, dâapprĂ©hender des questions sociĂ©tales essentielles telles que le consentement et lâĂ©galitĂ© filles-garçons, mais aussi de prĂ©venir lâinceste en sensibilisant les enfants aux frontiĂšres de lâintimitĂ©. (âŠ)
Le sĂ©nateurMax Brisson voit dans cette polĂ©mique la marque dâun clivage profond. « Que le dĂ©bat sur lâidentitĂ© de genre ait lieu, cela sâappelle la dĂ©mocratie. Mais cette querelle nâa pas sa place dans les programmes scolaires », remarque-t-il. « Les rĂ©ponses divergentes des deux ministres montrent que le clivage gauche-droite existe toujours et que le dĂ©passement prĂŽnĂ© par Emmanuel Macron tombe Ă lâeau. » (âŠ)
Du cĂŽtĂ© de lâĂ©ducation nationale, les acteurs appellent Ă dĂ©passer un clivage pensĂ© pour provoquer une panique morale. « Si on ne parle que de lâĂ©pouvantail supposĂ© â lâidentitĂ© de genre â, on fait le jeu des associations hostiles au programme. Le projet est bien plus que cela », observe Frank Burbage, copilote du groupe dâĂ©laboration du texte au sein du Conseil supĂ©rieur des programmes. « Il permet aux Ă©lĂšves, selon leur Ăąge, dâacquĂ©rir une culture, des savoirs scientifiques, de rĂ©flĂ©chir et de travailler sur leur sensibilitĂ© et leur Ă©thique. Câest pourquoi le respect occupe une place centrale dans ce texte. » Le terme « respect » apparaĂźt plus dâune centaine de fois dans la derniĂšre version connue.
Le Figaro, 27 novembre, article payant
«JâespĂšre que ça ne va pas durer dix ans» : les confessions inquiĂštes de lâancien proviseur du lycĂ©e Maurice-Ravel menacĂ© de mort
ENTRETIEN EXCLUSIF – Philippe Le Guillou a Ă©tĂ© intimidĂ© en fĂ©vrier aprĂšs avoir demandĂ© Ă une Ă©lĂšve de retirer son voile. Six mois aprĂšs son retrait pour des raisons de sĂ©curitĂ©, il rĂ©agit Ă la condamnation de lâun des accusĂ©s Ă 600 euros dâamende. Et dresse un diagnostic dĂ©solant sur la laĂŻcitĂ© Ă lâĂ©cole.
Extraits :
Philippe Le Guillou, qui a travaillĂ© 44 ans dans lâĂducation nationale, dont 30 comme personnel de direction, a Ă©tĂ© menacĂ© de mort en fĂ©vrier sur les rĂ©seaux sociaux pour avoir demandĂ© Ă une Ă©lĂšve de retirer son voile dans lâenceinte de lâĂ©tablissement. Le fonctionnaire avait dĂ» se retirer un mois aprĂšs lâincident pour des raisons de sĂ©curitĂ©. Trois hommes sont jugĂ©s. Parmi eux, Ibni-Akram Assoumani a Ă©tĂ© condamnĂ©, le 18 novembre, Ă 600 euros dâamende et un stage de citoyennetĂ©. Le proviseur aussi bien que le parquet ont fait appel . (âŠ)
LE FIGARO. – Comment allez-vous ? Ă quoi votre vie ressemble-t-elle depuis le 28 fĂ©vrier 2024 ?
Philippe LE GUILLOU. – Au dĂ©but, jâĂ©tais dans le dĂ©ni. Je disais Ă tout le monde que tout allait bien. Dâailleurs, pendant presque un mois, jâai continuĂ© Ă travailler alors que ma famille et mes amis me tannaient pour que je parte en province. Cela ne mâa pas empĂȘchĂ© dâavoir des attitudes bizarres, malgrĂ© moi. Je ne prenais plus le mĂ©tro et ne sortais quâen voiture. Je nâavais pas envie de me balader dans le quartier ou de faire des courses. Si jâallais dans un cafĂ© ou une brasserie avec des amis, je regardais sans arrĂȘt qui passait, comme si jâallais pouvoir repĂ©rer un agresseur.
Ce nâĂ©tait pas forcĂ©ment par rapport Ă un terroriste Ă©ventuel, mais je nâavais pas envie de croiser certains Ă©lĂšves et de me retrouver face Ă eux. Quelques-uns, juste aprĂšs lâincident, ont dĂ©cidĂ© de boycotter les cours. AprĂšs cet incident, jâavais lâĂ©trange impression dâavoir perdu ma lĂ©gitimitĂ©. Il faut ĂȘtre clair : les menaces et les attitudes des Ă©lĂšves mâont gĂąchĂ© la vie.
Câest-Ă -dire ?
Certains mâont fait de la peine. Seulement 48 heures aprĂšs lâĂ©vĂ©nement, il y a eu un blocus devant la citĂ© scolaire. Et mĂȘme si au dĂ©part il ne me concernait pas, jâen suis devenu le sujet principal. Il y avait des pancartes «Le Guillou dĂ©mission», «lycĂ©enne frappĂ©e, proviseur en danger», «les lycĂ©ens sâorganisent contre leur proviseur raciste et islamophobe». Ce jour-lĂ , des agitateurs, probablement dâextrĂȘme gauche comme jâai pu le constater plusieurs fois dans ma carriĂšre, se sont joints au blocus. On mâa mĂȘme rapportĂ© que certains dĂ©claraient vouloir me couper la tĂȘte. On voit le lien que lâon peut faire avec Samuel Paty…
Et aussi bien sur les rĂ©seaux sociaux quâen vrai, les Ă©lĂšves ont Ă©tĂ© trĂšs loin dans les insultes et les menaces. (âŠ)
Trois ans avant Dominique Bernard, Samuel Paty, professeur dâhistoire, a Ă©tĂ© tuĂ© par un terroriste islamiste. Vous ĂȘtes-vous dit que cela pourrait vous arriver ?
Oui et jâai acceptĂ© aprĂšs insistance de me retirer pour des raisons de sĂ©curitĂ©. (âŠ)
Vous expliquez avoir Ă©tĂ© poussĂ© au dĂ©part…
CâĂ©tait une demande du rectorat. (âŠ)
Ibni-Akram Assoumani, qui avait appelĂ© sur les rĂ©seaux sociaux Ă vous «brĂ»ler vif» , a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă 600 euros dâamende et un stage de citoyennetĂ©, sans inscription au casier judiciaire. Comment avez-vous rĂ©agi ?
Il a Ă©tĂ© reconnu coupable, câest important. Au dĂ©part, je nâavais pas vraiment de comparatif pour juger de la peine, mais, aprĂšs le tollĂ© gĂ©nĂ©ral et les nombreux messages dâamis et de collĂšgues que jâai reçus, jâai compris que cette peine Ă©tait faible et quâelle envoyait un message nĂ©gatif au personnel de lâĂducation nationale. Plus globalement, jâai lâimpression que le tribunal a fait du social au motif que lâaccusĂ© venait rĂ©cemment de trouver un travail. Minimisant ainsi la gravitĂ© des faits. (âŠ)
Quâenvisagez-vous pour la suite ?
Pour lâinstant, je souhaite encore conserver une certaine forme dâanonymat. JâespĂšre que ça ne va pas durer dix ans (rires). Je participe prochainement Ă un colloque sur la laĂŻcitĂ© organisĂ© par la rĂ©gion Ăle-de-France, mais je le ferai Ă distance, sans que lâon voie mon visage. Jâai mĂȘme renoncĂ© Ă un projet de livre car la maison dâĂ©dition imposait que je montre mon visage sur la couverture. Tout cela est pesant. Je ne crains pas une fatwa mais je crains de tomber sur un dingue qui me reconnaĂźtrait par hasard.
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/j-espere-que-ca-ne-va-pas-durer-dix-ans-le
Wall Street Journal, Opinion, 23 novembre, article payant
Department of Education: A Bad Idea Whose Time Has Gone
If Trump wants to make America read again, he should follow through on his plan to abolish it.
Extraits :
As part of Donald Trumpâs effort to make America great again, I propose that we make America read again. One way to start would be to dismantle the Department of Education and return its responsibilities to the states.
The education industrial complex is a quagmire. Nationally, student academic outcomes have plateaued or declined. Wide achievement disparities affecting racial and ethnic minorities should shock the American conscience. Parents, particularly of African-American and Latino students, want to close these gaps and have embraced school choice. The Trump administration has an opportunity to deliver for children who for generations have been trapped in failing schools by the Democratic Party.
In 1979 President Jimmy Carter, backed by the teachers unions, signed the Department of Education Organization Act. A single department, he reasoned, would reduce administrative costs and improve efficiency. It didnât.
Reading scores for fourth- and eighth-graders across the country have been largely unchanged since 1990, when the National Assessment of Educational Progress began. According to the most recent NAEP data, in 2022 only 31% of Americaâs eighth graders were proficient in reading and 27% were proficient in math. That year, the average fourth-grade math score fell by five points to a level last seen in 2005; the average eighth-grade math score fell by eight points to the 2003 level. In California, statewide tests in 2024 found that 70% of African-Americans and 63% of Latinos in grades 3 through 11 canât read at basic levels of proficiency.
Dismantling the Education Department would take time, but providing states block grants for low-income or special-education students could begin immediately. That way, states can be held responsible for educational outcomes. Block grants are already widely used in state and federal partnerships for community development and policing. (âŠ)
Itâs time to strip the power from Washington bureaucrats writing rules Congress never approved. Mr. Trumpâs vision to return education to the states is bold and thoughtful. It should be implemented with all deliberate speed.
Ms. Romero, cofounder of Explore Academy charter school, served as majority leader of the California Senate, 2005-08.
New York Times, video, 20 novembre, article payant
What a School Performance Shows Us About Japanese Education
A look into the delicate balance between teamwork, discipline and personal growth.
Extraits
What makes Japanese people distinctively Japanese? For me, the key lies in what we are taught during our elementary school years.
Children as young as 6 are given the responsibility to clean their own classrooms and serve one another lunch. Schools are structured like mini societies, where everyone has a role and is expected to contribute to the community. Thereâs a strong focus on nonacademic education intended to teach teamwork, work ethic and a sense of accomplishment. (âŠ)
In the short documentary above, âInstruments of a Beating Heart,â filmed in 2022, first graders at a Tokyo public school are presented with a challenge for their final semester: to form an orchestra and perform at a school ceremony. As the children are taught to âmake your hearts as oneâ and rigorously rehearse, we see both the pressures and the wonders of being held responsible to a group. The character-building traditions in Japanese education are experienced through Ayame, who, in the face of newfound challenges, learns to be resilient. I believe the experience of overcoming obstacles, as Ayame does, is crucial to education. But where should the balance lie between discipline and freedom?
What is happening in our schools will shape what our future society will look like. While the Japanese system has its strengths and weaknesses, I hope this film provides the opportunity for other societies around the world to hold a mirror to their educational systems and to reflect on how they want to raise the next generation.
https://www.nytimes.com/2024/11/18/opinion/japan-education-childhood.html
Le Figaro, 12 novembre, article payant
MathĂ©matiques: de lâĂ©cole Ă la fac, le niveau «alarmant» des Ă©lĂšves français
ENQUĂTE – MĂ©thodes inefficaces, professeurs mal formĂ©s⊠Les lacunes accumulĂ©es dĂšs le plus jeune Ăąge ont dâinquiĂ©tantes rĂ©percussions dans le supĂ©rieur.
Extraits :
(âŠ) «Le systĂšme dâĂ©ducation français passe trop de temps sur les additions, alors que notre cerveau est programmĂ© pour! MĂȘme les vaches savent additionner!, sâemballe le mathĂ©maticien et inspecteur gĂ©nĂ©ral Charles Torossian, coauteur avec le mĂ©daillĂ© Fields CĂ©dric Villani dâun rapport sur lâenseignement des mathĂ©matiques, rendu en 2018 au ministre de lâĂducation nationale. En revanche, la multiplication et la division, câest difficile pour tous les humains, sur toute la planĂšte, mĂȘme en Chine et Ă Singapour! Rares sont les personnes qui ont des intuitions multiplicativesâŠÂ» DâoĂč la nĂ©cessitĂ© dâaborder prĂ©cocement la multiplication, la division, puis les fractions, les dĂ©cimaux, pour asseoir ces notions complexes. Mais les professeurs des Ă©coles ont tendance Ă repousser lâĂ©chĂ©ance, par crainte des difficultĂ©s que pourraient rencontrer leurs Ă©lĂšves, en miroir de leurs propres lacunes. «Les dĂ©cimaux doivent ĂȘtre abordĂ©s dĂšs le mois de novembre de lâannĂ©e de CM1. Dans les faits, seules 10 % des classes le font, poursuit Charles Torossian. Et 25 % commencent aprĂšs le mois de maiâŠÂ»
Câest Ă cette date quâa justement lieu lâĂ©valuation internationale Timss (Trends in International Mathematics and Science Study), qui porte, pour moitiĂ©, sur les dĂ©cimaux et les fractions. Peu Ă©tonnant que les Ă©coliers français enregistrent des rĂ©sultats catastrophiques. En 2020, Timss plaçait les Ă©lĂšves de CM1 en derniĂšre position en Europe, et ceux de quatriĂšme avant-dernier. «Hormis le thĂ©orĂšme de Pythagore, le programme de quatriĂšme reprend tous les sujets abordĂ©s en CM1», prĂ©cise Charles Torossian. Dans le classement international Pisa 2019, qui Ă©value les compĂ©tences des Ă©lĂšves Ă 15 ans, la France se situe tout juste dans la moyenne, en recul par rapport Ă 2003. (âŠ)
Ancien ingĂ©nieur dans lâindustrie, reconverti professeur depuis trois ans, Julien enseigne en math sup, en rĂ©gion parisienne. «Pas une prĂ©pa dâĂ©lite, prĂ©cise-t-il. Je suis tombĂ© de haut quand je me suis aperçu que les Ă©lĂšves ne savaient pas calculer lâaire dâun disque! Le niveau sâest effondrĂ© dans le secondaire.» Il pointe des programmes qui, en maths, se concentrent sur les probabilitĂ©s, au dĂ©triment de lâanalyse et de la gĂ©omĂ©trie. «Auparavant calculatoire, la physique est quant Ă elle devenue descriptive. En premiĂšre et en terminale, les Ă©lĂšves font de la physique quantique, alors quâils ne savent pas ce quâest un ressort! , rĂ©sume le professeur, qui sâinquiĂšte du niveau des futurs ingĂ©nieurs. Si leurs compĂ©tences se limitent Ă faire du tableau Excel et du PowerPoint, ça va poser de gros problĂšmes en termes dâinnovation», lĂąche-t-il.
«Aujourdâhui, les Ă©tudiants sont habiles pour chercher lâinformation, mais beaucoup moins pour lâutiliser, estime de son cĂŽtĂ© Laurent Champaney, prĂ©sident de la ConfĂ©rence des grandes Ă©coles (CGE) et directeur des Arts et MĂ©tiers. Ils rĂ©cupĂšrent une formule de maths sur internet, qui donne un rĂ©sultat aberrant, et lâĂ©crivent sans rĂ©flĂ©chir!» (âŠ)
Frankfurter Allgemeine Zeitung, 9 novembre, article payant
WissenslĂŒcken an der Uni: Wie ungebildet ist die Generation Tiktok?
Im GesprĂ€ch mit Kommilitonen schlĂ€gt unserem Autor zuweilen eine Unbildung entgegen, die ihn erschreckt â zumal er sie auch an sich selbst wahrnimmt. Bricht die Generation Tiktok endgĂŒltig mit einem bĂŒrgerlichen Ideal?
Extraits :
(âŠ) Es ist mir nicht darum zu tun, meine Freunde, meine Altersgenossen herabzuwĂŒrdigen – sei es aus Ăberheblichkeit, sei es, um mich Ă€lteren Lesern sympathisch zu machen. Viel zu oft lassen sich jene, die sich etwas darauf einbilden, nicht zu ihr gezĂ€hlt zu werden, dazu hinreiĂen, sich ĂŒber uns, die Generation Tiktok, lustig zu machen. Worin liegt der Witz, wenn sich zeigt, dass den zumindest ihrem Abiturzeugnis nach KlĂŒgsten unter uns die ja schon grob vereinfachte Einteilung der Neuzeit in, sagen wir, zehn Kulturepochen nicht gelĂ€ufig ist? Wenn wir ein Beispiel barocker Baukunst selbst dann nicht als solches erkennen, wenn es zum Greifen nah ist? Kann, wer es gut mit uns meint, darĂŒber lachen, dass es vielen von uns nicht gelingt, exekutive von legislativen Staatsorganen sicher zu unterscheiden?
Ich kann es nicht. Dass so vielen jungen Menschen der historische, politische und kulturelle Bezugsrahmen fehlt, als den ich Bildung bezeichnen möchte, dass er jedenfalls stĂŒmperhaft gefertigt, brĂŒchig und unansehnlich ist, erfĂŒllt mich mit tiefer Traurigkeit. (âŠ)
Ich kenne keinen Gleichaltrigen, den ich als im klassischen Sinne gebildet bezeichnen wĂŒrde. Bis zur Verzweiflung treibt mich aber, dass ich mich als Angehöriger einer Minderheit fĂŒhle, der Belesenheit, WeltlĂ€ufigkeit, wohldurchdachte, ausgewogene Standpunkte, ein ehrliches Interesse an Kunst und Kultur, das ĂŒber PopulĂ€res hinausgeht, ĂŒberhaupt noch etwas bedeuten. Und ich fĂŒrchte, dass die Gruppe derer, die diese schönen Dinge zumindest als Idealvorstellungen pflegen, unter den SchĂŒlern, auch den Gymnasiasten, noch ĂŒberschaubarer sei, dass sie in jedem Jahrgang kleiner sei als im nĂ€chstĂ€lteren. Zu rasch und unaufhaltsam gehen die Digitalisierung und der gleichzeitige Niedergang unserer Schulen vonstatten, als dass man hoffen dĂŒrfte, dass dieser Entwicklung Einhalt geboten werde.
SelbstverstĂ€ndlich hat sie begonnen, lange bevor wir geboren wurden. Es sind nicht die SchĂŒler, die âFaustâ aus den LehrplĂ€nen streichen. Und es haben nicht meine Kommilitonen und ich entschieden, dass in der Bibliothek der Medizinischen FakultĂ€t seit einiger Zeit keine ĂŒberregionale Zeitung mehr ausliegt, wĂ€hrend gleichzeitig viel Geld fĂŒr die Ausstattung eines VR-Trainingszentrums und digitale Lehrangebote dubioser Unternehmen ausgegeben wird. (âŠ)
GroĂ ist das BemĂŒhen, die Studenten davor zu bewahren, sich ein solides theoretisches Fundament zu erarbeiten: Vorlesungen eines Faches werden von zigverschiedenen Dozenten in einer vollkommen willkĂŒrlichen Reihenfolge gehalten. Vorbei die Zeiten, als der Lehrstuhlinhaber in schönem GleichmaĂ Tag fĂŒr Tag, Woche fĂŒr Woche seine Sicht der Dinge darlegte. (âŠ) Beschlossen wird dieses chaotische Treiben von Single-Choice-Klausuren, die eine individuelle Herangehensweise, mit der man in einer andersgearteten PrĂŒfung vielleicht ĂŒberzeugen könnte, wirkungsvoll unterdrĂŒcken.
Ich glaube, ich treibe es nicht zu weit, wenn ich formuliere, dass sich in der GeringschĂ€tzung dessen, was frĂŒher fast alles galt, ein radikaler Umbruch ausdrĂŒcke. Golo Mann beschreibt in seiner âDeutschen Geschichte des XIX. und XX. Jahrhundertsâ den âRespekt vor dem Geistâ als wesentliches Charakteristikum des anbrechenden bĂŒrgerlichen Zeitalters im neunzehnten Jahrhundert. Nach 1945 begann in Westdeutschland eine neue, noch einmal bĂŒrgerliche Zeit, wieder entfaltete sich ein reiches Geistesleben, abermals stand in hohem Ansehen, wer als gebildet gelten konnte. Aber spĂ€testens mit meiner Generation ist das bĂŒrgerliche Zeitalter Geschichte. Trösten mag uns, dass bald kaum jemand mehr etwas von ihr wissen wird.
The Guardian, 5 novembre, libre accĂšs
Report finds âshocking and dispiritingâ fall in children reading for pleasure
National Literacy Trust finds only 35% of eight to 18-year-olds enjoy reading in their spare time, a sharp drop on last year to the lowest figure yet recorded
Extraits :
Childrenâs reading enjoyment has fallen to its lowest level in almost two decades, with just one in three young people saying that they enjoy reading in their free time, according to a new survey.
Only 34.6% of eight- to 18-year-olds surveyed by the National Literacy Trust (NLT) said that they enjoy reading in their spare time. This is the lowest level recorded by the charity since it began surveying children about their reading habits 19 years ago, representing an 8.8 percentage point drop since last year.
It is also part of a broader downward trend since 2016, when almost two in three children said that they enjoyed reading.
Reading frequency is also at a historic low, with 20.5% of eight- to 18-year-olds reporting reading daily in their free time, compared with 28% last year.
The gender gap in reading enjoyment has widened, with 28.2% of boys aged eight to 18 now saying they enjoy reading in their free time, compared with 40.5% of girls.
âWe know that children who read for pleasure, and children who are read to, gain all kinds of benefits, from increased vocabulary to vastly improved mental wellbeingâ, said childrenâs laureate Frank Cottrell-Boyce. âBut todayâs survey shows that too often as a nation we are withholding those benefits from our children.â He described the benefits as an âinvisible privilegeâ.
The NLT found that twice as many children who said they enjoy reading in their spare time have above average reading skills (34.2%) compared with those who donât enjoy it (15.7%).
Children who read in their free time at least once a month said that it helps them to relax (56.6%) and feel happy (41%), learn new things (50.9%), understand the views of others (32.8%) and learn about other cultures (32.4%). (âŠ)
âWith children and young peopleâs enjoyment of reading at an all-time low, and high numbers leaving primary and secondary school without the reading skills they need to thrive, the futures of a generation are being put at riskâ, said NLT chief executive Jonathan Douglas. (âŠ)
âThe bad news is that we are at risk of losing a generation,â said Cottrell-Boyce. âThe good news is that the solution is in our hands.â
The NLT surveyed 76,131 children and young people aged five to 18 between 3 January and 14 March this year as part of its Annual Literacy Survey.
Le Point, 30 octobre, libre accĂšs
La rĂ©forme de lâĂ©cole ne se dĂ©crĂšte pas, elle se construit !
TRIBUNE. Le linguiste Alain Bentolila dĂ©nonce lâimpatience des ministres de lâĂducation nationale. « Les changements qui comptent sâinscrivent sur plusieurs gĂ©nĂ©rations », dit-il.
Extraits :
Aucun des responsables qui, au dĂ©but de leur mandat, promettent de « mĂ©tamorphoser » l’Ă©cole â je dis bien aucun â n’a jamais Ă©tĂ© capable de se dire : « Je ne verrai certainement pas, ni en tant que responsable ni peut-ĂȘtre en tant qu’ĂȘtre vivant, les effets de mes dĂ©cisions, et c’est ce qui fait la beautĂ© de la mission Ă laquelle j’aspire ! » Dans ce monde, oĂč seule compte l’image fabriquĂ©e, oĂč l’on ne voit pas plus loin que ses propres rĂ©seaux sociaux, comment espĂ©rer que se lĂšve un responsable politique qui comprenne que les changements qui comptent en matiĂšre d’Ă©ducation et de culture s’inscrivent sur plusieurs gĂ©nĂ©rations ?
Croire que, dans le domaine de l’Ă©ducation notamment, il serait possible de dĂ©crĂ©ter le changement de maniĂšre immĂ©diate est pire qu’une erreur, c’est une faute. Tous semblent ignorer que la mĂ©tamorphose d’une Ă©cole capable de forcer le destin des Ă©lĂšves fragiles ne se dĂ©crĂšte pas. Elle se construit avec patience, volontĂ© et courage sur plusieurs gĂ©nĂ©rations.
Notre Ă©phĂ©mĂšre ministre de l’Ăducation Gabriel Attal est l’exemple mĂȘme de ces jeunes hommes politiques impatients qui croient au remĂšde miracle. DĂšs son arrivĂ©e rue de Grenelle, en juillet 2023, il pointa du doigt la question douloureuse posĂ©e par l’importance croissante des inĂ©galitĂ©s de performances entre les Ă©lĂšves, et force est de reconnaĂźtre que cette dĂ©nonciation Ă©tait pertinente.
Son constat Ă©tait donc juste, mais son analyse Ă©tait contestable : selon lui en effet, la cohabitation dans une mĂȘme classe d’Ă©lĂšves en difficultĂ© linguistique et en instabilitĂ© culturelle avec ceux qui le sont moins Ă©tait prĂ©judiciable aux uns et aux autres, laissant sur le bord du chemin les Ă©lĂšves les plus fragiles, freinant la marche en avant des autres et rendant la tĂąche impossible aux enseignants. Il nĂ©gligeait ainsi le caractĂšre souvent bĂ©nĂ©fique de l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© d’un groupe.
Son constat Ă©tait juste, mais son remĂšde Ă©tait inefficace et dangereux. (âŠ)
Une Ă©cole qui renonce Ă forcer le destin des Ă©lĂšves fragiles condamne les mĂ©moires vides de ces jeunes Ă errer dans un dĂ©sert culturel oĂč rĂŽdent d’infĂąmes recruteurs. Et elle aura perdu, alors, la derniĂšre bataille. Quelle que soit leur origine, quelle que soit leur catĂ©gorie sociale, un instituteur devrait montrer Ă tous ses Ă©lĂšves qu’il est bien dĂ©cidĂ© Ă les armer linguistiquement et culturellement afin qu’ils sachent rĂ©sister Ă la tentation confortable de l’inculture, de l’insignifiance et de la soumission.
La seule chance de lutter contre « l’ivresse barbare », c’est de faire de la raison de tous les Ă©lĂšves un rempart contre les assauts de la violence et de l’imbĂ©cillitĂ©. En bref, l’Ă©ducation doit en finir avec les guĂ©rillas idĂ©ologiques qui pervertissent la transmission des savoirs et la formation des esprits : il n’y a pas une Ă©ducation de gauche et une Ă©ducation de droite. Il y a ceux qui pensent que l’Ă©cole est un lieu oĂč l’on a, pour tous les Ă©lĂšves, les mĂȘmes ambitions d’autonomie et d’Ă©lĂ©vation, et ceux qui prĂ©fĂšrent que tout reste pareil.
* Alain Bentolila, professeur de linguistique Ă l’universitĂ© Paris Descartes, est l’auteur de plusieurs ouvrages concernant l’illettrisme et l’apprentissage du langage et de la lecture.
«Choc des savoirs» et «groupes de niveau» : le feuilleton dâun abandon
DĂCRYPTAGE – Mis en place Ă la rentrĂ©e 2024 en sixiĂšme et en cinquiĂšme, les groupes «de besoins» en français et en maths devaient ĂȘtre Ă©tendus aux classes de quatriĂšme et de troisiĂšme en septembre 2025. Ce ne sera probablement pas le cas. (Le Figaro, 24 octobre, article payant)
Extraits :
(âŠ) « Deux scĂ©narios » sont « mis sur la table », a expliquĂ© la Rue de Grenelle : lâextension aux classes de quatriĂšme et troisiĂšme ou le dĂ©veloppement dâune « approche globale », qui « sâappuierait sur plusieurs leviers », tels que le renforcement de lâaide aux devoirs en troisiĂšme, du soutien mĂ©thodologique ou encore la multiplication de « stages de rĂ©ussite » pendant les vacances. La prĂ©fĂ©rence ministĂ©rielle semble aller Ă ce second dispositif, qui porte dĂ©jĂ un nom. Une « marque » mĂȘme, a expliquĂ© Anne Genetet : « lâambition lycĂ©e ». Il sâagit de se prĂ©parer, en quatriĂšme et en troisiĂšme, Ă la marche du lycĂ©e.
Mais derriĂšre ce langage abscons, ce sont en rĂ©alitĂ© des dispositifs existants auxquels il est fait rĂ©fĂ©rence. « Tout ce que la ministre annonce nâest ni plus ni moins que la rĂ©alitĂ© du terrain. Reste Ă habiller cela dâun joli paquet-cadeau pour faire croire que ce nâest pas du dĂ©tricotage, assĂšne Sophie VĂ©nĂ©titay, au Snes-FSU. On sent que les choses sont dĂ©jĂ ficelĂ©es. » Car la Rue de Grenelle est confrontĂ©e Ă la rĂ©alitĂ© budgĂ©taire. La mission « exigence des savoirs », lancĂ©e en dĂ©cembre 2023 aprĂšs les annonces de Gabriel Attal, avait estimĂ© que la mise en place des groupes, de la sixiĂšme Ă la troisiĂšme, nĂ©cessiterait la crĂ©ation de 4000 postes Ă©quivalents temps plein. Câest prĂ©cisĂ©ment la rĂ©duction de postes prĂ©vue dans le projet de loi de finances.
Voici donc un Ă©niĂšme rebondissement dans la courte histoire des groupes de niveau. Il faut se souvenir quâĂ travers cette mesure, Gabriel Attal, alors ministre de lâĂducation nationale, entendait « sortir du collĂšge uniforme », qui « condamne certains Ă stagner et empĂȘche dâautres de sâenvoler ». Il avait Ă©tĂ© applaudi par la droite et vilipendĂ© par la gauche, qui avait immĂ©diatement criĂ© au « tri social ». (âŠ)
Ă lâarrivĂ©e, en cette rentrĂ©e 2024, les collĂšges ont bien mis en place une nouvelle organisation en français et en maths pour les Ă©lĂšves de sixiĂšme et cinquiĂšme. Mais dâun Ă©tablissement Ă lâautre, les configurations sont variables. « Quand les effectifs ont pu ĂȘtre vraiment rĂ©duits, lâeffet est positif. Mais globalement, les emplois du temps se sont complexifiĂ©s, explique Jean-RĂ©mi Girard, au Snalc, syndicat enseignant. Beaucoup de collĂšges nâenvisagent pas de faire Ă©voluer les groupes en cours dâannĂ©e. » Ce que la rĂ©forme prĂ©voit pourtant. Pour lâheure, ces groupes doivent ĂȘtre reconduits en sixiĂšme et en cinquiĂšme Ă la rentrĂ©e prochaine. (âŠ)
«Choc des savoirs» et «groupes de niveau» : le feuilleton dâun abandon
Yvelines : un Ă©lĂšve roue de coups son enseignante lors dâun cours
Les faits se sont dĂ©roulĂ©s vendredi 18 octobre, au collĂšge Alexandre Dumas Ă Maurepas. LâĂ©lĂšve, qui avait un mauvais comportement en classe, a Ă©tĂ© pris de colĂšre lorsque sa professeur lui a demandĂ© son carnet. (Le Figaro, 23 octobre, libre accĂšs)
Yvelines : un Ă©lĂšve roue de coups son enseignante lors dâun cours
Globale Entwicklung: Schlechte Bildung kostet Billionen
Eine neue Studie misst, wie viele Kinder weltweit nicht einmal ein Mindestmaà an Grundkenntnissen erlernen. Wo ist der Mangel besonders gro� Und welche ökonomischen Kosten sind damit verbunden? (FAZ, 22 octobre, article payant)
Extraits :
Die 17 Ziele fĂŒr nachhaltige Entwicklung der Vereinten Nationen umfassen viele ehrgeizige Vorhaben, von der ArmutsbekĂ€mpfung bis zum Schutz der Ozeane. Um diese Ziele erfolgreich zu erreichen, bedarf es umfangreicher Ressourcen. Die Forschung zeigt, dass der Bildung hierbei eine entscheidende Rolle zukommt: Eine bessere Schulbildung trĂ€gt wesentlich zu höherer ProduktivitĂ€t und langfristigem Wirtschaftswachstum bei. Daher steht das vierte Nachhaltigkeitsziel â inklusive hochwertige Bildung fĂŒr alle â im Zentrum, um die Kompetenzen der Bevölkerung zu stĂ€rken. Denn nur dadurch lassen sich auch die anderen Entwicklungsziele effektiv angehen.
Doch wie weit ist die Welt davon entfernt sicherzustellen, dass jedes Kind ein MindestmaĂ an Basiskompetenzen erwirbt? Und was wĂŒrde das Erreichen dieses Ziels fĂŒr die globale Entwicklung bedeuten?
International vergleichbare Daten ĂŒber Bildungsergebnisse sind in vielen LĂ€ndern nur begrenzt verfĂŒgbar. Daher bleibt es unklar, wie viele Jugendliche weltweit derzeit nicht ein Mindestniveau an Basiskompetenzen erreichen. Dabei gibt es zahlreiche â nur leider nicht direkt vergleichbare â Leistungsstudien, die prinzipiell ein detailliertes Bild darĂŒber liefern können. (âŠ)
Die Ergebnisse zeigen, dass die Welt noch einen langen Weg vor sich hat, um global grundlegende Kompetenzen fĂŒr alle zu erreichen. Die wichtigsten Befunde lassen sich in fĂŒnf Fakten zusammenfassen:
– Mindestens zwei Drittel der Jugendlichen auf der Welt erlangen keine grundlegenden Kompetenzen.
– In 101 LĂ€ndern erreicht mehr als die HĂ€lfte der Kinder keine Basiskompetenzen, in 36 dieser LĂ€nder sind es ĂŒber 90 Prozent der Kinder.
– Selbst in LĂ€ndern mit hohem Einkommen fehlen einem Viertel der Kinder grundlegende Kompetenzen.
– Die Kompetenzdefizite erreichen 94 Prozent in Afrika sĂŒdlich der Sahara und 89 Prozent in SĂŒdasien, betreffen aber auch 68 Prozent im Nahen Osten und Nordafrika und 65 Prozent in Lateinamerika.
– Obwohl die Kompetenzdefizite am offensichtlichsten sind fĂŒr das Drittel der Kinder, die keine weiterfĂŒhrende Schule besuchen, erreichen auch 63 Prozent der SchĂŒlerinnen und SchĂŒler auf der Welt keine Basiskompetenzen. (âŠ)
Fehlende Kompetenzen schrĂ€nken die Jugendlichen in ihren Chancen und Wahlmöglichkeiten auf ihrem weiteren Bildungsweg und dem globalen Arbeitsmarkt ein. Die hier gemessenen grundlegenden Kompetenzen sind die absolute Basis fĂŒr das Erlernen weiterer FĂ€higkeiten. Dies ist nicht nur fĂŒr einen kleinen, privilegierten Teil der Weltbevölkerung relevant. Die Forschung hat zum Beispiel gezeigt, dass sich die ProduktivitĂ€t von Kleinbauern in einkommensschwachen LĂ€ndern durch Bildung stark verbessert hat. Die höhere ProduktivitĂ€t geht im Durchschnitt mit höheren Einkommen einher. (âŠ)
Was wĂŒrde es fĂŒr die globale wirtschaftliche Entwicklung bedeuten, wenn alle Jugendlichen mindestens grundlegende Kompetenzen erreichen wĂŒrden? (âŠ)
Die Ergebnisse zeigen, dass das weltweite BIP bis zum Ende des Jahrhunderts um 700 Billionen US-Dollar höher wĂ€re, wenn das Bildungsziel der grundlegenden Kompetenzen fĂŒr alle Kinder erreicht wĂŒrde. Dies entspricht 12 Prozent des zukĂŒnftigen BIP ĂŒber diesen Zeitraum und ist fĂŒnfmal so hoch wie das derzeitige jĂ€hrliche Welt-BIP. Der Betrag dokumentiert den wirtschaftlichen Schaden, der dadurch entsteht, dass das Ziel globaler grundlegender Kompetenzen nicht fĂŒr alle erreicht wird. Dabei ist der Schaden durch mangelnde BildungsqualitĂ€t in den Schulen mehr als doppelt so groĂ wie der Schaden dadurch, dass viele Jugendliche derzeit keine weiterfĂŒhrenden Schulen auf dem aktuellen QualitĂ€tsniveau besuchen. (âŠ)
Schlechte Bildung kostet Billionen: Wo ist der Mangel besonders groĂ?
«Wanted : dead or alive» : pour une histoire de casquette, un enseignant menacĂ© de mort et un lycĂ©e bloquĂ© Ă coups de mortiers dâartifice
RĂCIT – Le professeur de mathĂ©matiques dâun lycĂ©e de Corbeil-Essonnes indique avoir reçu des coups de poing par un Ă©lĂšve Ă qui il demandait de retirer sa casquette. Le proviseur nâa pas soutenu lâenseignant. (Le Figaro, 19 octobre, article payant)
Extraits :
Un Ă©lĂšve du lycĂ©e Robert-Doisneau (Corbeil-Essonnes, 91) a Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă vue vendredi 11 octobre, a indiquĂ© le parquet dâĂvry, confirmant une information du Parisien : le jeune homme a Ă©tĂ© accusĂ© la veille par un enseignant du lycĂ©e de lâavoir frappĂ©, insultĂ© et menacĂ©, aprĂšs que le professeur de mathĂ©matiques lui a confisquĂ© sa casquette. LâĂ©lĂšve portait son couvre-chef dans un couloir de lâĂ©tablissement, ce qui est proscrit par le rĂšglement intĂ©rieur. (âŠ)
Le professeur de mathĂ©matiques a indiquĂ© aux enquĂȘteurs avoir demandĂ© Ă lâĂ©lĂšve de retirer sa casquette, puis lui aurait confisquĂ© suite au refus de lâĂ©lĂšve. Ce dernier est revenu en compagnie dâun camarade pour intimer Ă lâenseignant lâordre de restituer la casquette. LâĂ©lĂšve a alors dit Ă lâenseignant : «je vais te buter, sale fils de pute» – des propos que lâĂ©lĂšve reconnaĂźt avoir profĂ©rĂ©s – avant de lui porter un coup de poing – ce quâil nie en revanche. LâĂ©lĂšve indique quant Ă lui que les violences physiques auraient Ă©tĂ© du seul fait de lâenseignant, qui lâaurait agrippĂ© et plaquĂ© contre un mur.
Le professeur de mathĂ©matiques, qui a dĂ©posĂ© plainte aprĂšs lâaltercation, a reçu un examen mĂ©dico-lĂ©gal attestant quâil prĂ©sentait une tumĂ©faction Ă la mĂąchoire et des hĂ©matomes aux jambes, et s’est vu prescrire 2 jours d’ITT. Une autre enseignante du lycĂ©e indique ĂȘtre sortie de classe en entendant du bruit, et avoir vu une dizaine dâĂ©lĂšves entourant lâenseignant en lui dĂ©cochant des coups de pied et des croche-pattes. (âŠ)
Plusieurs Ă©lĂšves ont tĂ©moignĂ© en revanche en faveur du lycĂ©en, affirmant que câest lâenseignant qui sâest montrĂ© violent Ă son endroit. La communautĂ© enseignante semble divisĂ©e, depuis une semaine, au sujet de la responsabilitĂ© de chacun dans lâagression : plusieurs professeurs se sont en effet dĂ©solidarisĂ©s de leur collĂšgue, en soutenant que celui-ci «a un historique» au sein du lycĂ©e. (âŠ)
Mais les faits nâen sont pas restĂ©s lĂ . Prenant fait et cause pour leur camarade, les lycĂ©ens issus de la filiĂšre technologique du lycĂ©e ont dĂ©cidĂ© cette semaine dâinstaller un blocus aux abords de lâĂ©tablissement et dâempĂȘcher la tenue des cours, pour exiger le dĂ©part du professeur et obtenir lâassurance que le jeune homme, lui, ne sera pas inquiĂ©tĂ©. (âŠ)
Au cours de la semaine, le blocus devant le lycĂ©e sâest prolongĂ©, les Ă©lĂšves fauteurs de troubles ayant mĂȘme Ă©tĂ© rejoints par dâautres jeunes du quartier des TarterĂȘts – un quartier sensible, emblĂ©matique des tensions urbaines qui agitent les banlieues dâĂle-de-France. (âŠ)
Au cours de ces Ă©vĂ©nements, des affiches ont Ă©tĂ© placardĂ©es aux abords de lâĂ©tablissement, montrant le visage de lâenseignant et son nom, avec la mention «wanted : dead or alive». Une vidĂ©o consultĂ©e par Le Figaro a circulĂ© sur Snapchat : on y voit des jeunes hommes sâamuser de cette campagne dâaffichage sauvage qui constitue une menace de mort pour le professeur. (âŠ)
Suppression de 4 000 postes dâenseignant : faut-il vraiment crier au loup ?
INTERVIEW. Utiliser la baisse dĂ©mographique pour rĂ©duire lâeffectif des enseignants est une idĂ©e, Ă condition de ne pas le faire au dĂ©triment des Ă©lĂšves, explique lâĂ©conomiste Nina Guyon. (Le Point, 16 octobre, article payant)
Extraits :
Moins 4 000 profs Ă la rentrĂ©e prochaine. La ministre de l’Ăducation nationale, Anne Genetet, a beau marteler que « des Ă©volutions sont encore possibles dans le cadre du dĂ©bat parlementaire », cette dĂ©cision apparaĂźt pour l’instant comme le plus lourd tribut payĂ© au projet de loi de finances pour 2025.
En effet, celui-ci prĂ©voit d’amputer 3 155 postes dans les Ă©coles maternelles et primaires publiques. Le second degrĂ© public sera, quant Ă lui, privĂ© de 180 emplois. Et, dans l’enseignement privĂ©, Bercy a annoncĂ© la suppression de 660 postes dans le premier degrĂ© et de 40 dans les collĂšges et les lycĂ©es.
Cela se traduira par des dĂ©parts non remplacĂ©s et des non-renouvellements de contractuels. Estimant qu’une « ligne rouge a Ă©tĂ© franchie », les syndicats enseignants ont dĂ©posĂ©, lundi 14 octobre, une « alerte sociale », prĂ©alable Ă un prĂ©avis de grĂšve. Ils demandent Ă Anne Genetet de les recevoir « dans le dĂ©lai de trois jours ». (âŠ)
Dans les Ă©coles publiques, il y aura en moyenne 21,4 Ă©lĂšves par classe Ă la rentrĂ©e 2025. C’est aussi le plus bas niveau jamais mesurĂ© depuis la mise en place de ce suivi par la Direction de l’Ă©valuation, de la prospective et de la performance (Depp), en 2017. Alors, faut-il vraiment crier au loup ?
Pour l’Ă©conomiste de l’Ăducation et maĂźtresse de confĂ©rences Ă Paris School of Economics Nina Guyon, tout dĂ©pend de la maniĂšre dont cette baisse sera mise en Ćuvre. Si la baisse dĂ©mographique est une rĂ©alitĂ©, « la carte scolaire ne peut pas se dĂ©cider d’en haut », dit-elle. Elle doit « prendre en compte la rĂ©alitĂ© gĂ©ographique, Ă©conomique et sociale de chaque territoire ».
Nina Guyon : La baisse dĂ©mographique est une rĂ©alitĂ© depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ et elle va s’accĂ©lĂ©rer dans les annĂ©es qui viennent. Ă l’Ă©cole, elle reprĂ©sente une rĂ©elle opportunitĂ© pour amĂ©liorer le taux d’encadrement des Ă©lĂšves. D’ailleurs, cela commence Ă se ressentir dans les classes. (âŠ)
En l’Ă©tat, c’est effectivement plutĂŽt une bonne nouvelle, mĂȘme si tout n’est pas encore parfait : dans de nombreux pays de l’OCDE, un enseignant n’est pas toujours seul dans sa classe dans le premier degrĂ©, il est donc aussi important de mesurer le nombre d’Ă©lĂšves par enseignant en sus de la taille des classes. Sur cette mesure, la France est toujours trĂšs en retard, Ă©tant Ă 18 Ă©lĂšves par enseignant contre 14 en moyenne dans l’OCDE.
ConcrĂštement, quels sont les effets d’une amĂ©lioration du taux d’encadrement des Ă©lĂšves sur leur niveau ?
Ils sont trĂšs positifs. La recherche a montrĂ© que la taille des classes a des effets trĂšs forts sur le niveau des Ă©lĂšves. Plus le taux d’encadrement diminue, plus le niveau augmente. C’est particuliĂšrement vrai dans le premier degrĂ© et pour les Ă©lĂšves de milieux dĂ©favorisĂ©s.
En ce sens, la diminution du nombre d’Ă©lĂšves par classe permet aussi de rĂ©duire les Ă©carts de niveaux entre les Ă©lĂšves favorisĂ©s et dĂ©favorisĂ©s. Parce que ces Ă©carts ont tendance Ă s’accroĂźtre avec le temps lorsque rien n’est fait, le dĂ©doublement des classes en zone d’Ă©ducation prioritaire est probablement l’une des mesures les plus efficaces qui ont Ă©tĂ© prises au cours de la derniĂšre dĂ©cennie pour relever le niveau global des Ă©lĂšves. (âŠ)
Ă quelles conditions ces suppressions de postes pourraient-elles avoir du sens, selon vous ?
Il est difficile de rĂ©pondre Ă cette question, car les donnĂ©es de la direction gĂ©nĂ©rale des ressources humaines de l’Ăducation nationale sur le nombre d’enseignants recrutĂ©s dans chaque acadĂ©mie ne sont ouvertes aux chercheurs que de maniĂšre trĂšs exceptionnelle. Cela nous empĂȘche de travailler concrĂštement sur ces sujets et d’analyser l’impact des dĂ©cisions qui sont prises.
Ce qui est certain, c’est que, si l’on veut continuer Ă relever le niveau et ne plus ĂȘtre les champions des inĂ©galitĂ©s sociales Ă l’Ă©cole, il faut maintenir les petits effectifs en REP et REP+, donc limiter les suppressions de postes Ă ces endroits.
Ă l’inverse, la littĂ©rature montre que les variations de taux d’encadrement n’ont que peu d’impact sur le niveau des Ă©lĂšves des quartiers favorisĂ©s. S’il y a des suppressions de postes Ă faire, mieux vaut donc le faire dans les Ă©coles primaires publiques et privĂ©es Ă fort indice de position sociale (IPS). L’impact n’y sera a priori pas significatif, contrairement Ă ce qu’une telle politique pourrait entraĂźner en Ă©ducation prioritaire.
Suppression de 4 000 postes dâenseignant : faut-il vraiment crier au loup ? (lepoint.fr)
Guillaume Tabard: «Le combat inachevĂ© de lâĂ©cole contre les pressions islamistes»
CONTRE-POINT – La premiĂšre arme de lâĂ©cole reste celle des savoirs et plus qu’avec des mots incantatoires sur la laĂŻcitĂ©, la ministre de lâĂ©ducation nationale, Anne Genetet est attendue sur une mise en Ćuvre effective du «choc de savoir », promis il y a un an par Gabriel Attal. (Le Figaro, 15 octobre, article payant)
Extraits :
(âŠ) Si la doctrine du « pas de vague » commence Ă ĂȘtre dĂ©noncĂ©e dans les discours nationaux, elle continue de peser sur le terrain. La lutte reste inĂ©gale entre la volontĂ© de lutter contre le « sĂ©paratisme » et la progression continue dâun communautarisme islamiste qui sait que, mĂȘme face aux lois, la raison du plus fort est toujours la meilleure. Et la partie est dâautant plus difficile Ă gagner que toute une partie de la gauche a troquĂ© un anticlĂ©ricalisme sectaire pour une compromission avec les nouvelles revendications communautaristes, pointant de lâ« islamophobie » dans le moindre rappel de la laĂŻcitĂ©.
La chape idĂ©ologique et mĂ©diatique reste forte. Il est certes moins risquĂ© de sâen prendre Ă lâenseignement catholique, lĂ oĂč son « caractĂšre propre » est reconnu, que de procĂ©der Ă des enquĂȘtes ou des complĂ©ments dâenquĂȘte sur les pressions islamistes au sein de lâĂ©cole publique.
Si la doctrine du « pas de vague » commence Ă ĂȘtre dĂ©noncĂ©e dans les discours nationaux, elle continue de peser sur le terrain. La lutte reste inĂ©gale entre la volontĂ© de lutter contre le « sĂ©paratisme » et la progression continue dâun communautarisme islamiste qui sait que, mĂȘme face aux lois, la raison du plus fort est toujours la meilleure. Et la partie est dâautant plus difficile Ă gagner que toute une partie de la gauche a troquĂ© un anticlĂ©ricalisme sectaire pour une compromission avec les nouvelles revendications communautaristes, pointant de lâ« islamophobie » dans le moindre rappel de la laĂŻcitĂ©.
La chape idĂ©ologique et mĂ©diatique reste forte. Il est certes moins risquĂ© de sâen prendre Ă lâenseignement catholique, lĂ oĂč son « caractĂšre propre » est reconnu, que de procĂ©der Ă des enquĂȘtes ou des complĂ©ments dâenquĂȘte sur les pressions islamistes au sein de lâĂ©cole publique.
Pierre Vermeren: «En France, les islamistes tentent dâaccentuer le faible niveau de lâĂ©cole pour tuer lâesprit critique des Ă©lĂšves»
TRIBUNE – Adversaire rĂ©solu de lâĂ©cole de la RĂ©publique, lâislam politique mine lâinstitution scolaire de lâintĂ©rieur, explique lâhistorien*. Ă la lumiĂšre des exemples Ă©trangers, oĂč les FrĂšres musulmans et les talibans ont pris le pouvoir, il explique ce que les islamistes veulent faire de lâĂducation nationale. (Le Figaro, 15 octobre, article payant)
Extraits :
Alors que se multiplient les incidents relatifs Ă la laĂŻcitĂ© en milieu scolaire, la nouvelle ministre de lâĂducation nationale peut sâappuyer sur le travail de fond effectuĂ© par des chercheurs, des parlementaires et les services de lâĂtat sur la situation de lâĂ©cole aux prises avec lâislam politique.
ChassĂ©s du monde arabe, oĂč ils sont criminalisĂ©s ou interdits, FrĂšres musulmans et salafistes sont Ă lâoffensive en Europe occidentale. Ils ciblent tous les musulmans, englobĂ©s par eux dans une prĂ©tendue « communautĂ© musulmane », se donnant pour mission de la structurer en « rĂ©islamisant » ses membres. Cela passe en premier lieu par le contrĂŽle des femmes, de leur habillement, de leurs dĂ©placements et de leur nuptialitĂ©. Pour les FrĂšres, « la » femme est une mĂšre, et la premiĂšre Ă©ducatrice des enfants : elle « fait » le musulman. LâĂ©ducation et lâĂ©cole constituent donc la seconde prioritĂ© absolue de ces militants.
Menaçant leur projet dâĂ©ducation, lâĂ©cole de la RĂ©publique nuit selon eux Ă lâavenir de lâislam. Constituant une insupportable intrusion de lâĂtat dans lâĂ©ducation de leurs enfants, lâĂ©cole laĂŻque doit ĂȘtre dĂ©sarmĂ©e. En juin 2013, lâinfluenceur islamiste Elias dâImzalĂšne, qui sâest illustrĂ© en 2024 en appelant au djihad dans Paris, Ă©tait trĂšs clair : « Vos Ă©coles, dans lesquelles vous envoyez vos enfants, dans lesquelles on mâa appris Ă mĂ©croire, Ă dĂ©tester (lâislam, NDLR), Ă dĂ©tester nos ancĂȘtres, doivent ĂȘtre abandonnĂ©es et quâon arrive Ă nos Ă©coles (âŠ). Aujourdâhui, nous devons nous dire : âLe projet dâĂ©cole et le projet de mosquĂ©e, câest deux choses qui vont ensemble.â » (âŠ)
Forts de ces convictions, les FrĂšres instaurent au quotidien un bras de fer avec lâĂ©cole publique laĂŻque. Il sâagit dâentraver la formation de citoyens en dehors des croyances familiales et sociales. Jules Ferry voulait les doter dâune facultĂ© de jugement rationnelle fondĂ©e sur des connaissances scientifiques et linguistiques modestes – en primaire et au collĂšge – mais fermes. Or la puissance de lâĂ©cole française sâest Ă©moussĂ©e depuis cinquante ans, sous la triple influence du pĂ©dagogisme, du libĂ©ralisme de marchĂ© et de lâeffondrement de lâĂ©cole sanctuaire, dĂ©sormais ouverte aux parents, aux rĂ©seaux sociaux et aux associations. Pour les FrĂšres, cet affaissement de lâĂ©cole rĂ©publicaine est lâoccasion historique dâimposer aux enfants musulmans – et au-delĂ si possible – leur propre formation. (âŠ)
LâactualitĂ© confirme la rĂ©ussite de cette stratĂ©gie, mĂȘme si tout ne peut pas ĂȘtre imputĂ© Ă un seul groupe. La masse des actes relevĂ©s par les administrations nâest pas sans signification. Quelque 250 Ă©coles ont Ă©tĂ© attaquĂ©es lors des Ă©meutes de juin 2023 (5 demeurant fermĂ©es Ă la rentrĂ©e), poursuivant un mouvement ancien. Les incendies criminels de gymnases, hĂ©las courants, sont-ils par ailleurs fortuits ? Un rapport sĂ©natorial a dĂ©voilĂ© que 100 000 professeurs sont menacĂ©s chaque annĂ©e, soit un sur huit. En 2022 et 2023, lâoffensive sur lâabaya a Ă©tĂ© si coordonnĂ©e par les rĂ©seaux sociaux – dans un lycĂ©e de la banlieue lyonnaise, on a comptĂ© jusquâĂ 200 abayas – que le ministre Attal a finalement interdit ce signe religieux. Lors du ramadan suivant, de graves incidents ont Ă©clatĂ© autour du voile, des proviseurs dâĂle-de-France ayant Ă©tĂ© menacĂ©s de mort. Car le voile demeure la mĂšre des batailles.
Cette lutte Ă bas bruit affaiblit les apprentissages et le niveau de centaines de milliers de jeunes de nos Ă©coles. Un faible niveau scolaire rend la pensĂ©e incertaine et facilite la soumission. Tout dĂ©bat Ă ce sujet est difficile, car il dĂ©voilerait un malaise profond. Or la non-maĂźtrise du français chez des enfants nĂ©s en France interdit Ă des dizaines de milliers de jeunes, mĂȘmes intelligents, de faire des Ă©tudes. Le français Ă©crit comme une langue Ă©trangĂšre est rĂ©dhibitoire ; il ne permet pas la comprĂ©hension minimale requise dans un monde oĂč lâĂ©crit reste le support de la connaissance. Au-delĂ , le bras armĂ© politique et idĂ©ologique de lâĂtat français est atteint.
La rĂ©islamisation par le bas et la prise de contrĂŽle de microsociĂ©tĂ©s archipĂ©lisĂ©es, la fragilisation extrĂȘme de lâĂ©cole, la ghettoĂŻsation de lâhabitat sont Ă la fois un rĂ©sultat, une stratĂ©gie de contrĂŽle et les effets dâune doctrine. Les frĂ©ro-salafistes ont peu dâestime pour cette sociĂ©tĂ©, et leurs ambitions, confortĂ©es par Bruxelles, sont dâautant plus vives quâils ont perdu pied au sud de la MĂ©diterranĂ©e.Pierre Vermeren: «En France, les islamistes tentent dâaccentuer le faible niveau de lâĂ©cole pour tuer lâesprit critique des Ă©lĂšves» (lefigaro.fr)
De Paty Ă Bernard : la France a besoin dâhommages, mais surtout de courage
LA CHRONIQUE DE FATIHA AGAG-BOUDJAHLAT. Lâhommage rendu aux professeurs assassinĂ©s par des terroristes islamistes est nĂ©cessaire. Mais la lutte contre cette idĂ©ologie mortifĂšre Ă lâĂ©cole est-elle vraiment Ă la hauteur ? (Le Point, 15 octobre, article payant)
Extraits :
Aujourd’hui, dans tous les collĂšges et lycĂ©es de France est organisĂ©e une minute de silence en hommage Ă Samuel Paty et Ă Dominique Bernard. Tous deux assassinĂ©s au nom de l’islam. Dans son message adressĂ© Ă tous les chefs d’Ă©tablissement, la ministre Genetet nomme les choses : « Il y a trois ans, le 16 octobre 2020, puis le 13 octobre 2023, les professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard Ă©taient assassinĂ©s, victimes du terrorisme islamiste. »
L’hommage Ă Dominique Bernard fut plus spontanĂ© et unanime que celui rendu Ă Samuel Paty, auquel par exemple le syndicat Sud a refusĂ© de s’associer. Le second Ă©tait plus innocent que le premier, il faut croire, puisqu’il fut attaquĂ© parce qu’il Ă©tait lĂ , au mauvais endroit au mauvais moment. Alors que Samuel Paty fut assassinĂ© pour un acte : son choix d’aborder la libertĂ© d’expression au travers des caricatures, dont une de Mahomet, le seul prophĂšte, avec MĂ©lenchon, dont il est interdit de rire ou de se moquer.
Il faut se rappeler les interviews lunaires et l’ouvrage odieux (Lettre aux enseignants) commis par François HĂ©ran, professeur au CollĂšge de France, qui a expliquĂ© notamment sur France Culture que non seulement Samuel Paty avait commis une faute, mais qu’il en avait eu conscience. (âŠ)
En novembre s’ouvrira le procĂšs de l’assassinat de Samuel Paty devant la cour d’assises spĂ©ciale de Paris. Le tueur n’est plus lĂ . Ceux qui ont armĂ© en mots celui qui s’est armĂ© tout court seront jugĂ©s. Les Ă©lĂšves qui ont livrĂ© leur prof contre de l’argent seront jugĂ©s. La menteuse sera jugĂ©e. Les autres mains sales accusant Ă tout-va d’islamophobie ne seront pas jugĂ©es, alors que cette accusation tue.
LâĂ©cole a rĂ©ussi sa massification, mais elle a ratĂ© sa dĂ©mocratisation
TRIBUNE. LâĂ©cole de la RĂ©publique sâest ouverte au plus grand nombre, mais elle a manquĂ© son principal dĂ©fi : transmettre Ă tous les savoirs fondamentaux. (Le Point, 8 octobre, article payant)
Extraits :
C’Ă©tait en 1985. Le ministre de l’Ăducation, Jean-Pierre ChevĂšnement, fixe l’objectif de mener 80 % d’une classe d’Ăąge au niveau du bac en crĂ©ant notamment le bac professionnel. Lorsque s’est levĂ©e la barriĂšre de la sĂ©lection qui, reconnaissons-le, Ă©tait injuste et cruelle, un nombre considĂ©rable d’enfants, jusque-lĂ trĂšs tĂŽt Ă©cartĂ©s, se sont trouvĂ©s prĂ©cipitĂ©s dans un systĂšme qui n’Ă©tait pas conçu pour eux.
Le filtre culturel et social ayant Ă©tĂ© retirĂ©, l’Ă©cole s’est trouvĂ©e mise au dĂ©fi d’instruire des enfants de moins en moins « Ă©duquĂ©s ». De l’Ă©cole on leur avait donnĂ© des reprĂ©sentations confuses et parfois nĂ©gatives. Du langage ils n’avaient qu’une maĂźtrise trĂšs approximative. En guise de repĂšres culturels, ils n’avaient eu que l’Ă©clairage glauque d’une tĂ©lĂ©vision de plus en plus dĂ©bile. Quant Ă la mĂ©diation familiale, ils n’en avaient souvent connu que le silence, l’indiffĂ©rence et la passivitĂ©.
Lorsqu’il fut dĂ©cidĂ© d’ouvrir plus largement les portes de l’Ă©cole Ă tous les enfants et de les y garder beaucoup plus longtemps qu’auparavant, nous prĂźmes collectivement l’engagement de les y recevoir et de les y maintenir tous, quelle que soit leur origine, ceux issus de catĂ©gories sociales peu favorisĂ©es mais aussi ceux, de plus en plus nombreux, « venus d’ailleurs », en Ă©quilibre culturel et linguistique instable. Cet engagement ne pouvait pas ĂȘtre tenu au sein d’une Ă©cole qui avait Ă©tĂ© construite pour accueillir des privilĂ©giĂ©s prĂ©alablement triĂ©s.
Pour faire face Ă une hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© linguistique et culturelle considĂ©rable, il eĂ»t fallu que cette Ă©cole se transformĂąt en profondeur dans ses contenus, sa pĂ©dagogie, la formation de ses maĂźtres et ses finalitĂ©s professionnelles. Elle resta en fait quasiment identique Ă elle-mĂȘme, mĂȘme si elle tenta de donner le change en multipliant des filiĂšres qui n’Ă©taient en fait que des voies de garage ou en acceptant que certains Ă©lĂšves voient leurs ambitions cognitives rĂ©duites. Elle navigue ainsi depuis des dizaines d’annĂ©es entre complaisance et indiffĂ©rence, tentant de maquiller l’Ă©chec en abaissant rĂ©guliĂšrement ses exigences.
Pour n’avoir pas su allier bienveillance et exigence, pour n’avoir pas eu la dĂ©cence d’offrir la mĂȘme ambition Ă tous ses Ă©lĂšves, l’Ă©cole n’a pas pu relever le dĂ©fi d’une distribution Ă©quitable du pouvoir linguistique et intellectuel. Balançant ainsi entre rĂ©action et dĂ©magogie, elle laisse aujourd’hui sur le bord du chemin menant aux apprentissages fondamentaux plus d’un Ă©lĂšve sur dix. (âŠ)
Ă l’entrĂ©e au collĂšge, 15 % des Ă©lĂšves se trouvent en situation de grande difficultĂ© d’expression, de lecture et encore plus d’Ă©criture. Brutalement livrĂ©s Ă eux-mĂȘmes face au morcellement disciplinaire du collĂšge, ces Ă©lĂšves vont s’enfoncer, annĂ©e aprĂšs annĂ©e, dans le long couloir de l’illettrisme. L’Ă©cole primaire les a maintenus « en vie » sans vraiment parvenir Ă les remettre Ă niveau ; le collĂšge les achĂšve. Il y a lĂ comme une espĂšce de scandale !
Certains seront orientĂ©s vers des filiĂšres professionnelles, non parce qu’ils ont envie d’exceller dans un mĂ©tier manuel mais parce qu’on leur a dit qu’ils n’Ă©taient bons qu’Ă cela. Aux autres on dĂ©cernera larga manu des diplĂŽmes de pacotille, mais 150 000 d’entre eux quitteront l’Ă©cole sans aucune certification. (âŠ)
Ăchec scolaire, Ă©chec professionnel, Ă©chec civique, voilĂ Ă quoi conduisent l’impuissance linguistique et la faiblesse intellectuelle qu’une Ă©cole dĂ©laissĂ©e et des familles bousculĂ©es n’ont rĂ©ussi ni l’une ni les autres Ă endiguer. (âŠ)
De plus en plus d’Ă©lĂšves sont ainsi programmĂ©s trĂšs tĂŽt pour l’Ă©chec. Dans de rares cas, on leur apportera un soutien plus ou moins adaptĂ©, on envisagera quelques solutions originales. Mais, sur 100 Ă©lĂšves en difficultĂ© en sixiĂšme, 94 le sont encore en classe de troisiĂšme. Ils n’auront pas leur brevet des collĂšges Ă une Ă©poque oĂč le baccalaurĂ©at ne garantit plus rien. Une minoritĂ© d’entre eux, plus habiles dans des domaines pratiques, obtiendront un CAP parce qu’Ă la longue, et malgrĂ© des insuffisances notoires dans les matiĂšres gĂ©nĂ©rales, on considĂ©rera que, somme toute, ils le mĂ©ritent.
Mais qui peut penser qu’un enfant qui, Ă 13 ans, bute encore sur des mots simples, ne maĂźtrise pas une syntaxe de base et ne tire aucun parti d’un texte Ă©lĂ©mentaire pourra, une fois devenu « grand », rĂ©sister aux propositions indĂ©centes qui lui seront faites, mettre en cause les discours manipulateurs qu’on lui imposera et rĂ©sister Ă la tentation « dĂ©licieuse » de la violence.
Par *Alain Bentolila, professeur de linguistique Ă l’universitĂ© Paris-Descartes, auteur de plusieurs ouvrages concernant l’illettrisme et l’apprentissage du langage et de la lecture.
LâĂ©cole a rĂ©ussi sa massification, mais elle a ratĂ© sa dĂ©mocratisation (lepoint.fr)
Les pĂ©dagogistes sont-ils en train de perdre la bataille de l’Ă©cole ?
RĂCIT – Anne Genetet, qui vient dâĂȘtre nommĂ©e ministre de lâĂducation nationale, succĂšde Ă quatre ministres en prĂšs de deux ans Rue de Grenelle. Si tout le monde s’accorde sur la faillite de l’Ă©cole, la bataille entre ceux qui veulent mettre l’enfant au centre et ceux qui veulent restaurer l’autoritĂ© se poursuit toujours. (Le Figaro, 4 octobre, article payant)
Extraits :
Câest donc Anne Genetet qui prĂ©sidera dorĂ©navant les rĂ©unions Rue de Grenelle. CinquiĂšme ministre en deux ans, comme le reflet de lâerrance – et de lâimpuissance – du politique sur le sujet. Et de ce point de vue, le ministĂšre dâAnne Genetet ne marquera pas de tournant majeur. Macroniste de la premiĂšre heure – Ă©lue dĂ©putĂ©e en 2017 -, elle nâa jamais pris position sur lâĂ©cole et nâa pas non plus souhaitĂ© faire un discours de politique gĂ©nĂ©rale lors de la passation de pouvoir. Elle sâest contentĂ©e dâĂ©voquer sobrement les « valeurs non nĂ©gociables de la RĂ©publique », en ajoutant ne pas avoir peur du mot « rĂ©ussite ». Les directives sont donc gĂ©nĂ©rales et le programme assez flou : « l’Ă©lĂ©vation du niveau de nos Ă©lĂšves », « le respect de nos professeurs » et « le respect de l’autoritĂ© », a Ă©grainĂ© la nouvelle ministre.
Lâurgence est pourtant lĂ , et depuis au moins une dizaine dâannĂ©es. Car sâil y a un constat qui met tout le monde dâaccord, Ă droite comme Ă gauche, câest celui de la faillite de lâĂ©cole. Mais câest quand professeurs, parents dâĂ©lĂšves et administration en viennent Ă parler des causes et des solutions, que les avis divergent. (âŠ)
« Dans les annĂ©es 60 et 70, il existait un courant fort de rĂ©novation pĂ©dagogique », dĂ©taille-t-il. En 1968, le ministre gaulliste Alain Peyrefitte dĂ©clarait vouloir « des maĂźtres qui soient moins les serviteurs d’une discipline que les serviteurs des enfants ». Quelques semaines plus tard, ce dernier prĂ©sentait en Conseil des ministres un vĂ©ritable plan de rĂ©novation pĂ©dagogique. Et cela nâa Ă©tĂ© que le premier de nombreux bouleversements. En 1975, la loi Haby a instituĂ© le « collĂšge unique ». Lâobjectif de cette rĂ©forme Ă©tait de lutter contre les inĂ©galitĂ©s en homogĂ©nĂ©isant les connaissances des Ă©lĂšves. Jusque-lĂ , ceux qui entraient en sixiĂšme Ă©taient classĂ©s en trois groupes selon le niveau, menant Ă des parcours plus ou moins longs. Avec cette loi, tous les Ă©lĂšves dâune mĂȘme classe dâĂąge se retrouvaient dĂ©sormais cĂŽte Ă cĂŽte pour quatre annĂ©es supplĂ©mentaires. (âŠ)
Dans le mĂȘme temps, les mĂ©thodes dâenseignement se sont Ă©galement adaptĂ©es Ă ce changement. Le collĂšge unique « suppose que tous les Ă©lĂšves de sixiĂšme soient capables de suivre un enseignement scientifique dĂšs le dĂ©but de lâannĂ©e », dĂ©taille le spĂ©cialiste. Ce qui, selon lui, pose diverses difficultĂ©s : « Avec des classes hĂ©tĂ©rogĂšnes, on ne peut plus faire cours au sens traditionnel du terme, puisque certains Ă©lĂšves suivraient, d’autres dĂ©crocheraient, et l’on ne pourrait plus assurer la cohĂ©sion du groupe», dĂ©taille-t-il. Et de rĂ©sumer : « Le pĂ©dagogisme, c’est donc la maniĂšre de faire vivre l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© sans Ă©clatement. » (âŠ)
En 1989, la loi dâorientation sur lâĂ©ducation de Jospin, qui a instituĂ© les Instituts universitaires de formation des maĂźtres (IUFM), a accentuĂ© les craintes des anti-pĂ©dagogues dĂ©jĂ audibles Ă lâĂ©poque. (âŠ) « Une idĂ©ologie prĂ©dominait dans ces Ă©tablissements, celle de l’enfant crĂ©ateur de savoir : il fallait qu’il dĂ©couvre tout par lui-mĂȘme », dĂ©taille le linguiste Alain Bentolila. (âŠ) Philippe Meirieu, figure de proue du pĂ©dagogisme, a dĂ©fendu cette idĂ©e sur son blog : « Affirmer que âl’enfant construit son propre savoirâ, c’est simplement constater que tout apprentissage authentique n’est pas une âadditionâ, c’est un âmĂ©tabolismeâ ». (âŠ)
Mais comment ce « constructivisme » sâest-il manifestĂ© ? L’idĂ©e a Ă©tĂ© de faire partir les Ă©lĂšves du « concret » pour aller vers l’« abstrait », rĂ©sume Philippe Nemo. Ă lâopposĂ© du cours magistral, dispensĂ© par un professeur dâune maniĂšre jugĂ©e verticale et « autoritaire ». Dâun point de vue thĂ©orique, « l’idĂ©e est que l’Ă©lĂšve construise lui-mĂȘme son propre savoir, dĂ©taille Jean-Paul Brighelli, auteur de L’Ăcole sous emprise (Ăditions de l’Archipel, aoĂ»t 2024). DerriĂšre ce modĂšle plane l’ombre de Rousseau, dans âL’Ămile ou de l’Ăducationâ oĂč est dĂ©crite la relation idĂ©ale entre un Ă©lĂšve – qui doit rester le plus prĂšs possible de son Ă©tat de nature car il est bon – et son prĂ©cepteur. Or, l’Ă©ducation classique postule l’idĂ©e inverse : l’Ă©tat de nature n’est pas bon et l’Ă©ducation contraint nĂ©cessairement l’Ă©lĂšve. » Avec cette dissonance, l’Ă©cart s’est rapidement creusĂ© entre les dĂ©fenseurs d’une transmission classique et les partisans du pĂ©dagogisme. (âŠ)
« Le pĂ©dagogisme c’est l’Ă -peu-prĂšs, le tĂątonnement. Or, apprendre Ă lire ce n’est pas tĂątonner », rĂ©sume le linguiste Alain Bentolila en Ă©voquant la « mĂ©thode globale » – ou mĂ©thode idĂ©o-visuelle – pour apprendre Ă lire, aujourdâhui largement battue en brĂšche. (âŠ) « Tout tourne autour du statut que l’on donne Ă l’erreur. Constitue-t-elle un Ă©cart par rapport Ă la norme qu’il est prĂ©fĂ©rable de surmonter ou lâerreur fait-elle partie intĂ©grante de l’identitĂ© d’un enfant, et doit-elle ainsi ĂȘtre prĂ©servĂ©e ? » Telle est la question.
Nombre dâintellectuels ont pointĂ© les difficultĂ©s de cet enseignement tout en relevant les mauvais rĂ©sultats de lâHexagone dans les classements internationaux. (âŠ)
Politiquement, Jean-Michel Blanquer, ministre de lâĂducation nationale, a Ă©tĂ© lâun des premiers Ă vouloir sâattaquer frontalement Ă ce quâil estimait ĂȘtre des dysfonctionnements et avait souhaitĂ© rĂ©habiliter les « savoirs fondamentaux ». Lâancien directeur gĂ©nĂ©ral de lâESSEC avait notamment investi les neurosciences pour dĂ©fendre les mĂ©thodes quâil prĂ©conisait : « Je me suis appuyĂ© sur la connaissance scientifique et nous avons crĂ©Ă© le Conseil scientifique de l’Ăducation nationale. Tout cela a produit un effet de lĂ©gitimation et de prĂ©cision. Il y a des choses qui tombent sous le sens comme la supĂ©rioritĂ© de la mĂ©thode syllabique , dĂ©montrĂ©e par diverses Ă©tudes», avait-il dĂ©jĂ dĂ©taillĂ© auprĂšs du Figaro . Mais Ă lâĂ©poque les syndicats avaient montrĂ© leur opposition : « Tout ceci prend du temps. Il y a encore l’idĂ©e trop prĂ©sente qu’il ne faut pas ĂȘtre trop exigeant tout de suite », avait-il ainsi concĂ©dĂ©. Pour Jean-Paul Brighelli, si le ministre de lâĂducation nationale possĂ©dait « tous les chiffres », il lui a surtout manquĂ© « lâautoritĂ© ». MĂȘme constat concernant lâambitieux Gabriel Attal et ses « groupes de niveau ». Sous leur pression, la Rue de Grenelle a dĂ» rĂ©tropĂ©daler. « L’Ă©ducation est cogĂ©rĂ©e par les syndicats : aucune dĂ©cision ne peut ĂȘtre prise contre eux », analyse ainsi Philippe Nemo. (âŠ)
Et pour sortir de lâimpasse, les solutions semblent exigeantes et coĂ»teuses politiquement. Car le temps de lâĂ©cole est celui du temps long, note le linguiste Alain Bentolila. « Ce qui est terrifiant, c’est que les ministres qui se succĂšdent apportent avec eux leur lot d’idĂ©ologie et de prĂ©jugĂ©s, câest-Ă -dire quâils font l’erreur de croire qu’ils vont changer fondamentalement l’Ă©ducation pendant leur mandat », assĂšne le spĂ©cialiste. Et de trancher : «Il faudra quâun homme dâĂtat accepte de mettre en place des mesures dont il ne verra pas les rĂ©sultats ».
Les pĂ©dagogistes sont-ils en train de perdre la bataille de l’Ă©cole ? (lefigaro.fr)
«Ce sont des copies dâhistoire, de philosophie quâon ne comprend plus»: les professeurs face Ă la chute dramatique du niveau de langue
RĂCIT – En thĂ©orie, lâorthographe ou la grammaire ne relĂšvent pas du bagage quâils doivent transmettre Ă leurs Ă©lĂšves. Mais les professeurs rivalisent dâingĂ©niositĂ© pour remĂ©dier Ă la baisse du niveau de français. (Le Figaro, 30 septembre, article payant)
Extraits :
«J’ai toujours eu des collĂšgues qui ne prĂȘtaient pas attention au niveau de langue des copies. Ils sont de moins en moins nombreux », lance d’emblĂ©e Aude Denizot, professeure de droit Ă l’universitĂ© du Maine. «Cette question ne peut plus rester accessoire. Dans aucune des disciplines qui demandent de la rĂ©daction. Parce qu’au-delĂ d’un dĂ©faut d’orthographe, ce sont dĂ©sormais des copies qu’on ne comprend plus», continue l’auteure de «Pourquoi nos Ă©tudiants ne savent-ils plus Ă©crire ?» (Enrick).
Si les enseignants de littĂ©rature ont pu, un temps, ĂȘtre seuls Ă tirer la sonnette dâalarme, ce sont dĂ©sormais tous les professeurs du secondaire et de lâuniversitĂ© qui font les frais de cette chute du niveau. «Mes Ă©lĂšves de Terminale deviennent incapables de construire une phrase avec logique. Ils ont du mal Ă structurer leur pensĂ©e, non pas qu’ils soient moins intelligents qu’avant, mais Ă cause d’une dĂ©faillance syntaxique» explique Emmanuelle*, professeure de philosophie en rĂ©gion parisienne. (âŠ)
Bon an mal an, le niveau de langue poursuit en effet sa baisse inexorable. Persistance de mauvaises mĂ©thodes d’enseignement en primaire, effritement du temps de lecture, diminution des heures consacrĂ©es au français â 1338 heures par an au dĂ©but du siĂšcle contre 864 aujourd’huiâŠLes causes sont nombreuses. Seuls 56,6% des 15-25 ans maĂźtrisent en moyenne les rĂšgles de l’orthographe, selon le baromĂštre du Projet Voltaire publiĂ© en 2019. «à l’Ă©chelle de ma carriĂšre, la chute du niveau de langue a Ă©tĂ© extrĂȘmement impressionnante», explique Aude Denizot. «Chaque annĂ©e, on dĂ©couvre de nouvelles fautes graves qui n’Ă©taient pas faites avant. Il y a quelques annĂ©es, j’ai vu pour la premiĂšre fois une virgule entre le sujet et le verbe dans une phrase simple, du type le chat, mange la souris. Aujourd’hui, la faute est devenue banale», argue-t-elle.
Face Ă cette baisse du niveau, que faire ? Consacrer des heures de philosophie Ă des exercices de grammaire ? Doubler le temps de correction des copies Ă relever les fautes dâorthographe ? (âŠ)
Yvan Monka : «Un élÚve qui travaille en mathématiques ne peut pas échouer»
ENTRETIEN – Dix ans aprĂšs sa premiĂšre vidĂ©o, le cĂ©lĂšbre prof de YouTube revient sur son parcours et livre ses conseils pour rĂ©ussir en maths. (Le Figaro, 26 septembre, article payant)
Extraits :
(âŠ) La France est trĂšs mal classĂ©e en maths au classement Pisa . Comment l’expliquez-vous ?
Ce qui est sĂ»r, c’est que le niveau a baissĂ©. J’y vois plusieurs raisons. Sâil ne fallait en donner quâune, je citerais peut-ĂȘtre les Ă©crans. Ils ont un effet dramatique sur la concentration. En maths, on le paye cher. Sans concentration, sans goĂ»t de lâeffort, on ne peut pas faire des maths. On est obligĂ© de se poser, de se concentrer et de produire un effort cĂ©rĂ©bral pour comprendre. Or, aujourd’hui, beaucoup de gens ignorent par exemple qu’un enfant de quatre ans n’a pas besoin d’Ă©cran, au contraire, cela va lâabrutir ! Alors qu’il pourrait faire travailler son imagination, s’inventer des histoires et des problĂšmes Ă rĂ©soudre avec une casserole et une cuillĂšre ! (âŠ)
Croyez-vous que certains Ă©lĂšves ont l’esprit mathĂ©matique et que d’autres non ?
Certains ont des facilitĂ©s, c’est vrai. Mais un Ă©lĂšve qui travaille peut au pire ĂȘtre en difficultĂ©, jamais Ă©chouer. Le vrai problĂšme, ce sont les Ă©lĂšves qui sont dĂ©jĂ en grande difficultĂ© au collĂšge. Ă lâarrivĂ©e au lycĂ©e, cela devient trĂšs compliquĂ©. (âŠ)
Vous adorez les maths et lâenseignement. Quels conseils donneriez-vous aux professeurs dĂ©couragĂ©s ?
Je me garderais bien de donner des leçons Ă mes collĂšgues qui galĂšrent. Dans certains Ă©tablissements, enseigner est tellement difficile… Mes conseils, je les donnerais plutĂŽt Ă la nouvelle ministre de l’Ăducation nationale. Ce qui manque profondĂ©ment dans notre mĂ©tier, c’est le respect. Les salaires ne nous valorisent pas. Nous sommes pointĂ©s du doigt pour les vacances ou le peu d’heures de cours. Câest absurde, nous avons besoin de ce temps pour travailler. Dans les classes, les enfants perçoivent trĂšs bien ce mĂ©pris. Ils savent que ce mĂ©tier est dur et mal payĂ©. Comment voulez-vous susciter des vocations ?
Yvan Monka est professeur agrĂ©gĂ© de mathĂ©matiques et enseignant au lycĂ©e dans l’acadĂ©mie de Strasbourg. GrĂące Ă ses vidĂ©os pĂ©dagogiques et Ă diffĂ©rents contenus proposĂ©s gratuitement sur son site internet «maths et tiques », ce Youtubeur aux 2,5 millions dâabonnĂ©s est devenu une star en ligne des mathĂ©matiques pour les collĂ©giens et les lycĂ©ens.
Yvan Monka : «Un élÚve qui travaille en mathématiques ne peut pas échouer» (lefigaro.fr)
Les bonnes recettes de lâEstonie pour remonter le niveau scolaire des Ă©lĂšves
Comment lâEstonie a-t-elle mis en place lâun des meilleurs systĂšmes Ă©ducatifs du monde ? Sa ministre delâĂducation, Kristina Kallas, explique les secrets de rĂ©ussite de son pays. (Le Point, 25 septembre, article payant)
Voir « Article du jour »
Les bonnes recettes de lâEstonie pour remonter le niveau scolaire des Ă©lĂšves (lepoint.fr)
Intelligenzforscherin: âDer IQ sagt den Erfolg in Schule, Studium und Beruf relativ gut vorherâ
Die Mainzer Psychologieprofessorin Anna-Lena Schubert erforscht, von welchen Faktoren Intelligenz abhÀngt. Sie sagt, wieso die Messung des IQ in Bewerbungsverfahren sinnvoll ist und was von Studien zu halten ist, in denen die Intelligenz ethnischer Gruppen verglichen wird. (FAZ, 20 septembre, article payant)
Extraits :
Frau Schubert, wenn Sie einem Menschen zum ersten Mal begegnen: Woran erkennen Sie, dass er intelligent ist?
Wenn jemand auch einem lĂ€ngeren GesprĂ€ch sehr gut folgen kann, sich gut in komplexe ZusammenhĂ€nge hineinversetzen kann und einen groĂen Wortschatz hat, dann können das Zeichen hoher Intelligenz sein.
Aber es muss kein Ausweis von Intelligenz sein, wenn man seine Bildung zur Schau stellt und mit Fremdwörtern um sich wirft â oder?
Es könnte natĂŒrlich auch Ausweis mangelnder Bescheidenheit sein. Aber tatsĂ€chlich hĂ€ngen Bildung und Intelligenz schon recht stark miteinander zusammen. Die Psychologie kennt zwei Formen von Intelligenz. Die eine ist die fluide Intelligenz: Wie gut kann ich schlussfolgern, mir Dinge merken, Dinge verarbeiten? Die andere Form ist die kristallisierte Intelligenz, das erlernte Wissen. (âŠ)
Was sagt dieser Wert ĂŒber die tatsĂ€chlichen FĂ€higkeiten eines Menschen aus? Muss man einen IQ von 130 haben, um Professor zu werden?
Es gibt keinen Wert, von dem an man fĂŒr einen bestimmten Beruf geeignet ist. Aber wir wissen, dass der Intelligenzquotient den Erfolg in Schule, Studium und Beruf relativ gut vorhersagen kann. (âŠ)
Inwieweit ist Intelligenz erblich?
Es gibt sehr gute Studien, die zeigen, dass Intelligenz zu 50 bis 70 Prozent genetisch bestimmt ist. (âŠ)
Vor 30 Jahren gab es groĂe Aufregung um das Buch âThe Bell Curveâ von Charles Murray und Richard Herrnstein. Darin wurde unter anderem behauptet, schwarze Amerikaner hĂ€tten einen durchschnittlich um 15 Punkte niedrigeren IQ als weiĂe. Den Autoren wurden damals methodische MĂ€ngel und sogar Rassismus vorgeworfen. Wenn man aber annimmt, dass 50 Prozent der Intelligenz durch Umweltfaktoren bestimmt sind, wĂ€re das Resultat doch plausibel: Schwarze Amerikaner wurden jahrhundertelang systematisch von Bildung ferngehalten.
Das ist ein sehr heikles Thema. âThe Bell Curveâ hat damals eine riesige Debatte ausgelöst, auch weil natĂŒrlich völlig unklar ist, welche Faktoren zu einem möglichen Intelligenzunterschied zwischen Ethnien beitragen können. Mit groĂer Sicherheit spielen soziale Faktoren wie die von Ihnen angesprochenen eine entscheidende Rolle. Wir haben ja schon vorher darĂŒber gesprochen, dass man in solchen Tests einfach besser abschneidet, wenn man generell mit standardisierten Leistungstestungen vertraut ist. In den USA ist die Intelligenzforschung eine Zeit lang sehr in Verruf geraten und leidet auch heute noch darunter, dass einzelne Studien, in der Regel entgegen der Absicht der Forschenden, zur Rechtfertigung diskriminierender oder rassistischer Einstellungen herangezogen werden. Ich glaube aber, dass es generell sehr schwer ist, Intelligenztests zu konstruieren, die so fair sind, dass sie sich fĂŒr Vergleiche zwischen verschiedenen LĂ€ndern und Ethnien eignen, und eine solche Forschung daher eigentlich gar nicht seriös betrieben werden kann.
IQ sagt den Erfolg laut Intelligenzforscherin relativ gut vorher (faz.net)
Charles Jaigu :«La désespérante résilience du Mammouth»
CHRONIQUE – Lâessayiste et philosophe Philippe Nemo* reprend le combat de sa vie pour une Ă©cole libre comme elle existe partout ailleurs. Mais Ă quoi sert encore lâĂducation nationale ? (Le Figaro, chronique, 12 septembre, article payant)
Extraits :
(âŠ)« Les autres systĂšmes scolaires europĂ©ens sont pluralistes, seule la France a optĂ© pour une Ăducation centralisĂ©e, et il faut sâinterroger sur cette exception dĂšs lors quâelle confĂšre Ă notre pays non pas un avantage, mais un dĂ©savantage sur les autres », nous dit Nemo. « Ă lâĂ©tranger, les solutions adoptĂ©es sont diverses : prĂ©dominance du public, mais gestion par des collectivitĂ©s locales multiples (Suisse, Allemagne, Ătats-UnisâŠ) ; financements publics accordĂ©s Ă des entitĂ©s privĂ©es mises en concurrence (charter schools amĂ©ricaines, Ă©coles libres portugaises, « chĂšque Ă©ducatif » suĂ©dois, financement public accordĂ© aux Ă©coles et universitĂ©s confessionnelles en Belgique et aux Pays-Bas) », note-t-il. Il se rĂ©jouit, par exemple, de la transformation complĂšte du systĂšme scolaire suĂ©dois dans les annĂ©es 1990 dâun modĂšle proche de la France Ă une libĂ©ralisation dont le succĂšs ne sâest pas dĂ©menti depuis. (âŠ)
La puissance du syndicalisme professoral
Nemo nous dĂ©montre avec brio comment tout cela fut possible. Il dĂ©crypte la puissance du syndicalisme professoral. Puissance corporatiste, puissance idĂ©ologique. « Le poids politique des syndicats augmenta Ă mesure que le systĂšme scolaire crĂ»t quantitativement et que les enseignements primaires, secondaires, techniques et professionnels, dâabord sĂ©parĂ©s, furent rĂ©unis en un seul systĂšme centralisĂ© et gĂ©ant », rĂ©sume-t-il. Les ministres nâeurent quasiment plus aucun pouvoir rĂ©el sur le systĂšme scolaire.
« La gauche obtint quâil fĂ»t presque entiĂšrement gĂ©rĂ© par elle seule. La âcogestionâ entre syndicats et hiĂ©rarchie administrative devint en effet la rĂšgle juridique, mais le mot de cogestion est impropre pour dĂ©signer une situation oĂč, la plupart des fonctionnaires de lâadministration Ă©tant eux-mĂȘmes syndiquĂ©s dans les mĂȘmes syndicats que les enseignants, lâidĂ©e mĂȘme de âparitĂ©â perd son sens. DĂšs lors, en rĂ©alitĂ©, une seule famille idĂ©ologique exerça simultanĂ©ment les pouvoirs spirituel et temporel dans lâĂ©ducation. »
Il est temps de rĂ©clamer la fin de ce monopole. « Quand on fait fausse route, lâunique attitude progressiste est de savoir raisonnablement revenir en arriĂšre, Ă lâendroit mĂȘme oĂč lâon a dĂ©crochĂ© du bon chemin. Les lycĂ©es français des deux premiers tiers du XXe siĂšcle Ă©taient excellents. Ils ont Ă©tĂ© dĂ©truits pour des raisons politiques. Lâerreur ayant Ă©tĂ© reconnue, il est rationnel de les reconstruire », conclut Nemo.
*Repenser l’enseignement, Philippe Nemo, Ăditions PUF, 290 p., 23 âŹ.
Charles Jaigu :«La désespérante résilience du Mammouth» (lefigaro.fr)
Le boom des écoles privées hors contrat, reflet des attentes sociétales
DĂCRYPTAGE – Plus dâune centaine de nouvelles structures ont ouvert leurs portes lors de cette rentrĂ©e. Parmi elles, beaucoup dâĂ©tablissements bilingues et internationaux, mais aussi des Ă©coles « alternatives » proposant une pĂ©dagogie en lien avec la nature. (Le Figaro, 11 septembre, article payant)
Extraits :
Pas de nouvelles Ă©coles musulmanes, une croissance notable des Ă©tablissements juifs, une forte progression des Ă©coles « alternatives » en lien avec la nature et des Ă©tablissements bilingues, voire multilingues. En cette rentrĂ©e 2024, quelque 116 structures* privĂ©es hors contrat– non financĂ©es par lâĂtat et non tenues, donc, de respecter les standards de lâĂducation nationale – ont ouvert leurs portes en France. Elles Ă©taient 107 lâannĂ©e derniĂšre. (âŠ)
CĂŽtĂ© pĂ©dagogies, les Ă©coles « alternatives » lâemportent de loin (50 % des crĂ©ations) sur les Ă©coles Ă pĂ©dagogie « classique» (28 %). Lesquelles rĂ©sistent cependant, avec une offre dâenseignement explicite, structurĂ© et progressif. Cette annĂ©e, ce sont les Ă©tablissements bilingues ou internationaux qui progressent le plus, avec 35 crĂ©ations (contre 18 lâan dernier).
Ă lâĂ©cole primaire, ce bilinguisme est essentiellement portĂ© par des structures Montessori. Au lycĂ©e, nombre dâĂ©tablissements proposent une prĂ©paration au bac international (IB). « Les Ă©lites financiĂšres prĂ©parent leurs enfants Ă partir Ă lâĂ©tranger. Ce qui nâest pas trĂšs rassurant pour notre pays, estime Anne Coffinier. Pour leur Ă©viter la prĂ©pa – oĂč il y a beaucoup de casse -, elles les envoient Ă Bocconi en Italie, au Canada ou en Grande-Bretagne, et les font ensuite revenir en master Ă Dauphine ou Ă HEC. » (âŠ)
Contrairement Ă dâautres pays, le monde de lâenseignement hors contrat reprĂ©sente une goutte dâeau en France, avec 1 % des effectifs. Mais la tendance est Ă la progression, avec 110.000 Ă©lĂšves qui y sont aujourdâhui scolarisĂ©s, soit deux fois plus quâil y a dix ans.
Le boom des écoles privées hors contrat, reflet des attentes sociétales (lefigaro.fr)
Pourquoi le systĂšme du chĂšque-Ă©ducation profiterait-il avant tout aux pauvres ?
Comment redonner aux familles la libertĂ© de choisir lâĂ©cole de leurs enfants ? Corentin de Salle revient ici sur une contribution importante de Milton Friedman : lâidĂ©e du chĂšque Ă©ducation. (Contrepoints, 2 septembre, podcast, libre accĂšs)
Extraits:
La nationalisation va souvent de pair avec un systĂšme de « bassins scolaires » ou de « carte scolaire », câest-Ă -dire lâobligation pour les parents dâinscrire leur enfant dans une Ă©cole situĂ©e dans une zone dĂ©limitĂ©e qui est fonction de leur domicile. Or, le systĂšme des bassins scolaires pĂ©nalise surtout les enfants de familles pauvres. Comment redonner le choix aux familles ? Corentin de Salle revient ici sur une contribution importante de Milton Friedman : lâidĂ©e du chĂšque Ă©ducation.
Pourquoi le systĂšme du chĂšque-Ă©ducation profiterait-il avant tout aux pauvres ? – Contrepoints
Wesh, Madame?!: entre rires et larmes, Myriam Meyer raconte la vraie vie dâune prof de banlieue
EXTRAITS EXCLUSIFS – Garder foi en son mĂ©tier quand on se retrouve face Ă des enfants de culture Ă©trangĂšre, dans une sociĂ©tĂ© qui ne croit plus Ă lâexemplaritĂ© ni Ă la transmission, est un combat de tous les jours. (Le Figaro, 2 septembre, article payant)
Extraits:
[âŠ] Bilan dâun vendredi de fin dâannĂ©e scolaire:
– Un Ă©lĂšve de troisiĂšme nous quitte parce quâil va se marier au pays (oui) ;
– Un Ă©lĂšve de sixiĂšme passe en conseil de discipline pour port de poignard ;
– Une Ă©lĂšve de quatriĂšme est aux abonnĂ©s absents, ayant rĂ©ussi en deux mois lâexploit de se faire congĂ©dier du domicile de sa mĂšre, puis de celui de sa grand-mĂšre et enfin de celui de son pĂšre ;
– Un Ă©lĂšve de cinquiĂšme a eu un certificat mĂ©dical pour ne pas venir au collĂšge. Il est vrai que son pouce droit est gonflĂ©. Il est Ă©galement vrai quâil est gaucher ;
– Au message dâavertissement que jâavais Ă©crit dans le carnet dâun Ă©lĂšve, les parents de ce dernier ont rĂ©pondu par un mot surrĂ©aliste, dans un français superbe, bourrĂ© de rimes, qui se terminait par: «Croyez bien, madame, que le comportement de notre fils ne se reproduira plus, et sâil venait par malheur Ă vous dĂ©plaire, nous utiliserons comme sanction des moyens peu apprĂ©ciĂ©s de nos contemporains.»
REP, mon amour, pays de toutes les surprises.
God and grades : Pious pupils in America perform better
But that does not justify Republican efforts to put Christianity into classrooms (The Economist, 20 août, article payant)
Extraits:
Religion is making a comeback in American public schools, and Republicans are leading the charge. In April Ron DeSantis, Floridaâs governor, signed a bill to allow clergy in public schools (Texas and Louisiana have passed similar laws). In June Louisiana passed a law requiring that the Ten Commandments be displayed in every public-school classroom. A week later Oklahomaâs state superintendent directed all public schools to teach the Bible.
America is very religious compared with other rich countries. In 2018 a study by Pew, a pollster, found that 53% of Americans say religion is important to their lives, whereas only 27% of Canadians, 22% of Spaniards and 10% of Britons agree. But the picture is uneven. Republicans are much more likely than Democrats to identify as religious (61% versus 37%). Southern states are also generally more religious than others. Whereas 77% of adults in Alabama and Mississippi identify as highly religious, only one-third of adults in New Hampshire and Massachusetts do. (âŠ)
Amid the arguments, one thing that tends to be overlooked is the evidence of religionâs impact on performance. Research shows that religious pupils do better in school. Pious pupils have higher grades, better attendance records and complete more years of college. (âŠ)
âA lot of religious communitiesâŠare learning communities,â says Michael Wear, founder of the Centre for Christianity and Public Life, a non-profit organisation, and a former White House staffer under President Barack Obama. âThey read together, they engage in dialogue together and build all kinds of skills.â
Naysayers, such as those suing to prevent the implementation of those new laws in schools, may dismiss these findings as proxies for strong families and societies. Parents who can attend weekly services or teach their children about God may simply be more stable. Yet a study from Stanford University and the University of North Carolina at Chapel Hill found that even within families, the more religious sibling performs better in school. (âŠ)
Although the academic evidence seems to support the positive academic impact of religiosity, there are wrinkles. First, atheists also do better in school when compared with the mildly faithful. While religious pupils seem to be motivated by God, atheists seem to be motivated by the pursuit of knowledge (and they probably also enjoy being defiant). Second, religion leads to outperformance only for certain people. Religiosity is most helpful for working-class and middle-class children. Poor children have too many barriers to overcome, explains Dr Horwitz, and wealthy ones will probably do well regardless. Lastly, religious children underperform in one area: graduation from selective colleges. They tend to prioritise their families and communities; pursuing an elite education is less important to them.
Crucially, there is little evidence that the proposed school programmesâadding clergy, requiring Bible readings, displaying religious textâwill do anything to help pupils reap the benefits of religiosity. God is good but, as the Bible argues, His name should not be taken in vain.â
Pious pupils in America perform better (economist.com)
Jugendarbeitslosigkeit und unsichere Jobs: weltweit ein Problem, doch die Schweiz und Deutschland haben es besser
Jeder fĂŒnfte junge Mensch weltweit hat keinen Job und ist auch nicht in Ausbildung. Anders als im deutschsprachigen Raum schrammen die Bildungssysteme hĂ€ufiger an den BedĂŒrfnissen des Arbeitsmarktes vorbei. Die Folge: Qualifizierte Tourismusexperten landen im Service. (NZZ, 14 aoĂ»t, article payant)
Extraits:
(âŠ) Weltweit hat jeder fĂŒnfte junge Mensch im Alter von 15 bis 24 Jahren keinen Job, ist nicht in Ausbildung oder besucht auch keine Weiterbildung. Das geht aus einem Bericht der Internationalen Arbeitsorganisation (ILO) hervor. (âŠ)
Dass das Potenzial des Nachwuchses nicht ausgeschöpft wird, ist ernĂŒchternd. Junge Menschen, die arbeitslos sind oder sich mit Gelegenheitsjobs durchschlagen mĂŒssen, können keine solide, eigenstĂ€ndige Existenz aufbauen.
So gaben etwa 2021 in den USA 64 Prozent der jungen Erwachsenen im Alter von 25 Jahren an, finanziell unabhĂ€ngig von ihren Eltern zu sein, verglichen mit 73 Prozent im Jahr 1980. Die Jungen werden somit erst spĂ€ter finanziell flĂŒgge.
Grosse Probleme zeigen sich auch in den MittelmeerlĂ€ndern. In Spanien waren gemĂ€ss Angaben von Statista im Juni 2024 25,9 Prozent der 15- bis 24-JĂ€hrigen arbeitslos, in Griechenland waren es 22,5 und in Italien 20,5 Prozent. (âŠ)
Dass das Potenzial des Nachwuchses nicht ausgeschöpft wird, ist ernĂŒchternd. Junge Menschen, die arbeitslos sind oder sich mit Gelegenheitsjobs durchschlagen mĂŒssen, können keine solide, eigenstĂ€ndige Existenz aufbauen.
So gaben etwa 2021 in den USA 64 Prozent der jungen Erwachsenen im Alter von 25 Jahren an, finanziell unabhĂ€ngig von ihren Eltern zu sein, verglichen mit 73 Prozent im Jahr 1980. Die Jungen werden somit erst spĂ€ter finanziell flĂŒgge.
Grosse Probleme zeigen sich auch in den MittelmeerlÀndern. In Spanien waren gemÀss Angaben von Statista im Juni 2024 25,9 Prozent der 15- bis 24-JÀhrigen arbeitslos, in Griechenland waren es 22,5 und in Italien 20,5 Prozent.
Zwar haben einige LĂ€nder punktuell versucht, das System zu imitieren. FlĂ€chendeckend hat das ausserhalb des deutschsprachigen Raums jedoch nicht geklappt. Dabei beisst sich die Katze selbst in den Schwanz. Je weniger Betriebe Lehren anbieten, desto mehr mĂŒssen die Firmen damit rechnen, dass die Konkurrenz die aufwendig ausgebildeten ArbeitskrĂ€fte mit höheren Löhnen abwirbt, sobald sie ihre Diplome in der Tasche haben. ZweimĂŒller vermutet zudem, dass die Gewerkschaften in LĂ€ndern, wo Berufslehren nicht verbreitet sind, tiefe Löhne fĂŒr Auszubildende schnell als Lohndumping kritisieren wĂŒrden. (âŠ)
Der Vergleich mit anderen LĂ€ndern zeigt es deutlich: Damit Jugendliche und junge Erwachsene einen guten Platz in der Arbeitswelt finden, ist das Bildungs- und Ausbildungssystem zentral. Es muss zudem den BedĂŒrfnissen des Arbeitsmarktes entsprechen.
Sonst kommt es zu FĂ€llen, die in den MittelmeerlĂ€ndern immer wieder beobachtet werden: Weil der Tourismus vor der HaustĂŒre liegt und der Wirtschaftszweig eine wichtige Rolle spielt, machen ambitionierte junge Menschen akademische Ausbildungen im Tourismus. Die Internationale Arbeitsorganisation stellt grundsĂ€tzlich fest, dass in den LĂ€ndern mit mittlerem Einkommen die Zahl der ausgebildeten Jugendlichen das Angebot an ArbeitsplĂ€tzen fĂŒr Hochqualifizierte ĂŒbersteigt.
Da Hotelmanager und Reiseprofis aber nur in beschrĂ€nkter Zahl gebraucht werden, findet manch ein gut Qualifizierter am Ende dennoch nur im Service eine Stelle. Weder ist das wirtschaftlich fĂŒr die Betroffenen befriedigend, noch ist es effizient fĂŒr die Volkswirtschaft, die unter UmstĂ€nden viel in die Bildung investiert hat und nur wenig ĂŒber die Steuern zurĂŒckbekommt.
Besserer Berufseinstieg: Was Deutschland und die Schweiz anders machen (nzz.ch)
Soziales Systeme: Also doch Gesamtschule?
FrĂŒhe Selektion von SchĂŒlern nach Leistung funktioniert, hat aber ihren Preis. Eine Studie bringt neue Erkenntnisse. (FAZ, 6 aoĂ»t, opinion, article payant)
Extraits:
Soziologisch betrachtet, prĂ€gt das Bildungssystem ein unlösbarer Zielkonflikt zwischen Gleichheit und Ungleichheit. Einerseits versucht es, dem Grundwert der Gleichheit zu folgen: Alle unterliegen der Schulpflicht. FĂŒr alle gelten die gleichen Erwartungen, und die Lehrer sollen sie gleichbehandeln. Gleichzeitig sind alle SchĂŒler verschieden, sind unterschiedlich begabt, intelligent und lernwillig. Sie bekommen darum unterschiedliche Noten, lernen ungleich schnell und verbringen ihr Leben auĂerhalb der Schule in ganz ungleichen Familien. Aber was folgt daraus? Dass man die SchĂŒler möglichst lange zusammenlassen soll, weil die SchwĂ€cheren so von den StĂ€rkeren profitieren können? Oder soll man sie entsprechend ihrer Ungleichheit institutionell möglichst frĂŒh trennen, weil sie dann in entsprechend ungleichen Schularten wieder entsprechend ihren FĂ€higkeiten gleicher behandelt werden können?
Die Bildungssoziologie erforscht diese Frage seit Jahrzehnten â und hat Argumente fĂŒr so ziemlich jede organisatorische Lösung dieses Konflikts gefunden.
Eine neue Studie untersucht diese Fragen jetzt mit Daten aus 20 internationalen Vergleichsstudien, die in 63 LĂ€ndern zwischen 1995 und 2019 durchgefĂŒhrt wurden. Die Forscher unterscheiden darin die Schulsysteme anhand des Zeitpunkts der Verteilung der SchĂŒler entsprechend ihren Leistungen auf unterschiedliche Schultypen. Die Ergebnisse zeigen zunĂ€chst, dass die SchĂŒler in beiden Systemen (also frĂŒhe respektive spĂ€te Aufteilung) hinsichtlich der HeterogenitĂ€t ihrer LeistungsfĂ€higkeiten am Anfang ganz Ă€hnlich sind. Also bezogen etwa auf Deutschland: In der Grundschule sind die Klassen sehr gemischt, es gibt darum groĂe Unterschiede der FĂ€higkeiten der Kinder.
Dieser Befund gilt aber auch fĂŒr LĂ€nder, in denen die SchĂŒler viel spĂ€ter getrennt werden als bei uns. Das Ă€ndert sich dann nach der Trennung deutlich: In Schulsystemen mit einer spĂ€ten oder gar keiner Aufteilung der SchĂŒler nach ihren Leistungen bleibt die HeterogenitĂ€t gleich hoch, wĂ€hrend sie bei einer frĂŒhen Aufteilung der SchĂŒler deutlich abnimmt. Man kann also feststellen, dass die frĂŒhe Aufteilung der SchĂŒler tatsĂ€chlich zu mehr Gleichheit der SchĂŒler in diesen verschiedenen Schulen (also etwa Hauptschule versus Gymnasium) fĂŒhrt.
Das ist durchaus nicht trivial, schlieĂlich wird Schulsystemen wie dem deutschen mit seiner frĂŒhen Trennung oft vorgeworfen, es komme gar nicht zu einer Aufteilung der SchĂŒler nach ihren tatsĂ€chlichen LeistungsfĂ€higkeiten, sondern es hinge mehr vom Elternhaus und dessen Ambitionen ab, welche weiterfĂŒhrenden Schulen ihre Kinder besuchen. Also: SelektivitĂ€t nach Leistungsvermögen funktioniert. Aber was ist ihr Preis? Eine Zunahme der sozialen Ungleichheit der SchĂŒler zwischen den Schultypen. Eine frĂŒhe Aufteilung der SchĂŒler nach ihren Leistungen fĂŒhrt anscheinend auch zu einer Aufteilung nach ihrem sozialen Status. Eine frĂŒhe Aufteilung verstĂ€rke zudem die soziale Homogenisierung in den unteren Schultypen, wĂ€hrend die höheren Schulen noch eine gröĂere soziale HeterogenitĂ€t der SchĂŒler aufwiesen.
Die Studie suggeriert nicht, dass man das bildungspolitisch hinnehmen muss. Im deutschen Schulsystem könnte die StĂ€rkung der Gesamtschulen ein Weg sein. Wer das trotz des schlechten Rufs der Gesamtschule befĂŒrwortet, fĂ€nde in dieser Studie Argumente.
M. Brinkmann, N. Huth-Stöckle, R. Schunck, J. Teltemann: Achievement or Social Background? The Impact of Tracking on the Composition of Schools in an International Comparison, in: ZfS 2024; 53(2).
FrĂŒhe Selektion von SchĂŒlern: Also doch Gesamtschule? (faz.net)
Lese- und Rechentest: Das Berliner Schuldesaster
Fast jeder zweite DrittklĂ€ssler in Berlin kann nicht ausreichend lesen und rechnen. Drei Viertel der SchĂŒler an Gesamtschulen erreichen in Mathematik den Mindeststandard nicht. (FAZ,1er aoĂ»t, libre accĂšs)
Extraits:
Noch nie haben Berlins GrundschĂŒler der dritten Klasse und AchtklĂ€ssler in den weiterfĂŒhrenden Schulen in Deutsch und Mathematik so schlecht abgeschnitten wie in diesem Jahr. Bei den VERA-Vergleichsarbeiten fĂŒr das dritte Schuljahr erreichten 43 Prozent der SchĂŒler nicht die Mindeststandards im Lesen, in Mathematik waren es sogar 46 Prozent. Bei den Vergleichsarbeiten fĂŒr die achte Klasse (VERA 8) sieht es noch finsterer aus. 62 Prozent der AchtklĂ€ssler an Integrierten Gesamtschulen und Gemeinschaftsschulen verfehlen die Mindeststandards im Lesen. In Mathematik sind es 74 Prozent. Selbst an Berlins Gymnasien waren zwölf Prozent der SchĂŒler nicht in der Lage, die Mindestanforderungen beim Lesen zu erfĂŒllen, und 21 Prozent scheiterten an den Mindeststandards in Mathematik. Das sind katastrophale Befunde. (âŠ)
Berlin gibt das meiste Geld pro SchĂŒler aus. Dass die Ressourcen so wenig Ertrag bringen, zeige, âdass der in der VerÂgangenheit beschrittene Weg dringend ĂŒberdacht werden mussâ, sagt GĂŒnther-WĂŒnsch. Doch eigentlich hat Berlin kein Erkenntnisdefizit. Die Erkenntnisse liegen lĂ€ngst auf dem Tisch. Die Expertenkommission zur SchulqualitĂ€t in Berlin hat ihren Bericht schon im Oktober 2020 vorgelegt. (âŠ)
Schon vor vier Jahren hat die Kommission der Schulbehörde empfohlen, sich auf die Basiskompetenzen zu konzentrieren und die Anzahl der SchĂŒler zu reduzieren, die Mindeststandards verfehlen. Denn eines ist klar: die Defizite in der dritten Klasse potenzieren sich in den weiterfĂŒhrenden Schulen, weil die schwĂ€chsten SchĂŒler der Primarstufe auch nach sechs Jahren Grundschule (wie in Berlin ĂŒblich) ĂŒberhaupt nicht weiterbildungsfĂ€hig sind. (âŠ)
VERA-Test in Berlin: Das Schuldesaster (faz.net)
Estlands Bildungsministerin: âDas Gehirn arbeitet anders, wenn auf Papier gelernt wirdâ
Estland ist Europas PISA-Champion. Bildungsministerin Kristina Kallas erklĂ€rt, was in ihrem Land anders lĂ€uft als in Deutschland. Hierzulande sieht sie vor allem einen groĂen Fehler (FAZ, 30 juillet, entretien, article payant)
Excerpt:
Frau Kallas, kein europĂ€isches Land hat im jĂŒngsten PISA-Test besser abgeschnitten als Estland. Woran liegt das?
Unser Bildungssystem hat eine starke kulturelle Grundlage. Bildung wurde immer als etwas betrachtet, das TĂŒren öffnet und einen sozialen und wirtschaftlichen Aufstieg ermöglicht. Bildung und der Glaube an Fortschritt sind bei uns eng verbunden.
Wo kommt diese Denkweise her?
Aus dem nationalen UnabhĂ€ngigkeitskampf. Bildung war wĂ€hrend der Sowjetzeit immer ein wichtiger Kanal fĂŒr die estnische Minderheit, die sich als Nation etablieren wollte. Das estnische Bildungssystem ist Ă€lter als der Staat, das ist nur in sehr wenigen LĂ€ndern so. Eine Folge daraus ist heute, dass die Schulen von den lokalen Gemeinschaften und nicht vom Staat betrieben werden. Die Schulgemeinschaft ist sehr stark, das Engagement der Eltern ist hoch. Das ist so Ă€hnlich wie in asiatischen LĂ€ndern.
Was machen die Eltern genau?
Sie sind in SchulaktivitĂ€ten involviert und achten auf den Lernfortschritt ihrer Kinder. Das ist wichtig. In den PISA-Tests sieht man, dass es eine Korrelation zwischen den Leistungen in Mathematik und der Anzahl der gemeinsamen Abendessen mit den Kindern gibt. Am Essenstisch wird ĂŒber den Unterricht und Probleme geredet. (âŠ)
Wie geht es in der Grundschule weiter?
Unser Lehrplan in der Schule ist sehr ambitioniert. Wir sehen den Schulbesuch als Arbeit an. Schule ist nicht einfach ein Prozess, den man durchlĂ€uft. Es ist Arbeit, und es wird erwartet, dass die Kinder diese Anstrengung aufbringen können, wenn sie in die Schule kommen. DafĂŒr brauchen sie die sozialen FĂ€higkeiten, die sie im Kindergarten lernen. (âŠ)
Estland ist ein Vorreiter der Digitalisierung. Gilt das auch in der Schule?
Ja, aber anders als oft angenommen. Man denkt ja bei dem Thema meistens zuerst an das Lernen im Klassenzimmer. Aber in Estland glauben wir: Digitales Lernen hat im Klassenzimmer nichts zu suchen, weil der Lehrer dort ist, um eine soziale Interaktion mit den Kindern zu haben. Der Unterricht ist die Zeit fĂŒr das Lernen von Person zu Person. Aber auĂerhalb des Klassenzimmers können Werkzeuge intelligent eingesetzt werden, um das Lernen zu verbessern. Deshalb haben wir ein digitalisiertes Bildungssystem, bei dem alle Schul- und Bildungsdaten auf einer einzigen Plattform zugĂ€nglich sind â und das schon seit 24 Jahren. (âŠ)
In Deutschland gilt es oft als Fortschritt, wenn möglichst viele Kinder Tablets bekommen. Ist das in Estland auch so?
Nein, den Kindern geben wir keine. Die Schulen haben Tablets und Computer. Die FĂ€higkeiten der SchĂŒler mĂŒssen im Unterricht entwickelt werden, das ist seit 2011 Teil des Lehrplans. Das Entscheidende besteht fĂŒr uns aber nicht darin, einem Kind einen Laptop oder ein iPad zu geben. Das Entscheidende ist, die digitalen Kompetenzen der Lehrer zu entwickeln. Ein Kind, das Papier und Notizbuch verwendet, lernt ganz anders als durch das iPad. Das Gehirn arbeitet anders, wenn auf Papier gelernt wird. Der Lehrer muss das wissen, damit er die passende Methode wĂ€hlt, je nachdem, worum es ihm gerade geht. Wir bilden die Lehrer in diesem Bereich gut aus. In der Pandemie hat sich das ausgezahlt, weil sie wussten, was auch funktioniert. (âŠ)
Sehen Sie die Gefahr, dass SchĂŒler zu viel Zeit am Bildschirm mit Tiktok und Instagram verbringen?
Als ich aufwuchs, wurde der Fernseher als das Böse betrachtet. Jeder dachte, meine Generation wĂŒrde die dĂŒmmste sein, weil wir nicht lesen, sondern nur fernsehen. Zum GlĂŒck ist das nicht passiert. Dasselbe gilt fĂŒr digitale Werkzeuge und soziale Medien. Auf Tiktok lernen Kinder viel Gutes, es gibt sehr viele Informationen fĂŒr sie. Sie wissen Dinge frĂŒher, als wir das taten. 12-JĂ€hÂrige kennen heute den Namen des PrĂ€sidenten der Vereinigten Staaten. Sie wissen, wer Donald Trump ist und wer Wladimir Putin. Was wir tun mĂŒssen, ist: ihnen helfen, mit dieser Informationsflut umzugehen, ohne mentalen Stress zu haben.
Wie soll das gehen?
Sie mĂŒssen die kritischen DenkfĂ€higkeiten entwickeln. Das ist entscheidend. Was ist Tatsache? Was ist Meinung? Und zu verstehen, dass nicht alles, was gesagt wird, wahr ist. Informationen können voreingenommen sein. Dieses VerstĂ€ndnis muss bereits im Alter von 12 Jahren vorhanden sein. Wenn wir in der Schule unterrichten, kann der Ansatz deshalb nicht sein, nur korrekte Informationen zu geben. Es sollte darum gehen, Informationen bereitzustellen, diese Informationen zu verstehen und Unterschiede in diesen Informationen zu erkennen. Die Art und Weise, wie man im 21. Jahrhundert unterrichten muss, ist völlig anders als im 20. Jahrhundert. (âŠ)
Kristina Kallas im Interview: âAuf Tiktok lernen Kinder viel Gutesâ (faz.net)
Soft skills : Efforts to teach character bring promise and perils
âSocial and emotional learningâ bundles good sense with some quackery (The Economist, 25 juillet, article payant)
Extraits :
Aristotle taught his students the importance of managing their emotions. John Dewey, an early 20th-century reformer, sparked the idea that teachers must educate the âwhole childâ. For decades wealthy parents in Britain (and a few other places) sent kids to boarding schools in the hope that they would pick up traits such as independence and resilience. It is not controversial to argue that a young childâs first years in education are as much about learning social skills and self-control as about anything else.
Many educators today take enthusiastically to this thinking, under the auspices of âsocial and emotional learningâ (sel), a term as fuzzy as it is ubiquitous. Proponents of sel say that teachers could be doing heaps more to instil in youngsters useful attributes such as optimism, empathy and emotional stability. The pandemic supercharged interest in this approach, as educators searched for ways to shore up young teensâ lagging social skills or give them techniques for beating the blues. Yet critics see a shiny distraction from the hard graft of academic learning. They worry that all sorts of spurious ideas are riding in on its coat-tails. (âŠ)
In England, 80% of primary schools polled before the pandemic said that they were devoting more time to social and emotional education than they were five years earlier. Nearly half said the difference was large. American spending on sel rose 45% between 2019 and 2021, according to Tyton Partners, a consultancy. Much of that came from great gobbets of covid relief money. rand, a research outfit, found that three-quarters of American schools used some kind of âsocial and emotionalâ curriculum in the 2021-22 school year, up about 25 percentage points from 2018.
The costs and benefits of the surge in such teaching are not yet clear, but there are reasons to question whether it is all for the good. Evidence has not supported the grandest claims about how sel programmes schools can improve outcomes for children. Defining non-academic attributes is hard, measuring them even harder. (âŠ)
All this is meat for those who fear that social and emotional education can become a distraction from academic pursuits. One worry is that schools which repeatedly fail to make children numerate and literate will turn âto the celebration of sel as a refuge from mediocre academic outcomesâ, write Rick Hess and Chester Finn, analysts at two right-leaning American think-tanks. Big dollops of this attitude were detectable during the pandemic, when American educators who did not wish to reopen their classrooms sought to play down the impacts of their closure. âItâs OK that our babies may not have learned all their times tables,â said one union leader in Los Angeles in mid-2021. âThey learned resilience. They learned survival.â (âŠ)
More holistic approaches to schooling could bring real benefits to many children, as Aristotle and Dewey might have supposed. But only if they are led by the head and not the heart. â
Efforts to teach character bring promise and perils (economist.com)
Lettre au futur ministre de lâĂducation nationale
CHRONIQUE. Quelques pistes de rĂ©flexion adressĂ©es au futur locataire de la rue de Grenelle par lâenseignante et essayiste Lisa Kamen-Hirsig (Le Point, 22 juillet, tribune, article payant)
Extraits :
(âŠ) Le premier droit des Ă©lĂšves est d’ĂȘtre instruits par des enseignants correctement formĂ©s. Ceux-ci n’ont aujourd’hui pas le choix : condamnĂ©s Ă s’inscrire dans un Institut national supĂ©rieur du professorat et de l’Ă©ducation (InspĂ©) â dont certains rĂ©digent leurs sites en Ă©criture inclusive alors que c’est formellement interdit â, ils se lancent dans le mĂ©tier en n’ayant parfois que des notions vagues des disciplines qu’ils enseignent, mais parfaitement convaincus de la nĂ©cessitĂ© de s’engager, et d’engager les Ă©lĂšves avec eux, dans des « luttes » de toutes sortes. Permettez-leur au contraire de se former dans des centres ambitieux, concurrents, en leur allouant la somme qui aurait Ă©tĂ© consacrĂ©e par l’Ătat Ă l’entretien de ces antichambres de la pensĂ©e toute faite. Comment espĂ©rer former des Ă©lĂšves libres et critiques en lavant les cerveaux de ceux qui deviendront leurs maĂźtres ? (âŠ)
Le statut de fonctionnaire des enseignants ne doit plus ĂȘtre un fĂ©tiche. Sur la base du volontariat, gageons qu’ils seront nombreux Ă comprendre d’eux-mĂȘmes les avantages de la libertĂ© de contracter : choisir son lieu de travail, nĂ©gocier son salaire, changer de mĂ©tier pour Ă©ventuellement revenir Ă l’enseignement Ă sa guise⊠Selon un sondage CSA de fĂ©vrier, 63 % des Français considĂšrent que les Ă©coles privĂ©es offrent une meilleure qualitĂ© d’Ă©ducation.
Parce que l’Ătat a absorbĂ© l’Ă©ducation dans ses missions rĂ©galiennes, parce qu’il monopolise l’argent des contribuables dĂ©pensĂ© Ă cette fin et parce qu’il y a des dĂ©cennies de cela, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© que le nombre d’Ă©coles privĂ©es sous contrat ne dĂ©passerait pas 20 % du total, les parents sont souvent contraints de scolariser leurs enfants dans le systĂšme public, assignĂ©s Ă rĂ©sidence par la carte scolaire.
Or qui peut croire que l’Ătat aime mieux les petits enfants que leurs propres parents ? Il est immoral de priver de ce choix les plus modestes alors que les familles aisĂ©es et informĂ©es enjambent la carte scolaire. Pourquoi ne pas envisager l’allocation d’un chĂšque scolaire, la suppression de la sectorisation et la crĂ©ation d’Ă©coles gratuites mais libres â dans les limites d’un contrat avec l’Ătat â sur le modĂšle des Ă©coles Ă charte amĂ©ricaines ? Elles ont fait leurs preuves, en particulier dans les quartiers les plus pauvres. On a mĂȘme parlĂ© du « miracle de Harlem » ! (âŠ)
Il vous faudra aussi vous pencher sur le sort de ces Ă©lĂšves que l’on s’entĂȘte Ă orienter vers des formations longues, par dogmatisme et idĂ©alisme, au mĂ©pris de leur souffrance, envisager pour eux des filiĂšres de qualitĂ© et rĂ©ellement conçues avec les entreprises des secteurs qui recrutent. La formation duale Ă la Suisse pourrait ĂȘtre une source d’inspiration. Ainsi que la mise en Ćuvre de cours de droit et de gestion d’entreprise au collĂšge afin de permettre Ă chacun d’opĂ©rer des choix Ă©conomiques de bon sens. Avoir des points de vue sur la mondialisation ou la relance par la demande, appris par cĆur dans un cours de sciences Ă©conomiques et sociales (SES), est bien moins utile Ă mon sens que de comprendre le fonctionnement d’une entreprise ou des institutions de son pays. (âŠ)
Alain Bentolila : « LâĂ©cole des âesprits faiblesâ »
TRIBUNE. Le professeur de linguistique appelle Ă une mĂ©tamorphose de notre systĂšme Ă©ducatif, capable de rĂ©sister « Ă lâappel obstinĂ© de la bĂȘtise » (Le Point, 16 juillet, tribune, article payant)
Extraits :
Il est une question qu’aucun prĂ©tendant Ă Matignon n’ose poser : « Comment les Ă©lĂšves, au sortir de l’Ă©cole obligatoire, peuvent-ils se laisser tromper par des dĂ©monstrations marquĂ©es au coin du contresens ? » (âŠ)
Ce que chaque femme ou homme politique devrait pourtant comprendre, c’est que, face Ă la mystification, Ă l’imposture, Ă la folie meurtriĂšre et Ă la « mauvaise foi », seule la force de la raison nous offre une chance de victoire. Si les enfants de ce pays tombent si facilement dans les piĂšges grossiers qui leur sont tendus, c’est parce qu’ils sont vulnĂ©rables et crĂ©dules.
Et s’ils le sont, c’est tout simplement parce que l’Ă©cole de la RĂ©publique, que l’on a tant nĂ©gligĂ©e, et les familles, que l’on a tant bousculĂ©es, ont oubliĂ© que leurs missions conjointes Ă©taient de faire des enfants de ce pays des rĂ©sistants intellectuels. Et c’est ainsi qu’ils sont devenus de plus en plus « faibles d’esprit » , incapables de dĂ©monter les mensonges imbĂ©ciles et de repousser les promesses vĂ©nĂ©neuses.
AprĂšs un long cursus scolaire, ces enfants perdus n’ont pas acquis la force intellectuelle, linguistique et spirituelle qui aurait pu leur permettre de franchir les murailles des ghettos, de jeter des ponts au-dessus des fossĂ©s religieux, culturels et gĂ©nĂ©rationnels qui les ont confinĂ©s dans un entre-soi mortifĂšre. Des jeunes Ă la conscience vacillante, sans repĂšres culturels ni historiques, sans armes intellectuelles ni linguistiques et enfin sans Ă©lĂ©vation spirituelle ni morale s’engagent donc aujourd’hui dans la violence aveugle sans la moindre rĂ©flexion. (âŠ)
Aucune femme ou homme prĂ©tendant aux plus hautes responsabilitĂ©s ne voit que notre seule chance aujourd’hui, c’est de construire une Ă©cole qui, en alliance avec les familles, permettra Ă chacun des enfants de ce pays de se dĂ©fendre intellectuellement contre l’illogisme, le mensonge et l’obscurantisme. (âŠ)
La mĂ©tamorphose d’une Ă©cole, capable de rĂ©sister Ă l’appel obstinĂ© de la bĂȘtise, de l’inculture et de la haine, ne se dĂ©crĂšte pas ; elle ne peut se construire qu’avec patience, volontĂ© et courage. (âŠ)
Et mĂȘme si, par extraordinaire, sortait de la mĂ©diocritĂ© actuelle une personnalitĂ© regardant loin et haut, ce sera cependant Ă vous, parents et enseignants, qu’il appartiendra, au sein de votre maison, dans votre salle de classe, au coin de votre rue, d’engager la mĂ©tamorphose nĂ©cessaire de l’Ă©ducation. Il faudra rĂ©concilier rĂšgles et libertĂ© de penser, interprĂ©tation singuliĂšre et respect de l’autoritĂ©, ambition personnelle et solidaritĂ©, plaisir d’apprendre et goĂ»t du labeur, diversitĂ© culturelle et amour de notre patrimoine et aussi â et surtout â laĂŻcitĂ© et spiritualitĂ©.
En bref, il faudra en finir avec les guĂ©rillas idĂ©ologiques qui pervertissent la transmission des valeurs et des savoirs. Car, Ă quoi donc servirait-il de se battre pour lĂ©guer Ă ceux qui arrivent une planĂšte « vivable » si leurs esprits privĂ©s de mĂ©moire collective, de langage maĂźtrisĂ© et de la force de comprendre Ă©taient condamnĂ©s Ă errer dans le silence glacial d’un dĂ©sert culturel et spirituel ? Ils y seraient soumis au premier mot d’ordre, Ă©blouis par le premier chatoiement, trompĂ©s par le moindre mirage.
Alain Bentolila, professeur de linguistique Ă l’universitĂ© Paris-Descartes, est l’auteur de plusieurs ouvrages concernant l’illettrisme et l’apprentissage du langage et de la lecture.
Ăcole : comment rĂ©sister « Ă lâappel obstinĂ© de la bĂȘtise ». (lepoint.fr)
Italien verbannt Handys aus dem Unterricht
Italien verordnet seinen SchĂŒlern die RĂŒckkehr zu Papier und Stift: Das Smartphone sei kein geeignetes Instrument fĂŒr den Schulunterricht, sagt Italiens Bildungsminister (FAZ, 16 juillet, article payant)
Extraits :
(âŠ) Die RĂŒckkehr zur analogen Methode der Aufgabenstellung und der Lernkontrolle soll es Eltern erleichtern, den Lernfortschritt und den Unterrichtsstoff ihrer Kinder nachzuvollziehen. AuĂerdem soll mit der RĂŒckkehr zu Papier und Stift mehr Ruhe in den Unterricht einkehren und die Schreibfertigkeit der SchĂŒler verbessert werden. Ăhnliche Restriktionen zur Nutzung von Handys an Schulen und im Klassenzimmer gab es in Italien schon in der Vergangenheit, sie wurden aber nicht nachhaltig durchgesetzt oder wieder gelockert.
Valditara gehört der rechtsnationalen Partei Lega unter Verkehrsminister und Vize-Regierungschef Matteo Salvini an. Im Kabinett der Mitte-rechts-Koalition von MinisterprĂ€sidentin Giorgia Meloni bekleidet er das Ressort fĂŒr âUnterricht und Verdienstâ â mit dem Gedanken des âmeritoâ (Verdienst) soll der Gedanke des Leistungswillens und der LeistungsÂfĂ€higkeit in den Vordergrund rĂŒcken. (âŠ)
Italien verbannt Handys aus dem Unterricht: RĂŒckkehr zu Papier und Stift (faz.net)
School scandal : Faddish thinking is hobbling education in the rich world
Test scores have been stagnant or worse for more than a decade (The Economist, 13 juillet, leader, article payant)
Extraits :
That the pandemic messed up schooling is well known. Between 2018 and 2022 an average teenager in a rich country fell some six months behind their expected progress in reading and nine months behind in maths, according to the oecd. What is less widely understood is that the trouble began long before covid-19 struck. A typical pupil in an oecd country was no more literate or numerate when the coronavirus first ran amok than children tested 15 years earlier. As our special report argues, education in the rich world is stagnating. This should worry parents and policymakers alike. (âŠ)
Policymakers should focus on the fundamentals. They must defend rigorous testing, suppress grade inflation and make room for schools, such as charters, that offer parents choice. They should pay competitive wages to hire the best teachers and defy unions to sack underperformers. This need not bust budgets, since small classes matter less than parents imagine. Fewer, better teachers can produce stronger results than lots of mediocre ones. Japanese pupils thrash their American peers in tests, even though their average secondary classroom contains an extra ten desks.
Another task is to gather and share more information about what kinds of lessons work bestâa task many governments neglect. Unions may prefer it when good teaching is seen as too mysterious to measure, but children suffer. World-class school systems, such as Singaporeâs, experiment endlessly, fail quickly and move on. Others keep on doing what does not work.
The stakes are high. In rich countries the workforce will shrink as the population ages. Productivity will have to rise to maintain living standards. Well-trained minds will be needed to tackle complex challenges, from inequality to climate change. H.G. Wells, a novelist and futurist, wrote that human history is a ârace between education and catastropheâ. It is a race societies cannot afford to lose.
Faddish thinking is hobbling education in the rich world (economist.com)
Nutrition and cognition : How to raise the worldâs IQ
Simple ways to make the next generation more intelligent (The Economist, 13 juillet, leader, article payant)
Extraits :
People today are much cleverer than they were in previous generations. A study of 72 countries found that average iqs rose by 2.2 points a decade between 1948 and 2020. This stunning change is known as the âFlynn effectâ after James Flynn, the scientist who first noticed it. Flynn was initially baffled by his discovery. It took millions of years for the brain to evolve. How could it improve so rapidly over just a few decades?
The answer is largely that people were becoming better nourished and mentally stimulated. Just as muscles need food and exercise to grow strong, so the brain needs the right nutrients and activity to develop. Kids today are much less likely to be malnourished than they were in past decades, and more likely to go to school. Yet there is no room for complacency.
This week we look at two ways in which young minds are being squandered. In rich countries, the Flynn effect has largely run its course. Our special report and leader examine why educational attainment there has levelled off, and what can be done about it. In a separate briefing, we examine an even graver problem. In poor and middle-income countries, many children are still too ill-fed to reach their cognitive potential.
Globally, 22% of under-fivesâroughly 150m childrenâare malnourished to the point of stunting. That means their brains are likely to be stunted, too. Half the worldâs children suffer micronutrient deficiency, which can also impede brain development. Poor nutrition and a lack of stimulation can translate into a loss of as many as 15 iq points. This has woeful consequences: one study found stunting led to incomes being 25% lower. Damage incurred during the âgolden windowâ of the first 1,000 days after conception is likely to be permanent. (âŠ)
How to raise the worldâs IQ (economist.com)
Schoolingâs stagnation : Schools in rich countries are making poor progress (The Economist, Special Report, 8 juillet, article payant)
They need to get back to basics, argues Mark Johnson
Extraits :
(âŠ) Test scores in many other rich countries (the focus of this special report) also show gloomy trends. For two decades analysts at the oecd, a club of mostly rich countries, have been asking 15-year-olds in dozens of places to sit comparable exams for what is known as the Programme for International Student Assessment (pisa). In 2018 these tests found that a typical 15-year-old in the oecd countries was no more adept at maths, reading or science than had been the case in the early and mid-2000s (see chart). In science and reading, scores had generally risen until 2009 and 2012 respectively, after which they fell back down. In maths they largely plateaued. This was the case even though spending per pupil had been going up.
pisa is not the only available source of international test data. Exams organised every few years by the International Association for the Evaluation of Educational Achievement, an outfit with its headquarters in the Netherlands, sometimes produce more positive results. They nonetheless show that a number of rich countries posted scores that were flat or falling in the years leading up to the pandemic. A dataset published last year by Nadir Altinok and Claude Diebolt, two economists, crunches results from a variety of international tests in an attempt to sketch out the path that national school systems have followed over time. Their numbers imply that the quality of schooling in a batch of 20 rich places rose fairly swiftly in the 1980s and 1990s, but that progress has since tailed off.
The problem is not that improvement has lately looked impossible. In recent years some of the worldâs best school systems have continued making gains. In Singaporeâwhose teenagers beat all others in the latest round of pisa tests, carried out in 2022âscores rose even during the pandemic. But such rising stars in Asia contrast with Western systems that are making little headway or, in some cases, are in perilous decline. Over the last decade few countries have seen their scores fall faster and harder than Finland, which was once a darling of reformers but which now looks much more ordinary. Other oecd countries that appear to be going backwards include France, Germany, the Netherlands and New Zealand (see chart). (âŠ)
Schools in rich countries are making poor progress (economist.com)
Education: âBoys and migrant children need grades more than the othersâ (June 4)
Pay wall : «Buben und Migrantenkinder brauchen Noten mehr als die anderen», sagt der Bildungsforscher Stefan Wolter – Ein GesprĂ€ch mit dem Bildungsökonomen ĂŒber strenge Lehrer, die Bevorteilung von MĂ€dchen und was die Noten ĂŒber den spĂ€teren Bildungserfolg aussagen (NZZ, Interview)
Der Bildungsforscher Stefan Wolter ĂŒber Schulnoten und Bildungserfolg (nzz.ch)