Islam & Islamisme


Le Point, 18 janvier, article payant    

Peggy Sastre : Comment les « idiots utiles » de la gauche radicale ont permis l’ascension du Hamas

Michaël Prazan dévoile l’envers du mouvement terroriste islamiste, soutenu par les « idiots utiles » d’une certaine gauche occidentale.

Extraits :

Il y a les essais qui documentent et il y a ceux qui marquent. La Vérité sur le Hamas et ses « idiots utiles », que l’historien, documentariste et journaliste Michaël Prazan fait paraître ce 15 janvier aux Éditions de l’Observatoire, est de cette trempe. Un ouvrage incisif qui ne se contente pas d’exposer les mécanismes d’une idéologie destructrice, mais dévoile et dénonce les complicités et aveuglements qui lui permettent de prospérer.

Pas des dérapages, pas le fruit chaotique et spontané d’une barbarie opportuniste, mais bien la traduction d’une stratégie pensée, calculée et exécutée dans un cadre dépassant de loin le théâtre de la guerre. La conséquence directe d’une idéologie structurée, ancienne et méthodique dont les racines plongent, certes, dans une histoire complexe, mais aussi et surtout dans une partition historique et sociale adroitement orchestrée.

Michaël Prazan connaît Gaza. Il y était voilà près de quinze ans, et son séjour a été essentiel pour appréhender l’organisation et la domination du Hamas. « Les lieux sont toujours une source précieuse d’information et de compréhension », nous explique-t-il. Prazan sait comment cette enclave, exiguë et surpeuplée, est devenue au fil des années le reflet d’une organisation politique ayant réussi à imposer son pouvoir par la force, la terreur et l’endoctrinement. Il y a rencontré des figures majeures du Hamas, notamment l’un de ses fondateurs, ainsi que le futur chef du Jihad islamique. Il nous révèle des individus tout à fait conscients de leurs agissements et les raisons qui les animent : « Ce sont des stratèges qui savent très bien ce qu’ils font, de même que les conséquences de leurs actes », confirme-t-il. (…)

Stricto sensu, le Hamas n’est d’ailleurs même pas un mouvement nationaliste palestinien. Il est avant tout l’expression d’une théologie politique voyant dans la Palestine un waqf, une terre sacrée appartenant à l’ensemble des musulmans, pas à un peuple spécifique. Cette dimension religieuse rend toute concession impossible. Pour le Hamas, négocier ou céder un morceau de terre n’est pas seulement une trahison, c’est une hérésie. Avec son cocktail de termes religieux et d’exhortations belliqueuses, difficile de faire plus éloquent que la rhétorique des leaders du Hamas que Prazan expose et décortique. On y entend, sans la moindre ambiguïté, que le Hamas ne mène pas une guerre pour un territoire mais une lutte existentielle pour une vision du monde.

C’est à ce titre qu’il n’y aura jamais de paix, que des « trêves ». Comme le précisait à Prazan son ami Hassan Balawi, cadre de second rang du Fatah et ancien chef de la communication du ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, devenu l’un de ses ambassadeurs à l’Unesco et au Parlement européen : « Pour les islamistes, Israël représente une nouvelle croisade. Les croisades ont duré deux cents ans, et, pendant ces deux siècles, des dirigeants islamistes tels que Saladin faisaient, de temps à autre, des “trêves” avec les rois chrétiens. Après un certain temps,les dirigeants musulmans repartaient au combat. » Et Prazan de commenter : « Les croisades sont la principale référence historique des Frères musulmans. Peu importe le temps qu’il faut : seul compte, en bout de course, le fait de parvenir à ses fins. »

Parmi les autres passages fondamentaux du livre, l’analyse de l’endoctrinement, en particulier chez les plus jeunes. Gaza, où près de la moitié de la population a moins de 18 ans, est un terrain fertile pour la propagande du Hamas, que Prazan restitue avec une force tragique. Comme ces programmes télévisés diffusés par Al-Aqsa TV avec leurs personnages costumés appelant au meurtre des Juifs comme d’autres récitent une comptine.

« Il est presque impossible de rencontrer quelqu’un qui conteste le pouvoir du Hamas », constate aujourd’hui Prazan. L’absence quasi totale d’opposition à Gaza s’explique non seulement par la répression brutale exercée par le mouvement, mais aussi par des décennies de lavage de cerveau.

À Gaza, une génération entière a grandi sous le joug du Hamas, sans connaître d’autre réalité politique ou idéologique. (…)

Mais l’emprise du Hamas ne se limite pas au Proche-Orient, et les islamistes peuvent compter sur un réseau de soutien propageant leurs idées bien au-delà de ses frontières. « L’entrisme des organisations fréristes diffuse un discours de victimisation à même de convaincre les nouvelles formes prises par l’antiracisme, déplore Prazan. Il y a un aveuglement volontaire, notamment d’extrême gauche, qui semble obstruer ou évacuer la réalité pour des motifs idéologiques et électoralistes. »

Le tout s’enracine dans un phénomène historique : depuis les années 1980, la cause palestinienne est devenue un marqueur essentiel du militantisme étudiant à gauche. Avec l’effondrement du communisme, le pro-palestinisme a pris le relais comme dernier grand identifiant idéologique : un mouvement que galvanisent une méconnaissance des réalités et une opposition systématique à Israël, érigé en symbole d’oppression.

Comme le résume Prazan : « Ajoutons à cela l’ignorance – qui renvoie à la baisse du niveau scolaire qui affecte les lycéens ou les étudiants, mais aussi un certain nombre d’enseignants –, l’hystérie et la violence des réseaux sociaux, le développement des théories complotistes, l’explosion de l’antisémitisme qui, depuis le 7 Octobre, s’exprime désormais sans aucun garde-fou, la disparition des communautés juives de banlieue, depuis, en gros, les années 2000-2005, qui a renvoyé les Juifs à toutes sortes de fantasmagories, et la perte de repères qui touche les nouvelles générations sur ce qui fonde le pacte républicain, la pulsion ou la séduction révolutionnaire qui identifie la violence islamiste à un adjuvant capable de renverser le capitalisme, le dévoiement du mot “résistance” ou le romantisme supposé de la violence révolutionnaire en général, palestinienne en particulier, et vous aurez là les éléments du combo explosif qui a façonné ce à quoi nous avons assisté au cours de l’année écoulée. » Sans compter que « certains acteurs sont motivés par un antisémitisme de moins en moins masqué, ou par intérêt, sachant que certains d’entre eux sont en lien avec des pays, notamment des émirats perméables à l’idéologie des Frères musulmans. »

À ce titre, le livre de Michaël Prazan n’est pas qu’une dissection du Hamas. Il interroge aussi les failles des démocraties occidentales, gangrenées par la peur, l’autocensure et les compromissions. Une dérive que l’assassinat de Samuel Paty aura tragiquement illustrée, avec l’intimidation islamiste parvenant à imposer le silence dans des sphères pourtant censées incarner la liberté d’expression. Une complaisance qui, pour Prazan, équivaut à une trahison morale. Comme si, en relativisant certains actes, en refusant de nommer clairement le mal et en faisant petit à petit de la barbarie un « moyen de lutte » acceptable, nos sociétés consentaient à leur autodestruction.

https://www.lepoint.fr/monde/comment-les-idiots-utiles-de-la-gauche-radicale-ont-permis-l-ascension-du-hamas-17-01-2025-2580201_24.php


Neue Zürcher Zeitung, 17 janvier, article payant     

Islam und Demokratie – die muslimische Welt befindet sich in einer Sackgasse

Nach dem Sturz von Asad stellt sich die Frage, wie es in Syrien weitergehen soll. Die Zersplitterung des Landes in Volksgruppen würde einen demokratischen Föderalismus nahelegen. Die Vergangenheit indes zeigt, dass Islam und Demokratie kaum zusammengehen.

Extraits :

Der amerikanische Orientalist Bernard Lewis stellte 1993 eine faszinierende Paradoxie fest: Unter allen nichtwestlichen Zivilisationen hätte eigentlich der Islam die besten Voraussetzungen für eine demokratische Entwicklung gehabt. Durch das gemeinsame jüdisch-christliche und griechisch-römische Erbe stand der Islam dem Westen kulturell näher als jeder andere Kulturraum. Doch die politische Realität zeichnet ein völlig anderes Bild – eines, das bis heute von autoritären Regimen und demokratischen Defiziten geprägt ist.

Der Widerspruch zwischen Potenzial und Wirklichkeit entspringt theologischen und politischen Gegensätzen. Zentral ist der Konflikt zweier Souveränitätskonzepte: Der demokratischen Volkssouveränität steht die göttliche Souveränität («hakimiya») gegenüber.

Während in der Demokratie das Volk die letzte Quelle der Legitimität darstellt, beharrt die islamische Tradition auf der absoluten Souveränität Gottes. Wenn Gott der einzige legitime Souverän ist, wie können dann Menschen Gesetze erlassen, die möglicherweise von der Scharia abweichen?

Noch problematischer wird es bei der Frage der individuellen Rechte und Freiheiten, worin sich ein fundamentaler philosophischer Gegensatz offenbart. Die liberale Demokratie, tief geprägt vom Erbe der Aufklärung, basiert auf der Idee der Autonomie und der unveräusserlichen Rechte des Einzelnen. Diese waren als inhärent und universal verstanden. Die islamische Tradition steht dazu in scharfem Kontrast. Sie kennt zwar durchaus Rechte und Pflichten, leitet diese aber aus dem göttlichen Gesetz ab – sie sind nicht «natürlich» oder «unveräusserlich», sondern von Gott gewährt und an religiöse Bedingungen geknüpft.

Der praktische Umgang mit individuellen Rechten in islamisch geprägten Gesellschaften zeigt die tiefe Kluft zu demokratischen Werten besonders deutlich. So weigerte sich Ahmed al-Sharaa, der als neuer Machthaber die demokratische Zukunft Syriens mitgestalten soll, der deutschen Aussenministerin Baerbock die Hand zu geben. Er folgt darin einem Hadith, gemäss dem es «besser ist, mit einer eisernen Nadel in den Kopf gestochen zu werden, als eine Frau zu berühren, die ihm nicht erlaubt ist».

Es wird sich erst zeigen müssen, wie die politische Entwicklung in Syrien nach Asads Sturz verläuft. Erfahrungsgemäss sehen viele islamische Bewegungen die Demokratie bestenfalls als taktisches Instrument zur Machtergreifung, nicht aber als ein System, das im rationalen Diskurs durch «zwanglosen Zwang des besseren Arguments» (Habermas) erst feststellt, was als richtig oder falsch gelten soll. (…)

Exemplarisch zeigt sich diese Problematik bei Yusuf al-Karadawi, einem der bedeutendsten und einflussreichsten islamischen Rechtsgelehrten. Sein Versuch, islamische Regierungsführung mit demokratischen Prinzipien zu versöhnen, scheitert an einem fundamentalen Widerspruch: Indem er fordert, dass alle Gesetze mit der Scharia vereinbar sein müssen und nicht gewählte religiöse Gelehrte als letzte Autorität über demokratische Entscheidungen wachen sollen, höhlt er den Kern der Demokratie von innen aus. Seine Betonung der göttlichen Souveränität als ultimativer Quelle der Legitimität schafft faktisch ein Vetorecht religiöser Autoritäten über den Volkswillen.

Interessanterweise scheint Karadawi trotzdem kaum Angst vor dem Volkswillen zu haben – und das aus gutem Grund: In mehrheitlich muslimischen Gesellschaften gibt es kaum Beispiele dafür, dass der Volkswille religiöse Prinzipien grundsätzlich infrage gestellt hätte. Im Gegenteil: Die wenigen bedeutenden Reformen, die religiös legitimierte Praktiken einschränkten – etwa die Abschaffung der Sklaverei oder die Stärkung von Frauenrechten (wie im marokkanischen Familiengesetzbuch Mudawana) –, wurden meist autoritär von oben durchgesetzt, oft gegen erheblichen Widerstand der Bevölkerung. Hätte das demokratische Mehrheitsprinzip gegolten, wären solche Reformen kaum durchsetzbar gewesen.

Dies verweist auf ein Dilemma: Die liberale Demokratie steht vor der paradoxen Situation, dass ihre Grundwerte – individuelle Freiheitsrechte, Minderheitenschutz, Rechtsstaatlichkeit – durch demokratische Mehrheitsentscheidungen selbst gefährdet werden können. Dies zeigt sich weltweit im Aufstieg illiberaler Demokratien und populistischer Bewegungen, die demokratische Mittel nutzen, um antiliberale Ziele zu verfolgen. Der Schutz dieser liberalen Werte scheint am Ende nur noch durch nichtdemokratische Mechanismen möglich – sei es durch konstitutionelle Schranken oder Verfassungsgerichte. (…)

Die von Lewis beobachtete Paradoxie bleibt also weiter bestehen: Trotz vielversprechenden historischen Voraussetzungen erweist sich die Etablierung stabiler demokratischer Systeme in der islamischen Welt als ausserordentlich schwierig.

Welche Optionen hat also die islamische Welt? Drei Entwicklungspfade kristallisieren sich heraus: Zum einen besteht die Möglichkeit einer islamischen illiberalen Demokratie, in der das Volk zwar seine Führung wählen und abwählen kann, diese aber strikt an das göttliche Gesetz gebunden bleibt. In einem solchen System werden Minderheiten nicht als gleichberechtigte Bürger, sondern als «Dhimmis» – geduldete, aber minderwertige Subjekte – behandelt.

Eine zweite Option sind undemokratische, nationalistische Regime – ob in säkularer, religiöser oder hybrider Form. Man denke an die Baathisten oder an die Kemalisten. Solche Systeme vermögen zwar eine gewisse Religionsfreiheit zu garantieren, definieren aber die Zugehörigkeit zur Nation oft ethnisch exklusiv. Sie managen das Spannungsverhältnis zwischen Religion und Moderne durch autoritäre Kontrolle, ohne echte demokratische Partizipation zuzulassen.

Die dritte Möglichkeit verkörpern liberal-demokratische Kräfte, wie sie sich vor allem in Tunesien und Teilen der türkischen Zivilgesellschaft entwickelt haben. Auch in Marokko gibt es, trotz der dominanten Rolle des Königs, eine wachsende säkulare Bewegung, die erfolgreich für Reformen eintritt. Für sie ist Volkssouveränität zwar wichtig, aber nicht absolut – sie muss durch verfassungsrechtliche Garantien individueller Rechte begrenzt werden.

Diese drei Optionen zeigen die Sackgasse, in der die islamische Welt heute steckt: Zwischen antidemokratischen Islamisten, pseudosäkularen Autokraten und einer verschwindend kleinen liberalen intellektuellen Elite fehlt der eigentliche Motor der Demokratie – eine aufgeklärte liberale Mittelschicht.

Der Arabische Frühling hat diese Schwäche dramatisch offengelegt. (…)

Ist damit das Schicksal der Demokratie in der islamischen Welt besiegelt? Die Zukunft nicht nur in Syrien, sondern in vielen Ländern der Region bleibt ungewiss. Wer dennoch Hoffnung schöpft, tut dies in dem Glauben, dass die Geschichte einer teleologischen Logik folgt und die freiheitliche Synthese von Demokratie und Islamismus näher liegt, als die Gegenwart vermuten lässt.

Kacem El Ghazzali ist ein marokkanisch-schweizerischer Essayist und Vertreter des Center for Inquiry (CFI) beim Uno-Menschenrechtsrat. Das CFI setzt sich weltweit für säkularen Humanismus ein.

https://www.nzz.ch/meinung/islam-und-demokratie-die-muslimische-welt-befindet-sich-in-einer-sackgasse-ld.1865230


L’Express, 16 janvier, article payant    

Scandale des “grooming gangs” au Royaume-Uni : le rôle trouble des tribunaux islamiques

Europe. Alors qu’Elon Musk a déterré cette terrible affaire de viols collectifs de jeunes filles par des Pakistanais, plusieurs voix dénoncent la lâcheté des autorités locales, qui se sont tues au nom de l’utopie multiculturelle.

Extraits :

Les dénonciations aussi fausses qu’hystériques d’Elon Musk sur X, accusant le Premier ministre britannique, Keir Starmer, d’avoir été “complice de viols massifs et tout cela pour quelques votes de plus”, ont remis en lumière l’affaire ancienne des “grooming gangs” dont les leçons, si elles ont été en grande partie tirées, interrogent cependant sur les égarements du multiculturalisme à l’anglaise. Des égarements alimentant toujours davantage le populisme d’extrême droite.

Rappelons tout d’abord les faits hors norme qui secouèrent le Royaume-Uni au début des années 2010. En 2003, Ann Cryer, députée travailliste de Keighley dans le West Yorkshire, lance un cri d’alarme. Alertée par des parents apeurés, elle dénonce alors les agissements d’hommes d’origine pakistanaise à la sortie de deux écoles locales. Ceux-ci ciblent les filles de 12-14 ans, blanches et de la classe ouvrière. Leur modus operandi est toujours le même. Ils flattent les jeunes adolescentes, leur offrent des cadeaux, leur font faire des tours dans des voitures de sport, et petit à petit les entraînent dans l’alcool et la drogue. Puis ils deviennent leur “boyfriend” avant de les forcer à avoir des relations sexuelles avec leurs “amis”, parfois 25 hommes dans la même soirée.

C’est ce que l’on appelle le “grooming”, un euphémisme pour désigner un processus de domination et manipulation émotionnelle sur une personne vulnérable dans le but de sa soumission et de son exploitation sexuelle. En France, on parlerait de proxénétisme aggravé et de réseau pédophile. La députée Ann Cryer saisit les services de la police locale et de protection des mineurs mais ses signalements répétés ne sont pas suivis d’effets. Pire, elle doit sécuriser son domicile et les bureaux de sa permanence à la suite de menaces : on la traite de raciste et d’islamophobe, et l’aile gauche de son propre parti l’accuse de mettre en danger “la cohésion culturelle” de sa circonscription. Un comble.

Il faudra qu’un journaliste d’investigation, Andrew Norfolk du quotidien The Times , commence à enquêter pour que la vérité éclate au grand jour. “Je vais être honnête, j’aurais franchement préféré que cette histoire ne soit pas vraie,” dit-il aujourd’hui. “Elle me mettait terriblement mal à l’aise. La suggestion que des hommes d’une minorité ethnique commettent des crimes sexuels sur des enfants blancs allait inévitablement alimenter les fantasmes de l’extrême droite.”  (…)

Après trois mois de consultation des archives judiciaires, Norfolk découvre qu’entre 1997 et 2010, 17 affaires de “grooming” et d’abus sexuels dans 13 villes différentes du nord de l’Angleterre ont été jugées et sur les 56 hommes déclarés coupables, 53 sont des musulmans d’origine pakistanaise. Norfolk demande à parler à la police locale, aux services sociaux et au ministère de l’Intérieur : tous refusent de lui répondre. Même l’organisme caritatif de protection des enfants, Barnardo’s ne consent pas à le recevoir. Ce sont les victimes et les familles qui raconteront leur histoire à Andrew Norfolk. (…)

Du côté judiciaire, des enseignements ont été tirés. “Cela a pris trois ans mais les résultats sont là, estime Andrew Norfolk. Les différentes autorités, de la police à la justice, ont coordonné leurs efforts et entrepris des formations spécifiques au sein de leur personnel pour détecter les cas d’abus sexuels contre les enfants, à la fois au sein des familles, des institutions, mais également dans les cas de gangs organisés. Le nombre de poursuites a augmenté de façon significative.” Keir Starmer, alors procureur général, n’a d’ailleurs rien à se reprocher, contrairement aux insinuations d’Elon Musk sur X. (…)

Conseils locaux de la charia

Reste une question sur laquelle personne n’a osé se pencher, dit aujourd’hui Andrew Norfolk : “la raison de l’existence” de ces “grooming gangs” ethniques. Selon lui, tant que l’on ne prendra pas en considération la culture religieuse de ces proxénètes pédophiles, l’action de la centaine de sharia councils au Royaume-Uni et leur impact sur les relations hommes-femmes, et l’existence des mariages forcés et interfamiliaux au sein de ces communautés, on ne pourra pas traiter le mal à la racine. Et tant que cet effort n’est pas fait, l’extrême droite, de Nigel Farage en passant par l’activiste Tommy Robinson et son soutien Elon Musk, s’engouffrera dans la brèche.

Fait peu connu en France, le Royaume-Uni dispose de plus d’une centaine de “conseils locaux de la charia”, tribunaux islamiques informels autorisés en 1982 par le gouvernement de Margaret Thatcher afin, comme le dira la Dame de Fer, de “permettre à la communauté musulmane d’administrer ses propres affaires.” Officiellement, ce ne sont pas des tribunaux mais, dans la réalité, des arbitrages légaux peuvent y être rendus, notamment en matière de divorces et d’héritages, deux domaines dans lesquels les droits des femmes et des filles y sont largement bafoués. Ces arbitrages viennent se substituer au droit de la famille pour tous ceux qui ne sont mariés que religieusement, comme c’est le cas de nombreux musulmans. Contrairement à la France, où seul le mariage civil est valide, outre-Manche, le mariage religieux a la même valeur légale. L’époux peut divorcer en quelques mots prononcés devant ces instances islamiques, tandis que l’épouse qui demande le divorce doit passer plusieurs fois devant ses juges et les payer pour leurs services. La divorcée perd souvent la garde de ses enfants et ne reçoit aucune pension.

Autre domaine de jurisprudence islamique : les héritages. (…)

“Il existe une petite minorité d’hommes pakistanais qui estiment que les filles blanches sont des cibles légitimes”, estime l’ancienne ministre conservatrice Sayeeda Warsi qui a grandi dans la communauté pakistanaise du Yorkshire. Et de poursuivre : “Pour eux, les femmes sont des citoyens de seconde classe et probablement que les femmes blanches sont même des citoyens de troisième classe. On ne pourra pas résoudre le problème si on n’est pas prêt à voir les choses en face.” Elle est une des rares voix à se prononcer de façon aussi claire.

Pour l’éditorialiste Matthew Syed, de mère galloise et de père pakistanais, “les autorités publiques ont failli dans leur mission en laissant des minorités ethniques et des clans vivre dans l’isolement au lieu de s’intégrer dans la communauté nationale.” Et le journaliste de poser la question : “quelles sont les conséquences de notre lâcheté, et de la moralité sacrifiée sur l’autel de l’utopie multiculturelle? La destruction du bon sens. C’est comme cela que des proto-fascistes comme Tommy Robinson, aidés par Elon Musk, deviennent les idoles de la droite […] tandis que la surenchère ultra-progressiste fournit encore plus de munitions aux démagogues. Un cercle de plus en plus vicieux.”

https://www.lexpress.fr/monde/europe/scandale-des-grooming-gangs-au-royaume-uni-le-role-trouble-des-tribunaux-islamiques-7F6WEUFMTJCWXDR7633EZF6NYA/


Le Figaro, 15 janvier, article payant

Persécution des chrétiens dans le monde: l’Algérie ne tolère plus les conversions au christianisme

DÉCRYPTAGE – Toutes les églises protestantes évangéliques du pays sont désormais fermées, s’inquiète l’association Portes ouvertes dans son «Index mondial de persécution des chrétiens».

Extraits :

Inquiétées depuis des années, « les 47 églises protestantes chrétiennes évangéliques d’Algérie  sont fermées ou sous scellés. Le pasteur Youssef Ourahmane, vice-président de l’Église protestante d’Algérie (EPA), a même été condamné le 2 mai 2024 à un an de prison ferme pour avoir célébré un culte “non autorisé” », expliquait, mardi à Paris, Guillaume Guennec, l’un des responsables de l’association protestante Portes ouvertes, lors de la présentation du dernier « Index mondial de persécution des chrétiens », publié chaque année depuis 1993.

En 2019, le pasteur Ourahmane était venu à Paris pour tirer la sonnette d’alarme. Depuis, les choses ont empiré pour les 60.800 chrétiens évangéliques algériens, sans compter les 42.900 pentecôtistes. En mai dernier, 4 des 47 églises de l’EPA étaient encore ouvertes, aucune n’est accessible à présent selon Portes ouvertes : « C’est la fin d’une exception, commente Guillaume Guennec. L’Algérie était le seul pays de cette région du nord de l’Afrique où des chrétiens convertis pouvaient se réunir dans leurs propres églises. »

Mais il précise : « Il y a deux situations très différentes pour les chrétiens. Les églises catholiques sont tranquilles parce que seuls les expatriés les fréquentent, ils sont 7000. Mais les églises protestantes, constituées par des Algériens convertis de l’islam, ne sont plus tolérées. Les protestants évangéliques doivent désormais fonctionner en mode clandestin en raison d’un tour de vis très sévère des autorités. » Le pasteur Ourahmane n’est d’ailleurs pas le seul à être inquiété, « une vingtaine de chrétiens convertis sont actuellement aux prises avec la justice ». Dans le classement mondial publié par Portes ouvertes, la Corée du Nord occupe toujours le premier rang. (…)

Plus globalement, ces dix dernières années ont vu, selon les indicateurs de cet observatoire, la persécution des chrétiens dans le monde augmenter de 25 % ; 380 millions de chrétiens seraient ainsi confrontés à de « fortes persécutions ou discriminations en raison de leur foi » dans 78 pays. Soit « 1 chrétien sur 7 dans le monde ».

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/persecution-des-chretiens-dans-le-monde-l-algerie-ne-tolere-plus-les-conversions-au-christianisme-20250115


Le Figaro, 12 janvier, article payant

«Les “sale Blanche”, c’est monnaie courante» : à Vénissieux, l’exaspération et l’impuissance face aux dérives du communautarisme islamiste

REPORTAGE – Des riverains déplorent la ghettoïsation de ce bastion communiste de la banlieue lyonnaise, où l’insécurité grandit sur fond de trafic de drogue et de mutation des commerces à marche forcée.

Voir article intégral ici : https://kinzler.org/wp-content/uploads/2025/01/12-janvier.pdf

Link : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/les-sale-blanche-c-est-monnaie-courante-a-venissieux-l-exasperation-et-l-impuissance-face-aux-derives-du-communautarisme-


The Economist, 11 janvier, article payant      

Free speech in France : Ten years after the Charlie Hebdo attack, satire is under siege

Public support is waning for the right to offend

Extraits :

On the morning of January 7th 2015 two men, Chérif and Saïd Kouachi, stormed the offices of Charlie Hebdo, a French satirical newspaper. Armed with Kalashnikovs, the pair murdered 12 people, including eight editorial staff, in less than two minutes. The perpetrators, who were linked to al-Qaeda, did not pick Charlie Hebdo by chance. For years the irreverent newspaper had poked fun at religion, including Islam. It was the start of the worst-ever year of Islamist terrorist attacks in Paris, which killed nearly 150 people.

A decade on, Charlie Hebdo is unbowed and unrepentant, turning out a weekly as tasteless, silly and provocative as ever. But the paper now operates from a secure and undisclosed location. Laurent Sourisseau, a cartoonist known as Riss, survived the massacre and took over the editorship after the attack. Radical Islamists have called for his death, and he lives under police protection. The Economist met him at an unmarked third-party office.

Nothing has since been quite the same for Charlie Hebdo. Yet the paper has nurtured a new generation of cartoonists and published every week since that awful winter morning. Its circulation today is some 50,000—over 25% higher than before the attack. “We think about it all the time, but we don’t talk about it all the time,” says Riss. “You can’t be crushed by this history.” (…)

The merit of drawings, says Riss, is that they are a “simple visual language, understood by everyone, to speak about difficult things”. Founded in 1970, Charlie Hebdo spares nothing and no one. Its caricatures range from the irreligious (the Prophet Muhammad displaying his pimply bottom) to the political (Marine Le Pen shaving her pubic hair). The paper regularly irks the regimes in Iran and Turkey, either for mocking their leaders or for joking about Islam. (…)

In secular France, the law forbids hate speech or incitement to violence but protects blasphemy. Yet Charlie Hebdo is still controversial in its home country. Mediapart, a left-wing newspaper, recently denounced a caricature of the conflict between secular France and hard-line Islamism, which Charlie Hebdo represented as a woman wearing a burqa and a bearded man. It was, said Mediapart, a “sinister” form of Islamophobia lifted straight from the far-right playbook. (Charlie Hebdo dismisses such charges as absurd.)

Today French support for the defiant Charlie Hebdo spirit—known as “Je suis Charlie”—seems more fragile. It was strong in 2020 after Samuel Paty, a school teacher, was decapitated by a terrorist. (He had shown pupils caricatures of Muhammad in a class about free speech.) Yet by 2023 only 58% of the French told a poll “Je suis Charlie”, down from 71% in 2016.

This may reflect a general trend in the West of growing intolerance for causing offence. American stand-up comics including Dave Chappelle have criticised censorious attitudes towards satire. “We can’t say anything anymore!” laments a character in a cartoon in the latest issue of Nouvel Obs, a French magazine; “You can’t say that!” replies his companion. In 2019, after a caricature of Binyamin Netanyahu, Israel’s prime minister, prompted an outcry, the New York Times stopped publishing political cartoons. On January 3rd a cartoonist resigned from the Washington Post after the paper rejected her depiction of its owner, Jeff Bezos, and other bosses kneeling before a statue of Donald Trump.

Self-censorship, rather than the law, now tempers satire. Plantu, a cartoonist at Le Monde, has argued that dessinateurs “no longer [have] the same freedom”. Riss suggests that Charlie Hebdo is “not extraordinarily provocative”, but seems so because “the margin of tolerance” is narrowing. Ten years on, the paper’s voice is gross but precious. “We’re doing exactly the same thing we did before,” Riss insists. “But around us people are much more timid.” ■

https://www.economist.com/culture/2025/01/04/ten-years-after-the-charlie-hebdo-attack-satire-is-under-siege


Le Monde, 11 janvier, article payant

Dominique Avon, historien : « Les savants musulmans ont fait du prophète de l’islam une personnalité intouchable »

Il y a dix ans, « Charlie Hebdo » était victime d’un attentat après avoir publié une caricature de Mahomet. Dominique Avon analyse, dans une tribune au « Monde », l’extrême sensibilité musulmane face la question du « blasphème » : « Les Européens redécouvrent une modalité du rapport au religieux qu’ils pensaient inscrite dans un passé révolu. »

Extraits :

Le 11 janvier 2015, plus de cinquante chefs d’Etat ou de gouvernement, incluant des musulmans, défilaient à Paris parmi des centaines de milliers de personnes, quatre jours après les attentats contre Charlie Hebdo. (…)

Une analyse fixée sur l’actualité ne permet pas de saisir ce qui se joue en amont de ces réactions, qui illustrent le jeu ambivalent de dirigeants musulmans vis-à-vis du blasphème. La question du blasphème ou de l’insulte à l’encontre d’une religion s’inscrit dans la durée. Du milieu des années 1960 à la fin du XXe siècle, en Indonésie, au Pakistan, en Egypte, aux Maldives, à Brunei et dans d’autres Etats, des législateurs ont criminalisé toute atteinte à l’islam – et parfois à d’autres religions – ou voté le durcissement des peines. (…)

En 1996, le code pénal unifié de la Ligue des Etats arabes spécifie que tout « blasphémateur » musulman devient un « apostat » passible de la peine demort, sauf en cas de repentir « dans un délai de trois jours ». Bien qu’adopté de manière unanime, ce code n’a pas été transposé dans les droits nationaux. Mais ces mesures, illustrant le jeu des dirigeants avec la religion, ont été justifiées par les responsables des écoles juridiques musulmanes qui ont fixé de strictes limites à l’expression, en recourant aux notions d’isâ’a (« offense »),d’izdirâ’ (« mépris »),de qadhf (« accusation, rejet »).

Si les savants musulmans ont souligné l’humaine condition du prophète de l’islam, leur enseignement a conduit à en faire une personnalité intouchable, sacralisation susceptible de s’étendre aux membres de sa famille ainsi qu’au premier cercle de ses compagnons. Dans une biographie primée par la Ligue islamique mondiale, l’Indien Safiur Rahman Mubarakpuri (1943-2006) relate que le prophète Muhammad [Mahomet] avait lui-même approuvé l’assassinat du poète juif Ka’b Al-Ashraf, qui « s’employa[it] à satiriser l’envoyé de Dieu et les musulmans ». Et la peine capitale figure parmi les sanctions de traités qui servent toujours de références en sciences islamiques – des désaccords portant sur les modalités d’application.

En 1989, Salman Rushdie, auteur des Versets sataniques [Christian Bourgois, 1989], ainsi que les traducteurs et éditeurs de son roman sont la cible d’une fatwa de l’ayatollah Khomeyni, le livre étant accusé de s’être inspiré d’un récit – disputé – de la tradition, selon lequel Muhammad aurait autorisé les Mecquois à s’incliner devant trois divinités, avant de se rétracter.

La parole du Guide suprême iranien provoque alors une onde de choc. Les milieux européens, nord-américains ou océaniens redécouvrent une modalité du rapport au sacré religieux qu’ils pensaient inscrite dans un passé révolu : la dernière condamnation à mort pour blasphème remonte à 1697en Ecosse, à 1766 en France. (…)

Mais au nom du respect de « cultures » considérées comme hermétiques et figées, des acteurs se mobilisent contre ces processus qui travaillent toutes les sociétés. Au début des années 2000, l’Organisation de la conférence islamique (OCI) formule, tous les ans, une demande pour que les Nations unies reconnaissent un délit de « diffamation des religions », arguant du risque de tensions intercommunautaires.

Au sein du Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU, un consensus est trouvé en 2011 autour de la « lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs (…) visant certaines personnes en raison de leur religion ». Les formes d’expression susceptibles d’être jugées insultantes à l’encontre de personnes doivent ainsi être limitées, pas celles touchant les systèmes de croyance. (…)

Le compromis onusien de 2011 vole en éclats en 2023, lorsque le Pakistan parvient à faire voter une résolution soumise au CDH demandant « aux Etats d’adopter des lois, politiques et cadres répressifs » face aux « actes et appels à la haine religieuse ». La Chine, Cuba, l’Afrique du Sud ou encore l’Ukraine votent alors en faveur de ce texte, au contraire des membres de l’Union européenne.

En d’autres termes, que signifie refuser de « dénigrer les religions » quand on transmet soi-même des textes qui présentent l’altérité religieuse comme le signe d’une « falsification »,d’une « mécréance » ou d’un « obscurantisme » ? Le sujet traverse plusieurs conflits contemporains, au sein desquels des acteurs de toutes religions puisent dans un tel répertoire pour justifier des positions identitaires ou politiques au détriment du pluralisme.

Dominique Avon est directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, dans la section sciences religieuses. Il a notamment écrit « La Liberté de conscience. Histoire d’une notion et d’un droit » (Presses universitaires de Rennes, 2020).

https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2025/01/10/dominique-avon-historien-les-savants-musulmans-ont-fait-du-prophete-de-l-islam-une-personnalite-intouchable_6490565_6038514.html


Frankfurter Allgemeine Zeitung, Opinion, 27 décembre, article payant        

Anschlag in Magdeburg: Warum durfte jemand wie Taleb Al A. im Land bleiben?

Die Wurzel des Übels liegt nicht bei einem falsch stehenden Polizeifahrzeug. Wir müssen uns endlich den Versäumnissen der letzten Jahrzehnte stellen – dazu zählt auch in diesem Fall der Umgang mit der Migration.

Article intégral:

Es ist sicherlich richtig und notwendig, dass nach dem Anschlag in Magdeburg sowohl das Sicherheitskonzept des Weihnachtsmarkts als auch die Polizeiarbeit überprüft werden. Natürlich muss aufgeklärt werden, an welcher Stelle es vor Ort Fehler gegeben hat, die die Todesfahrt ermöglicht haben. (…)

Allerdings wäre es viel zu kurz gegriffen, die Schuld allein bei einem fehlerhaften Sicherheitskonzept oder einem falsch stehenden Polizeifahrzeug zu suchen. Dort liegt nicht die Wurzel dieses Übels. Wir müssen uns vielmehr mit der Frage auseinandersetzen, warum derartige Sicherheitsvorkehrungen überhaupt notwendig geworden sind und es zum Alltag gehört, Feste schützen zu müssen. Das darf man nicht einfach hinnehmen.

Vielmehr müssen wir uns endlich den Versäumnissen der letzten Jahrzehnte stellen – und dazu zählt auch in diesem Fall wieder einmal der Umgang mit der Migration. Taleb Al A. mag kein Islamist gewesen sein, aber er war jemand, der den Behörden bekannt war, der immer wieder negativ auffiel. Warum also durfte jemand wie er im Land bleiben?

https://www.faz.net/aktuell/politik/inland/anschlag-in-magdeburg-polizei-sicherheit-und-ursachen-110196476.html


Neue Zürcher Zeitung, 26 décembre, article payant     

Terrorattacken von Muslimen: Sie wollen die Freiheit zerstören, von der sie überfordert sind

Viele Attentäter im Westen verbindet das gleiche Motiv: Hass auf eine liberale Gesellschaft, deren Freizügigkeit sie nicht ertragen.

Extraits:

Die Bilder gleichen sich auf schreckliche Weise. Als der aus Saudiarabien stammende Taleb A. am Freitagabend mit einem Mietwagen über den Magdeburger Weihnachtsmarkt raste und möglichst viele Menschen umbringen wollte, folgte er einem leider allzu bekannten Muster. Weihnachtsmärkte sind jenseits religiöser Vorstellungen ein Ort der Geselligkeit und Ausgelassenheit. Als Manifestationen einer Gesellschaft, der die Freiräume des Feierns wichtig sind, stellen sie für die Feinde dieser Gesellschaft offenkundig eine unerträgliche Provokation dar. (…)

Die Aufzählung ähnlicher terroristischer Angriffe liesse sich beliebig verlängern. Stets reproduzieren sie ein vergleichbares Schema. Ein junger Mann radikalisiert sich in seinem Hass auf die westliche Gesellschaft und attackiert sie dort, wo sie ihm am unerträglichsten erscheint: in ihrem Gebrauch der Freiheitsrechte. Das ist umso grotesker, als diese Attentäter ihre Herkunftsländer auch darum verlassen haben, um im Westen Zuflucht und Freiheit zu finden.

Was Menschen aus totalitären Staaten dabei häufig nicht durchschauen: Die Freiheit kann mitunter eine fast unerträgliche Zumutung darstellen. Die Meinungsfreiheit deckt vieles, was für religiöse Menschen hart an die Schmerzgrenze geht. Die Fatwa eines muslimischen Religionsgelehrten hat keine Rechtskraft in demokratischen Gesellschaften. Und die Freiheit des Einzelnen gehört zu den höchsten und am besten geschützten Rechtsgütern im Westen. Wer sie einschränken will, hat hohe juristische Hürden zu überwinden. (…)

Attentäter scheinen ein ausgeprägtes Sensorium für jene Bereiche zu entwickeln, in denen die demokratischen Gesellschaften am heftigsten getroffen werden können. Wenn Freiheitsrechte auch einen hohen juristischen Schutz geniessen, so kann man sie in der Wirklichkeit leicht und wirkungsvoll auf die Probe stellen. Denn die Gesellschaft ist gerade im Gebrauch ihrer Freiheit am verletzlichsten. Der Staat kann sie zwar im Grundsatz garantieren, er kann sie aber nicht umfassend schützen, ohne den gesellschaftlichen Grundkonsens auf ihre Unantastbarkeit zu tangieren. Wird er dazu gezwungen, steht er vor dem Paradox, die Freiheit einschränken zu müssen, um sie schützen zu können.

Darin liegt die grösste Herausforderung für die vom Terror betroffenen Gesellschaften. (…)

Das Kalkül [der Attentäter] wird von der Vorstellung befeuert, liberale Gesellschaften seien ausgerechnet in jenen Grundsätzen am verwundbarsten, die für jeden Fundamentalisten die grösstmögliche Zumutung darstellen. In ihrem fanatischen Eifer möchten sie die verhassten Gesellschaften in jene Unfreiheit zwingen, der sie in ihren Herkunftsländern entflohen sind. Damit wäre das Gastland als ein Regime des Unrechts entlarvt und der Hass berechtigt.

Vor zwei Jahren hat der französische Schriftsteller Michel Houellebecq unter dem Eindruck islamistischer Gewalttaten in einem wütenden Rundumschlag vor einem Bürgerkrieg in Frankreich gewarnt. (…)

https://www.nzz.ch/feuilleton/magdeburg-der-attentaeter-ertrug-die-westliche-freiheit-nicht-ld.1863811


Le Point, 24 décembre, article payant    

Magdebourg : les nouvelles révélations sur l’auteur de la tuerie embarrassent les autorités

L’Arabie saoudite avait mis l’Allemagne en garde contre Taleb al-Abdulmohsen, le psychiatre qui a foncé, vendredi 20 décembre, sur le marché de Noël de la ville, en faisant 5 morts et plus de 200 blessés.

Extraits:

Les questions pleuvent depuis la tragédie de Magdebourg, vendredi 20 décembre. Connu de la police et des services de renseignements, pourquoi Taleb al-Abdulmohsen n’a-t-il pas été appréhendé ? Pourquoi les autorités se sont-elles contentées de voir là un homme un peu désaxé, « ne passant dans aucun schéma » (selon la police et la ministre de l’Intérieur), mais inoffensif et pourquoi ont-elles refusé de le ficher comme extrémiste ?

Pourquoi n’ont-ils pas tenu compte des avertissements répétés de l’Arabie saoudite qui, dès 2013, mettait l’Allemagne en garde contre son ressortissant ? Le comportement agressif et les messages d’une violence extrême proférés sur les réseaux sociaux n’auraient-ils pas dû mettre la puce à l’oreille de la police ? (…)

Difficile d’établir que les indices multiples laissés par Taleb al-Abdulmohsen aient pu annoncer un passage à l’acte aussi violent. À moult reprises, et jusque très récemment, il a eu de démêlés avec la police et d’autres organismes publics. Dès 2014, il avait été condamné pour avoir proféré des menaces d’attentat. En 2013, son comportement était signalé comme suspect.

Quand la directrice de la Chambre de l’ordre des médecins du Land de Mecklembourg-Poméranie lui réclame, pour l’homologuer, les documents certifiants qu’il a réussi ses examens de psychiatrie, il se met dans une colère noire. Il promet des conséquences « à portée internationale » et fait allusion à l’attentat du marathon de Boston en avril 2013.

Le 22 avril 2014, le tribunal de Rosock le condamne pour troubles de l’ordre public et profération de menaces criminelles. Son approbation de psychiatre est néanmoins délivrée à cet homme manifestement fragile psychiquement. Ses collègues, au sein de l’institution où il travaillait avant l’attentat, l’avaient surnommé « le docteur Google » parce « qu’il consultait Internet avant de poser un diagnostic ».

Plus grave encore, l’Arabie saoudite avait plusieurs fois mis les autorités en garde contre ce citoyen dont Riyad réclamait l’extradition. Dès 2023, l’Arabie saoudite avait signalé que Taleb al-Abdulmohsen, arrivé en 2006 en Allemagne, et qui avait obtenu un permis de séjour définitif en 2016, représentait un « danger concret ». Des alertes que les services de sécurité allemands avaient ignorées. (…)

Sur les réseaux sociaux et dans les médias – interviews dans le Frankrfurter Allgemeine Zeitung, le grand journal conservateur et à la BBC –, il se répandait depuis des années en insultes et menaces d’abord anti-islamistes – « Je suis le plus farouche critique de l’islam au monde » – puis contre le gouvernement allemand : Angela Merkel devrait être condamnée à mort pour avoir ouvert la porte de son pays aux réfugiés musulmans en 2006 dans le but d’islamiser l’Allemagne et l’Europe tout entière.

Depuis quelques mois ses messages étaient de plus en plus féroces. Dans une interview réalisée le 12 décembre par vidéo depuis sa chambre de l’hôtel Maritime de Magdebourg, il disait son admiration pour Elon Musk et le théoricien américain du complot Alex Jones. Il reprochait une fois encore à l’Allemagne de laisser entrer des « terroristes syriens », tout en tentant de « détruire les anciens musulmans saoudiens que la police allemande poursuit comme le faisait jadis le National-socialisme ».

Pressentait-il que sa fin était proche ? Ses messages sont alors de plus en plus étranges. En mai dernier, il écrivait sur X qu’il s’attendait à mourir cette année et qu’il chercherait à rétablir la justice, quel que soit le prix à payer. Un testament a été retrouvé dans la BMW que Taleb al-Abdulmohsen avait louée deux semaines avant de foncer dans la foule. Persuadé qu’il serait tué par les forces de l’ordre, il léguait la totalité de ses biens à la Croix-Rouge allemande, sans toutefois expliquer les motifs de l’acte qu’il s’apprêtait à commettre.

https://www.lepoint.fr/monde/magdebourg-les-nouvelles-revelations-sur-l-auteur-de-la-tuerie-embarrassent-les-autorites-24-12-2024-2578644_24.php


Le Monde, 23 décembre, article payant

Pour le patron du renseignement territorial, « les deux risques majeurs pour la cohésion nationale sont le narcotrafic et le séparatisme islamiste »

Bertrand Chamoulaud, qui dirige la direction nationale du renseignement territorial, s’inquiète, dans un entretien au « Monde », des conséquences du conflit israélo-palestinien en France, de l’entrisme des Frères musulmans et de l’influence délétère du narcotrafic.

Extraits:

Héritière des anciens Renseignements généraux, la direction nationale du renseignement territorial (DNRT) compte 3 000 agents chargés de recueillir, de centraliser et d’analyser des renseignements sur l’ensemble du territoire national – à l’exception du ressort de la Préfecture de police de Paris – dans les domaines institutionnel, économique et social, ainsi que sur tout ce qui a trait à l’ordre public. Cette direction est responsable de la lutte contre les extrémismes violents. Son responsable, Bertrand Chamoulaud, revient sur les différentes menaces qui pèsent sur la société française, de l’islamisme au narcotrafic.

Quelles sont les répercussions du conflit israélo-palestinien sur la société française ?

Il faudra du temps pour les mesurer. Toutefois, le conflit israélo-palestinien a bien évidemment eu une incidence, puisque notre pays compte des représentants des communautés juive et musulmane, avec pour autre particularité que la région est ancrée dans l’histoire de France et dans son passé colonial.

Après l’attaque du 7 octobre 2023 et la riposte de l’armée israélienne, deux types de mobilisation ont eu lieu. D’un côté, des rassemblements plutôt politiques de soutien aux Palestiniens ont été pris en charge par des syndicats, des partis et des associations. Il n’y a pas eu de rajeunissement massif et nous n’avons pas non plus noté d’implication forte des représentants de la communauté musulmane ni d’emballement des quartiers de banlieue. L’éventuelle participation de l’ultragauche, qui aurait pu profiter de ces manifestations pour commettre des exactions, constituait également un risque. Cela n’a pas été le cas, mais nous avons tout de même assisté à des manifestations un peu plus violentes dans certaines villes, comme Montpellier. (…)

Il s’est passé aussi ce que nous avions craint, à savoir une montée des actes antisémites, avec des agressions physiques, des menaces visant des locaux et des commerces confessionnels, des insultes, notamment sur les réseaux sociaux. Le niveau de ces violences a culminé avec l’attentat contre la synagogue de La Grande-Motte [dans l’Hérault, le 24 août], durant lequel un individu a tenté d’incendier le bâtiment. Avec plus de 1 300 actes entre le 1er janvier et le 31 octobre 2024, le nombre d’atteintes antisémites a respectivement augmenté de 36 % et de 270 % par rapport aux mêmes périodes en 2023 et 2022.

Les actes antimusulmans, même s’ils sont plus difficiles à répertorier, n’ont pas explosé : le chiffre reste stable, voire en baisse, avec 143 actes recensés du 1er janvier au 31 octobre 2024 contre 242 pour l’ensemble de l’année 2023.Si la violence a été mieux contenue en France qu’au Royaume-Uni ou en Allemagne, nous avons noté une libération délétère de la parole et une tension, une inquiétude qui est loin d’être terminée. La situation globale reste donc préoccupante. (…)

Quelle frange de l’islamisme mobilise votre attention en France ? Les Frères musulmans, les salafistes ?

Sur le long terme, ceux qui nous inquiètent le plus sont les Frères musulmans. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau [démissionnaire depuis le 5 décembre], avait d’ailleurs évoqué l’islam politique comme menace majeure. 

Plusieurs types de structures représentent une menace, avec des finalités différentes. Si le courant salafiste tente d’imposer une vision rigoriste des règles de vie, les défenseurs du courant frériste ont un projet plus construit. La lutte contre les Frères musulmans est plus délicate car ils diffusent leurs idées par l’entrisme et au moyen d’un discours très lisse. Ce courant ne préconise pas le recours à la violence pour parvenir à ses fins, mais la finalité est très claire : faire à terme de la France et de l’Europe un califat en imposant la charia.

(…) leur entrisme touche tous les milieux : le sport, la santé, l’éducation, etc. Et, lorsque l’Etat veut rappeler les règles de la République en expulsant des imams, en gelant des avoirs ou en fermant des mosquées, vous entendez des voix qui fustigent l’islamophobie. Un terme d’ailleurs inventé par les Frères musulmans et revendiqué par le Collectif contre l’islamophobie en France [CCIF]. Le collectif a été dissous en 2020, car il assimilait la lutte contre le terrorisme à un combat contre la religion musulmane. Le risque est que certains musulmans modérés adhèrent à ce discours victimaire, en particulier parmi les 100 000 fidèles qui fréquentent des mosquées tenues par les Frères musulmans.

Ces derniers déploient une stratégie bien définie, qui repose également sur des bases arrière, comme la Belgique, où le CCIF s’est relocalisé : tout cela se fait sans exactions, sans violence. Ils procèdent par des petites avancées sur le voile, sur le refus de la mixité, sur les vêtements dits « islamiques », etc. (…)

Quel est l’effet du narcotrafic sur le tissu social ?

Le premier effet, c’est qu’il crée une économie parallèle. Vous avez des gens qui gagnent de l’argent, ne payent pas d’impôts et sont hors des circuits économiques officiels. Dans cette économie parallèle, vous avez toute une hiérarchie sociale, allant des guetteurs (« choufs ») aux chefs de réseau. Mais si cet argent est facile, il est fragile. C’est une activité à risque qui génère beaucoup de violence pour le contrôle des territoires. Les acteurs de cette violence sont de plus en plus jeunes et passent à l’acte de plus en plus facilement. L’activité s’est également internationalisée : des gangs originaires des Balkans sont commandités par des narcotrafiquants pour mener des expéditions punitives. Tous les territoires sont touchés, les drogues se sont banalisées. L’engagement des forces de l’ordre face au narcotrafic est exemplaire, mais il doit être accompagné d’une politique sanitaire.

L’autre risque, c’est l’atteinte à la cohésion nationale. Vous avez un risque croissant de corruption, que ce soit des élus, des fonctionnaires ou de la justice. Cela entraîne des distorsions dans de nombreux domaines. Aujourd’hui, les deux risques majeurs pour la cohésion nationale sont le narcotrafic et le séparatisme islamiste. (…)

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/12/23/pour-le-patron-du-renseignement-territorial-les-deux-risques-majeurs-pour-la-cohesion-nationale-sont-le-narcotrafic-et-le-separatisme-islamiste_6463074_3224.html


The Economist, 23 décembre, article payant      

Murder in Magdeburg : A horrific Christmas attack in Germany is weirder than expected

The far right tries to exploit a Saudi anti-Islamist’s murder spree

Voir « Article du Jour » !

PDF : https://kinzler.org/wp-content/uploads/2024/12/23-decembre.pdf

Link: https://www.economist.com/europe/2024/12/22/a-horrific-christmas-attack-in-germany-is-weirder-than-expected


New York Times, 22 décembre, article payant   

Detention Is Ordered for Suspect in Christmas Market Killings in Germany

The authorities said they were struggling to understand the motives for the attack with a car in the eastern city of Magdeburg, in which a 9-year-old boy was among the five victims.

Extraits:

A judge on Sunday ordered a man suspected of killing five people by driving a car into a crowd at a Christmas market in Germany to remain in detention as the authorities worked to understand the motives behind an attack that has stunned the country.

The victims in the assault on the market, which took place in the eastern city of Magdeburg on Friday night, were a 9-year-old boy and four women aged 45 to 75, the Magdeburg police said in a statement on Sunday.

More than 200 others were wounded, 41 of them seriously, in the attack that shattered the peace of Germany’s Christmas season, which is celebrated in hundreds of outdoor markets round the country.

The suspect, identified as Taleb A. in keeping with German privacy laws, was questioned on Saturday, security officials said. The authorities have described him as a 50-year-old Saudi doctor who had been living in Germany for nearly two decades. (…)

Officials said that they were still trying to understand why the attacker had decided to rent the car, an S.U.V., and drive it into the crowded Christmas market in an old square in front of Magdeburg’s city hall.

Holger Munch, head of Germany’s domestic security agency, the Federal Criminal Office, said that the authorities had been aware of the suspect and had received a warning about him from Saudi Arabia in November 2023. But he said that the tip-off “was so unspecific” that the German authorities did not treat it as a signal that the man was plotting an attack. (…)

The state police in Saxony-Anhalt, which includes Magdeburg, said that they had opened an investigation after that warning and had questioned the Saudi doctor but had then closed the inquiry. The authorities said that he had not fitted their profile of an Islamic extremist and that they did not categorize him as a potential threat. (…)

In social media posts, the doctor had criticized Germany for what he called the authorities’ tolerance of radical Islam, according to German news media. A security official, who spoke on the condition of anonymity because of the sensitivity of the matter, said that those reports were accurate.

The doctor also expressed support on social media for the anti-immigrant Alternative for Germany party and reposted comments by the group’s leaders warning of the threat of Islamic law’s being imposed in Germany.

https://www.nytimes.com/2024/12/22/world/europe/germany-christmas-market-attack.html


Le Point, 22 décembre, article payant    

Attaque en Allemagne : Tarib A., un suspect islamophobe et germanophobe

La façade, à première vue, lisse de l’homme qui a foncé dans la foule du marché de Noël de Magdebourg vendredi est en train de se craqueler. Apparaît un homme agressif et obsédé par l’islam.

Extraits:

50 ans, médecin psychiatre, en situation régulière en Allemagne, voisin aimable… Le profil de Taleb A., l’homme qui a foncé à bord de sa BMW-bélier dans la foule de flâneurs au marché de Noël de Magdebourg vendredi, est pour le moins atypique. Il ne ressemble en rien aux jeunes islamistes fanatisés auteurs d’autres attentats perpétrés en Allemagne ces dernières années. La piste d’un attentat terroriste semble être écartée et, en l’état actuel de l’enquête, aucun motif clair ne peut être avancé. Le procureur et la police ont déclaré être en mesure d’affirmer que le suspect avait agi seul.

À première vue, Taleb A. était un homme sans histoire. Arrivé en 2006, il obtient en 2016 un statut de réfugié et un permis de séjour à durée illimitée. La procédure est beaucoup plus rapide que d’habitude et ne prend que quatre mois. Selon la Magdeburger Volkstimme, le journal local de Magdebourg, Taleb A. travaillait en tant que psychiatre dans un centre d’internement pour délinquants dans la petite ville de Bernbourg, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale de la Saxe-Anhalt. Il se serait mis en arrêt maladie durant les deux semaines précédant le massacre et aurait séjourné à deux reprises à l’hôtel Maritime de Magdebourg, peut-être pour prendre ses marques et préparer l’attentat.

« Une chose est sûre, il est islamophobe », a fait savoir la ministre de la Justice, Nancy Faeser, tandis que le suspect mis en garde à vue est toujours interrogé. (…)

Taleb A. est un homme bavard, pressé de partager le fond de sa pensée. C’est ce que l’on peut déduire de ses nombreuses prises de position dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il est en effet facile de retrouver sa trace sur différentes plateformes où il ne cesse de dénoncer les « dangers » de l’islamisation de l’Allemagne et de l’Europe. « Je suis le critique de l’islam le plus agressif de l’histoire », poste celui qui s’est donné pour mission d’aider les femmes saoudiennes à quitter le pays pour obtenir l’asile à l’étranger. (…)

Ses tweets outranciers laissent à penser que Taleb A. a une personnalité instable. Il y a deux semaines encore, il réclamait sur X la peine de mort pour Angela Merkel. La chancelière s’était, à ses yeux, rendue coupable de l’islamisation de l’Europe. (…) Il est l’auteur d’un livre au titre cryptique, Réfutation créatrice de l’islam, qu’il n’a jamais réussi à faire publier. (…)

Le profil d’un homme se sentant persécuté semble se dessiner de plus en plus distinctement. Il apparaît au fil de ses messages sur les réseaux sociaux que Taleb A. se sent de moins en moins à l’aise en Allemagne et développe même une véritable aversion pour le pays qui l’a accueilli. Dans un tweet sur X posté au mois d’août, il menace : « Si l’Allemagne veut la guerre, elle l’aura. » Un message prémonitoire.

Dans une interview publiée quelques jours avant l’attentat sur un site américain critique face à l’islam, il tient des propos qui pourraient expliquer sa radicalisation. Il s’en prend très violemment aux autorités allemandes et prétend qu’elles poursuivent les demandeurs d’asile originaires d’Arabie saoudite. Il les compare à la Gestapo. Il reproche à l’Allemagne d’accorder le droit d’asile à presque tous les demandeurs d’asile d’origine syrienne et, parmi eux, à de nombreux islamistes. (…)

D’autres informations inquiétantes qui n’ont pas été confirmées par les autorités fusent de partout depuis vendredi soir. Selon l’hebdomadaire Der Spiegel, Taleb A. aurait été condamné en 2013, avant même qu’il ne dépose sa demande d’asile, par le tribunal de Rostock pour avoir troublé l’ordre public en proférant des menaces. L’Arabie saoudite aurait mis les autorités allemandes en garde contre Taleb A. à plusieurs reprises.

https://www.lepoint.fr/monde/attaque-en-allemagne-tarib-a-un-suspect-islamophobe-et-germanophobe-21-12-2024-2578508_24.php


Wall Street Journal, 22 décembre, article payant      

Suspect in German Christmas Market Ramming Had One Main Enemy: Islam

The 50-year-old psychiatrist is a well-known anti-Islam activist who seems to have felt increasingly persecuted by Germany

Extraits:

When a driver rammed a car through a festive Christmas market in the German city of Magdeburg shortly after 7 p.m. on Friday, leaving five dead and more than 200 wounded, the country seemed to be facing a repeat of its worst Islamist terrorist attack in recent history. 

Yet the suspect’s profile that began to emerge hours after the drama painted a surprising portrait—that of a Saudi exile and vocal anti-Islam activist—leaving a perplexed Germany unsure about what lessons should be drawn from the drama.

The attack had come just a day after a Christian service in Berlin commemorating the victims of an Islamist attack on Dec. 19, 2016, when a Tunisian man who had pledged allegiance to Islamic State had driven a truck through a Christmas market in the capital, leaving 13 dead. (…)

Hours after the attack, authorities said the suspect, detained by police on the spot, was a 50-year-old Saudi national who had been in the country since 2006 and was working as a psychiatrist in Bernburg, just south of Magdeburg, the capital of the eastern German state of Saxony-Anhalt.

The man’s nationality, age, and profession were a poor match for the profile of suspected Islamist attackers in the country in recent years, who were mostly young, recent arrivals from countries such as Syria and Afghanistan, some of them with a history of petty crime. (…)

“At this stage, it looks like the background for the act could be some dissatisfaction with the treatment of Saudi refugees in Germany,” said Horst Walter Nopens, chief prosecutor in Magdeburg.

The suspect was being questioned by investigators and had made a statement about his motives that still needs to be fully assessed, Nopens added. (…)

Taleb Al Abdulmohsen, the suspect, had fled Saudi Arabia because he rejected Islam, a crime in the Middle-Eastern kingdom, which enforces a strict version of Islamic law, a security official said. 

Born in a minority Shia village in the majority Sunni country, Abdulmohsen was known beyond the small Saudi community in Germany as a vocal anti-Islam activist and campaigner for women’s rights. His profile on social-media platform X had more than 43,000 followers before the attack. 

He ran a website, wearesaudis.net, offering advice for Saudi and other prospective asylum seekers, especially those who wished to distance themselves from Islam, explaining how to navigate Western asylum systems.

“I’m the most aggressive critic of Islam in history. If you don’t believe me, ask the Arabs,” he said in a lengthy 2019 interview with the conservative Frankfurter Allgemeine Zeitung daily. (…)

His X profile shows that around the time of the attack in Magdeburg, Abdulmohsen reposted that and other self-made videos and audio recordings in which he claimed that he was being censored and persecuted by Germany, which he said had committed “deliberate crimes” against Saudi refugees like himself. He claimed that German police enforcing “socialist laws” had sent a “man with a knife” to steal data from his home, and said Berlin was responsible for the death of Socrates, the ancient Greek philosopher. (…)

Some of his earlier comments were supportive of the anti-immigration AfD party, and he weighed in on U.S. politics too, criticizing Democrats for allegedly rejecting America’s Christian heritage. The banner of his X profile showed an automatic weapon emblazoned with a U.S. flag.

“After 25 years in this ‘business’, you’d think nothing would surprise you,” Peter Neumann, a lecturer at King’s College London and a terror export, wrote on X. “A 50-year old Saudi ex-Muslim who lives in eastern Germany, loves the AfD and wants to punish Germany for its tolerance towards Islamists—I really didn’t have that on my radar.” (…)

In recent months, Abdulmohsen appeared to become increasingly outraged and focused on what he described as his persecution by German authorities. Abdulmohsen claimed in posts that Berlin was pursuing a policy of “Islamization.” 

His X profile proclaimed “Germany chases female Saudi asylum seekers, inside and outside Germany, to destroy their lives.” And on his website, he called on women not to apply for asylum in Germany because Berlin authorities were bent on turning Germany into an Islamic country—a known far-right conspiracy. Several German rights activists posted on X that they had blocked or were ignoring him after he became increasingly erratic in his comments and messages. (…)

The suspect’s atypical profile could explain why authorities didn’t have him in their sights despite repeatedly warning about a high danger of Islamist attacks this year. (…)

https://www.wsj.com/world/europe/suspect-in-christmas-market-ramming-had-one-main-enemy-islam-6363d708?mod=hp_lead_pos9


New York Times, 21 décembre, libre accès

German Officials Search for Motive in Christmas Market Attack

At least four people were killed and more than 200 others injured after a driver rammed an SUV into a crowded Christmas market in eastern Germany.

Extraits:

German authorities on Saturday were searching for a motive that they said led a driver to plow an SUV into a crowd at a Christmas market set up in a narrow alley in the eastern city of Magdeburg on Friday evening, killing at least four people and injuring more than 200 others. (…)

The authorities said the driver of the SUV was a 50-year-old citizen of Saudi Arabia who had lived in Germany for decades on a visa that granted him permanent residency. The news provided more fuel for the polarizing debates over uncontrolled immigration that have swept Germany in recent years and as the country faces snap elections in February.

The police searched an apartment in a town 25 miles south of Magdeburg where the doctor was reported to have lived and worked as a psychotherapist. The man first came to Germany in 2006, the authorities said.

https://www.nytimes.com/2024/12/21/world/europe/germany-christm


Le Figaro, 21 décembre, article payant

Londres, «capitale européenne de la charia»

Selon une enquête du Times, quelque 85 «cours de la charia» régiraient les mariages – pour certains polygames –, les divorces ou les successions, créant une justice «privatisée» défavorable aux femmes.

Extraits:

Londres serait devenue la « capitale européenne » des tribunaux de la charia, selon une grande enquête du Times. Ces « conseils de la charia » seraient aujourd’hui au nombre de 85 dans le pays et cette justice serait souvent préférée à celle de l’État. Le quotidien montre aussi que la polygamie est normalisée dans de larges pans de la société britannique.

Dans ces « conseils de la charia », les hommes peuvent simplement mettre un terme à leur mariage en prononçant trois fois le mot « divorce ». La polygamie est un fait ouvertement acquis. Les journalistes ont ainsi testé une application mobile conçue pour la rédaction de « testaments islamiques ». Les hommes peuvent indiquer combien ils ont de femmes, avec un choix allant de 1 à 4. Cette application, approuvée par une « cour de la charia, donne aux filles le droit à moitié moins d’héritage que les garçons.

Alors que la première de ces « cours de la charia » est apparue en 1982, elles seraient aujourd’hui au nombre de 85, réparties dans tout le pays. Elles sont composées d’érudits islamiques et opèrent comme des institutions informelles, régissant les mariages et autres actes de la vie familiale. Quelque 100.000 mariages auraient déjà été enregistrés devant ces cours, la plupart n’étant pas déclarés aux autorités civiles. Ces cours britanniques attireraient de plus en plus de musulmans européens et même nord-américains. (…)

Des parlementaires s’alarment de cette contre-société s’installant au sein des villes anglaises. Ancienne infirmière, universitaire et membre de la Chambre des Lords, Caroline Cox estime ainsi que ces cours de la charia forment un « système alternatif quasi-juridique en plein développement ». Elle a porté un projet de loi visant à protéger les femmes contre les discriminations fondées sur la religion. Quand elle était ministre de l’Intérieur, l’ancienne première ministre conservatrice Theresa May avait commandé une étude indépendante sur le sujet. Celle-ci avait suggéré la création d’un régulateur gouvernemental afin d’encadrer ces conseils avec un code de pratique. Le gouvernement conservateur avait rejeté la proposition, estimant qu’une telle réglementation risquait de légitimer les conseils de la charia comme une alternative à la loi britannique. (…)

Directeur de la National Secular Society, Stephen Evans se dit « préoccupé par le glissement vers une justice privatisée et des systèmes juridiques parallèles au Royaume-Uni, qui sapent le principe d’une loi unique pour tous, et par l’impact négatif que cela a sur les droits des femmes et des enfants ». Au Times, un porte-parole de Downing Street a déclaré que « la charia ne peut en aucun cas faire partie du droit en Angleterre et au Pays de Galles et la norme veut que les couples se marient dans le cadre d’un mariage légalement reconnu, qui apporte protection, sécurité et soutien ».

Au printemps dernier, un sondage réalisé par le groupe de réflexion Henry Jackson Society avait déjà suscité une certaine émotion. Seul un musulman britannique sur quatre estimait réels les meurtres et les viols commis par le Hamas le 7 octobre. L’étude montrait aussi que 32% des musulmans interrogés considèrent comme « souhaitable » l’instauration de la charia au Royaume-Uni d’ici à 20 ans, 45% préférant ne pas se prononcer. Une large majorité des sondés (63%) souhaitait aussi l’implantation de salles de prières dans les lieux non-religieux, comme les entreprises ou les écoles.

https://www.lefigaro.fr/international/la-grande-bretagne-capitale-europeenne-de-la-charia-20241220


Le Figaro, 21 décembre, article payant

Terrorisme djihadiste : les mineurs toujours plus nombreux à fomenter des attentats

DÉCRYPTAGE – Selon des chiffres du parquet national antiterroriste transmis au Figaro, les mises en examen d’adolescents ayant projeté une attaque terroriste ont de nouveau augmenté en 2024.

Extraits:

«Ils sont d’autant plus dangereux que, de par leur jeune âge, ils répandent leurs idées dans leurs collèges ou lycées, et parviennent à influencer des cerveaux encore immatures», témoigne auprès du Figaro un spécialiste du terrorisme. Les mineurs djihadistes sont de plus en plus nombreux, et leurs projets représentent désormais une part non négligeable de la totalité des infractions terroristes annuellement recensées, a-t-on appris auprès duparquet national antiterroriste ce vendredi 20 décembre.

Sur l’année 2024, 18 mineurs ont été mis en examen pour «projet terroriste», nous indique-t-on. Ils étaient 15 en 2023, contre «seulement» 2 en 2022 et 4 en 2021. Le parquet antiterroriste avait ouvert, au 1er décembre, 59 procédures «en matière de contentieux djihadiste», soit une «hausse de 55%»: il y en avait 48 en 2021, 41 en 2022 et 38 en 2023. 

Les faits d’apologie du terrorisme sont les plus fréquents. (…)

Le point commun de ces mineurs? Leur «fragilité», ont reconnu avocats, parquets et policiers dans nombre de ces dossiers. Celui de Montbéliard était en «dérive», a assuré son avocat auprès du média local Lyon Capitale. Le procureur avait d’ailleurs noté une «altération du discernement» lors de son procès. Le mineur de Mont-Saint-Martin a lui assuré devant les enquêteurs avoir fait une «grosse bêtise». Il n’aurait d’ailleurs aucun lien avec la mouvance islamiste. De par leur jeune âge et ces justifications, la justice peine à condamner ces mineurs à de lourdes sanctions, se contentant d’infliger dans les affaires précitées des «stages de déradicalisation», des «suivis psychologiques», des «interdictions d’aller sur Internet», voire des «obligations d’aller à l’école»… (…)

Malgré leur jeune âge, les mineurs impliqués reprennent déjà dans leurs discours tous les éléments de langage des organisations djihadistes. Et pour cause: ils se radicalisent en ligne, où pullulent les documents de propagande, les vidéos de «rappels islamiques» et les contenus «victimaires»

Car comme le souligne Laurène Renaut, doctorante en sciences du langage à l’université de Cergy-Pontoise, dans une étude intitulée «Radicalisation djihadiste et discours victimaires sur les réseaux sociaux, de la victime au bourreau», les sympathisants djihadistes, qui contactent parfois leurs proies sur les réseaux sociaux, attirent les mineurs dans leurs filets en prônant un «idéal islamique bless黫Se présentant comme victimes de discriminations quotidiennes, les profils dénoncent les inégalités dont ils font l’objet (…) notamment dans les écoles, devant la justice mais aussi dans l’espace public avec le port de la burqa qui cristallise le ressentiment»

En se fondant sur l’ancienne colonisation algérienne, l’interdiction de l’abaya à l’école, ou sur le conflit à Gaza, les idéologues parviennent à convaincre leurs jeunes cibles qu’elles doivent s’«unir» autour de la «oumma», la communauté musulmane, et les incitent ensuite à «renverser la vapeur»«La figure de victime, qui s’inscrit dans une quête de reconnaissance statutaire» se heurte à «l’impossibilité d’obtenir une réparation symbolique», poursuit Laurène Renaut. Et d’ajouter: «Du sentiment d’être victime d’une injustice qui n’est en outre pas reconnue comme telle, découle une propension au désir de vengeance», qui sera dirigée contre l’Occident. La figure du «martyr» est ainsi vendue aux jeunes, qui, en se décrivant comme tel, deviennent des héros.

Ce n’est donc pas un hasard si un adolescent de 16 ans, interpellé en juin dernier et qui fomentait un projet d’attaque à La Défense pendant les Jeux Olympiques, a dit vouloir dans des messages sur Telegram vouloir «mourir en martyr au nom du Califat islamique». (…)

Des projets en pagaille, ciblant toujours le prétendu «oppresseur», et facilement partagés via les multiples messageries en ligne existantes. Les jeunes se distinguent de par leur «grande aisance dans l’utilisation des applications de messageries cryptées», note une source sécuritaire et peuvent «échanger en anglais», ce qui participe à «faire tomber les frontières». Des éléments qui laissent à penser que la menace djihadiste, qui reste «très élevée» neuf ans après les attentats de 2015 selon le Pnat, va continuer de se répandre.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/terrorisme-djihadiste-les-mineurs-toujours-plus-nombreux-a-fomenter-des-attentats-20241221


as-market-attack.html


Le Figaro, 21 décembre, libre accès

Assassinat de Samuel Paty : 13 et 15 ans de réclusion criminelle pour les auteurs de la «campagne de haine» contre le professeur décapité

Le verdict, allant souvent au-delà des réquisitions, est tombé après sept semaines de débat. Les amis du terroriste ont été condamnés à 16 ans de réclusion criminelle pour complicité.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/assassinat-de-samuel-paty-les-deux-amis-du-tueur-islamiste-reconnus-coupables-20241220

Le Point, 13 décembre, article payant   

Hugo Micheron : « Il n’y a pas de djihadistes modérés »

Chercheur à Sciences Po, le spécialiste du djihadisme analyse les forces et les dynamiques à l’œuvre enSyrie après la chute d’Assad.

Extraits:

(…) Quelques semaines plus tard, la riposte israélienne avait lieu au Liban ; la Russie, l’Iran et le Hezbollah devaient repositionner certaines troupes hors de Syrie, permettant ainsi au groupe djihadiste HTC de mener une incroyable offensive et de renverser le régime de Bachar el-Assad.

Enseignant-chercheur à Sciences Po, Hugo Micheron connaît bien cette milice et son leader, Abou Mohammed al-Joulani. Il nous invite à nous méfier de sa prétendue conversion en guerrier libérateur de la Syrie.

Le Point : Après avoir survécu à de nombreuses crises et tragédies, le régime Assad s’est effondré. Que vous inspirent ces jours historiques ?

Hugo Micheron : C’est la fin d’un régime haï en Syrie, qui est responsable d’une guerre civile ayant fait 400 000 morts et 11 millions de déplacés en interne et en externe. Un régime qui aurait probablement perdu la guerre civile sans l’intervention de l’Iran et de la Russie. La Syrie était de facto un condominium russo-iranien, c’est-à-dire un régime ayant perdu sa souveraineté. Il s’est effondré en quelques jours, mais il était en sursis depuis dix ans. Cela rappelle le scénario afghan. À Kaboul, le régime était soutenu par une puissance extérieure, en l’occurrence les États-Unis, et semblait solide. Il a été renversé sous les coups de boutoir des talibans, un groupe qui, par certains aspects, rappelle la coalition menée par HTC.

Comment qualifier Abou Mohammed al-Joulani, le nouvel homme fort de la Syrie ?

Il est trop tôt pour dire ce qu’il est devenu. Il suffit de regarder son « pedigree ». C’est un Syrien, né dans une famille plutôt aisée. Il rejoint le djihad en Irak en 2003 et se retrouve dans une prison tenue par les Américains, où il est en contact avec tous ceux qui deviendront l’état-major de Daech.

Entre 2011 et 2012, il est envoyé en Syrie par le chef de l’État islamique d’Irak et futur chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi, avec qui il se brouille, avant de monter son propre groupe autonome, le front Al-Nosra, rien de moins que la filiale d’Al-Qaïda en Syrie.

Il mène alors une politique de syrianisation du djihad, très différente des pratiques de Daech. Il est plus politique que l’État islamique et ne recourt pas à l’ultra-violence. Il s’est d’abord cassé les dents contre le régime soutenu par l’Iran et la Russie. Mais quand il a vu le soutien au régime diminuer, il a repris la route, avec de l’équipement fourni par la Turquie et son soutien direct ou indirect, et il a rempli son premier objectif : faire tomber Bachar et s’emparer de Damas. (…)

Al-Joulani s’est un peu taillé la barbe et il a troqué l’habit du cheikh pour celui du chef militaire. Mais il faut se méfier, il est très doué pour la politique et a bien compris les signaux qu’il fallait envoyer sur la scène internationale, notamment aux Occidentaux. Un peu comme les talibans qui avaient promis aux Américains et aux médias occidentaux qu’ils avaient changé. On voit aujourd’hui qu’il n’en est rien. (…)

Je vois deux grands scénarios se dessiner : soit la Syrie devient comme la Libye – l’opposition se fragmente en plusieurs fiefs et le pays connaît une sorte de guerre civile prolongée –, soit elle suit l’exemple irakien après la chute de Saddam Hussein : le pouvoir est stabilisé par une puissance étrangère. En Irak, c’est l’Iran qui était à la manœuvre. En Syrie, c’est la Turquie qui pourrait structurer le nouveau régime. (…)

Faut-il prendre Al-Joulani au sérieux quand il dit avoir renoncé au djihad global et au terrorisme ?

Il a peut-être renoncé à la dimension globalisante du djihad d’Al-Qaïda à des fins tactiques. Ça ne veut pas dire qu’il a renoncé à l’intégralité du corpus idéologique djihadiste. (…)

Quand il dit avoir renoncé au djihad global, Al-Joulani nous dit : « Ne vous en faites pas, laissez-moi faire, je vais stabiliser la région. » Le problème, c’est qu’il n’y a pas de djihadistes modérés. Cela n’existe pas. (…)

Son groupe administrait déjà la région d’Idlib, où il appliquait la charia. Va-t-il étendre la loi islamique à l’ensemble du pays ?

Al-Joulani est un tacticien qui pense sur le court, le moyen et le long terme. À Idlib, le régime repose sur une interprétation extrêmement rigoriste de la charia, comme le font les salafo-djihadistes. L’espace public est régi par la morale religieuse, même si, contrairement à Daech, il existe une forme de tolérance envers les chrétiens et les minorités religieuses.

HTC n’a pas mis en place d’exécutions publiques filmées, mais c’est un régime extrêmement brutal et qui n’a aucune considération pour un gouvernement non religieux. L’idée qu’il puisse y avoir des lois qui émanent d’une justice humaine est pour lui une hérésie. Le paysage d’Idlib sous le régime de HTC montre un rigorisme qui n’avait jamais existé auparavant dans la région.

On est sur des bases qui ne sont pas celles de l’islam traditionnel syrien. Il ne faut pas être naïf. Al-Joulani est un très bon politique, mais son projet est religieux, il n’y a aucun doute. (…)

https://www.lepoint.fr/monde/chute-d-assad-et-apres-entretien-avec-hugo-micheron-specialiste-du-moyen-orient-11-12-2024-2577750_24.php


Le Figaro, 13 décembre, article payant

Marguerite Stern, poursuivie en justice pour ses propos sur l’islam: «Je m’en prends à l’immigration, c’est le crime suprême»

Coauteur d’une enquête sur le «transactivisme» qui lui a valu des menaces de mort, l’ex-Femen est poursuivie par SOS-Racisme pour avoir souligné la surreprésentation des hommes d’origine africaine ou maghrébine chez les agresseurs de femmes.

Extraits:

Les cheveux de Marguerite Stern ne sont plus bleus et elle ne manifeste plus seins à l’air pour défendre ses idées mais, à 35 ans, l’ex-Femen se bat toujours contre tout ce qui entrave les libertés en général et la liberté d’expression en particulier. Elle en revendique une conception radicale, qui la fait « regretter » que le Conseil d’État ait validé l’interdiction de la conférence de Rima Hassan à Sciences Po, mais qui lui vaut, aussi, d’être traînée en justice par SOS-Racisme.

Son crime : avoir affirmé le 16 juillet 2023 sur la chaîne YouTube du média Frontières que « proportionnellement, les personnes issues de l’immigration […] africaine et moyen-orientale […], en majorité musulmane mais pas uniquement […] agressent plus les femmes que les Français de culture française ».

Dans ce long entretien, Marguerite Stern aggrave son cas en s’interrogeant sur le caractère « inné ou acquis » de ce qu’elle appelle la «masculinité toxique» aussi bien chez « les Blancs, les Français de souche », que chez « les hommes de culture et issus de l’immigration africaine et moyen-orientale. Pourquoi sont-ils plus violents avec les femmes ?, interroge-t-elle. Est-ce une question de nature ? Houlala, si on dit ça… Pour moi, aucune question génétique n’est interdite, ajoute-t-elle. Est-ce une question de culture ? On peut se poser la question mais par contre, je n’ai pas la réponse. »

« Je sais qu’on va me traiter de raciste », dit-elle au cours de l’interview qu’elle accorde à Erik Tegnér, journaliste et directeur de la publication de Frontières. Ça n’a pas raté : le Parquet les a renvoyés tous les deux devant le tribunal pour « injures publiques en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la religion ou la race », alors que les statistiques sur les agressions contre les femmes confortent l’analyse de Marguerite Stern. (…)

Marguerite Stern « ne regrette rien ». Sauf, peut-être, qu’il ne se trouve toujours personne à gauche pour la défendre, comme lorsqu’elle a été menacée de mort après la publication de Transmania : enquête sur les dérives de l’idéologie transgenre  (de Dora Moutot et Marguerite Stern, éditions Magnus, 398 pages, 21€). « Là, je m’en prends à l’immigration, c’est le crime suprême », soupire-t-elle. (…)

Marguerite Stern assume de dire qu’« il y a une religion qui pose problème en France, c’est l’islam », tout en faisant « la distinction entre l’islam et les musulmans » : « Je ne considère pas du tout que tous les musulmans soient un danger pour la France », insiste-t-elle. La jeune femme, née en Auvergne dans un milieu modeste, a vécu à Marseille, à la Belle de Mai, quartier dont la population est issue à une majorité écrasante de l’immigration extra-européenne, et aussi à Belleville, à Paris. Quand elle affirme « je ne supporte plus de voir des femmes et même des petites filles voilées », elle parle d’expérience. Voilà qui ne devrait pas arranger son cas, d’autant que le mois dernier, elle a présenté ses « excuses aux catholiques »  pour avoir « abîmé une partie de la France » en pénétrant en hurlant dans Notre-Dame, il y a plus de dix ans.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/marguerite-stern-poursuivie-en-justice-pour-ses-propos-sur-l-islam-je-m-en-prends-a-l-immigration-c-est-le-crime-supreme-20241212


Le Point, 11 décembre, article payant    

De l’utilité du « traître » dans le monde arabo-musulman

CHRONIQUE. Que faut-il entendre lorsqu’on dit que Kamel Daoud, Boualem Sansal ou tout autre écrivain arabe, est un traître ? Tentatives de réponses…

Extraits:

Rester attaché (dans tous les sens du terme) aux « siens », c’est-à-dire continuer à s’identifier et à être identifié à sa communauté d’origine, ou rompre avec eux sont deux attitudes aux conséquences radicalement différentes.

Dans le premier cas, le lien est vécu par tous sur le mode du cela va de soi. Pas de problème majeur. La séparation, qu’elle soit choisie ou imposée par les circonstances, sera perçue, quant à elle, comme un reniement, une infidélité.

Cette dernière configuration, très fréquente (mais sans exclusivité) dans le monde arabo-musulman, a toujours existé mais aujourd’hui elle se déploie sans limite avec pour effet très concret de conduire le « traître » à une mort possible.

Traître. C’est le mot précis et précieux qui permet de comprendre ce qu’il en coûte, non pas de s’écarter de la norme nationale ou confessionnelle, mais de faire un usage public de son esprit lorsque l’on doute, s’interroge, refuse ou accepte, ironise ou critique. Ce qualificatif de traître est mobilisé sans interruption et avec une violence inouïe, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, par des dévots de toutes sortes : gardiens de la pureté ethnico-nationale et missionnaires en charge d’une obligation divine, celle de la préservation de l’authenticité religieuse.

Ce sont, d’ailleurs, souvent les mêmes. Traître, Kamel Daoud, lauréat du prix Goncourt 2024 « qui a vendu son âme à la France ». Traîtresse, Fadila Maaroufi, cofondatrice et directrice du Café laïque Bruxelles / Paris et Prix international de la laïcité en novembre 2024 (« Crois moi que le prix du sang tu va (sic) le payer pour ton soutien au génocide en cours à Gaza », message reçu en novembre 2024). Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, lui, est interpellé par la police le samedi 16 novembre à Alger, quelques minutes après sa sortie de l’aéroport, alors qu’il revenait de France. Naguib Mahfouz, Prix Nobel de littérature en 1988, qui survivra à une tentative d’assassinat en 1994 par deux islamistes, un « vendu aux sionistes », parce qu’il est l’un des rares intellectuels égyptiens et arabes à avoir approuvé les accords de paix entre l’Égypte et Israël en 1979, tout en se déclarant solidaire des Palestiniens. La liste est encore longue.

Que faut-il entendre lorsqu’on dit que Kamel Daoud, ou tout autre écrivain arabe, est un traître ? Le traître est celui qui est passé dans l’autre « camp ». Il est censé quitter un lieu pour aller dans un autre et ce faisant, il sort de chez lui pour entrer chez les autres. Ainsi, il manque délibérément à sa nation et à sa religion. En un mot, il abandonne lâchement les « siens ». Il renie et se renie. Il est félon et perfide. Les mots le disent sans ambiguïté : « vendu », « collabo », « harki », « colonisé », « islamophobe », etc. En terre d’immigration : « Arabe de service », « nègre de maison », « traître à ta race », etc.

Mais un traître est-il pour autant un ennemi ? Non. Il y a, à ce propos, une confusion politique. Ce sont deux catégories, pratiques et théoriques, fort différentes. Le traître n’est pas un ennemi et celui-ci n’est pas un traître. Le traître est un être moralement abject puisqu’il a « lâché » les siens ; l’ennemi est lui une entité hostile. Une hostilité violente.

En cela, l’ennemi est un concept politique qui renvoie à la mort, la guerre, et à l’attitude belliciste. Il est toujours perçu comme dangereux et franchement mauvais. C’est, pour reprendre l’expression de Carl Schmitt, un « ennemi existentiel » qui a pour effet de conditionner mon identité nationale et religieuse ; de renforcer mon attachement et mon appartenance aux miens, de dire ce que nous sommes « vraiment ».

Le traître, lui, ne conditionne rien. C’est pour cela que l’insulte qu’on lui adresse est toujours ad hominem ; la disqualification vise la personne en tant que telle. Tristan Garcia a parfaitement raison de dire (Le Monde, 13 novembre 2024) que « […] notre esprit ne donnera pas naissance à un ennemi si l’on n’en tire pas une idée, sans elle pas d’ennemi ». Et l’ennemi premier, issu d’une idée obsessionnelle, c’est « l’occident dépravé colonialiste ». Voilà pourquoi, le chemin est encore long, très long qui aboutira à ce que les intellectuels arabes critiques n’aient plus à choisir entre le cercueil ou l’exil.

*Smaïn Laacher est sociologue, professeur émérite à l’université de Strasbourg et directeur de l’Observatoire du fait migratoire et de l’asile de la Fondation Jean-Jaurès. Dernière parution : L’Immigration à l’épreuve de la nation, L’Aube, 2024.

https://www.lepoint.fr/debats/de-l-utilite-du-traitre-dans-le-monde-arabo-musulman-11-12-2024-2577672_2.php


Le Figaro, 6 décembre, libre accès

Samuel Paty accusé d’islamophobie : un «doctorant» de la Sorbonne visé par une plainte pour apologie du terrorisme

Mickaëlle Paty, la sœur du professeur assassiné par un terroriste tchétchène, a déposé plainte après lapublication d’un message dans lequel était écrit «Patty (sic) était probablement un islamophobe laïc».

Extraits:

Le calvaire qu’ont subi les proches de Samuel Paty n’est donc pas terminé. Mickaëlle Paty, sœur du professeur assassiné par un terroriste islamiste tchétchène le 16 octobre 2020, a déposé plainte contre un «doctorant à la Sorbonne», Pierre Jacquel, qui a accusé l’enseignant d’«islamophobie» dans une publication datant du 3 décembre dernier. «Sans islamophobie, ce drame ne serait jamais arrivé. Patty (sic) était probablement un islamophobe laïc, mais si un musulman le dit, on parlerait d’apologie du terrorisme. Le père de famille musulman (Brahim Chnina , NDLR) fait le coupable idéal, et ce procès va encore alimenter l’islamophobie», avait-il écrit. (…)

Dans une publication sur X, l’avocate de Mickaëlle Paty, Carine Chaix, a annoncé ce jeudi 5 décembre un dépôt de plainte pour apologie du terrorisme à l’encontre du «doctorant de la Sorbonne». Cette plainte a été effectuée au nom de la sœur de l’enseignant assassiné et de l’association Défense des Serviteurs de la République – créée en 2023 pour défendre la liberté d’expression et protéger les agents publics, les élus et les citoyens engagés contre les menaces (…).

«Ces propos salissent volontairement la mémoire de Samuel Paty en le traitant d’islamophobe qui a bien cherché ce qui lui est arrivé et visent à justifier sa décapitation en raison de sa prétendue islamophobie», peut-on lire dans le communiqué de l’avocate. «Si cet individu ne va pas jusqu’à glorifier explicitement l’acte terroriste, il tend à le justifier en lui donnant comme seule source l’islamophobie prétendue de Samuel Paty, des profs “laïcs” et plus généralement de notre société. Il ose ainsi affirmer que c’est “l’islamophobie de la société et de nombreux profs laïcs qui sont la racine du terrorisme», poursuit Me Carine Chaix. (…)

De son côté, l’homme qui se présente comme «doctorant de la Sorbonne» a réagi dans une publication sur X. «Il est triste de voir la liberté d’expression et la justice instrumentalisées», a-t-il écrit. «Expliquer une cause A par un facteur B n’est pas de l’apologie du terrorisme, même si l’explication ne vous plait pas. Comme d’habitude, je me bats pour ce qui est juste, qu’importe les adversaires. Lutter contre l’islamophobie est à la fois un acte moral, participer à diffuser des connaissances scientifiques, et aider à éviter de nouveaux drames.» Et de conclure : «En attendant, la lutte contre l’islamophobie est un combat qui me comptera toujours comme allié.»

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/samuel-paty-accuse-d-islamophobie-un-doctorant-de-la-sorbonne-vise-par-une-plainte-pour-apologie-du-terrorisme-20241205


Le Figaro, 6 décembre, article payant

Les confessions d’un black bloc repenti: «Le plus grave, c’est la soumission à l’islamisme»

TÉMOIGNAGE – Il a consacré vingt-cinq années à la cause de l’extrême gauche en rejoignant les groupuscules de black blocs. Il a été violent, il a pillé, il a cassé, convaincu de combattre le capitalisme. La dérive idéologique et les renoncements face à l’islamisme ont eu raison de son engagement. Il raconte ce passé sulfureux qu’il assume.

Extraits:

Le rendez-vous a lieu entre les murs feutrés d’un bar situé dans un endroit discret de la capitale. Il arrive tout de noir vêtu, comme il en a eu longtemps l’habitude, et frigorifié par le trajet parcouru à vélo sous les intempéries. Il apparaît aussi sincère qu’ému. La conversation commence presque comme une confession, celle d’un homme qui se repent de son passé. Vingt-cinq années en tout. Cela représente la majeure partie de sa vie d’adulte chargée de violence. Gaspard *, âgé d’une quarantaine d’années aujourd’hui, a fait partie des black blocs, ces groupuscules d’extrême gauche excessivement violents et très mobiles connus pour leurs saccages. Ces individus encagoulés et vêtus de noir investissent des manifestations pour brûler les magasins et les biens publics en marge des rassemblements. Mais ils sont surtout tristement connus pour affronter les forces de l’ordre à coups de jets de pierres et autres armes par destination. (…)

Gaspard, lui, n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche. Il a grandi en banlieue au cœur d’une cité. Son engagement pour la cause anticapitaliste, il le décrit lui-même comme sincère et hérité d’un milieu familial à la conscience politique très enracinée à gauche. « Je n’ai connu que ça. Je suis tombé dans l’extrême gauche quand j’étais tout petit. » (…)

Biberonné à ces valeurs, l’adolescent grandit convaincu de la nécessité de s’inscrire dans la lutte contre l’oppresseur capitaliste. Il tâtonne au début, ne sachant comment intégrer cette nébuleuse qu’il ne connaît pas très bien. Il commence par le graffiti en vandalisant des murs ou des devantures, puis il accompagne quelques-uns de ces militants pour saccager des distributeurs de billets de banque. À la fin, il se retrouve encagoulé dans les manifestations. « Le glissement s’est fait tout doucement d’une action à l’autre, explique-t-il. Ça s’est mis en place lorsque j’ai eu 14 ans et que je commençais à être un peu plus structuré idéologiquement et politiquement. J’étais un black bloc et ma mission consistait dorénavant à me concentrer sur la destruction des symboles du capitalisme ou à créer des TAZ (Temporary Autonomous Zones) en occupant des lieux. J’ai fait ça pendant vingt-cinq ans, et j’étais sincèrement convaincu de la justesse de mon engagement. »

Depuis près d’un an, Gaspard s’est retiré de ce milieu. Il se décrit comme réveillé brutalement d’un état de torpeur, comme s’il avait été sous l’emprise d’une secte. (…) « Au lendemain du 7 octobre et des attaques du Hamas en Israël, je me suis pris un mur en pleine figure, celui de l’antisémitisme qui s’est exprimé. Le plus grave, c’est la soumission à l’islamisme. Ces gens sont dans une vision romanesque du djihad avec les yeux qui brillent de fascination. Ils sont dingues. Les entendre dire que ces actes de barbarie s’apparentaient à ceux de la Résistance, c’était intolérable. » (…)

Le choc est tel que son seul retrait de cette nébuleuse violente d’extrême gauche ne suffit pas. Il ressent le besoin de faire un travail d’introspection pour se reconstruire. Il ne s’agit pas pour Gaspard de renier son passé. Au contraire, il le regarde en face pour mieux avancer. (…)

« Un black bloc, s’il part avec un sac Vuitton sous le bras, c’est pour y mettre le feu, filmer la scène et la poster sur les réseaux sociaux. Les hommes en noir, affirme-t-il, pillent, mais avec un code d’honneur. Il faut que le vol serve à la cause. (…) »

Derrière ces scènes de chaos et de violence retransmises en boucle par les chaînes d’information lors des débordements en marge des manifestations, Gaspard décrit une mécanique bien huilée, une méthodologie et même une discipline. Après avoir cassé, frappé, saccagé et mis le feu, les casseurs obéissent aux meneurs lorsque ceux-ci décident que l’opération est terminée. Le message passe par un cri de ralliement qu’eux seuls reconnaissent. « À ce moment, tout le monde se débarrasse de ses vêtements pour ne pas être reconnu par la police ou piégé par les traces de paintball balancé par les flics pour marquer les casseurs. On brûle tout. On marche tranquillement pour se retrouver, comme si de rien n’était, à côté des mecs de la CGT avec leurs merguez» Transgression ultime dans son chemin vers la rédemption et le rejet de cette idéologie d’extrême gauche, Gaspard a créé une entreprise. Il est devenu, comme il le dit avec humour, « un affreux capitaliste » et assume pleinement sa décision de rompre. « L’extrême gauche, LFI en tête, a fait tomber les digues de la laïcité en s’alliant avec les islamistes. Ces mecs sont un danger pour le pays. Je ne leur pardonnerai jamais cette trahison. »

* Le prénom a été changé.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/les-confessions-d-un-black-bloc-repenti-


Neue Zürcher Zeitung, 4 décembre, article payant     

«Der Judenhass bedroht die akademische Freiheit in Deutschland»

Der israelische Historiker Benny Morris sollte an der Universität Leipzig über den Nahostkrieg sprechen. Die Universität sagte den Vortrag kurzfristig wegen angeblich rassistischer Äusserungen des Wissenschafters ab. Im Interview spricht Morris über den Vorfall.

Extraits:

Herr Morris, Ihr Vortrag an der Universität Leipzig wurde kurzfristig abgesagt. Wie haben Sie davon erfahren?

Aus der Presse, die Universität hat mich überhaupt nicht kontaktiert. Stattdessen hat sie einfach eine öffentliche Erklärung herausgegeben.

Die Universität nennt als Gründe für die Absage angeblich rassistische Äusserungen, die Sie jüngst gemacht haben sollen . . .

Das ist Unsinn. Tatsächlich wurde jetzt von propalästinensischen Aktivisten ein Interview hervorgekramt, das 2004 in der Zeitung «Haaretz» erschienen ist. Ich sprach darin über die zweite Intifada, fast täglich sprengten sich damals Selbstmordattentäter in israelischen Bussen und Restaurants in die Luft. In diesem Kontext äusserte ich Zweifel an der Friedensbereitschaft der palästinensischen Führung. Diese Aussagen werden jetzt, zwanzig Jahre später, von den Aktivisten aus dem Zusammenhang gerissen und als Vorwand benutzt. Der Kontext, die arabischen Bluttaten, wird von ihnen aber geflissentlich ignoriert. Offenbar glaubt man, dass jede Kritik an arabischen Massakern und an muslimischen Dogmen Rassismus sei. Es handelt sich aber um historische Fakten.

In Ihrem Vortrag wollten Sie hingegen eigentlich über den israelischen Unabhängigkeitskrieg von 1948 sprechen . . .

In meiner Forschung zeige ich, dass der arabisch-israelische Krieg von 1948 von vielen arabischen Teilnehmern nicht nur als nationaler Konflikt, sondern als Jihad, als heiliger Krieg verstanden wurde. Diese religiöse Dimension wurde bisher in der Geschichtsschreibung zu wenig beachtet, die den Konflikt hauptsächlich als territorialen Streit zwischen zwei nationalen Bewegungen sieht.

Diese wissenschaftliche Perspektive stösst offenbar auf Widerstand. Was aber bedeutet das für die Forschungsfreiheit?

Ganz einfach: Kritische Forschung zum Nahostkonflikt wird in Deutschland und Europa zunehmend unmöglich. (…)

Die Universität Leipzig hat ihrerseits auch «Sicherheitsbedenken» angeführt, die zur Absage der Veranstaltung geführt hätten . . .

Das halte ich für vorgeschoben. Wenn die Universität gewollt hätte, hätte sie die Polizei einsetzen können. Sie wollte sich einfach nicht mit ihren propalästinensischen Studenten anlegen. Die deutschen Universitäten müssen sich entscheiden: Wollen sie Orte freier Wissenschaft und Debatte bleiben, oder wollen sie sich dem Druck antisemitischer Gruppen beugen? Im Moment sieht es leider so aus, als würden sie den einfachen Weg wählen.

https://www.nzz.ch/international/der-judenhass-bedroht-die-akademische-freiheit-in-deutschland-ld.1860515


New York Times, Guest Essay, 2 décembre, article payant   

Misogyny and Antisemitism Are a Toxic Brew

Extraits:

“Zio bitch!” a young man in a kaffiyeh and Black Lives Matter T-shirt barked at one of us, his ire apparently provoked by a yellow ribbon pin, a symbol of the Israeli hostages held by Hamas. The exchange was unsettling but not surprising. Even in New York, where we both live, we have often seen an extraordinary lack of empathy for the Israeli victims of Oct. 7 and outright hostility toward those who advocate for them. The epithet “Zio bitch” highlights multilayered animosities, pointing to an insidious, specific prejudice we have seen bloom this year: the melding of misogyny and antisemitism.

Though cartoonish tropes of Jewish women are ubiquitous (think of the materialistic Jewish American princess, gossipy yentaand overbearing, often overweight Jewish mother), they often barely register as bias in a progressive culture otherwise attuned to identity-based offense. Mocking American Jewish women, many of whom appear white, can be seen as punching up, a variation on calling out a so-called Karen — that is, an entitled, whiny white woman seen often in a racially charged situation. To be aJewish American woman is to experience a paradox: We are a minority vulnerable to exclusion yet simultaneously perceived as sufficiently inside dominant culture that we are often expected to endure, or even deserve, any opprobrium that comes our way.

This prejudice was further complicated by the Oct. 7 Hamas attacks. Early reports of sexual violence perpetrated against Israeli women were initially met with silence from many global feminist organizations. As evidence of this violence grew among Israelis and Jewish Americans, our horror about the reactions to this violence intensified: a graphic photograph of the ravaged body of Shani Louk, a young German Israeli woman, surrounded by armed terrorists was part of a group of photos that won a prestigious photography award. Online trolls mocked Amit Soussana, who described the violations she suffered while held captive by Hamas. (…)

“Intersectionality,” the term coined in 1989 by the legal scholar Kimberlé Crenshaw, helpfully explains how sexism and racism overlap and can reinforce each other to create unique barriers — a collective effect that often amounts to more than the sum of its parts. Ironically, the political and intellectual movement that has most embraced intersectionality has at times been a barrier to recognizing, much less fighting, the antipathy faced by Jewish women. Intersectionality is so often deployed to link the domestic fight for racial justice with postcolonialism in general and the Palestinian freedom movement in particular that the framework has been criticized as one that can exclude antisemitism or even perpetuate antisemitic tropes about nefarious Jewish power. (…)

Jewish women are a soft target in this world, in which white supremacy increasingly appears intractable: We are white enough to be worthy of scorn but not enough to be reliably protected against racist and sexist structures we should be dismantling rather than perpetuating in insidious new forms.

https://www.nytimes.com/2024/12/01/opinion/jewish-women-misogyny-antisemitism.html


The Guardian, 29 novembre, libre accès  

Women arrested by Taliban for begging report rape and killings in Afghan jails

Draconian new laws allow mass incarceration of women and children forced to beg because of work ban

Extraits:

Destitute Afghan women arrested for begging under draconian new Taliban laws have spoken of “brutal” rapes and beatings in detention.

Over the past few months, many women said they had been targeted by Taliban officials and detained under anti-begging laws passed this year. While in prison, they claim they were subjected to sexual abuse, torture and forced labour, and witnessed children being beaten and abused.

All the women said they had no other option to begging on the streets for money and food for their children after being unable to find paid work.

Since the Taliban took power in August 2021, women have been barred from most paid work, which has seen levels of destitution, especially among female-led households, increase across the country.

In May, the Taliban passed new laws prohibiting “healthy people” from begging on the streets if they had enough money on them to pay for one day’s food. (…)

Along with multiple reports of rape and torture of women arrested under the anti-begging laws, former detainees also told the Afghan news outlet Zan Times that they witnessed the abuse of young children in prison, with one woman alleging that two children were beaten to death while she was in detention.

“No one dared speak,” she said. “If we spoke up, they’d beat us and call us shameless. Watching those children die before my eyes is something I’ll never forget.”

The death of detainees rounded up under anti-begging laws is factored into the wording of the Taliban’s new law, in which Article 25 states: “If a beggar dies while in custody and has no relatives or if the family refuses to collect the body, the municipal officials will handle the burial.”

Under the new laws, those classed as “destitute” are legally entitled to financial assistance after their release, but none of the women said they had received any help. (…)

The Taliban authorities did not reply to multiple requests for a response.

https://www.theguardian.com/global-development/2024/nov/29/afghanistan-taliban-women-children-arrested-begging-rape-torture-killings-jails-destitution-work-ban


Le Figaro, 27 novembre, article payant

«J’espère que ça ne va pas durer dix ans» : les confessions inquiètes de l’ancien proviseur du lycée Maurice-Ravel menacé de mort

ENTRETIEN EXCLUSIF – Philippe Le Guillou a été intimidé en février après avoir demandé à une élève de retirer son voile. Six mois après son retrait pour des raisons de sécurité, il réagit à la condamnation de l’un des accusés à 600 euros d’amende. Et dresse un diagnostic désolant sur la laïcité à l’école.

Extraits :

Philippe Le Guillou, qui a travaillé 44 ans dans l’Éducation nationale, dont 30 comme personnel de direction, a été menacé de mort en février sur les réseaux sociaux pour avoir demandé à une élève de retirer son voile dans l’enceinte de l’établissement. Le fonctionnaire avait dû se retirer un mois après l’incident pour des raisons de sécurité. Trois hommes sont jugés. Parmi eux, Ibni-Akram Assoumani a été condamné, le 18 novembre, à 600 euros d’amende et un stage de citoyenneté. Le proviseur aussi bien que le parquet ont fait appel . (…)

LE FIGARO. – Comment allez-vous ? À quoi votre vie ressemble-t-elle depuis le 28 février 2024 ?

Philippe LE GUILLOU. – Au début, j’étais dans le déni. Je disais à tout le monde que tout allait bien. D’ailleurs, pendant presque un mois, j’ai continué à travailler alors que ma famille et mes amis me tannaient pour que je parte en province. Cela ne m’a pas empêché d’avoir des attitudes bizarres, malgré moi. Je ne prenais plus le métro et ne sortais qu’en voiture. Je n’avais pas envie de me balader dans le quartier ou de faire des courses. Si j’allais dans un café ou une brasserie avec des amis, je regardais sans arrêt qui passait, comme si j’allais pouvoir repérer un agresseur. 

Ce n’était pas forcément par rapport à un terroriste éventuel, mais je n’avais pas envie de croiser certains élèves et de me retrouver face à eux. Quelques-uns, juste après l’incident, ont décidé de boycotter les cours. Après cet incident, j’avais l’étrange impression d’avoir perdu ma légitimité. Il faut être clair : les menaces et les attitudes des élèves m’ont gâché la vie.

C’est-à-dire ? 

Certains m’ont fait de la peine. Seulement 48 heures après l’événement, il y a eu un blocus devant la cité scolaire. Et même si au départ il ne me concernait pas, j’en suis devenu le sujet principal. Il y avait des pancartes «Le Guillou démission»«lycéenne frappée, proviseur en danger»«les lycéens s’organisent contre leur proviseur raciste et islamophobe». Ce jour-là, des agitateurs, probablement d’extrême gauche comme j’ai pu le constater plusieurs fois dans ma carrière, se sont joints au blocus. On m’a même rapporté que certains déclaraient vouloir me couper la tête. On voit le lien que l’on peut faire avec Samuel Paty

Et aussi bien sur les réseaux sociaux qu’en vrai, les élèves ont été très loin dans les insultes et les menaces. (…)

Trois ans avant Dominique Bernard, Samuel Paty, professeur d’histoire, a été tué par un terroriste islamiste. Vous êtes-vous dit que cela pourrait vous arriver ?

Oui et j’ai accepté après insistance de me retirer pour des raisons de sécurité. (…)

Vous expliquez avoir été poussé au départ…

C’était une demande du rectorat. (…)

Ibni-Akram Assoumani, qui avait appelé sur les réseaux sociaux à vous «brûler vif» , a été condamné à 600 euros d’amende et un stage de citoyenneté, sans inscription au casier judiciaire. Comment avez-vous réagi ?

Il a été reconnu coupable, c’est important. Au départ, je n’avais pas vraiment de comparatif pour juger de la peine, mais, après le tollé général et les nombreux messages d’amis et de collègues que j’ai reçus, j’ai compris que cette peine était faible et qu’elle envoyait un message négatif au personnel de l’Éducation nationale. Plus globalement, j’ai l’impression que le tribunal a fait du social au motif que l’accusé venait récemment de trouver un travail. Minimisant ainsi la gravité des faits. (…)

Qu’envisagez-vous pour la suite ? 

Pour l’instant, je souhaite encore conserver une certaine forme d’anonymat. J’espère que ça ne va pas durer dix ans (rires). Je participe prochainement à un colloque sur la laïcité organisé par la région Île-de-France, mais je le ferai à distance, sans que l’on voie mon visage. J’ai même renoncé à un projet de livre car la maison d’édition imposait que je montre mon visage sur la couverture. Tout cela est pesant. Je ne crains pas une fatwa mais je crains de tomber sur un dingue qui me reconnaîtrait par hasard. 

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/j-espere-que-ca-ne-va-pas-durer-dix-ans-les-confessions-inquietes-de-l-ancien-proviseur-du-lycee-maurice-ravel-menace-de-mort-20241127


Le Monde, 27 novembre, article payant

« Islamophobie » à Sciences Po Grenoble : la relaxe des étudiants confirmée par la justice administrative

Le recteur de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes a été débouté dans cette affaire où dix-sept étudiants étaient poursuivis pour avoir participé à la diffusion d’accusations d’islamophobie visant deux professeurs en mars 2021.

Lire l’article entier ici: https://kinzler.org/wp-content/uploads/2024/11/26-novembre-2.pdf


Haaretz, 25 novembre, article payant

12 Percent of French People Would Welcome a Jew-free France, Poll Shows

According to the survey by Paris-based Ipsos, young people and the left are particularly becoming more antisemitic

Extraits :

(…) “We are now seeing a shift in the categories of French people expressing anti-Jewish views,” Brice Teinturier, Ipsos’ deputy director, told Le Point. According to the survey, antisemitism seems to be rising disproportionately among two groups – young people and the left. (…)

Regarding political affiliation, 20 percent of supporters of France’s left-wing France Unbowed party favor Jewish emigration, compared with 15 percent of supporters of the far-right National Rally. Only 41 percent of France Unbowed voters said antisemitism was on the rise in France, compared with 70 percent for the population as a whole.

Twenty-five percent of France Unbowed supporters expressed sympathy for Hamas, 19 percentage points over the general population.

Teinturier told Le Point that the survey reflected “a historic reversal,” a “complete upheaval in the political landscape.” (…)

https://www.haaretz.com/jewish/2024-11-24/ty-article/.premium/12-percent-of-french-people-would-welcome-a-jew-free-france-poll-shows/00000193-5ec3-df83-adb7-5ef3f0930000


The Jerusalem Post, 23 novembre, article payant

Over 85,000 Quebec students strike for Gaza, call for intifada and final solution

The protest reportedly took up all 12 floors of the main Concordia building, and “Free Gaza” was spray painted on lockers.

Extraits :

(…) Palestinian Youth Movement’s Montreal bracket wrote on Instagram “Glory to our people resisting the zionist colonial project and genocide. We will not stop until Palestine is fully liberated, from the Jordan river, to the Mediterranean Sea.”

On the street outside, hundreds of pro-Palestine protesters sang chants. A masked pro-Palestinian protester was filmed shouting “The final solution is coming your way, the final solution. You know what the final solution is?” at a dozen pro-Israel protesters. (…)

https://www.jpost.com/diaspora/article-830278


The Economist, 22 novembre, article payant      

A rise in antisemitism puts Europe’s liberal values to the test

The return of Europe’s oldest scourge

Voir « Article du jour »

https://www.economist.com/europe/2024/11/21/a-rise-in-antisemitism-puts-europes-liberal-values-to-the-test


Le Figaro, 22 novembre, article payant

La France insoumise et les islamistes : l’histoire secrète d’une alliance politique

ENQUÊTE – Écrivain et journaliste, Omar Youssef Souleimane, l’auteur d’Être Français, a réussi à se faire accepter au cœur des activistes propalestiniens que lui-même qualifie d’islamistes. Keffieh autour du cou, il a infiltré de nombreuses manifestations et rassemblements en France pour démontrer la collusion entre ces acteurs de l’islam politique et la gauche extrême.

«Être Français», d’Omar Youssef Souleimane, Flammarion, 160 pages, 19€.

Extraits :

Nous sommes le 5 octobre 2024, place de la République. Pour marquer « un an de génocide à Gaza », une marche est prévue jusqu’à la place de Clichy. Elle commence par ces slogans : « On ne veut pas des génocidaires au Stade de France », « Israël est le seul terroriste du Moyen-Orient ». Je suis devant la tribune d’Urgence Palestine, un collectif créé le 8 octobre 2023, le lendemain du massacre du Hamas, qui milite contre « la répression » et pour « la solidarité avec la lutte du peuple palestinien ». Ils se décrivent sur X avec le triangle rouge renversé, utilisé par le Hamas dans leurs vidéos militaires contre Tsahal. Le drapeau de LFI est présent, il est accompagné de ceux de la Palestine et de l’Algérie. Je croise une femme portant sur la tête une structure de la mosquée al-Aqsa. « Après un an de génocide, vous êtes toujours mobilisés », répète l’orateur. « Ouiiii », réagit la foule. Des pancartes sont levées dans le cortège : « Israël, casse-toi, la planète n’est pas à toi », « Le 7/10, c’est tous les jours en Palestine ». (…)

Au milieu de cette foule galvanisée de haine à l’endroit d’Israël, les députés de LFI sont présents : Thomas Portes, Ersilia Soudais, Louis Boyard, Manon Aubry et Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier salue le Liban qui « défend sa souveraineté et qui a le droit de le faire par tous les moyens dont dispose ce peuple pour se défendre avec tous ceux qui veulent participer à la résistance nationale ». Aucun d’eux ne cite les victimes israéliennes du 7 octobre. Pourtant, la manifestation se déroule à l’occasion du premier anniversaire du 7 octobre. Ce renversement du discours a déjà un an. Sur les réseaux sociaux, le jour même de l’attentat, Mélenchon affirmait que « toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouvait qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même ». De même, dans son communiqué de presse, LFI décrivait l’attaque du 7 octobre comme « une offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas ». (…)

Le scénario est bien rodé. À chaque manifestation, le discours victimaire est associé à des slogans agressifs. Dix jours plus tard, le 15 octobre, lors d’un rassemblement organisé par LFI pour soutenir Gaza, l’agressivité prend une autre dimension. Rima Hassan, chantre de l’appel à la « résistance armée palestinienne » et se présentant comme une réfugiée victime de la Nakba de 1948, est bien là. Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, Sébastien Delogu, Thomas Portes et Louis Boyard ne se tiennent jamais bien loin de la tribune d’Urgence Palestine, où Omar Alsoumi appelle à la « résistance armée ». Je suis face à lui, et derrière moi, une banderole annonce en arabe : « Nous arrivons, Nasrallah » en soutien au chef du Hezbollah, la milice chiite. Au micro, Manuel Bompard s’adresse à la foule. « Si nous sommes là ensemble ce soir, c’est pour dire notre douleur, c’est pour dire notre colère, c’est pour dire notre honte de voir les massacres se poursuivre jour après jour. » Convaincus, les manifestants se dirigent vers la rue du Faubourg-du-Temple et certains militants attaquent un restaurant McDonald’s, en taguant « Boycott » sur le mur aux cris de : « Israël assassin, McDo complice », tout en jetant des projectiles et en frappant les vitrines du fast-food. (…)

https://www.lefigaro.fr/politique/la-france-insoumise-et-les-islamistes-l-histoire-secrete-d-une-alliance-politique-20241122


Le Point, 21 novembre, libre accès

La France à l’heure de l’antisémitisme décomplexé

SONDAGE. Une enquête réalisée par Ipsos pour le Crif révèle un « retournement historique » dans les catégories de Français qui expriment des opinions antijuives.

Extraits :

Les Juifs sont traqués dans les rues d’Amsterdam (Pays-Bas), molestés en France (où les actes antisémites ont flambé de 192 % au premier semestre 2024)… L’antisémitisme progresse et change de visage. « Il y a un bouleversement dans les catégories de Français qui expriment des opinions antijuives », observe Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, qui a réalisé pour le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) une enquête analysant le regard des Français sur l’antisémitisme, que Le Point dévoile.

Plusieurs enseignements sont tirés. Premièrement : les opinions antijuives sont en nette progression. Pour le mesurer, l’institut évalue l’adhésion à 16 stéréotypes antisémites. « Lorsqu’un individu adhère à de nombreux items, c’est le signe d’une pensée structurée », analyse le sondeur. Or 46 % des Français adhèrent aujourd’hui à plus de 6 préjugés antijuifs, contre 37 % en 2020. « Presque un quart des sondés pensent que les Juifs ne sont pas vraiment des Français comme les autres, en hausse de plus de 6 points ! »

Deuxièmement : la haine des Juifs a pris ces dernières années un inquiétant coup de jeune. Seulement 53 % des 18-24 ans pensent que la majorité des Juifs est bien intégrée dans la population, contre 84 % des Français. Et 17 % des moins de 35 ans jugent que leur départ de la France serait… une bonne chose ! (…)

Le phénomène est puissant chez les sympathisants de La France insoumise (LFI), dont 20 % jugent souhaitable le départ des Juifs – contre 15 % chez ceux du Rassemblement national.

« C’est un bouleversement complet de la cartographie politique », relève Brice Teinturier, qui décrit un « retournement historique » : LFI dispute désormais à l’extrême droite le leadership des préjugés antisémites. « Un tiers des sympathisants Insoumis adhère à 9 stéréotypes antijuifs ou plus. » Au total, 55 % des fidèles de LFI cochent au moins 6 cases dans l’inventaire de l’antisémitisme ordinaire. (…)

Plus troublant encore : un quart d’entre eux confessent leur « sympathie » pour le Hamas, et 40 % refusent de qualifier l’organisation de « terroriste ». « LFI a redonné à l’antisémitisme une caution politique », tranche Yonathan Arfi. Un Français sur deux suspecte désormais ses concitoyens juifs de « double allégeance ». « On observe cette porosité toxique entre la critique d’Israël et l’ostracisation des Juifs de France, analyse-t-il. La cause palestinienne devient un permis de haïr. »

La rue, documente le ministère de l’Intérieur, suit le mouvement. « L’hystérisation du débat sur Gaza a fait sauter les derniers verrous, constate Yonathan Arfi. Des élus font de la cause palestinienne un fonds de commerce électoral. » Une « instrumentalisation criminelle », contre laquelle le président du Crif appelle à lutter : « Il faut une réponse systémique. » Le gouvernement promet une riposte pour 2025…

https://www.lepoint.fr/societe/la-france-a-l-heure-de-l-antisemitisme-decomplexe-21-11-2024-2575907_23.php


Haaretz, 20 novembre, article payant

Berlin Police Chief Warns Jews and LGBTQs to ‘Be Cautious’ in Arab Neighborhoods

Since October 7 of last year, the Berlin police department has investigated over 6,200 complaints of antisemitism, which largely involve social media posts and to a smaller extent property damage

Extraits

Berlin’s Chief of Police is warning the city’s Jewish and gay residents to exercise caution in the city’s Arab enclaves, as part of her comments on the rise of antisemitism after October 7.

When asked about safety in Berlin in an interview with German news daily, Berliner Zeitung, the city’s Chief of Police, Barbara Slowik, said that while there are not necessarily any “no-go” areas around Berlin, she would encourage residents “who wear a kippah or are openly gay or lesbian to be cautious in certain neighborhoods.”

“I won’t defame any groups of people here,” Slowik qualified.

The police chief went on to say that she is concerned about what she called “open antisemitism articulated against people of Jewish faith and origin in these areas.” According to Slowik, since October 7 of last year her department has investigated over 6,200 complaints of antisemitism, which largely involve social media posts and to a smaller extent property damage.

She added that of the 1,300 violent crimes investigated, most were perpetrated against police at anti-Israel protests. In discussing these protests, Slowik mentioned the difficult line her officers must walk between protecting the free speech of the protesters and making sure Berlin’s Jewish citizens feel safe.

“A ban is not a cure-all and not a permanent solution,” she stated, explaining that prohibiting demonstrations would not get rid of the problem of violent offenders and could, in fact, make it riskier for police officers if they were roaming the streets instead of gathering in a designated area.

Instead, Slowik said, “We approach known offenders with preemptive warnings that they will not be allowed to gather or protest.” The police chief also praised Berlin’s decision to ban the chant “From the River to the Sea,” at protests, saying it “provides us with legal certainty for now.”

Berlin is home to Germany’s largest Jewish community, conservatively estimated at around 8,000 people, including many Israelis and expats from Europe and North America. It also has a Muslim population of between 250,000-300,000 people.

The city has 150,000 Arab residents, including 35,000-45,000 Palestinians. Slowik said that, since October 7, around 360 pro-Palestinian demonstrations have taken place in the city, sometimes with thousands of participants, “The majority of whom behave peacefully,” she reported.

https://www.haaretz.com/world-news/europe/2024-11-19/ty-article/.premium/berlin-police-chief-warns-jews-and-lgbtqs-to-be-cautious-in-muslim-neighborhoods/00000193-4500-d256-a3db-57a56b830000


New York Times, Opinion, 14 novembre, libre accès  

Thomas L. Friedman: Amsterdam Is About Jew Hatred — and Gaza

Extraits :

When you read the news reports of the appalling violence against Israeli soccer fans in Amsterdam, there is no doubt that powerful and ugly anti-Jewish hatreds were at work. To deny that is to stick your head in the sand. But to believe that this is all it’s about is very dangerous for Israel and the Jewish people.

One of the most striking things about being in Israel now is to realize how average Israeli Jews have seen very few of the pictures that go out every day on social media to the rest of the world showing Palestinian men, women and children who have been killed, wounded and maimed as collateral damage in Israel’s war on Hamas — which itself killed, wounded, maimed and kidnapped Israelis on Oct. 7 last year.

I am not a judge. I don’t know what the “just” proportion of Palestinian civilian lives and homes that the laws of war might say is OK for Israel to destroy in response to Oct. 7 for every Israeli Jew and home ravaged that day. But I am here to say that whatever the number is, Israel has now exceeded it. (…)

The events in Amsterdam drew on deep roots in the past of the Jewish people. But they also drew on an unending stream of social media images of the devastation of Gaza without any Israeli plan offering a better way for Jews and Palestinians to live side-by-side. To focus entirely on the first and totally ignore the second is about the most dangerous thing Jews everywhere could do today.

https://www.nytimes.com/2024/11/13/opinion/friedman-gaza-amsterdam-antisemitism.html


Wall Street Journal, 13 novembre, article payant      

Calls for ‘Jew Hunt’ Preceded Attacks in Amsterdam

Wave of violence targeting Israeli soccer fans followed calls to hunt them down on popular messaging apps

Extraits :

AMSTERDAM—Israeli financial adviser Ofek Ziv had just emerged from the metro, heading to the Dutch capital’s central Dam Square with a group of Maccabi Tel Aviv soccer fans, when he says he was struck in the back of the head with a rock. A firecracker exploded near him. Men in ski masks later appeared, wielding knives and bats.

The assailants, he said, “had fire in their eyes. They want to catch you.”

Ziv and scores of other Maccabi supporters had traveled to the Dutch capital for a match with local team Ajax on Thursday night. Little did they know that, earlier in the day, they had become a topic of discussion on popular messaging apps, where users were calling for a Jodenjacht, or “Jew hunt.”

From late Thursday and into the early hours of Friday, Dutch authorities said, mobs unleashed a wave of violence, chasing Israelis through the streets on motorbikes and beating them. The attacks came after videos circulated online of Maccabi fans pulling down a Palestinian flag and chanting about Israel’s war against Hamas in Gaza. (…)

The campaign was organized, Dutch authorities said, and the attackers were equipped with fireworks and moved quickly, targeting Israeli fans with “hit-and-run” assaults. Police said they were investigating who instigated the assaults and how they were coordinated. (…)

A screenshot of a pro-Palestinian WhatsApp group chat, viewed by the Journal, called for a “Jew Hunt” on Thursday and referred to a standoff on Wednesday night in which a group of Israeli fans were cornered by a crowd that police said included taxi drivers who had responded to an online call to mobilize.

“They knew everything,” said Shachar Bitton, a 30-year-old Maccabi fan. “They knew exactly where we stayed. They knew exactly which hotels, which street we were going to take. It was all well-organized, well-prepared.”

Bitton was inside the glitzy Holland Casino on Wednesday—the night before the high-profile Maccabi-Ajax soccer match—when he saw two of his friends coming toward the blackjack and poker tables with bloodied faces.

Outside the casino, Bitton said, he saw around 200 people—many of them Arabic speakers, he said—waiting for the Israeli fans to leave the casino. (…)

European cities with large Muslim populations have become tinder boxes of tension since the start of the war in Gaza. Authorities have recorded a surge in antisemitic acts since the Hamas-led attack on Israel on Oct. 7, 2023, and the subsequent conflict in which more than 40,000 Palestinians in Gaza have been killed. (…)

https://www.wsj.com/world/europe/calls-for-jew-hunt-preceded-attacks-in-amsterdam-e3311e21?mod=europe_news_article_pos2


New York Times, opinion, 13 novembre, libre accès  

Bret Stephens : A Worldwide ‘Jew Hunt’

Extraits :

If any doubts remained about the motives of the Amsterdam thugs who last week terrorized and assaulted Israeli soccer fans in droves, an investigation in The Wall Street Journal should settle the questions.

It wasn’t merely a reaction to provocative behavior by some of those fans. It wasn’t just overflowing anger over the war in Gaza. It was something altogether darker.

“Maccabi supporters had traveled to the Dutch capital for a match with local team Ajax on Thursday night,” the newspaper reported, referring to the Tel Aviv club. “Little did they know that, earlier in the day, they had become a topic of discussion on popular messaging apps, where users were calling for a Jodenjacht, or ‘Jew Hunt.’”

Jew hunt: Grotesque as the phrase is, it can no longer surprise.

It is what the graffiti on a wall in an Oslo metro station promises: “Hitler started it. We finis[h]ed it.” (…)

Notice what these attackers aren’t saying. They aren’t expressing themselves in the faddish language of anti-Zionism. They aren’t denouncing Israeli policy or speaking up for Palestinian rights. They aren’t trying to make careful distinctions between Jews and Israelis. They are, like generations of pogromists before them, simply out to get the Jews — a reminder, if one was needed, of the truth often attributed to Maya Angelou: “When someone shows you who they are, believe them the first time.” (…)

Which makes it even more remarkable how strenuously some people initially tried to obscure the nature of the Amsterdam pogrom. The media are rarely shy about calling out certain kinds of hate crimes as racist. Yet for days the word “antisemitic” was either put inside quotation marks or attributed to Dutch officials when talking about the violence. The identity of the attackers has been treated as a mystery, or a secret, beyond delicate references to people with “a migration background,” in the words of Dutch Prime Minister Dick Schoof.

A great deal of attention has also been paid to some Israeli fans who pulled down a Palestinian flag, vandalized a taxi and, in Hebrew, chanted ugly anti-Arab phrases. There’s no excuse for any of that. But rowdy English soccer fans in Germany have been known to celebrate German war casualties. Somehow it doesn’t lead to a frenzy of organized violence. (…)

Yet so many supposedly decent people are quick to try to account for the evil that is done to Jews through reference to the evil (as they see it) that Jews do to others. As Leon Wieseltier pointed out years ago, this type of reasoning is not an explanation for antisemitism. It’s the essence of antisemitism. Antisemitism in Europe has now reached the point where the future of many of its Jewish communities is seriously in doubt. I’m not sure most Europeans understand what a civilizational catastrophe this represents — albeit less for Europe’s Jews, most of whom will find other places to go and thrive, than for Europe itself. The fate of societies that become “Judenfrei” — free of Jews — has not, historically, been a happy one. (…)

The United States is still a long way from this point, thanks to a larger and more politically confident Jewish community, along with a national culture that traditionally has generally admired Jews. But that culture is also under growing threat today, whether from Hamas’s fellow travelers in the Ivy League and the publishing world; Louis Farrakhan’s admirers in the Black community; or the alt-right inveighing, with a sinister wink, against “globalists” and “neocons.”

Americans (and not just Jews) should beware: If we stay on this path, the Jew hunt of Amsterdam may be upon us, too, and sooner than we think.

https://www.nytimes.com/2024/11/12/opinion/amsterdam-antisemitism-jews-israel.html


L’Express, 13 novembre, entretien, article payant      

Paul Audi : “La cause palestinienne, longtemps laïque, est aujourd’hui engloutie par l’islamisme”

Idées. Récompensé par le prix Femina essai pour son “Tenir tête”, le philosophe s’alarme de la recrudescence de l’antisémitisme et analyse les tensions identitaires alimentées par le conflit au Proche-Orient.

Extraits :

L’Express : Pourquoi avoir voulu écrire ce livre s’inquiétant de la recrudescence de l’antisémitisme à la suite du 7 Octobre, alors que vous êtes franco-libanais et que vous n’êtes pas juif?

Paul Audi : J’ai beau être né au Moyen-Orient et y séjourner de temps en temps, je reste un philosophe français horrifié par la montée exponentielle de ce fléau. L’augmentation de 300 % des actes antisémites dans mon pays en un an me choque, me révolte et me fait honte. Sans parler de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Une ligne de bus créée à Londres pour que les juifs puissent l’emprunter en toute sécurité… La chasse aux juifs à Amsterdam… Le slogan “mort aux juifs” entendu dans telle ou telle manifestation propalestinienne… Mon engagement en faveur de cette lutte devrait être l’affaire de tous, et d’abord des non-juifs. Une phrase malheureuse de Bernard Kouchner a récemment laissé entendre que l’antisémitisme pouvait se comprendre à la lumière de la guerre que le gouvernement israélien menait à Gaza. Eh bien non! Je ne dis pas qu’il faut accepter ce qui s’y passe sur le plan militaire et humanitaire, de même qu’il n’est pas question d’accepter que des dizaines d’otages soient la proie des terroristes du Hamas depuis quatre cents jours. Mais le simple fait d’imaginer qu’il puisse y avoir un lien de causalité entre une opposition politique, toujours légitime en tant que telle, et la haine des juifs simplement parce qu’ils sont juifs, est une infamie, sans compter que ce faux rapport témoigne d’une méconnaissance totale de l’histoire et des rouages de l’antisémitisme.

Pourquoi préférez-vous le terme “antijudaïsme” à “antisémitisme”?

Traditionnellement, en raison de leur “inassimilabilité”, les juifs ont été les boucs émissaires de sociétés qui pensaient qu’une homogénéité absolue pouvait les guérir des maux dont ils souffraient. L’antisémitisme est le nom donné dans l’Europe du XIXe siècle à la judéophobie, à cette haine ancestrale, lorsqu’elle vise les juifs en tant que “race”. Le scientisme de l’époque favorisait cette idée fallacieuse de race. Ainsi, dans le contexte d’États-nations devant assurer leur unité, il était d’autant plus tentant d’identifier les juifs par un certain nombre de traits physiques ou biologiques qu’ils ressemblaient comme deux gouttes d’eau à tous ceux qui ne l’étaient pas. Cette judéophobie a fini par exterminer 6 millions de juifs d’Europe.

Ceux des Arabes qui haïssent les juifs ne le voient pas sous cet angle. Leur haine est l’ombre portée des religions très fortes qui structurent leurs moeurs, leurs coutumes et leur culture. Au Proche et au Moyen-Orient, par exemple, lorsqu’on parle des Israéliens, on dit “Yahud”, ce qui signifie “juifs”. Bien sûr, cela évite de donner l’impression qu’on légitime l’existence de l’État d’Israël, dont le nom est imprononçable sous peine de donner naissance à ce qu’il désigne. Mais ce n’est pas tout. Cela témoigne aussi d’une autre histoire. L’antijudaïsme oriental dont je parle se traduit concrètement dans la vie quotidienne par la transformation d’une insurmontable absence de sympathie exprimée, affichée, exhibée à l’égard de tout ce qui touche au peuple juif, en une haine inexorable. (…)

Alors qu’Israël a au départ ciblé ses attaques contre le Hezbollah, les bombardements sont de plus en plus massifs au Liban. Craignez-vous pour l’avenir de votre pays natal?

La situation au Liban est catastrophique. Destructions, déplacements massifs de populations, problèmes humanitaires et sanitaires considérables. A cela s’ajoute l’incapacité structurelle des responsables politiques libanais à faire prévaloir l’intérêt général. Une fois de plus, toute une population souffre de l’aventurisme unilatéral des uns et des autres. En un an, le Hezbollah a tiré 113 000 projectiles explosifs sur son voisin, sachant que cela finirait mal, mais se croyant invincible. Comme en 2006, autre guerre avec Israël, il n’a pas saisi le Parlement ou le gouvernement libanais avant d’agir, parce qu’il se tient au-dessus de l’État. Que va-t-il résulter de la guerre d’Israël contre le Hezbollah? A court terme, je ne vois qu’une solution : le désarmement de ce parti, qui le fera entrer dans un système équilibré, semi-démocratique (car le néo-féodalisme sera toujours à l’ordre du jour au Liban), dans lequel toute la population, qui en a marre de subir la domination d’un seul homme aux ordres de l’Iran, aura son mot à dire.

Tenir tête , par Paul Audi. Stock, 329 p., 21,90 €.

https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/paul-audi-la-cause-palestinienne-longtemps-laique-est-aujourdhui-engloutie-par-lislamisme-NSEEX5XADJHOXCF7OQPJQTP3KE/


Wall Street Journal, 10 novembre, article payant      

The Antisemitic Riot in Amsterdam

Israeli soccer fans are hunted and attacked by a violent mob in the streets of a European city.

Extraits :

Anyone who thinks the rise of antisemitism in the West is overstated should pay attention to Thursday’s ugly mob assault on Israel soccer fans in Amsterdam. Dutch authorities say rioters “actively sought out Israeli supporters to attack and assault them.”

Israel’s embassy in the U.S. said “hundreds of fans” of Maccabi Tel Aviv soccer team “were ambushed and attacked” after a match against the Dutch Ajax club. Amsterdam Mayor Femke Halsema said men on scooters hunted for Israelis for “hit-and-run” attacks.

Adi Reuben, a 24-year-old Israeli, described to a BBC reporter how about 10 men “shouted ‘Jewish, Jewish, IDF, IDF,’” jumped him, then kicked him when he fell to the ground. “My nose was broken and it is very painful. I also couldn’t see well for about 30 minutes after it happened,” he said. (…)

How did a supposedly civilized nation in Europe come to witness this Jew-hatred again? Some of the attackers appear to have been Muslim and Arab migrants, having brought their ethnic enmity with them from North Africa and the Middle East. The demonization of Israel since Oct. 7, 2023, also plays a role. As it happens, the International Criminal Court that may soon indict Israeli leaders for their self-defense campaign in Gaza is based in The Hague, only an hour’s drive from the site of the mob attacks.

Mayor Halsema called the assaults a cause for “shame” and described emergency measures including some restrictions on demonstrations and a ban on face coverings. Better late than never, but Amsterdam’s Jewish residents and visitors are justified in asking why more wasn’t done to prevent this modern example of humanity’s ancient hatred.

https://www.wsj.com/opinion/amsterdam-antisemitic-riot-maccabi-tel-aviv-femke-halsema-benjamin-netanyahu-d8973bdd?mod=hp_opin_pos_4#cxrecs_s


Le Figaro, 8 novembre, article payant

Chauffeurs de taxi, collectifs pro-Palestine, assaillants à scooter… Les suspects de la «chasse aux juifs» d’Amsterdam

RÉCIT – Après le déluge de violences s’étant abattu sur des supporters israéliens dans la nuit de jeudi à vendredi, les premières investigations pointent vers des attaques «éclairs» et coordonnées.

Extraits :

Une «chasse aux juifs» coordonnée et préméditée? C’est pour l’heure la piste privilégiée par les autorités néerlandaises, au lendemain d’un déluge de violences qui s’est abattu sur les supporters du Maccabi Tel-Aviv, à Amsterdam. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des dizaines d’Israéliens ont été insultés, pourchassés et frappés, au sortir du stade Johan Cruyff. 25 Israéliens ont été blessés, dont cinq gravement. L’un d’eux a eu la jambe cassée, d’autres se sont fait voler leurs biens et leurs téléphones. D’après de multiples vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, certains assaillants, majoritairement vêtus de noir et encapuchonnés, demandaient à leurs victimes leurs origines. «D’où viens-tu?», entend-on dans l’une d’elles. Ceux qui n’étaient pas Israéliens devaient le prouver en montrant leurs papiers d’identité. Ceux qui l’étaient, en revanche, étaient violemment pris à partie.  (…)

Lors d’un point presse vendredi, la maire d’Amsterdam a qualifié la préparation des assaillants de «particulièrement minutieuse. Le problème n’a pas été le nombre de policiers déployés (800 agents, NDLR), mais le comportement des émeutiers».

Parmi eux figuraient des hommes se déplaçant en scooter, bâton à la main et cagoules sur le visage, cherchant à frapper voire renverser des Israéliens. Une vidéo montre également un groupe d’hommes à bord d’une voiture, percutant délibérément une personne. Motorisés, les assaillants pratiquaient donc des «attaques éclairs», partant «à la recherche» des supporters israéliens, selon Famke Halsema. (…)

D’après l’édile, des chauffeurs de taxis et de VTC ont également participé aux violences et partagé des informations permettant de localiser des Israéliens, sur des boucles de discussion Telegram notamment. Dans l’une d’elles, nommées «Taxi Update 24/7» et massivement relayée par des influenceurs israéliens, l’on peut lire un individu écrire : «Pas de police devant l’hôtel de la place de la Bourse. Il n’y a pas de police». Un autre écrit : «Je viens de voir cinq minibus foncer vers Bijlmermeer (un quartier au sud-est d’Amsterdam)». Sur le réseau social X, l’avocat néerlandais et président du Centre d’information et de documentation sur Israël (CIDI) – un organisme protégeant la communauté juive néerlandaise – Ron Eisenmann, a signalé sur X que son organisation avait «déjà signalé des comportements de chauffeurs Uber refusant de transporter des Amstellodamois juifs ou les insultant. Des adresses de Juifs circulent dans des groupes WhatsApp entre chauffeurs.»

Selon le média local De Telegraaf , la société de VTC Uber s’est dite «choquée» et se tient à disposition de la police concernant l’implication éventuelle de certains de ses chauffeurs. (…)

https://www.lefigaro.fr/international/chauffeurs-de-taxi-collectifs-pro-palestine-assaillants-a-scooter-les-suspects-de-la-chasse-aux-juifs-d-amsterdam-20241108


New York Times, 9 novembre, article payant      

The Age of the Pogrom Returns

In April 1903 an antisemitic mob rampaged through the city of Kishinev, which was then part of the Russian Empire and is now known as Chisinau, the capital of Moldova. Nearly 50 Jews were murdered, women and girls were raped, and some 1,500 homes were destroyed. Among the survivors were my paternal great-grandparents Barnet and Bessie Ehrlich, who decided then and there to emigrate to America with their children.

This week there was another pogrom in Europe, this time in Amsterdam. “Barbarians on scooters are riding through our capital city hunting Israelis and Jews,” David van Weel, the Dutch minister of justice and security, wrote on X. He was referring to an orgy of violent attacks against Israeli soccer fans, who had come to the city to watch a match on Thursday between Maccabi Tel Aviv and Ajax Amsterdam.

“They started hitting us. They broke my face, knocked out a tooth, cut my lip,” an Israeli fan, Yaakov Masri, told Israeli media after locking himself in his hotel room, with a table to block the door. He said that he and his son were set upon “by around 15 young Arab men, some of whom were armed with knives and clubs,” according to the Israeli newspaper Haaretz.

Some news accounts have pointed to provocative behavior by rowdy Israeli fans, including taking down a Palestinian flag and chanting anti-Arab slogans (in Hebrew), for contributing to the mayhem. They also noted heightened tensions connected to the war in Gaza.

Maybe. But that explanation ignores the many years of rising and virulent antisemitism in Europe that preceded the war, much of it within Muslim communities, along with evidence that the attacks were carefully and cunningly coordinated.

“Amsterdam authorities have contacted taxi platforms such as Uber and Bolt to discuss how drivers may have used the apps to screen Israeli phone numbers during the violence,” The Times of London reported.

To their credit, Dutch and other European leaders have been outspoken in condemning the pogrom, which came on the eve of the 86th anniversary of Kristallnacht. Willem-Alexander, king of the Netherlands, compared Thursday night to the country’s failure to protect Jews in World War II, and Olaf Scholz, the German chancellor, wrote that “Jews must be able to feel safe in Europe.”

That’s a fine thought, though whether it will make any difference to the deteriorating situation for Jews in Europe remains to be seen. “Most of those arrested were later released,” The New York Times reported, and El Al sent planes to bring Israelis home. If a reminder were ever needed of why Israel, for all of its travails, came into existence in the first place, this latest pogrom was it.

My advice to Europe’s besieged Jewish communities: Remember what Kishinev foreshadowed — and please get out while you still can.

https://www.nytimes.com/live/2024/11/07/opinion/thepoint#israeli-attack-soccer-amsterdam-pogrom


Le Figaro, 8 novembre, libre accès  

Amsterdam : les images des supporters israéliens agressés après un match de football contre l’Ajax

Cinq supporters ont été hospitalisés et le contact aurait été perdu avec deux autres, selon un journal israélien.

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/amsterdam-les-images-des-supporters-israeliens-agresses-apres-un-match-de-football-contre-l-ajax-20241108


Le Figaro, 7 novembre, article payant

Ahou Daryaei: «À l’hôpital psychiatrique, elle va être droguée et maltraitée. Elle a 30 ans, est mère de deux enfants et risque la mort par pendaison»


Die Welt, opinion, 6 novembre, article payant

Demokraten üben den gebeugten Gang vor Erdogans Truppe (Les démocrates s’exercent à marcher courbés devant la troupe d’Erdogan).

Der von Ankara beeinflusste Moscheeverband Ditib feiert 40. Geburtstag. Deutsche Politiker gratulieren ihm munter und führen dabei vor Augen: Wer sich mit Erdoganisten einlässt, schadet dem Zusammenhalt in Deutschland, hofiert Reaktionäre und streut der Bevölkerung Sand in die Augen.

Extraits :

Zur Geburtstagsfeier seines Feindes erscheint man nicht. Wer diese Einsicht ignoriert, biegt und beugt seine Überzeugungen, die Wahrheit – und sich selbst. Das führte nun Nathanael Liminski, der Chef der NRW-Staatskanzlei, vor. Der Christdemokrat, zugleich Minister für Bundes-, Europa- und Medienangelegenheiten, folgte am Samstag der Einladung des türkischen Moscheeverbandes Ditib zur Feier ihres 40. Geburtstages ins Siegburger Rhein-Sieg-Forum. (…)

Aber Liminski erschien nicht zum Geburtstag eines netten Ditib-Mitglieds, sondern zu dem der Organisation. Und dabei machte er sich de facto zum Gehilfen erdoganistischer Propaganda. Denn wie es die Etikette eben gebietet, wenn man als Gratulant auftritt: Man lobt das Geburtstagskind. Und bleibt höflich. So rühmte Liminski an Ditib etwa „die Bereitschaft, den Zusammenhalt unserer Gesellschaft fördern zu wollen“.

Bitte? Für jeden Ditib-Kenner klingt das nach einem Scherz (über den humorvolle Ditib-Funktionäre insgeheim herzlich gelacht haben dürften). Dieser Zusammenhalt ist der Ditib doch gerade ein Dorn im Auge. Mit ihrer Betonung einer nationalistisch-türkischen Identität, mit ihrem auf Abgrenzung bedachten Islam-Verständnis arbeitet Ditib am Gegenteil: an der Vertiefung von Gräben in der Bevölkerung Deutschlands.

Der Islam- und Erziehungswissenschaftler Klaus Spenlen etwa warnt seit Jahren mit Blick auf die nachwachsende Generation, Verbände wie Ditib betonten „viel zu stark das Trennende und viel zu wenig das Verbindende zwischen muslimischen und andersgläubigen Schülern“. Oft stifteten sie junge Menschen zu Konflikten an, die vor allem ein Ziel hätten: Sie sollten „eine gemeinsame Identität aller muslimischen Schüler schaffen durch Abgrenzung von der nichtmuslimischen Umwelt“. (…)

Wer wer wie Schwarz-Grün mit Ditib unbedingt zusammenarbeiten möchte, kann dem Verband schwerlich ins Gesicht sagen, er sei unerträglich. Das Grundübel ist und bleibt das schwarz-grüne Beharren auf einer Kooperation mit Ditib (das bislang drei Parteien beenden möchten: AfD, BSW, FDP). Dieses Beharren setzt den Möglichkeiten eines offenen Dialogs viel zu enge Grenzen. Folglich klangen auch Liminskis kritische Redepassagen bei der Geburtstagsfeier einigermaßen verdruckst.

Etwa seine Aufforderung, sich vom Antisemitismus zu distanzieren. Laut Redetext sagte der Minister: „Hierzulande erleben wir, dass sich Menschen rechten Parteien zuwenden und unsere Demokratie in Frage stellen. Jüdinnen und Juden sehen sich, auch bei uns in Deutschland und NRW, einem erstarkten Antisemitismus gegenüber. Ich erwarte von der DITIB und allen Islamverbänden, dass sie diese Vorfälle konsequent verurteilen.“ Schön, dass er die Erwartung äußerte. Aber aus dieser Passage ging nicht einmal hervor, dass er von auch muslimischem Antisemitismus sprach. Das klang eher, grob verfälschend, als sei Antisemitismus allein ein Phänomen rechter Parteien in Deutschland. (…)

Immerhin, ein Satz aus Liminskis Rede war in der Tat unverblümt bis schroff: „In höchstem Maße irritierend und nicht zu tolerieren sind Fälle von Antisemitismus und politischer Einflussnahme, Hetze gegen Minderheiten und Denunziation. Dies alles ist auch in Moscheegemeinden der DITIB geschehen.“ So undiplomatische Töne auf einem Festempfang traditioneller Ditib-Funktionäre (unter denen öffentliches Kritisieren als Tabubruch gilt) zeugen von Bereitschaft zur Disharmonie.

Wer Liminski einen kompletten Kotau vorwirft, tut ihm also Unrecht. Sehr viel mehr konnte man ihm unter solchen Umständen kaum abverlangen. Aber genau da liegt das Problem: Die Möglichkeiten zum aufrechten Gang sind allzu begrenzt, solange man es mit der Ditib hält. Dann bleibt bundesdeutschen Demokraten nur noch eins: Sie müssen ihre Überzeugungen, die Wahrheit und sich selbst biegen und beugen.

https://www.welt.de/regionales/nrw/article254262076/Ditib-Verband-Demokraten-ueben-den-gebeugten-Gang-vor-Erdogans-Truppe.html


Le Point, 5 novembre, article payant    

Qui est Ahou Daryaei, la nouvelle icône mondiale des Iraniennes ?

L’acte de cette étudiante qui s’est déshabillée devant son université de Téhéran pour protester contre les restrictions vestimentaires est vu comme le prolongement du mouvement « Femme, Vie, Liberté ».

Extraits :

Les images de cette jeune femme marchant en sous-vêtements dans les rues de Téhéran au milieu de la foule ont déjà fait le tour du monde. Derrière ce geste inouï se cache un nom : Ahou Daryaei.

Âgée de trente ans, cette étudiante en langue française de l’Université Azad (Libre) de Téhéran a été prise à partie samedi 2 novembre par les forces de sécurité de la section Sciences de la Recherche de la faculté parce qu’elle ne portait pas de « maghnaeh », la cagoule réglementaire couvrant les cheveux, les oreilles et le cou des femmes dans les établissements scolaires en Iran.

D’après le bulletin d’information Amir Kabir qui a révélé l’affaire, la jeune femme aurait été « harcelée » par un milicien prorégime Bassidj et a eu ses vêtements déchirés par les forces de sécurité de l’université. En signe de protestation, elle aurait alors retiré l’ensemble de ses vêtements avant de quitter les lieux, en sous-vêtements, au beau milieu de la foule d’étudiants, en criant au ciel. « Je n’en crois pas mes yeux ! » réagit depuis un immeuble voisin une étudiante qui filme en cachette la scène ahurissante de cette jeune femme presque entièrement nue au milieu de ses camarades voilées.

Sur une autre vidéo prise quelques instants plus tard, on aperçoit Ahou Daryaei poursuivre sa marche dénudée en direction du parking du campus, avant de retirer sa culotte et d’être embarquée de force dans une voiture banalisée par des membres de la sécurité de l’université. Toujours selon la même source, l’étudiante aurait alors été violemment frappée en étant projetée à l’intérieur du véhicule, ce qui lui aurait causé une hémorragie à la tête.

Détenue par les services de renseignements des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, elle aurait été internée samedi soir à l’hôpital psychiatrique « Iran », situé dans l’ouest de Téhéran.

Si son identité n’est alors pas encore connue, le mot-dièse « #FilledesSciencesdelaRecherche » (دختر علوم تحقیقات#) fait florès dès samedi sur Twitter en persan, de nombreux utilisateurs louant le courage de la jeune femme, dans la droite lignée du mouvement « Femme, Vie, Liberté », né de la mort en septembre 2022 de la jeune Mahsa Amini aux mains de la police des mœurs pour un foulard mal porté, qui a inspiré depuis un vaste mouvement de désobéissance civile contre le voile obligatoire en Iran.

« L’étudiante qui a manifesté à l’université a transformé son corps, longtemps utilisé comme arme de répression, en symbole de dissidence », souligne depuis la prison d’Evin de Téhéran, où elle est emprisonnée depuis trois ans, la militante iranienne des droits de l’Homme Narges Mohammadi, Prix Nobel de la paix 2023.

Au contraire, les autorités islamiques s’emploient à propager le narratif d’une femme avant tout victime de troubles mentaux, en diffusant par exemple sur Twitter la vidéo d’un homme en pleurs, se présentant comme étant le mari de l’étudiante incriminée et le père de leurs deux enfants, et implorant les Iraniens de ne pas diffuser les images de « l’acte indécent » de sa femme. (…)

Si les plus grandes interrogations demeurent aujourd’hui quant au sort d’Ahou Daryaei après son arrestation par les forces de sécurité, son nom, qui signifie en persan « biche de mer », est désormais connu de tous. Et son portrait, nu, dans les rues de Téhéran, repris dans le monde entier.

https://www.lepoint.fr/monde/qui-est-ahou-daryaei-la-nouvelle-icone-mondiale-des-iraniennes-04-11-2024-2574425_24.php


Madame Figaro, 31 octobre, libre accès

En Afghanistan, les talibans interdisent désormais aux femmes de se parler entre elles

Depuis la prise de pouvoir des talibans en 2021, les restrictions envers les femmes ne cessent de se renforcer. Désormais, elles ne peuvent plus s’exprimer entre elles, ni être entendues des autres femmes.

https://madame.lefigaro.fr/societe/actu/en-afghanistan-les-talibans-interdisent-desormais-aux-femmes-de-se-parler-entre-elles-20241030


Jérôme Fourquet : “Culturellement, nous sommes devenus des poke bowls”

Grand entretien. A l’occasion de la parution de son livre graphique, le politologue revient pour L’Express sur quarante années de métamorphoses françaises, dont l’avènement d’un “topping culturel” varié et mondialisé. (L’Express, 23 octobre, article payant) 

Extraits :

(…) A la sortie de L’Archipel français, en 2019, vos statistiques sur les prénoms arabo-musulmans avaient fait débat. Avez-vous hésité à les publier à nouveau?

J’espère que nous avons contribué à faire avancer le débat, car le prénom est un indicateur robuste et valide, non seulement du degré d’assimilation culturelle mais aussi des dynamiques migratoires à l’œuvre. On est passé de 7 % de prénoms arabo-musulmans parmi les naissances de garçons en France en 1983 à 21 % en 2021 (il y a eu un tassement sur les deux dernières années, sans doute lié à l’arrêt des flux migratoires durant la période du Covid). Quand on travaille sérieusement, la question du prénom constitue un bon marqueur, permettant de mettre en lumière des évolutions démographiques ou culturelles. J’ai d’ailleurs constaté que pendant les émeutes de 2023, le ministre de l’Intérieur d’alors, Gérald Darmanin, avait fait valoir que parmi les émeutiers, “il y avait aussi beaucoup de Kevin et de Matteo”. (…)

Jérôme Fourquet : “Culturellement, nous sommes devenus des poke bowls” – L’Express


Athlètes voilées, prières dans les vestiaires… La lutte, ce sport gangrené par un islam conquérant

ENQUÊTE – Aux championnats du monde, début octobre, une jeune Française a enfreint la loi en concourant avec son hidjab. Dans certains clubs, une pratique très rigoriste de la religion est érigée en règle. (Le Figaro, 23 octobre, article payant) 

Extraits :

C’est un nouvel exemple du renoncement de l’État à faire appliquer la loi. Début octobre, à Astana, au Kazakhstan, lors des championnats du monde de lutte (United World Wrestling), c’est revêtue de son hidjab de sport que la Française Sana Ndiaye a concouru. Sur le podium, en tenue officielle de l’équipe de France, c’est toujours voilée qu’elle s’est vu remettre une médaille d’or en jiu-jitsu et une d’argent en grappling (une discipline de la lutte).

Alors que la pratique sportive en compétition officielle interdit toute manifestation religieuse ostentatoire, comment se fait-il que la jeune fille de 17 ans, exclue de la Confédération française de jiu-jitsu brésilien et de celle de judo en 2023, notamment à cause de son voile, ait été autorisée à défendre les couleurs de la France sans respecter le principe de neutralité ?

En juillet dernier, juste avant les JO, le débat sur le voile dans le sport était réapparu, alors que l’athlète française Sounkamba Sylla évoquait le risque d’être privée de cérémonie d’ouverture. Devant le Comité national olympique et sportif français, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait alors rappelé qu’« un représentant d’une équipe de France est soumis à une exigence de neutralité qui empêche le port d’un signe religieux ostensible ». La jeune femme avait finalement caché son voile sous une casquette couvrante…

Saisi par deux associations souhaitant que le port du hidjab soit autorisé par la Fédération française de football, le Conseil d’État avait lui même répété, en juin 2023, que « le principe de neutralité du service public s’applique aux fédérations sportives qui sont en charge d’un service public »« Leurs agents et plus largement toutes les personnes sur lesquelles elles ont autorité doivent s’abstenir de toute manifestation de leurs convictions et opinions personnelles, soulignait-il. Cette obligation de neutralité s’applique également à toutes les personnes sélectionnées dans une des équipes de France lors des manifestations et compétitions auxquelles elles participent. » (…)

« Entraîneur de l’équipe de France de grappling et jiu-jitsu brésilien », comme il se présente sur le site de son club, Gary Bilal ne « comprend pas bien » pourquoi « on regarde ce que Sana a sur la tête », alors qu’« il y a aucun souci », et qu’elle « apporte plein de médailles à la France ». « C’est la deuxième fois qu’elle est championne du monde et il ne s’est rien passé, fait remarquer son père. Fallait le dire avant si c’est interdit ! C’est une enfant ; cest pas compliqué de l’empêcher de combattre ! » Il ne veut pas dire depuis combien de temps sa fille porte le voile, mais précise que « c’est elle qui décide » et qu’« à l’école, elle le retire »« Le voile, c’est un problème français ; à l’étranger, ils ne se posent pas la question !, fulmine-t-il encore. Du coup, des filles vont mettre des casques, comme en lutte ou au rugby… »

Contacté, le ministère des Sports n’a pas souhaité réagir.

Athlètes voilées, prières dans les vestiaires… La lutte, ce sport gangrené par un islam conquérant


Présidentielle américaine: à Dearborn, la communauté arabe menace de «punir» Kamala Harris

REPORTAGE – Le vote des quelque 250.000 électeurs originaires du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord pourrait faire la différence dans l’État clé du Michigan, où les deux candidats sont au coude-à-coude. (Le Figaro, 22 octobre, article payant) 

Extraits :

Des drapeaux libanais et palestiniens ont fleuri sur les carrés de pelouse, en lieu et place des traditionnelles affichettes de campagne bleues et rouges. À Dearborn, « capitale » arabe du Michigan, le lourd bilan de la guerre à Gaza et au Liban tend à éclipser le duel entre Kamala Harris et Donald Trump. En 2020, dans cette localité voisine de Detroit, des dizaines de milliers d’électeurs originaires du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord avaient voté pour Joe Biden. 

Quatre ans plus tard, les mêmes menacent de « punir » sa vice-présidente pour le soutien constant que l’Administration apporte à l’État hébreu. « Avec près de 250.000 électeurs arabes inscrits dans l’État du Michigan (sur plus de 8 millions d’électeurs au total, NDLR), notre communauté est en mesure de lui faire perdre l’élection », prévient l’avocat libanais Abed Hammoud, qui n’avait jusqu’à présent jamais fait d’infidélité au Parti démocrate.

Cette fronde de la minorité arabe, qui représente à peine 1 % de la population des États-Unis, préoccupe l’entourage de Kamala Harris. Avec ses quinze grands électeurs, le Michigan est l’un des États pivots où la bataille s’annonce le plus serrée. (…)

Le Comité d’action politique arabe américain de Dearborn, fondé en 1998 par l’avocat Abed Hammoud pour permettre à sa communauté de peser dans le débat public, vient d’appeler à ne voter ni pour Kamala Harris ni pour Donald Trump. « Cette situation me fait mal au cœur, confie Abed Hammoud , mais je ne peux me résoudre à soutenir une candidate complice du génocide en cours. » Le sujet a donné lieu à de longs et douloureux débats. « Pendant des semaines, nous avons multiplié les contacts avec l’Administration Biden dans l’espoir qu’elle finirait par imposer un cessez-le-feu à Gaza . Ils ont tenté de nous amadouer en nous promettant qu’ils travaillaient à une sortie de crise. Mais lorsque les Israéliens ont lancé leur offensive contre le Liban, on a compris que c’était fichu. »

L’hebdomadaire Arab American News, imprimé à 35.000 exemplaires, vient de donner à ses lecteurs la même consigne de vote. « Nous avons lancé ce journal en 1983, raconte le directeur de la publication, Oussama Siblani, parce que l’heure nous semblait venue de faire entendre notre voix. » Les Arabes de Dearborn, beaucoup moins nombreux qu’aujourd’hui, se sentaient alors en butte à l’hostilité du conseil municipal. « Quarante ans plus tard, non seulement le maire et le chef de la police sont issus de notre communauté, mais notre point de vue est écouté jusqu’à Washington », observe le journaliste, qui ne s’en satisfait pas pour autant. « Ces dernières semaines, dit-il en désignant son vaste bureau plongé dans la pénombre, j’ai reçu ici même le directeur de campagne de Kamala Harris et l’envoyé spécial de Joe Biden pour le Liban. Tous deux m’ont écouté très poliment. Mais après douze mois de guerre, force est de constater qu’ils n’ont pas l’intention d’agir pour mettre fin à cette atrocité. » (…)

Donald Trump, flairant la vulnérabilité de son adversaire, a récemment intensifié ses efforts en vue de « retourner » une partie de cette communauté. Pour tenter de faire oublier l’interdiction de visas imposée, dès le début de son mandat, aux ressortissants de plusieurs pays musulmans, il met en avant ses ambitions économiques et son attachement aux valeurs conservatrices. « Je vais voter pour lui, sourit Fazi Ahmad, propriétaire d’une épicerie yéménite à Dearborn, car je ne pense pas qu’une femme comme Kamala Harris soit capable d’exercer de telles responsabilités. » (…)

Présidentielle américaine: à Dearborn, la communauté arabe menace de «punir» Kamala Harris


Statut de l’islam en France : le temps est venu d’un moment napoléonien

TRIBUNE – Pour penser l’inscription de l’islam dans le cadre républicain, il ne faut pas remonter seulement à la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905 mais à la réforme des religions par l’État napoléonien, qui visait notamment à insérer le judaïsme dans la nation, argumente le professeur émérite des universités*.

Extraits :

La chronique politique et sociale nous montre que se pose une question autour des Français musulmans, comme se posait à l’époque de Napoléon une question autour des Français de confession juive. Parmi les problèmes qu’elle soulève se croisent les questions de l’immigration, de la laïcité, de l’école, de la sécurité nationale, du terrorisme… La gravité des enjeux est d’autant plus grande qu’elle se mesure à une époque qui a vu se développer dans le monde arabo-musulman des forces qui projettent de mener « la guerre sainte » sur un plan mondial et qui ont déjà frappé la France. L’antisémitisme d’État de l’Algérie ne fait par ailleurs qu’aggraver la menace sur les Juifs de France.

La formulation même de cette question est tenue pour scandaleuse par les tenants du politiquement correct, de l’idéologie woke dominante mais avant tout de leurs alliés, les Frères musulmans, soutenus notamment par le Qatar et la Turquie, le programme de l’ONU et de l’UE « l’Alliance des civilisations », les supposés « progressistes » d’Occident… Ils désamorcent sa gravité en invoquant l’« islamophobie », un stratagème qui sanctuarise idéologiquement l’islam, en interdisant toute critique à son propos au nom de l’antiracisme. C’est ce qu’exprime parfaitement Jean-Luc Mélenchon « Il y a dans ce pays une haine des musulmans déguisée en laïcité. La laïcité ce n’est pas la haine d’une religion. L’État laïc ce n’est pas un athéisme d’État. Pas de guerre de religion. Il faut faire France de tout bois ». En somme, le projet de résoudre la question de l’islam politique, qui se pose dans tout l’Occident, des Amériques à la Sibérie, serait inspiré par la haine, de surcroît « religieuse » ! C’est la laïcité qui devient une « religion »…

Mais les faits sont têtus. Comment ignorer en effet que la montée de l’islam et de populations immigrées sur la scène française pose un problème social autant que politique et national qui demande à être résolu. (…) Comment ignorer que le monde arabo-musulman post-colonial est en pleine effervescence et transporte en Occident démocratique, voire dans le monde global, la guerre sainte mise en branle par des mouvements terroristes ? Comment comprendre la présente vague antisémite alors que les autorités de l’islam, la faculté de théologie islamique de la Zitouna en Tunisie comme l’université d’al-Azhar du Caire ont décrété la guerre sainte contre les Juifs dans l’arène globale ? 

Ceux qui récusent ce constat en le qualifiant de raciste ou de fasciste sont tout simplement des complices de l’occultation des faits.

(…) C’est sur la base d’une nation que l’on peut et doit penser en effet la solution de la question musulmane qui vise à intégrer des populations étrangères dans le pacte national.

Or, il y a un précédent historique dans l’histoire de France, ignoré par tout le monde et à commencer par la classe politique de tous bords. La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, la laïcité donc, n’a été possible que parce qu’elle a été précédée un siècle auparavant par la réforme des religions par l’État napoléonien qui visait à les insérer dans la nation qui s’était forgée au sortir de la Révolution française. Le principe énoncé par le comte de Clermont-Tonnerre à l’assemblée constituante de 1793 est significatif : « Tout pour les Juifs en tant qu’individus, rien pour les Juifs en tant que peuple. » (…)

C’est à la suite de l’énoncé du principe de Clermont-Tonnerre et de la Constitution de l’État napoléonien que le processus de la réforme nationale des chrétiens et des juifs se mit en place. (…)

Puis ce fut au tour des Juifs de l’empire. Ils furent convoqués, impérativement invités à réunir une assemblée qui avait cessé d’exister depuis l’Antiquité, le Grand Sanhédrin. Sa finalité : « concilier la croyance des juifs avec les devoirs des Français, en devenant des citoyens utiles, pour porter remède au “mal” auquel beaucoup d’entre eux se livrent au détriment des Français ». Le Sanhédrin se vit enjoint de répondre à 12 questions impératives. (…)

Une fois les réponses de l’assemblée des juifs données, Napoléon obligea les juifs à adhérer à une sorte de super-préfecture, le Consistoire, chargé de veiller à la mise en pratique des décisions du Sanhédrin et à l’organisation d’une collectivité qui était vouée à se fondre dans la masse. Juifs comme chrétiens furent ainsi sommés de répondre positivement aux exigences du pouvoir.

C’est sur cette base, une base nationale, que sera promulguée, un siècle après, la loi sur la séparation des Églises et de l’État, en 1905. (…)

Aujourd’hui, la droite n’ose plus invoquer la nation et l’État pour apporter une réponse régalienne à la solution de la question musulmane. Quant à la gauche ou ce qui en tient lieu, puisqu’elle dénie la nation et la condition nationale, elle ne peut qu’inciter la communauté musulmane au « séparatisme ». La nouvelle haine des Juifs, relayée par les néogauchistes, cible les Juifs, parce qu’ils sont les témoins congénitaux de cette histoire. Par-delà la guerre sainte contre eux, le « peuple palestinien » qu’elle invoque comme un deus ex machina n’est que le substitut idéologique, politiquement correct (« anticolonial », « décolonial »), de la « oumma » islamique dans la République.

Professeur émérite des universités, Shmuel Trigano est philosophe et sociologue, spécialiste de la tradition hébraïque et du judaïsme contemporain. Il a notamment publié « La Démission de la République. Juifs et musulmans en France » (PUF, 2003) et « Le Chemin de Jérusalem. Une théologie politique » (Les Provinciales, 2024).Statut de l’islam en France : le temps est venu d’un moment napoléonien (lefigaro.fr)


Islamism’s Sharpest Swords

Time, Migration, Tech, and our own Legal System (Restauration, 17 octobre, libre accès)

Extraits :

(…) There are two channels through which modern subversion advances, one imported from abroad, the other raised domestically. These are, respectively, the rising tide of Islamism, and the resurgence of communism through its various woke avatars. These two forces have been so successful because they ruthlessly exploit time, discontented demographics, technology, and Western constitutional and legal frameworks. What is more, even though these two forces seem ideologically polarized, they collude in their stated objective to deconstruct the ideas and structures of Western societies. Green and red, hand in hand, against a mutual enemy.

In this piece, I will focus solely on the threat of political Islam or “Islamism.” Though I’m sure what follows will be deliberately misinterpreted by naysayers, I want to issue the by now familiar disclaimer that not all Muslims are Islamist. I refer purely to the threat posed by those Muslims who subscribe to the political agenda of Islamism: A theocratic agenda that seeks to replace our existing liberal, secular order with an alternative one based on Islamic law. (…)

Islamists are playing the long game. Through the process of conversion or missionary work and the gradual Islamization of institutions, the Islamist is committed to the transformation of Western society. How long does he hope it will take him to get Sharia established in Europe and North America? The answer to this question differs from Islamist to the next.

In the past, Islamists sought to physically and psychologically harm the West through acts of terrorism. (…)

It would be a shortsighted mistake to say we defeated Muslim terrorists, however. Given the sustained and withering military operations the West inflicted upon them, I think it is more realistic to say that the Islamists who argued for gradualism and the methods of subversion defeated those who sought to fast track the imposition of Islamic law on the West through Jihad or coercion. In other words, the prevailing Islamists have simply altered their methods in favor of domestic subversion. (…)

The rise and spread of Political Islam must be seen within the bigger picture of Western decline. Islamist ideas can only flourish in a society that is too feeble to defend itself. As I mentioned previously, Islamists have been able to exploit several assets to their advantage. The first is time. Like the Soviets, Islamists have learned that the attention span of American democracy is very short. We suffer from the myth that our domestic problems can be resolved in the next election with a reshuffling of the White House. Subversives know that weakening a nation is a generational prospect. (…)

The second asset is discontented demographics, by which I mean the swaths of disaffected people, mostly young men, who are ripe for radicalization. These can be either the domestic population who feel largely alienated from their communities, or immigrants from developing countries who struggle to assimilate. The friction these groups feel with the rest of the society makes them prime candidates. In rich societies with welfare states, immigrants are put in the position where they are dependent on welfare and are not incentivized to participate even in the economy. Simultaneously, it is becoming more difficult to bring families, such that the immigrant population is heavily skewed towards young men. (…)

Ayaan Hirsi Ali , Hoover Institution Research Fellow, Founder of AHA Foundation, writer, columnist

Islamism’s Sharpest Swords (restorationbulletin.com)


Pierre Vermeren: «En France, les islamistes tentent d’accentuer le faible niveau de l’école pour tuer l’esprit critique des élèves»

TRIBUNE – Adversaire résolu de l’école de la République, l’islam politique mine l’institution scolaire de l’intérieur, explique l’historien*. À la lumière des exemples étrangers, où les Frères musulmans et les talibans ont pris le pouvoir, il explique ce que les islamistes veulent faire de l’Éducation nationale. (Le Figaro, 15 octobre, article payant) 

Extraits :

Alors que se multiplient les incidents relatifs à la laïcité en milieu scolaire, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale peut s’appuyer sur le travail de fond effectué par des chercheurs, des parlementaires et les services de l’État sur la situation de l’école aux prises avec l’islam politique.

Chassés du monde arabe, où ils sont criminalisés ou interdits, Frères musulmans et salafistes sont à l’offensive en Europe occidentale. Ils ciblent tous les musulmans, englobés par eux dans une prétendue « communauté musulmane », se donnant pour mission de la structurer en « réislamisant » ses membres. Cela passe en premier lieu par le contrôle des femmes, de leur habillement, de leurs déplacements et de leur nuptialité. Pour les Frères, « la » femme est une mère, et la première éducatrice des enfants : elle « fait » le musulman. L’éducation et l’école constituent donc la seconde priorité absolue de ces militants.

Menaçant leur projet d’éducation, l’école de la République nuit selon eux à l’avenir de l’islam. Constituant une insupportable intrusion de l’État dans l’éducation de leurs enfants, l’école laïque doit être désarmée. En juin 2013, l’influenceur islamiste Elias d’Imzalène, qui s’est illustré en 2024 en appelant au djihad dans Paris, était très clair : « Vos écoles, dans lesquelles vous envoyez vos enfants, dans lesquelles on m’a appris à mécroire, à détester (l’islam, NDLR), à détester nos ancêtres, doivent être abandonnées et qu’on arrive à nos écoles (…). Aujourd’hui, nous devons nous dire : “Le projet d’école et le projet de mosquée, c’est deux choses qui vont ensemble.” » (…)

Forts de ces convictions, les Frères instaurent au quotidien un bras de fer avec l’école publique laïque. Il s’agit d’entraver la formation de citoyens en dehors des croyances familiales et sociales. Jules Ferry voulait les doter d’une faculté de jugement rationnelle fondée sur des connaissances scientifiques et linguistiques modestes – en primaire et au collège – mais fermes. Or la puissance de l’école française s’est émoussée depuis cinquante ans, sous la triple influence du pédagogisme, du libéralisme de marché et de l’effondrement de l’école sanctuaire, désormais ouverte aux parents, aux réseaux sociaux et aux associations. Pour les Frères, cet affaissement de l’école républicaine est l’occasion historique d’imposer aux enfants musulmans – et au-delà si possible – leur propre formation. (…)

L’actualité confirme la réussite de cette stratégie, même si tout ne peut pas être imputé à un seul groupe. La masse des actes relevés par les administrations n’est pas sans signification. Quelque 250 écoles ont été attaquées lors des émeutes de juin 2023 (5 demeurant fermées à la rentrée), poursuivant un mouvement ancien. Les incendies criminels de gymnases, hélas courants, sont-ils par ailleurs fortuits ? Un rapport sénatorial a dévoilé que 100 000 professeurs sont menacés chaque année, soit un sur huit. En 2022 et 2023, l’offensive sur l’abaya a été si coordonnée par les réseaux sociaux – dans un lycée de la banlieue lyonnaise, on a compté jusqu’à 200 abayas – que le ministre Attal a finalement interdit ce signe religieux. Lors du ramadan suivant, de graves incidents ont éclaté autour du voile, des proviseurs d’Île-de-France ayant été menacés de mort. Car le voile demeure la mère des batailles.

Cette lutte à bas bruit affaiblit les apprentissages et le niveau de centaines de milliers de jeunes de nos écoles. Un faible niveau scolaire rend la pensée incertaine et facilite la soumission. Tout débat à ce sujet est difficile, car il dévoilerait un malaise profond. Or la non-maîtrise du français chez des enfants nés en France interdit à des dizaines de milliers de jeunes, mêmes intelligents, de faire des études. Le français écrit comme une langue étrangère est rédhibitoire ; il ne permet pas la compréhension minimale requise dans un monde où l’écrit reste le support de la connaissance. Au-delà, le bras armé politique et idéologique de l’État français est atteint. 

La réislamisation par le bas et la prise de contrôle de microsociétés archipélisées, la fragilisation extrême de l’école, la ghettoïsation de l’habitat sont à la fois un résultat, une stratégie de contrôle et les effets d’une doctrine. Les fréro-salafistes ont peu d’estime pour cette société, et leurs ambitions, confortées par Bruxelles, sont d’autant plus vives qu’ils ont perdu pied au sud de la Méditerranée.Pierre Vermeren: «En France, les islamistes tentent d’accentuer le faible niveau de l’école pour tuer l’esprit critique des élèves» (lefigaro.fr)


Terrorisme islamique : la tactique désastreuse de l’esquive

LA CHRONIQUE DE SERGE RAFFY. Un an après l’assassinat de Dominique Bernard par un terroriste islamiste à Arras, certains médias ont encore du mal à désigner l’origine du mal. (Le Point, 15 octobre, article payant) 

Extraits :

Dimanche matin, à l’aube, en écoutant la radio publique, France Info, commenter l’anniversaire de l’assassinat du professeur d’Arras, Dominique Bernard, j’ai été saisi de stupéfaction. Le chroniqueur, évoquant cette tragédie, pas une fois n’a précisé que l’assassin était un Tchétchène gagné aux idées barbares de Daech, pas une fois il n’a utilisé le mot « islamiste », mais seulement le qualificatif de « radical ».

Le malheureux enseignant a donc été égorgé par un inconnu, un nobody, un radical, pas de gauche, certes. Erreur fatale. Les auditeurs de la radio d’État n’ont pu, en effet, comprendre l’origine de l’horreur, comme si l’identification du meurtrier sordide et barbare de Dominique Bernard devait rester sous cloche, était un délit.

Ma stupéfaction fut accentuée quand le même chroniqueur, évoquant le traumatisme subi par les élèves du lycée, précisait que ces derniers étaient dans une forme de rémission, choqués par le drame qu’on nommait du bout des lèvres, et qu’ils avaient besoin d’être « guéris ». Là, mon sang n’a fait qu’un tour. Si les mots ont un sens, les victimes de la barbarie auraient donc besoin de soins post-attentats. Mais comment guérir d’un mal qu’on ne nomme pas, qu’on cache, comme une tumeur qui, à force de la dissimuler n’en finit pas de gonfler, au risque de provoquer des catastrophes.

Cette stratégie du refoulement, du refus de regarder la réalité en face, est le pire des remèdes. Tous les psychiatres vous le diront. Le refoulement conduit aux pires névroses. Les peuples ne sont pas à l’abri de ces dérives. (…)

À écouter certaines radios, on s’interroge. Y aurait-il des consignes venues d’en haut pour jouer cette carte de l’esquive ? Ou bien, de nombreux confrères ont-ils intégré cette peur en se repliant sur une posture du renoncement ?

« La fuite ne sert à rien, disait l’écrivain Paul Nizan. Je reste. Si je me bats, la peur s’évanouit. » Aujourd’hui, se battre commence par ne pas détourner son regard sur l’origine du mal. Est-ce si difficile ?Terrorisme islamique : la tactique désastreuse de l’esquive (lepoint.fr)


De Paty à Bernard : la France a besoin d’hommages, mais surtout de courage

LA CHRONIQUE DE FATIHA AGAG-BOUDJAHLAT. L’hommage rendu aux professeurs assassinés par des terroristes islamistes est nécessaire. Mais la lutte contre cette idéologie mortifère à l’école est-elle vraiment à la hauteur ? (Le Point, 15 octobre, article payant) 

Extraits :

Aujourd’hui, dans tous les collèges et lycées de France est organisée une minute de silence en hommage à Samuel Paty et à Dominique Bernard. Tous deux assassinés au nom de l’islam. Dans son message adressé à tous les chefs d’établissement, la ministre Genetet nomme les choses : « Il y a trois ans, le 16 octobre 2020, puis le 13 octobre 2023, les professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard étaient assassinés, victimes du terrorisme islamiste. »

L’hommage à Dominique Bernard fut plus spontané et unanime que celui rendu à Samuel Paty, auquel par exemple le syndicat Sud a refusé de s’associer. Le second était plus innocent que le premier, il faut croire, puisqu’il fut attaqué parce qu’il était là, au mauvais endroit au mauvais moment. Alors que Samuel Paty fut assassiné pour un acte : son choix d’aborder la liberté d’expression au travers des caricatures, dont une de Mahomet, le seul prophète, avec Mélenchon, dont il est interdit de rire ou de se moquer.

Il faut se rappeler les interviews lunaires et l’ouvrage odieux (Lettre aux enseignants) commis par François Héran, professeur au Collège de France, qui a expliqué notamment sur France Culture que non seulement Samuel Paty avait commis une faute, mais qu’il en avait eu conscience. (…)

En novembre s’ouvrira le procès de l’assassinat de Samuel Paty devant la cour d’assises spéciale de Paris. Le tueur n’est plus là. Ceux qui ont armé en mots celui qui s’est armé tout court seront jugés. Les élèves qui ont livré leur prof contre de l’argent seront jugés. La menteuse sera jugée. Les autres mains sales accusant à tout-va d’islamophobie ne seront pas jugées, alors que cette accusation tue.

Mort de Samuel Paty et de Dominique Bernard : la France a besoin d’hommages, mais surtout de courage (lepoint.fr)


Femmes afghanes, les damnées de la terre

LA CHRONIQUE DE KAMEL DAOUD. Au pays des talibans, les femmes valent moins que les écureuils. Un scandale qui ne suscite pas l’indignation de nos décoloniaux patentés et autres néoféministes. (Le Point, 10 octobre, article payant) 

Extraits :

Le 23 septembre dernier, à l’assemblée générale des Nations unies, c’est l’icône hollywoodienne Meryl Streep, qui a repris la plus tragique des comparaisons de notre siècle : les femmes afghanes ne vivent même pas comme des animaux. En réalité, les animaux jouissent de libertés que ces femmes n’ont plus. « Un oiseau peut chanter à Kaboul, mais une fille, une femme, ne le peut pas », lança-t-elle à la face du monde. Le « monde » a-t-il réagi ? Non. Pour avoir un impact dans les médias et les consciences, pour arriver aux oreilles et aux âmes, les Afghanes ne devaient peut-être pas porter (contre leur gré) le voile intégral, mais un keffieh.

C’est sinistre et injuste pour ceux qui meurent à Gaza et ceux qui y sont otages. Mais c’est le cas : la guerre que subissent les Gazaouis, la contre-offensive d’Israël pour récupérer ses citoyens et celle menée contre les mercenaires « iraniens » du Hezbollah ont une meilleure « cote ». Les Afghanes sont voilées par les talibans, mais le reste du monde l’est aussi avec la burqa de l’indifférence. Autant que les Iraniennes. D’où cette question qui intrigue l’âme : pourquoi le féminisme occidental, les empêcheurs d’accès aux universités pour « Sauvez Gaza » sans y mettre les pieds ni la main, les consciences folkloristes et les antisémites universels débridés ne réagissent-ils pas, là encore, à cette injustice inhumaine ? Pourquoi les droits de femmes afghanes sont-ils moins importants que ceux des écureuils et des chats errants sur les toits, et pourquoi cela ne suscite-t-il pas plus d’indignation ? Pourquoi le néoféminisme, morcelé par la passion portée aux minorités, ne s’en soucie-t-il pas ?

Réponse possible : à cause du jeu de rôles. C’est-à-dire du casting, de la pitié et des scénarios de culpabilisation dans lesquels l’Afghane muette n’est pas un personnage intéressant.

Dans leur tragédie au bord du monde utile, les femmes afghanes ne rejouent pas l’affect des décolonisées, que l’on veut revoir dans la guerre entre Israël et le Hamas. Les femmes afghanes ne sont pas voilées de force par des Juifs. Les femmes afghanes ou iraniennes mettent un peu à mal l’ingénierie de la culpabilisation en Occident. Pire, selon certaines prudences, défendre une Afghane pour de droits égaux à ceux des écureuils ou des chats risque de vous rapprocher des galaxies diffuses de l’islamophobie et de vous incriminer. (…)

On leur préfère les décolonisés, les décolonisateurs, le décolonial et ses postures. En Occident, le néoféminisme a scellé sa passion pour la radicalité à gauche. Celle-ci a depuis un moment décidé et identifié qui seront ses clients électoraux. Elle a depuis un moment conclu que ses « champs de coton » communautaires sont du côté des musulmans et des islamistes. Alors, il n’y aura pas de vague dans ce désert qui ne contient ni pétrole ni récit. Inutile de se fatiguer à marcher pour les femmes afghanes et contre les talibans ! (…)

Pauvres Afghanes ! Vous devriez peut-être vous faire violer par les talibans et coloniser par la France pour avoir droit à la parole. Et puisque ce n’est pas le cas, que l’on vous interdise de rire dans les rues, comme femmes, fait à peine sourire sur nos terres !

D’ailleurs, cette posture comique, Suhail Shaheen, le porte-parole des talibans, l’a bien saisie. À la BBC, il explique, en réponse à Meryl Streep, avec un sérieux admirable finalement, que le pays respectait « les femmes dans leur rôle de mère, de sœur et d’épouse ». Précisant ceci : « Elles sont un élément essentiel de la famille et de la société, mais nous ne les comparons jamais à des chats. » (…)

Femmes afghanes, les damnées de la terre (lepoint.fr)


«Beaucoup défendent l’élève» qui refusait de retirer son voile : au lycée de Tourcoing, l’enseignante agressée ne reçoit pas un soutien unanime

REPORTAGE – Deux jours après l’agression d’une professeur qui avait demandé à une élève de retirer son voile, les élèves du lycée Sévigné apparaissent divisés, alors qu’un rassemblement prévu à 13h en soutien à la mise en cause s’organise. (Le Figaro, 10 octobre, article payant) 

Extraits :

(…) Deux jours après l’agression d’une enseignante par une élève qui refusait de retirer son voile dans l’enceinte de cet établissement professionnel et technologique, l’inquiétude pour certains, l’incrédulité pour d’autres, se lisent sur les visages. (…)

«C’est déjà arrivé qu’il y ait des altercations entre profs et élèves, mais ça n’a jamais pris de telles proportions. Ça va trop loin cette fois, c’est absurde», pense Christopher, 23 ans, qui étudie la communication et les médias dans une formation en alternance. «Cette enseignante avait déjà fait des remarques à plusieurs élèves sur le port du voile», poursuit-il. «Je l’enlève toujours à l’angle de la rue, avant d’arriver devant le lycée», confie de son côté une employée de la cantine, Malika, la cinquantaine, en retirant son foulard noir de sa tête pour le fourrer dans son sac à main. Jade*, élève de seconde, soupire de son côté. Elle ne connaissait pas l’élève personnellement, mais elle constate que «de nombreuses jeunes filles portent le voile ici». De confession musulmane aussi, elle ne le porte pas. «Chacun son choix», dit-elle dans un sourire, avant de reprendre sa route vers l’accueil du lycée.

Lundi, en fin d’après-midi, l’élève mise en cause, âgée de 18 ans, quittait le lycée Sévigné en remettant son voile dans l’enceinte de l’établissement quand l’enseignante lui a intimé de le retirer. Refusant de se soumettre à l’injonction, celle-ci a poursuivi son chemin, suivie par la professeur, avant de se retourner vers elle pour la bousculer puis la gifler. L’enseignante lui a alors rendu cette gifle, et une violente altercation a éclaté, au cours de laquelle celle-ci a reçu de nombreux coups de la part de cette élève, qui a ensuite pris la fuite. (…)

«Beaucoup défendent l’élève. Et disent que la professeur avait déjà fait des remarques à d’autres élèves sur le port du voile dans l’établissement», rapporte-t-il. Nombre d’élèves et soutiens de l’adolescente y appellent aussi à un rassemblement devant le lycée Sévigné, à 13h, ce mercredi, pour soutenir leur camarade. (…)

La garde à vue de la jeune fille, inconnue des services de police, devait prendre fin ce matin à 9h en vue de son déferrement devant le parquet de Lille. Lors de son audition, hier, l’élève mise en cause, qui encourt jusqu’à 3 ans de prison, a reconnu les faits, indique une source policière au Figaro. De son côté, la victime, qui enseigne les sciences techniques médico-sociales et qui n’était pas la professeur de l’élève mise en cause, s’est vu prescrire 3 jours d’ITT et une semaine d’arrêt maladie. L’enseignante, qui a reçu des coups dans les jambes, présentait des rougeurs au niveau des jambes et du visage lors de son dépôt de plainte, détaille notre source.

«Beaucoup défendent l’élève» qui refusait de retirer son voile : au lycée de Tourcoing, l’enseignante agressée ne reçoit pas un soutien unanime (lefigaro.fr)


Islamisme : face à l’explosion du nombre de mineurs radicalisés, le gouvernement muscle la riposte

DÉCRYPTAGE – Depuis 2014, plus de 35.000 personnes ont déjà été formées à la prévention du fléau islamiste, qui frappe aujourd’hui des mineurs dans 65% des cas. Othman Nasrou, nouveau secrétaire d’État à la citoyenneté, affiche la fermeté. (Le Figaro, 7 octobre, article payant) 

Extraits :

Alors que la France est encore marquée par les attaques terroristes qui ont coûté la vie au professeur Dominique Bernard à Arras le 13 octobre 2023, puis à un touriste allemand au pied de la tour Eiffel trois semaines plus tard, la nouvelle équipe en place au ministère de l’Intérieur entend démontrer «à quel point cette menace est toujours réelle, plus innovante avec l’apparition de nouveaux modes de recrutement en direction de la jeunesse».

Moins de deux semaines après sa prise de fonction, Othman Nasrou, secrétaire d’État chargé de la citoyenneté, décide de frapper fort sur le front de la prévention de la radicalisation. Comme un symbole, il s’est rendu ce vendredi à la clôture d’une nouvelle session nationale de sensibilisation réservé à 183 «acteurs de terrain» triés sur le volet. Réunis à huis clos pendant deux jours à Paris, ils sont autant de «capteurs» d’un basculement des plus fragiles et des plus venimeux vers la violence. Policiers et gendarmes, agents de préfectures et de l’éducation nationale, membres des collectivités territoriales et du tissu associatif, les auditeurs, parmi lesquels se trouvaient aussi un garde-frontière, un pompier ou encore un psychiatre, ont ainsi pu défricher la «géopolitique de la mouvance djihadiste», se familiariser avec les «concepts clefs de l’islam» avant de s’interroger sur les «modèles de prise en charge» des personnes radicalisées.

«Aux jeunes adultes qui basculaient au contact de représentants religieux fondamentalistes, nous sommes passés à une nouvelle forme de radicalisation, plus insidieuse, plus difficile à cerner, plus dure à combattre», observe Othman Nasrou qui insiste sur «celle d’adolescentes et d’adolescents qui, peu à peu, se coupent de leurs parents, de leurs amis et du reste de la communauté nationale par l’intermédiaire des réseaux sociaux, qui constituent aujourd’hui le mode principal de socialisation et de désocialisation des jeunes générations».

Les derniers chiffres fournis par le Parquet national antiterroriste (Pnat) sont sans appel : alors que les adolescents représentaient à peine 1% des mises en examen pour association de malfaiteur terroriste en 2022, leur proportion a explosé pour atteindre 10% en 2023 et 21% sur les sept premiers mois de 2024. Un état des lieux du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (Cipdr), porté à la connaissance du Figaro, confirme cette tendance : sur les 2558 personnes suivies mensuellement au premier semestre de 2024 dans le cadre des cellules de prévention de la radicalisation et d’accompagnement des familles (CEPRAF)les mineurs restent largement majoritaires. Représentant 65 % du total des personnes placées sous la loupe, ils progressent encore de deux points par rapport au deuxième semestre 2023. (…)

Islamisme : face à l’explosion du nombre de mineurs radicalisés, le gouvernement muscle la riposte (lefigaro.fr)


Appel à l’intifada, rapprochement avec LFI… le jeu dangereux de Perspectives musulmanes

L’ENQUÊTE DU DIMANCHE. L’association menée par le militant islamiste Elias d’Imzalène prend de l’ampleur depuis le 7 Octobre en nouant des liens avec les Insoumis. (Le Point, 30 septembre, article payant) 

Extraits :

(…) Une petite centaine de personnes se masse devant une scène sur la place de la Nation, à Paris, dimanche 8 septembre. Au micro, un trentenaire à la barbe fournie harangue la foule. « Est-ce qu’on est prêts à mener l’intifada dans Paris ? Dans nos banlieues ? Dans nos quartiers ? », lance-t-il. Avant de poursuivre : « Le génocide a des complices. Ils s’appellent Biden, ils s’appellent Macron, Macron le voleur d’élections, n’est-ce pas ? On les connaît les voleurs, qui habitent à l’Élysée et à Matignon. On les connaît. Et est-ce qu’on est prêts à les virer eux aussi ? »

Pour ce discours tendancieux, Elias d’Imzalène, de son vrai nom Eli-Yass Zareli, 45 ans, a été placé en garde à vue le mardi 24 septembre. Il est visé par une enquête du parquet de Paris, ouverte pour « provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur origine, nation, race ou religion déterminée », provocation « à commettre des atteintes volontaires à la vie ou l’intégrité physique de la personne aggravée par l’origine ou la religion », et enfin pour provocation « à commettre des crimes ou délits portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». (…)

Jusqu’aux attentats en Israël le 7 octobre 2023, qui donnent une nouvelle ampleur à Perspectives musulmanes. Le pilonnage de Gaza offre à l’association une occasion sans pareille de mobiliser la communauté musulmane, son but premier. « Ce type d’association n’attire pas l’attention sur le sort des Ouïghours, qui sont pourtant musulmans, note l’essayiste Naëm Bestandji, qui travaille sur les milieux islamistes. Mais ils le font avec les Palestiniens, car ils voient dans ce conflit des musulmans agressés par des juifs sur un territoire religieusement important. L’ambition est de susciter une cohésion de l’Oumma [la communauté musulmane, NDLR] dans le monde entier. »

C’est ainsi qu’Elias d’Imzalène va tisser des liens de plus en plus solides avec la gauche radicale. Il est aperçu, par exemple, lors de rassemblements étudiants pro-Gaza rue Saint-Guillaume à Sciences Po, mais aussi en manifestation aux côtés du NPA ou de Révolution permanente. Perspectives musulmanes se rapproche du collectif Urgence Palestine d’Omar Alsoumi, un activiste propalestinien expérimenté dont Le Point a réalisé le portrait. (…)

Considérée comme trop radicale en 2019, l’association n’a plus aucun mal à s’afficher avec une partie de la gauche depuis le 7 Octobre. En témoigne sa bruyante et visible occupation du terrain, au soir d’un meeting de La France insoumise, place de la République, le 30 juin. Alors que les militants Insoumis découvrent les résultats du premier tour des législatives, une demi-douzaine de membres de Perspectives musulmanes sortent un mégaphone et agitent des drapeaux palestiniens. « Qui sème la hagrah [agression, NDLR] récolte l’Intifada ! » hurlait déjà Maria de Cartena, la numéro deux de l’association, aux côtés des antifas, des drapeaux kanaks et de divers syndicats… sans être inquiétée par la justice à l’époque.

Avant le 7 Octobre, la prétendue lutte contre « l’islamophobie » avait déjà donné à Elias d’Imzalène l’occasion d’approcher les Insoumis. Il s’affichait aux côtés de Louis Boyard et Rachel Keke dès 2023. Le sujet palestinien lui permet de défiler aux côtés des députés LFI Thomas Portes, Carlos Martens Bilongo, Ersilia Soudais ou encore de Taha Bouhafs et Rima Hassan.

Ces élus savent-ils vraiment à qui ils ont affaire ? Elias d’Imzalène n’est pas vraiment un gauchiste… En 2013, l’islamiste, proche d’Alain Soral, tenait des conférences au théâtre de la Main d’Or – géré à l’époque par Dieudonné. « Il s’agit d’un militant d’extrême droite musulmane, identitaire, rétrograde sur les mœurs, mais qui enrobe son discours d’anti-impérialisme et anticolonialisme, observe l’essayiste Naëm Bestandji. Un enrobage qui plaît à une frange perdue de la gauche. »

Cette même gauche semble oublier la vision du monde très binaire d’Elias d’Imzalène : il y a les musulmans et les autres. (…)

Appel à l’intifada, rapprochement avec LFI… le jeu dangereux de Perspectives musulmanes (lepoint.fr)


Produits bancaires spéciaux, établissements dédiés, cursus universitaires… La montée en puissance de la finance islamique en France

ENQUÊTE – À contre-courant de la finance traditionnelle, cette branche peu connue du monde des affaires, dictée par la Charia, affiche chaque année une croissance à deux chiffres. (Le Figaro, 30 septembre, article payant) 

Extraits :

(…) Une ascension fulgurante telle que la finance islamique surclasse aujourd’hui les cryptomonnaies, dont la montée en puissance ne cesse pourtant d’être soulignée. À ce jour, les estimations tablent sur un total d’actifs compris entre 3100 et 3600 milliards d’euros côté finance islamique mondiale, contre un encours cryptographique de 2300 milliards de dollars. «Cela représente 35 fois le PIB du Maroc… ou encore la dette publique française», compare Anouar Hassoune, professeur de finance islamique. (…)

Il faut dire que la montée en puissance de cette branche financière si particulière est remarquable. Bien qu’elle ne représente pour l’heure que 1% de la finance mondiale, la finance islamique a enregistré une croissance impressionnante de 603% entre 2006 à 2022. «Année après année, elle n’a cessé de connaître un taux de croissance vertigineux, supérieur à 10 % en moyenne», explique Anouar Hassoune, ex vice-président de Moody’s Investors Service et ancien directeur associé chez Standard’s & Poors. Une performance «permanente», ajoute Kader Merbouh, actuel directeur du département de Finance Islamique à la Financia Business School (Paris XV) et ancien directeur de l’executive master consacré à l’Université Paris-Dauphine. (…)

Théorisée dans les années 1940 par le pakistanais Sayyid Abul Ala Maududi dans The Economic Problem of Man and Its Islamic Solution (Le Problème économique de l’Homme et sa solution islamique), la finance islamique est pensée d’emblée comme une troisième voie, entre le capitalisme et le communisme. Celle d’un ordre économique plus juste, atteignable grâce à cinq piliers clairement établis : l’interdiction de l’intérêt, de la spéculation et de l’investissement dans des secteurs considérés comme illicites par l’Islam (alcool, armes, jeux d’argent, pornographie…), l’obligation d’adosser toute transaction financière à un actif tangible et de partager les profits et les pertes. 

Ces trois interdictions et deux obligations font de la finance islamique une «finance sous contrainte», régulée par la tradition religieuse, explique Anouar Hassoune. Ces principes sont tirés de la hiérarchisation des normes du droit musulman«Des références aux questions économiques existent dans le Coran, mais sont moins nombreuses que dans la Sunna (les pratiques issues de la vie du prophète Mahomet)», ajoute-t-il. Viennent ensuite l’ijma (le consensus des jurisconsultes) et l’ijtihad (l’effort de réflexion pour interpréter les textes fondateurs de l’Islam) pour établir les règles de la finance islamique moderne. Dans l’Islam, l’enrichissement sans cause est ainsi considéré comme immoral. «Spéculer est un jeu à somme nulle. il n’y a pas de production de richesse mais une spoliation», donne pour exemple l’expert, ajoutant que l’interdiction de l’intérêt se trouve aussi dans le judaïsme et les normes sociétales de la Grèce antique. (…)

Si le potentiel du marché hexagonal est indiscutable, la finance islamique dans sa globalité repose davantage sur l’impulsion des États musulmans. Le degré d’implication de ces pays est double. Le Qatar ou encore de l’Arabie Saoudite empruntent de manière conforme à l’Islam et prennent part dans le capital des institutions islamiques. «Aujourd’hui, la Malaisie n’émet quasi plus que des obligations halals. Même chose pour les pays du Golfe et la Turquie qui émet la moitié des siennes conformément à l’Islam», illustre Anouar Hassoune.

Reste à savoir si la finance islamique pourrait un jour dépasser sa consœur conventionnelle. «En l’état actuel, elle ne peut être la finance de demain, mais peut-être celle d’après demain», admet l’expert. «Son impact en termes de taille – même si les valeurs absolues sont assez considérables – est trop limité aujourd’hui». De plus, «en termes relatifs, l’impact des pays de la Coopération Islamiques dans l’économie globale reste limité. Ils sont régionalement puissants mais ne pèsent pas significativement sur la marche du monde», nuance-t-il.

Produits bancaires spéciaux, établissements dédiés, cursus universitaires… La montée en puissance de la finance islamique en France (lefigaro.fr)


Le Conseil d’État confirme l’interdiction de l’abaya à l’école

Lors de la rentrée 2023, l’ancien ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, avait fait interdire l’abaya à l’école. (Le Figaro, 28 septembre, libre accès)

Extraits :

Ce vendredi, le Conseil d’État a confirmé l’interdiction du port de l’abaya à l’école. Selon lui le vêtement « manifeste ostensiblement une appartenance religieuse », rejetant au fond les requêtes d’associations déjà déboutées en référé il y a un an. Les associations La Voix lycéenne, Le Poing levé et Action Droits des Musulmans (ADM), ainsi que le syndicat SUD éducation, « ne sont pas fondés à demander l’annulation de la note de service » du 31 août 2023, par laquelle le ministre de l’Éducation avait interdit le port de tenues de type abaya ou qamis dans les établissements scolaires, selon la décision rendue vendredi

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En effet « au regard du comportement des élèves portant ces tenues, utilisées dans une logique d’affirmation religieuse », le port de telles tenues « pouvait être considéré comme une manifestation ostensible d’une appartenance religieuse, interdite par la loi du 15 mars 2004 », explique le Conseil d’État dans un communiqué. Il juge donc au fond que « la note de service du ministre de l’Éducation nationale est conforme à la loi ». (…)

Le Conseil d’État confirme l’interdiction de l’abaya à l’école (lefigaro.fr)


Présidentielle tunisienne: les dissidents et opposants à Kaïs Saïed ont été écartés ou jetés en prison

RÉCIT – Alors que le scrutin est convoqué le 6 octobre, les critiques du régime dénoncent un «harcèlement judiciaire ». (Le Figaro, 28 septembre, article payant) 

Extraits :

Il devrait sillonner la Tunisie pour défendre son programme électoral. Au lieu de cela, Ayachi Zammel, l’un des trois candidats à la présidentielle du 6 octobre, est baladé de tribunaux en tribunaux. Incarcéré depuis le 2 septembre pour une trentaine de plaintes pour faux parrainages de citoyens, il a depuis été condamné deux fois à 26 mois cumulés de prison ferme. (…)

Sur les 17 personnes souhaitant se présenter, seules trois ont été acceptées par l’Isie : le président Kaïs Saïed, Zouhair Maghzaoui, de la gauche panarabe qui a soutenu le coup de force de Kaïs Saïed lorsqu’il a décidé de geler le Parlement en juillet 2021, et le libéral Ayachi Zammel. Trois autres candidats avaient obtenu gain de cause au tribunal administratif après avoir déposé un recours, mais l’Isie a choisi de passer outre. « C’est incroyable qu’une simple instance ne respecte pas le tribunal administratif ! », s’insurge Elyès Ghanmi, analyste politique. (…)

La profession se dit aujourd’hui sous pression. Une centaine de juges ont été mutés, dans la foulée de verdicts jugés trop favorables aux critiques du président Kaïs Saïed. La présidente du tribunal de première instance de La Manouba (sud de Tunis) est ainsi devenue récemment conseillère à la cour d’appel du Kef (170 km au sud-ouest de Tunis). (…)

Les conditions de vie des prisonniers se détériorent selon leurs proches. Les premiers mois, les avocats des prisonniers politiques ont profité pleinement du droit à voir leurs clients. Chaque jour, une robe noire allait rendre visite aux 6 détenus. Mais depuis le printemps et la fin de l’instruction du dossier, les avocats n’ont plus de bulletin de visite trimestriel. Chaque jour, ils doivent demander une nouvelle autorisation. (…)

Les familles aussi sont sous pression. Elyes Chaouachi vit en France et n’a pas remis les pieds en Tunisie depuis 2021. Il a été condamné à 3 ans de prison par contumace, après une déclaration sur un plateau de télévision. Sa mère, magistrate, a été mutée et a vu son salaire abaissé en février dernier. (…)

Présidentielle tunisienne: les dissidents et opposants à Kaïs Saïed ont été écartés ou jetés en prison (lefigaro.fr)


Tunisie : « Tout a été fait pour verrouiller l’élection »

INTERVIEW. Après dix ans de vie démocratique, la Tunisie est l’objet d’un autoritarisme croissant, à l’image de son voisin algérien. Un nouveau Maghreb est-il en train de se dessiner d’Alger à Tunis ? Réponses avec Michael Ayari, analyste principal pour l’International Crisis Group. (Le Point, 25 septembre, article payant) 

Extraits :

Le Point : Les deux élections présidentielles en Algérie et en Tunisie sont-elles similaires ?

Michael Ayari : Tout a été fait dans les deux pays pour que l’élection soit un non-événement. On a assisté à la même tentative de verrouiller le scrutin en amont afin de minimiser tout risque de défaite électorale du président sortant, mais en Tunisie, cette tentative est en train de créer des tensions qui n’ont pas eu lieu en Algérie. En Tunisie, pour l’élection présidentielle du 6 octobre prochain, l’ISIE (instance électorale) a édicté des critères de sélection des candidats très restrictifs qui ressemblent à ce qui se pratique en Algérie. Dans ce pays, quatre-vingts mandats de dépôt pour falsification de parrainage ont permis d’aboutir à deux candidats face à Tebboune. En Tunisie, l’ISIE a retenu le même nombre de candidats face au président Saïed, des mandats de dépôts étant également émis contre plusieurs prétendants à la candidature. (…)

L’Algérie a une longue tradition autocratique, la Tunisie sort de dix ans de vie démocratique, peut-on dire que les deux pays suivent désormais la même trajectoire autoritaire ?

La Tunisie a connu une décennie de transition démocratique de 2011 à 2021, puis le régime s’est durci (auto-coup d’État en 2021 arguant de « périls imminents »). Malgré cela, ils sont restés nombreux parmi les classes moyennes supérieures, les juges, les démocrates à penser que c’était temporaire, qu’il y aurait des élections libres et concurrentielles après. Mais cet espoir semble prendre fin.

La Tunisie est un Etat du droit. C’est le pays du formalisme juridique, il faut respecter les formes. Quand le régime a mis de côté des dizaines de magistrats en 2022, le tribunal administratif a exigé en vain leur réhabilitation ; quand les détenus politiques ont dépassé la durée légale des détentions provisoires, ils n’ont pas été libérés…. Et là, goutte d’eau qui fait déborder le vase, l’ISIE ne prend pas en compte la décision du tribunal administratif réintégrant trois candidats sérieux dans la course électorale.

Les tensions préélectorales sont donc réelles. De plus, dans les coulisses de ce conflit juridique entre l’ISIE et le tribunal administratif, une partie de l’opposition est convaincu que si Saïed est réélu, il va radicaliser son programme de refonte institutionnelle et administrative, il va entreprendre une campagne de confiscation et de nationalisation de biens de nombre d’hommes d’affaires, il va affaiblir l’État au point où les Algériens vont s’implanter durablement en Tunisie, un peu comme les Syriens au Liban. (…)

Tunisie : « Tout a été fait pour verrouiller l’élection » (lepoint.fr)


« Islam et féminisme, ça rime pas trop ensemble en fait »

LA CHRONIQUE DE FATIHA BOUDJAHLAT. Notre chroniqueuse a écouté pour vous le podcast « Tenue laïque exigée » disponible sur le site d’Arte Radio. (Le Point, 19 septembre, article payant) 

Extraits :

L’émission radio de 48 minutes Tenue laïque exigée est disponible sur Arte Radio, elle s’inscrit dans le Podcast « Profils », elle est le fruit d’un atelier radio mené au lycée Paul-Éluard, en Seine-Saint-Denis en 2023 avec une classe de première et leur enseignante d’histoire-géo. L’idée a germé dans l’esprit de sa conceptrice après la mort de Samuel Paty, « tué pour avoir fait un cours sur les caricatures de Mahomet » : moins de dix minutes d’écoute et déjà une erreur fâcheuse puisqu’il s’agissait en fait d’un cours sur la liberté d’expression.

Ce n’est pas cet assassinat qui l’a poussée à aborder le thème de la laïcité, dans ce territoire ghettoïsé, mais plutôt son fils de 8 ans qui lui a demandé d’éteindre la radio. Elle s’est alors interrogée : « Comment pouvait-il interpréter les commentaires déversés sur les ondes autrement que comme une attaque contre la religion de son père qui est musulman ? » Cette confidence nous renseigne dès les premières minutes sur le biais de ses réalisatrices : les musulmans souffrent, les musulmanes souffrent encore plus. « C’est souvent au voile que le débat [sur la laïcité] se réduit », reproche un intervenant, ce pourquoi 95 % de l’émission y sont consacrés. (…)

C’est un documentaire radio anxiogène à charge contre la loi de 2004, dont Gilles Pétel, auteur, philosophe, interrogé par les reporteurs lycéens, leur dit qu’« elle est dirigée contre les jeunes filles musulmanes ». La loi de 2004 a un effet différent sur les garçons que sur les filles parce que les exigences religieuses patriarcales sont plus lourdes pour les filles et les femmes que pour les garçons et les hommes. Cela ne rend pas la loi discriminatoire. (…)

Tous les arguments pro-voile sont condensés dans ce (publi ?)reportage qui se veut un hymne et une pédagogie du dialogue. Le point essentiel et contestable réside dans la volonté de décorréler le voile d’une pratique rigoriste de l’islam. Et pour cela, faire valoir des équivalences douteuses, comme cette jeune fille non-musulmane, qui aime les crop tops et qui explique que « si quelqu’un venait [lui] dire : “C’est trop court, t’habille pas comme ça”, ça [lui] ferait péter un câble ». Crop top, minijupe, voile, talons aiguilles, même combat. Celui du droit des femmes à s’habiller comme elles le souhaitent. Argument éculé maintes fois battu en brèche.

Notamment par une lycéenne voilée, qui répond à une féministe qui considère que le voile comme l’abaya sont des manifestes politiques. La lycéenne assume le « côté patriarcal » de l’islam et du voile : « Islam et féminisme, ça rime pas trop ensemble en fait. » Elle reconnaît et assume tranquillement qu’en islam, entre les hommes et les femmes, « il n’y a pas les mêmes obligations, pas la même anatomie. C’est la domination de l’homme sur la femme ». La réponse que lui fait alors la féministe laisse pantois : « C’est un argument que je peux entendre. C’est un autre fonctionnement de société. » (…)

La dimension identitaire liée à l’islam ostentatoire est permanente : « En critiquant ma religion, on m’attaque moi, indirectement », répond une lycéenne à son enseignante qui distingue les personnes qui bénéficient de protections et les idées, qui n’en bénéficient pas. « J’ai l’impression que la République veut tout nous prendre : toutes nos valeurs que nos parents nous donnent. Qu’est-ce qu’il va nous rester à la fin ? » explique une jeune fille voilée d’origine angolaise née en France qui considère le français comme une langue seconde, qui n’est pas parlé dans sa famille. (…)

L’élément le plus alarmant que je retiens de ce documentaire est que la ghettoïsation est parachevée : la fracture territoriale et identitaire d’avec le reste de la France. Une lycéenne voilée raconte se sentir à l’aise dans son quartier, sortir, faire du sport en étant voilée. Mais elle ajoute : « À Paris, je peux carrément avoir des réflexions, chose qui me rend triste quand même. Vraiment, quand je vais à Paris, j’angoisse. »

La ghettoïsation est économique, ethnique, culturelle et se traduit par une hypersédentarité des habitants de ces quartiers, la Seine-Saint-Denis et son communautarisme deviennent la règle, Paris et la France, une exception. (…)

« Islam et féminisme, ça rime pas trop ensemble en fait » (lepoint.fr)


Élisabeth Badinter : « Les talibans sont des “génocidaires de genre” »

ENTRETIEN. La philosophe s’insurge contre le silence des Occidentaux concernant le sort des Afghanes et des Iraniennes.  (Le Point, 19 septembre, article payant) 

Extraits :

Grande voix du féminisme universaliste, Élisabeth Badinter déplore l’indifférence et le silence sur le sort des femmes afghanes. En France même, la sportive Marzieh Hamidi, qui a dénoncé les nouvelles lois répressives des talibans, reçoit des menaces de mort. L’occasion pour la philosophe de revenir sur les dérives d’un néoféminisme flirtant avec le wokisme, incapable de condamner les crimes islamistes et pour qui le sort des femmes afghanes et iraniennes n’est jamais prioritaire. Sans parler de la lâcheté d’une certaine gauche prisonnière de son électorat.

Les féministes sont muettes alors que la situation est révoltante. Pourquoi ?

Faut-il être féministe pour s’indigner de l’oppression des femmes afghanes ? Cela regarde toutes les femmes, féministes ou non, et tous les hommes des pays occidentaux, mais aussi des pays majoritairement musulmans qui luttent contre le djihadisme. Or, le silence – ou l’indifférence – est international. En ce qui concerne la nouvelle génération de féministes, qui flirte avec le wokisme, nombre d’entre elles considèrent qu’elles partagent un même statut de victime avec les racisés, les musulmans et les minorités sexuelles. Il y a là une alliance implicite entre tous ceux et toutes celles qui se considèrent comme les victimes de l’homme blanc, occidental et colonisateur, suspecté de racisme et d’islamophobie. Les femmes des pays musulmans radicalisés en paient cher la note : l’absence de liberté et d’égalité. Leur sort n’est pas prioritaire.

Les féministes sont muettes alors que la situation est révoltante. Pourquoi ?

Faut-il être féministe pour s’indigner de l’oppression des femmes afghanes ? Cela regarde toutes les femmes, féministes ou non, et tous les hommes des pays occidentaux, mais aussi des pays majoritairement musulmans qui luttent contre le djihadisme. Or, le silence – ou l’indifférence – est international. En ce qui concerne la nouvelle génération de féministes, qui flirte avec le wokisme, nombre d’entre elles considèrent qu’elles partagent un même statut de victime avec les racisés, les musulmans et les minorités sexuelles. Il y a là une alliance implicite entre tous ceux et toutes celles qui se considèrent comme les victimes de l’homme blanc, occidental et colonisateur, suspecté de racisme et d’islamophobie. Les femmes des pays musulmans radicalisés en paient cher la note : l’absence de liberté et d’égalité. Leur sort n’est pas prioritaire.

Peut-on parler d’apartheid sexuel pour l’Afghanistan ?

C’est pire qu’un apartheid sexuel. C’est l’une des plus grandes ignominies depuis les génocides des siècles derniers. On pourrait qualifier les talibans de « génocidaires de genre ». Les Afghanes ne sont plus traitées comme des êtres humains, mais réduites à une sorte de condition animale. Rien ne leur reste, sinon le devoir de faire des enfants et de nourrir leurs maîtres. Ce sont des ombres silencieuses, abandonnées de tous.(…)

Élisabeth Badinter : « Les talibans sont des “génocidaires de genre” » (lepoint.fr)


Pourquoi n’accuse-t-on jamais Daech & Cie d’être « islamophobes » ?

LA CHRONIQUE DE KAMEL DAOUD. Dans le monde dit « arabe », on s’abstient de penser la barbarie anti-islam des organisations islamistes, et les procès en islamophobie ne concernent que l’Occident (Le Point, 17 septembre, article payant) 

Extraits :

Petite question : qu’est-ce que l’islamophobie ? C’est détester l’islam. Comment déteste-t-on une religion ? En la moquant, en la ridiculisant, en la caricaturant. En amplifiant les malentendus sur ses rites et ses pratiques, en désignant ses fidèles comme des monstres. La liste est longue, mais elle permet déjà de conclure : lorsqu’on puise dans ce catalogue, on est « islamophobe ».

Mais restons à la surface du sens. Daech brûle « à la broche » un pilote jordanien, égorge avec la lenteur d’une ballerine des musulmans prisonniers ; Boko Haram vend en lots les lycéennes kidnappées et réduites en esclavage ; Al-Baghdadi professe le Kama-sutra des butins sexuels – état auxquelles ont été réduites les Yézidies en particulier – et les Groupes islamiques armés algériens éventrent les femmes enceintes au nom de l’islam. Est-ce l’islam ? Non, hurle-t-on partout.

Ce n’est pas l’islam, répète-t-on, en brandissant les mythes de l’âge d’or, les traités érotiques des Abbassides ainsi que les vestiges d’une civilisation morte en Andalousie. Mais si ce n’est pas l’islam, alors qu’est-ce que c’est ? Du terrorisme. Certes, mais c’est aussi une caricature monstrueuse de l’islam si l’on considère l’orchestration étudiée de ces mises en scène morbides. N’est-ce pas là une façon de réduire une confession à la dimension du « ridicule » des tueurs en série ?

En toute logique, on peut qualifier, sans excès ni abus de sens, Daech et le djihadisme d’« islamophobes ». Puisque ce n’est pas « ça », l’islam, puisque ces tueurs détestent cette religion, la salissent au point d’en faire un commerce de barbares et d’assassins… ils sont islamophobes. Mais alors, pourquoi personne ne dénonce-t-il cette forme réelle d’islamophobie, qui tue ? Pourquoi n’y a-t-il pas de manifestations, de tribunes, d’appels dans les mosquées contre l’islamophobie de Daech ou des talibans, qui viennent de promulguer des lois affreuses et islamophobes ? Pourquoi le fait de dessiner une caricature d’un prophète est-il plus criminel que de se prendre pour Allah et de tuer en filmant ses rites comme une futile influenceuse en shampooings, au son nasillard des versets ? (…)

Pourquoi n’accuse-t-on jamais Daech & Cie d’être « islamophobes » ? (lepoint.fr)


Jordan’s political future looks uncertain as Islamists make gains in recent election – opinion

The September 10 election resulted in Jordan’s leading Islamist opposition party, the IAF, winning 31 out of the 138 parliamentary seats. (The Jerusalem Post, opinion, 17 septembre, article payant) 

Extraits :

(…)  Whatever the truth of the matter, it is clear that Jordan is currently in a febrile state, with the king and the government attempting to prevent widespread pro-Hamas sentiment from boiling over into active protests or worse. The IAF’s formal access of increased power and influence, following the parliamentary elections, is not calculated to pour oil on the troubled waters. 

Meanwhile, Jordan’s constitutional and political future looks even more uncertain.

The writer is the Middle East correspondent for Eurasia Review. His latest book is Trump and the Holy Land: 2016-2020. 

After elections, how does Jordan’s political future look? – The Jerusalem Post (jpost.com)


‘They are unnatural’: Arab channel TV show guest calls for the execution of gay people

Among other things, Badran said that “homosexuals are outside of nature” and that he supports killing them. (The Jerusalem Post, 13 septembre, article payant)  

Extraits :

An explicit call for the murder and execution of LGBT people was made in KAN 11 corporation’s broadcast, according to a complaint filed earlier this week by The Aguda – The Association for LGBTQ Equality in Israel.

The complaint concerns a program on the state-owned Arabic-language channel “Makan 33“, which is the sister channel to the primary state-owned KAN 11.

During the interview with media personality Saeed Badran, which was broadcast on Monday night, he made unprecedented statements against the gay community in Israel for several minutes.

Among other things, Badran said that “homosexuals are outside of nature” and that he supports killing them.

He also said that it wouldn’t matter if it were an Islamic (Shariah) state, Judaic (Halachic) state, or Christian state; all would execute gay people if they ruled by religion. (…)

KAN 11 responded, “The words that were said on the broadcast in Arabic are intolerable, and it was not appropriate for them to be broadcast. We immediately removed the segment from the network. The guest who said the things on the broadcast will not return to our broadcasts.”

TV show guest calls for the execution of gay people – Israel Culture – The Jerusalem Post (jpost.com)


Sonia Mabrouk : «Aujourd’hui en France, dire qu’on est assimilé, c’est encourir un reproche en trahison»

ENTRETIEN – Dans Et si demain tout s’inversait (Fayard), la journaliste imagine le scénario d’une inversion des flux migratoires de l’Occident vers le Maghreb. L’occasion d’offrir une réflexion subtile sur le sentiment d’appartenance et le devoir d’assimilation. (Le Figaro, 13 septembre, article payant)  

Extraits :

(…) Vous-même êtes d’origine tunisienne. Vivez-vous une forme de déchirement identitaire ou vous décrivez-vous comme une personne totalement assimilée à la culture française ?

Pour savoir si je suis assimilée ou pas, il faudrait d’abord que l’on se mette d’accord sur la définition de l’assimilation. La France s’est construite sur l’assimilation, parfois brutale, comme pour les petites nations locales qu’étaient les Normands, les Bretons, les Provençaux, sous la Troisième République. Mais depuis quarante ans, l’assimilation a été déconstruite et ce concept est aujourd’hui totalement dévoyé et ramené à la période coloniale qui n’est plus. D’une définition autrefois à visée universaliste qui suppose que l’étranger peut parfaitement partager les mêmes mœurs et codes culturels que l’habitant du pays d’accueil, on est passé à une notion teintée de racisme. Je pense qu’être antiraciste aujourd’hui c’est justement vouloir et assumer l’assimilation. Être assimilé suppose une adhésion à une culture sans toutefois oublier ou effacer ses origines contrairement à ce qui est martelé. En s’éloignant de cette exigence, de plus en plus de personnes sont désormais naturalisées mais pas acculturés en France. Je le regrette comme je regrette que la notion d’assimilation soit associée à l’extrême droite. De nos jours, lorsqu’on est d’origine maghrébine, dire qu’on est assimilé, c’est encourir un reproche en trahison.

Vous avez subi ce reproche ?

Très souvent mais je n’y prête pas attention car je connais trop bien le jeu des soi-disant antiracistes et autres indigénistes qui ne supportent pas que l’on puisse affirmer haut et fort son attachement à la France. J’ai toujours considéré que c’est au nouvel arrivant de s’adapter à la société d’accueil et non pas à la société de se transformer pour être le réceptacle de la diversité des cultures et des coutumes. Je ne crois pas au slogan « Venez comme vous êtes ». Dans le livre, je montre que les pays du Maghreb, très fiers de leur identité, n’acceptent pas une superposition des communautés ni une exacerbation du droit à la différence. Il y a des scènes très dures car la réalité l’est tout autant. Il suffit de voir ce qui se passe aujourd’hui- et qu’il faut condamner- avec les migrants subsahariens qui sont refoulés souvent de manière inhumaine par les pays du Sud sans que les ONG occidentales ne trouvent rien à redire alors qu’elles sont si promptes à dénoncer la brutalité à leurs yeux des politiques migratoires européennes. (…)

Sonia Mabrouk : «Aujourd’hui en France, dire qu’on est assimilé, c’est encourir un reproche en trahison» (lefigaro.fr)


«On veut me faire taire en France, en plein milieu de l’Europe», déplore l’athlète afghane Marzieh Hamidi

La championne de taekwondo, réfugiée en France depuis bientôt trois ans après avoir fui le régime destalibans, déplore «l’absence totale de soutien des féministes en France». (Le Figaro, 12 septembre, article payant) 

Extraits :

Pour dénoncer les nouvelles mesures prises par le régime des talibans à l’encontre des femmes afghanes, Marzieh Hamidi a pris la parole le 26 août dernier dans une vidéo sur son compte Instagram vue par plus de 120.000 personnes. Sans illusions, l’athlète s’attendait à recevoir un flot d’injures. Mais sans doute ne s’attendait-elle pas à recevoir autant de menaces de mort et de viol qui lui valent, depuis, une protection policière. Elle révèle, dans «Points de Vue» (Le Figaro-TV), vivre désormais «cachée» et a déjà dû déménager deux fois ces quinze derniers jours.

«Je vis à Paris depuis plus de deux ans et je ne pensais pas que ma vie serait mise en danger ici», déclare-t-elle. «De nombreux appels venaient d’Afghanistan, mais aussi de France, de Belgique, d’Allemagne. On veut me faire taire dans mon pays d’origine mais désormais ici aussi, en France, en plein cœur de l’Europe», ajoute celle qui s’entraîne avec Althéa Laurin, première championne olympique française de taekwondo.

Plus encore que les messages de haine, Marzieh Hamidi tient à souligner que ce qui l’a «le plus choquée, c’est l’absence totale de soutien des féministes en France». Sans ambages, elle alerte quant au fait que l’islamisme n’a pas de frontières et ne se «cantonne pas à l’Afghanistan et aux seuls talibans. Son idéologie est partout. Il faut le prendre au sérieux sinon en France, ce sera encore pire dans quelques années».

«On veut me faire taire en France, en plein milieu de l’Europe», déplore l’athlète afghane Marzieh Hamidi (lefigaro.fr)


Hors de contrôle ? Terrorisme et tensions communautaires : mais dans quoi s’enfonce l’Allemagne ?

Après l’attentat commis à Solingen et suite à la hausse de la délinquance, la classe politique en Allemagne songe à adopter des mesures drastiques face à l’immigration irrégulière. Le Commissaire allemand à l’immigration, Joachim Stamp, propose d’expulser vers le Rwanda les migrants qui arrivent illégalement. (Atlantico, 9 septembre, quelques articles gratuites / sem.)

Terrorisme et tensions communautaires : mais dans quoi s’enfonce l’Allemagne ? | Atlantico.fr


Jean-Paul Brighelli: «Certains professeurs ont une responsabilité dans l’entrisme islamiste à l’école»

ENTRETIEN – Dans L’École sous emprise (L’Archipel), le professeur analyse l’infiltration pernicieuse d’un islam politique dans les salles de classe. Il dénonce la passivité d’une partie du corps enseignant et plaide pour une restauration de l’autorité. (Le Figaro, 3 septembre, article payant)  

Extraits:

Dans votre livre, vous pointez en effet la responsabilité des enseignants qui, selon vous, «respectent» le fanatisme de leurs élèves…

Si on ne réagit pas dès les premières tentatives, l’adversaire avance ses pions, s’enhardit, et va à la conquête du territoire. C’est ce qui se passe aujourd’hui à l’école avec l’islam. Par culpabilité, nous nous sommes montrés compatissants. Cela a créé une violence sourde, un climat délétère qui, parfois, se traduit en une violence visible et effective, comme ce fut le cas pour Samara et Shemseddine, mais aussi pour Samuel Paty et Dominique Bernard. Le corps enseignant a clairement une responsabilité majeure dans cet entrisme religieux: les islamistes les plus radicaux se sont infiltrés dans l’école avant tout à cause de la passivité des professeurs. En refusant d’enseigner la laïcité, ils ont fait le lit du fanatisme religieux. Comment expliquer que des enseignantes, donc des femmes, ont pu accepter que leurs élèves de sexe féminin puissent porter des signes vestimentaires qui les dégradent? Étienne de La Boétie avait raison sur la servitude volontaire: en défendant mordicus leur «liberté» de porter le voile, ces jeunes filles prouvent par cette seule démarche leur aliénation. Quant aux professeurs, par leur silence sur le port de l’abaya et du voile, ils ont laissé l’idéologie islamiste avancer. (…)

Que faudrait-il faire selon vous pour contrer ces dérives fondamentalistes, restaurer l’autorité des enseignants et faire en sorte que les professeurs puissent exercer leur métier en toute sérénité?

Il faut relire Surveiller et punir de Michel Foucault: toucher le corps du roi, c’est toucher au sacré. Fut un temps, le corps des instituteurs relevait du sacré. À l’époque, élever la voix face à son professeur était impensable. Le tuer n’était même pas imaginable. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas: des professeurs agressés physiquement et verbalement par leurs élèves, cela fait désormais partie de la banalité du quotidien. C’est l’héritage de la loi Jospin qui, en 1989, a donné un droit d’expression aux élèves. Cela a eu pour conséquences la sanctuarisation de la bêtise et la remise en cause de la parole des enseignants. À coups de «c’est mon droit», les élèves peuvent désormais dire que «c’est leur droit» de croire que la Terre est plate, comme «c’est leur droit» de penser que la loi de la charia est supérieure à celle de la République. Des revendications souvent appuyées par les parents, qui viennent réclamer des comptes aux chefs d’établissement.

Pour éviter ces dérives idéologiques, il faudrait donc à nouveau sacraliser la parole du maître. Notamment en ne recrutant pas des professeurs aux concepts pédagogiques et didactiques creux: insister pour que les élèves pratiquent l’écriture inclusive, c’est dégrader le statut de professeur. Il faut revenir aux principes fondamentaux: la langue, l’histoire, les sciences et la laïcité. C’est cela le point névralgique de mon livre: il n’y a que la laïcité qui puisse nous sauver de l’entrisme islamique.

L’École sous emprise, Jean-Paul Brighelli, L’Archipel, 200 p., 19 €.

Jean-Paul Brighelli: «Certains professeurs ont une responsabilité dans l’entrisme islamiste à l’école» (lefigaro.fr)


Arturo Pérez-Reverte : «Une partie de l’immigration musulmane en Europe souffre d’oikophobie, la haine de l’endroit où l’on vit»

Dans un texte publié par la presse espagnole, et pour la première fois traduit en français, l’écrivain livre une réflexion sur la façon dont l’immigration bouleverse en profondeur la civilisation européenne. Selon lui, le terme qu’il faut employer pour qualifier l’attitude d’une partie de l’immigration musulmane est le mot grec « oikophobie », qui désigne la haine de sa maison, du lieu où l’on vit, et le refus d’en adopter les coutumes. (Le Figaro, 2 septembre, tribune, article payant)  

* Dernier livre paru : « L’Italien » (Gallimard, 2024). 

Extraits:

(…) Cela nous conduit au cœur du problème : les immigrés musulmans laissent derrière eux la misère, mais apportent avec eux leur religion et leur mode de vie. Puisque l’Europe, égoïste et stupide, n’a pas été capable de leur offrir intégration et égalité, ils préfèrent vivre suivant leurs propres us et coutumes. C’est pourquoi de nombreux migrants musulmans n’élèvent pas leurs enfants dans la mentalité du pays d’accueil, mais dans celle du pays d’origine. Ils ont leurs mosquées, leurs quartiers, leurs écoles, leur télévision ; ils jouissent de droits inaccessibles dans leur pays d’origine, mais lorsqu’il s’agit de respecter des règles, ils exigent un traitement différencié au nom de leur religion. Et comme ils ne sont pas dupes, ils se réfugient dans notre propre rhétorique. Les jeunes nous méprisent, nous considérant comme faibles et contradictoires, tandis qu’ils voient l’islam radical comme fort et attrayant. L’Europe est le cancer, crient-ils, l’islam est la solution. Avec votre démocratie, nous détruirons votre démocratie, etc. Le mot a été inventé par les Grecs : « oikophobie », la haine de la maison, de l’endroit où l’on vit. (…)

Voir article du jour !

Arturo Pérez-Reverte : «Une partie de l’immigration musulmane en Europe souffre d’oikophobie, la haine de l’endroit où l’on vit» (lefigaro.fr)


Und jetzt auch noch ein Sprechverbot: Afghaninnen dürfen ausser Hauses ihre Stimme nicht mehr benutzen

Nach der Machtergreifung vor drei Jahren haben die Taliban Schulen für Mädchen geschlossen und Frauen vom Arbeitsmarkt verbannt. Das reichte den Extremisten offenbar nicht. (NZZ, 2 septembre, article payant)  

Extraits:

Die Taliban wollen die Frauen in der Öffentlichkeit ausradieren. Mit jedem Verbot rücken sie diesem Ziel näher. Reicht ihnen denn das Verbot von weiterführenden Schulen für Mädchen nicht? Ein Arbeitsverbot für Frauen? Beides haben die Taliban nach ihrer erneuten Machtergreifung im August 2021 eingeführt.

Und nun ist klar: Die Unterdrückung der Frauen geht weiter, viel weiter. Bereits während ihrer ersten Herrschaft zwischen 1996 und 2001 haben die Extremisten ihre rigorosen Moralvorstellungen durchgesetzt. Auch für Männer gibt es strenge Gesetze, sie müssen sich bedecken und fünf Mal am Tag beten. Doch die Frauen trifft es ungemein härter. Für sie gilt die Verhüllungspflicht, das Gesicht muss bedeckt sein, der Körper in dicken Stoff gehüllt.

Weil schon das Hören einer Frauenstimme die Männer erregen könnte, dürfen Frauen in Afghanistan seit Mitte August in der Öffentlichkeit auch nicht mehr sprechen. Somit haben die Taliban die Sittengesetze erneut verschärft. Bereits seit 2022 führen die Extremisten wieder öffentliche Hinrichtungen durch. Bisher sind laut Medienberichten Männer vor Publikum exekutiert worden. Möglich, dass bald auch Frauen wieder öffentlich gesteinigt werden. Es ist die Höchststrafe für Sittenverstösse wie ausserehelichen Sex. Und es ist klar, was mit solchen Massnahmen erreicht werden soll: maximale Abschreckung und das Demonstrieren von Macht. (…)

Taliban führen Sprechverbot für Frauen in Afghanistan ein (nzz.ch)


Afghanistan : jusqu’où ira la répression contre les femmes ? (France Culture, 10 minutes)

Afghanistan : jusqu’où ira la répression contre les femmes ? | France Culture (radiofrance.fr)


«Face à l’islamisme radical et à l’islamo-gauchisme, ne baissons jamais la garde»

Ils partagent le même projet subversif : déstabiliser la France et l’Europe, attaquées dans leur chair ce week-end après un attentat au couteau en Allemagne et un incendie à la synagogue de La Grande Motte. (Le Figaro, 26 août, éditorial, article payant) 

Extraits:

La France vient de célébrer les 80 ans de la libération de Paris. Pour notre pays et l’Europe, une page allait alors se tourner. La guerre, les horreurs du nazisme, les camps de la mort, où 6 millions de Juifs ont péri : plus jamais ça, disait-on. Certes, l’histoire ne se répète pas, mais les démocraties sont toujours autant exposées à la haine. Ce week-end, l’organisation État islamique a revendiqué le carnage qui a ensanglanté la fête d’une petite ville située près de Düsseldorf. L’attentat a été commis par un réfugié syrien pour « venger les musulmans en Palestine et ailleurs », selon Daech. L’antisémitisme, quant à lui, n’a jamais disparu, trouvant de nouveaux motifs d’expression. Notamment en France, où le nombre d’actes antijuifs explose. Une tragédie a été évitée de justesse samedi matin à La Grande-Motte. Un Algérien, keffieh sur la tête et drapeau palestinien autour de la taille, a mis le feu à une synagogue.

Pour expliquer ces flambées de violence, on parle de l’importation du conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas. Celui-ci n’y est pas étranger, mais l’antisémitisme et le rejet de l’Occident n’ont pas attendu la réplique israélienne aux massacres du 7 octobre pour se manifester. L’Europe et la France sont défiées dans leurs valeurs, attaquées dans leur chair depuis des années. Avec la radicalisation du monde arabo-musulman et grâce aux réseaux sociaux, l’islamisme se propage à grande vitesse. Il trouve facilement des agents pour sa promotion. Ainsi la championne olympique du marathon, réfugiée aux Pays-Bas, mais dûment voilée à la face du monde pour monter sur le podium. 

S’ajoute à cette internationale de l’islamisme le jeu dangereux de certains responsables politiques, comme Jean-Luc Mélenchon. (…)

«Face à l’islamisme radical et à l’islamo-gauchisme, ne baissons jamais la garde» (lefigaro.fr)


«Pour épouser une femme, il faut l’accord du tuteur» : l’inquiétant profil de l’imam Ismaïl, dont la mosquée est menacée de fermeture

EXCLUSIF – L’imam français Ismaïl, de son vrai nom Smaïn Bendjilali, est dans le viseur des autorités depuis des années. Habitué aux polémiques, il avait notamment pris la défense de son confrère expulsé Mahjoub Mahjoubi (Le Figaro, 21 août, article payant) 

Extraits:

À nouveau, des prêches islamiques problématiques sont parvenus aux oreilles des autorités. Et à nouveau, la machine judiciaire se met en marche pour y mettre un terme – jusqu’aux prochaines, tout au moins. La mosquée Aboubakar Sadek, dite des Bleuets, située dans les quartiers nord de Marseille, est sous le joug d’une procédure de fermeture depuis ce mardi 20 août, initiée à la «demande» du ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin, a annoncé le préfet de police des Bouches-du-Rhône. 

En cause, des «propos légitimant la violence», tenus par différents intervenants de cette mosquée, qui occupe une galerie commerciale désaffectée du 13e arrondissement de Marseille, et qui accueille jusqu’à 600 personnes lors de la prière du vendredi. En octobre 2023, Mourad Hamza, qui avait été invité malgré son appartenance à la mouvance des Frères musulmans, avait qualifié l’attaque terroriste du 7 octobre en Israël de «révolte» et de «châtiment divin infligé aux juifs». Il avait également clamé devant des fidèles que «notre Constitution, c’est le Coran», faisant ainsi passer la loi islamique au-dessus de la République. (…)

«Pour épouser une femme, il faut l’accord du tuteur» : l’inquiétant profil de l’imam Ismaïl, dont la mosquée est menacée de fermeture (lefigaro.fr)


Wie wählen Muslime?

Erstmals gibt es Daten über das Wahlverhalten von muslimischen Deutschen. Dass die AfD schlecht abschneidet, ist nicht verwunderlich. Trotz genereller Linkstendenz finden auch konservative Parteien Zuspruch. (FAZ, 14 août, article payant)  

Extraits:

(…) Weil aber noch immer annähernd fünfzig Prozent der Deutschen einer der beiden großen Kirchen angehören, sind alle Parteien gut beraten, die Konfessionszugehörigkeit nicht außer Acht zu lassen.

Gilt das aber auch für die wachsende Zahl der Wahlberechtigten, die keiner christlichen Kirche angehören, sondern in all ihrer Verschiedenheit die drittgrößte Glaubensgemeinschaft hierzulande bilden, den Islam? Weder gibt es offizielle Statistiken darüber, wie viele Menschen mit deutscher Staatsbürgerschaft muslimischen Glaubens sind, noch darüber, wie viele davon jemals von ihrem Wahlrecht Gebrauch gemacht haben. Aber seit Neuesten gibt es Spuren, denen zu folgen sich lohnt.

Die Repräsentative Wahlstatistik, die im Bund und in den meisten Ländern nach wie vor erstellt wird, bringt kaum Licht in dieses Dunkel. Bis auf Alter und Geschlecht werden soziodemographische Merkmale nicht erhoben. Theoretisch ergiebiger sind die immensen Datensätze, die bei den sogenannten Nachwahlbefragungen entstehen, die seit Jahrzehnten im Auftrag der öffentlich-rechtlichen Rundfunkanstalten ARD und ZDF stattfinden.

Tatsächlich aber hat das Meinungsforschungsinstitut infratest-dimap vor einigen Jahren das Merkmal „Konfession“ aus der Liste der vielen Merkmale gestrichen, die nach der Stimmabgabe vor den Wahllokalen abgefragt wurden. Ohnehin hatten die Wahlforscher, die für die ARD arbeiten, nur nach „katholisch“ oder „evangelisch“ gefragt. (…)

Die Mannheimer Forschungsgruppe Wahlen hat sich für den entgegengesetzten Weg entschieden. Schon im Herbst 2018 nahmen die Demoskopen in die Fragebögen in der Rubrik Konfession als dritte Antwortmöglichkeit „muslimisch“ auf, wie Andrea Wolf, eines der Vorstandsmitglieder, der F.A.Z. berichtet. „Wir wollten den Antwortraum möglichst gut abdecken“, sagt die Wahlforscherin.

Die Auswertung der Daten war aber schwierig. (…)

Erstaunlicher als die niedrige Wahlbeteiligung der Muslime war die Verteilung der Stimmen. Die AfD schnitt in der Gruppe der konfessionsgebundenen Wäh­­ler unter den Muslimen am schlechtesten ab. Insgesamt kam die AfD auf 9,1 der Zweitstimmen. Leicht unterdurchschnittlich war der Zuspruch unter den evangelischen Wählern. Sieben Prozent von ihnen gaben der teilweise gesichert rechtsextremistischen Partei ihre Stimme. Unter den Katholiken waren es nur noch fünf und unter den Muslimen vier Prozent. Allerdings wäre es verwunderlich, wenn Muslime sich von einer Partei angezogen fühlten, die den Angehörigen dieser Religionsgemeinschaft mit Verachtung, wenn nicht Hass begegnet.

Konservatives Gedankengut ist Muslimen dagegen vertraut, etwa die Hochschätzung der Familie oder von Religion. Anders lässt sich nicht erklären, dass die CDU im Februar 2023 mehr als ein Viertel der Stimmen der Muslime auf sich vereinigen konnte – was am Tag nach der Wahl für Erstaunen sorgte. (…)

Erstmals Zahlen veröffentlicht: Wie wählen Muslime? (faz.net)


👎 « A quand les premiers Jeux olympiques organisés dans le monde arabe ? »

Le président de l’Institut du monde arabe plaide, dans une tribune au « Monde », en faveur de l’organisation de Jeux olympiques arabes, pour dire au monde qu’il a tout à gagner de l’émergence de ces pays sur la scène sportive internationale. (Le Monde, 7 août, tribune, article payant) 

Extraits:

(…) Aujourd’hui, la voix des amis du monde arabe doit se faire entendre, pour porter ce projet d’avenir des jeux olympiques arabes, pour dire au monde qu’il a tout à gagner de l’émergence de ces pays sur la scène sportive internationale, de la même façon qu’il bénéficie aujourd’hui des talents artistiques exceptionnels qui y sont nés et qui émerveillent toute la planète.

Ces Jeux, nous les devons enfin aux jeunesses de ces régions, assoiffées d’avenir, pour qui chaque occasion d’accueillir le monde ouvre de nouveaux horizons, pour qui chaque événement international est une respiration permettant de laisser éclater leur talent à la face du monde.

Jack Lang (Président de l’Institut du monde arabe, ancien ministre de la culture et de l’éducation nationale)

Jack Lang : « A quand les premiers Jeux olympiques organisés dans le monde arabe ? »


Maghreb : la maison brûle

LETTRE DU MAGHREB. Canicule et pénurie d’eau sévissent. Le Maroc et l’Algérie investissent dans les usines de dessalement quand le président tunisien évoque des « ingérences étrangères ». (Le Point, 5 août, article payant) 

Extraits:

Il fait chaud. Cette banalité effarante en 2024 n’a pas la même signification qu’on soit à Oslo, New York, Manille ou au Maghreb. Et quand l’eau vient à manquer alors que les thermomètres jouent au zénith – 36 degrés sur la côte méditerranéenne, entre 40 et 48 degrés au Sud –, c’est toute une région qui pense à la phrase prononcée par Jacques Chirac à la tribune de l’ONU : « La maison brûle ». D’ici 2050, les précipitations baisseront de 20 % au Maghreb. Depuis longtemps, scientifiques et climatologues alertent des profonds changements climatiques en cours dans la région. Les conséquences sont sanitaires et économiques (impact sur l’agriculture, secteur économique clé). Ce que les rapports du Giec expliquaient pour l’Afrique et la région méditerranéenne est en cours. Dans des régions où on tutoyait la chaleur, on est désormais contraint de la vouvoyer. D’une contrainte qu’on domptait via la climatisation, des horaires adaptés et des camions d’eau potable, on est passé à une situation non négociable que les États doivent affronter. Une question de survie. Et face à un phénomène structurel, le même pour toute l’Afrique du Nord, les réponses divergent. À Tunis on joue la carte du populisme, quant à Rabat et Alger on avance de grands chantiers. (…)

Si « la maison brûle », Chirac avait ajouté, accusatoire, « et nous regardons ailleurs ». Au Maghreb, ce n’est plus le cas. Sauf à Tunis où le populisme de Kaïs Saïed explique chaque problème par un complot fomenté par l’étranger.

Quant à la désunion politique de la région – le Maroc et l’Algérie sont fâchés, la Tunisie et le Maroc également, la Libye n’est pas au mieux avec Rabat… –, cela n’aide pas à bâtir des solutions collectives.

Maghreb : la maison brûle (lepoint.fr)


Sie floh als Teenager allein in die Schweiz – nun unterrichtet sie heimlich Afghaninnen, denen die Taliban die Schule verbieten

Die 19-jährige Mahbube hat mit Mitstreiterinnen ein Hilfsprojekt aufgebaut, das 120 Schülerinnen in ihrer alten Heimat betreut. Von konservativen Landsleuten wurde sie mit dem Tod bedroht. (NZZ, 4 août, article payant)

 Extraits:

Als die Taliban in Afghanistan die Macht übernehmen, ist Mahbube eben in der Schweiz angekommen. Sie ist ein Teenager, allein, spricht kein Deutsch. Es ist der 15. August 2021, und die junge Afghanin muss ein komplett neues Leben beginnen.

Andere würden ihre Heimat in einem solchen Moment vergessen, sich auf ihre eigenen Sorgen konzentrieren. Aber nicht Mahbube.

Sie denkt als Erstes an die Mädchen und Frauen in Afghanistan, die weniger Glück haben als sie. «Ich konnte nicht glauben, was dort passierte», sagt sie heute. «Vorher war es für Frauen schon schwierig, jetzt ist es eine Katastrophe.»

Schulverbot und Verhüllungszwang, Zwangsehen und Verbannung aus dem öffentlichen Leben: «Die Mädchen und Frauen in Afghanistan sind sehr oft sehr allein. Sie sitzen zu Hause, sie dürfen nichts. Ihre einzige Möglichkeit, dem für einen Moment zu entfliehen, ist ihr Handy.»

Aus diesem simplen Gedanken – das Mobiltelefon als Fenster in die Freiheit – ist drei Jahre nach Mahbubes Ankunft in der Schweiz ein unwahrscheinliches Hilfsprojekt entstanden. Mit 120 Schülerinnen, die über ihr Smartphone das erhalten, was in Afghanistan verboten ist: Bildung.

Mahbube ist heute 19, spricht fliessend Deutsch und steht kurz vor der Matura. Sie sitzt in einem hippen Café mitten in Zürich, entspannt, als sei sie schon immer hier gewesen. Ihren Nachnamen nennt die NZZ auf ihren Wunsch hin nicht – dessen Verbreitung könnte, fürchtet sie, Familienangehörige gefährden.

«Hier stehen mir plötzlich alle Türen offen», sagt die junge Afghanin. Der Start in der Schweiz sei hart gewesen. Aber dann habe sie zur Schule gehen können, ins Gymnasium. «Für mich als Frau aus Afghanistan war das unglaublich.» (…)

Kampf für Frauenrechte: Flüchtling in Zürich unterrichtet Frauen aus Afghanistan (nzz.ch)


Discours de haine, appel au djihad… Jonas Paris, l’association qui radicalisait des jeunes en plein Paris

Se consacrant officiellement à l’enseignement et à la formation, l’organisation a été dissoute. En février dernier, un tribunal pour enfants a condamné un de ses anciens élèves pour association de malfaiteurs terroriste. (Le Figaro,1er août, article payant)  

Extraits:

(…) Créée en 2019, Jonas Paris, à en croire son objet officiel, voulait « aider les musulmans dans l’exercice de leur pratique et de leurs rites dans de bonnes conditions », notamment en donnant « des cours de soutien, d’alphabétisation et de langues » ainsi qu’une « éducation morale aux enfants » et en encadrant « les jeunes et les adolescents afin qu’ils ne tombent pas dans la délinquance ». Le tout en favorisant le « dialogue interreligieux ».

Pour les services de l’État, Jonas Paris a en fait assuré « la promotion d’une idéologie qui incite à la discrimination, à la haine et à la violence à l’égard des non-musulmans, des femmes, des homosexuels et légitime la guerre sainte ». Elle a diffusé « ces théories à un public en partie composé de mineurs lors des cours dispensés dans les locaux de l’association et à travers les publications sur (une) chaîne Telegram administrée par son président et suivie par 60.000 personnes ». (…)

Facteur aggravant, « ces cours prennent appui sur des supports et documents faisant état de l’incompatibilité entre l’islam et la République, prônant la supériorité du « tribunal islamique » sur celui « établi par les humains » y compris par la légitimation de la peine de mort dans certains cas ».

Par ailleurs a été relevé « un discours haineux, discriminatoire et violent envers les juifs et les chrétiens, appelant à leur anéantissement, et plus globalement envers les non-musulmans ». « Publié par l’association le 25 juin 2021 », un document « a qualifié la France de pays non musulman serait comme “déclarer la guerre à Allah” ».

Discours de haine, appel au djihad… Jonas Paris, l’association qui radicalisait des jeunes en plein Paris (lefigaro.fr)


Zwangsehen sind auch unter Muslimen in England stark verbreitet

Bei der jüngsten Wahl haben zahlreiche muslimische Vertreter den Sprung ins Unterhaus geschafft. Es dürfte in Zukunft noch schwieriger werden, eine islamische Parallelgesellschaft zu verhindern (NZZ, 25 juillet, tribune de Ayaan Hirsi Ali, article payant)

Extraits :

(…) Es gibt keine zuverlässigen Zahlen zu muslimischen Mädchen und Frauen, die weltweit in Ehen gezwungen wurden und von Gewalt bedroht sind. Es wurden einige Schätzungen aus der Diaspora vorgenommen: Im Jahr 2020 schätzte ein Imam, dass zwischen 2000 und 3000 muslimische Frauen in Dänemark zwangsverheiratet sind und ihren Mann nicht verlassen können. Im Vereinigten Königreich sind die Fälle von Gewalttaten, die eng mit muslimischen Zwangsverheiratungen verbunden sind, im Steigen begriffen. Die Straftaten sind in England in den letzten zwei Jahren um 60 Prozent und seit 2016 um 193 Prozent gestiegen. (…)

Nach Jahren der starken Einwanderung aus der islamischen Welt haben sich repressive Strukturen in europäischen Ländern etabliert. In Grossbritannien haben diese Normen viele Jahre lang die Durchsetzung des englischen Rechts infrage gestellt. In seinem beispielhaften rechtswissenschaftlichen Buch «British Islam and English Law» hat Patrick Nash mehrere problematische Widersprüche zwischen dem englischen Recht und der muslimischen Kultur akribisch dargestellt.

Vor allem werden muslimische Clans durch Eheschliessung zwischen Mitgliedern desselben Clans sowie zwischen Verwandten zusammengehalten. In Pakistan liegt die Heiratsrate unter Cousins und Cousinen bei etwa 60 Prozent. Wie Nash darlegt, spiegelt sich dies auch in der britischen Diaspora wider und kann in britisch-pakistanischen Gemeinden sogar noch häufiger vorkommen. Diese Praxis bedroht die öffentliche Gesundheit, das soziale Gefüge und die Rechtsstaatlichkeit. (…)

Eine hohe Zahl von Cousin-Ehen führt zu vermehrtem Auftreten von Erbkrankheiten. Noch vor zwanzig Jahren wurde berichtet, dass britische Pakistaner 3,4 Prozent aller Geburten ausmachten, aber ihr Anteil bei den rezessiven Erbkrankheiten über 30 Prozent beträgt. Neuere Untersuchungen zeigen, dass sich das Verhältnis seither nicht verbessert hat.

Schliesslich steht das englische Recht in völligem Widerspruch zur Scharia, aber im Vereinigten Königreich gibt es Dutzende von Scharia-Räten, die häufig über Ehestreitigkeiten entscheiden. Die niederländische Forscherin Machteld Zee hat Fälle dokumentiert, in denen Frauen, die sich scheiden lassen wollen, von Scharia-Gerichten gezwungen werden, zu ihren gewalttätigen Ehemännern zurückzukehren.

Zwangsehe und Scharia: In England wächst die muslimische Parallelgesellschaft (nzz.ch)


Für Muslime gibt es keine schicksalhafte oder gar religiöse Pflicht zum Judenhass. Auch nicht aus Solidarität mit den Palästinensern / Pour les musulmans, il n’y a pas d’obligation fatale ou même religieuse de haïr les juifs. Pas non plus par solidarité avec les Palestiniens (NZZ, 5 juillet, article payant)

Muslimische Wortführer in Deutschland beschäftigen sich lieber nicht mit dem Antisemitismus in den eigenen Reihen. Stattdessen klagen Politikerinnen wie Sawsan Chebli über mangelnde Empathie für Palästinenser. Damit tragen sie zur gesellschaftlichen Spaltung bei / Les porte-parole musulmans en Allemagne préfèrent ne pas s’occuper de l’antisémitisme dans leurs propres rangs. Au lieu de cela, des femmes politiques comme Sawsan Chebli se plaignent du manque d’empathie envers les Palestiniens. Ils contribuent ainsi à la division de la société.

Extraits :

(…) Ablehnung von Muslimen ist auch selbstverschuldet

Für Muslime gibt es keine schicksalhafte oder gar religiöse Pflicht zum Judenhass, auch nicht aus Solidarität mit den Palästinensern. All das hätte man nach dem 7. Oktober zeigen können – auch dass dieser Wille zur Freundschaft als religiöse Aufgabe verstanden wird. Das hätte die Solidarität mit den Palästinensern und ihren Wunsch nach einem eigenen Staat gestärkt.

Stattdessen betrachten es weite Teile der muslimischen Bevölkerung als solidarisch, wenn sie Hass und Gewalt legitimieren. Mehr noch: Man hat sich entschieden, allen Muslimen, die das hinterfragen, die Zugehörigkeit zur muslimischen Gemeinschaft abzusprechen.

Das ist ein spiritueller und gesellschaftlicher Tiefpunkt für die Muslime in Deutschland, an dem der eigene Anspruch, «die beste Gemeinschaft von allen» zu sein, niemandem mehr glaubhaft erscheint. Die Ansicht, es handle sich um eine bedrohliche Gemeinschaft, verbreitet sich umso schneller, je mehr so getan wird, als gäbe es nur eine einzige richtige muslimische Position zum Nahostkonflikt.

Das ist keine Opfer-Täter-Umkehr, wie es häufig bei der Diskussion um antimuslimischen Rassismus formuliert wird. Die zunehmende gesellschaftliche Ablehnung von Muslimen hat auch mit der Aussenwirkung ihrer Wortführer zu tun. (…)

Antisemitismus: Das falsche Spiel der muslimischen Wortführer in Deutschland (nzz.ch)


Die deutsche Regierung macht Islampolitik ohne zu wissen, wie viele Muslime es im Land gibt / Le gouvernement allemand fait de la politique sur l’islam sans savoir combien il y a de musulmans dans le pays (NZZ, opinion, 26 juin, article payant)

Bei der jüngsten Volkszählung hat Deutschland ohne Not darauf verzichtet, den Anteil der Muslime im Land zu erheben. Ein Versäumnis, das symptomatisch ist für den Umgang mit dem Islam / Lors du dernier recensement, l’Allemagne a renoncé sans nécessité à recenser la part des musulmans dans le pays. Une omission symptomatique de l’approche de l’islam.

Extraits :

(…) Es klingt absurd, aber Deutschland, das seit Jahrzehnten über die Integration von Muslimen debattiert, hat freiwillig darauf verzichtet, mehr über die Muslime in Deutschland zu erfahren. Eine verpasste Chance, die nicht wiederkommt. Denn der Zensus 2022 war der letzte seiner Art. Beim nächsten Zensus im Jahr 2031 will sich das Statistische Bundesamt bei noch mehr Fragen auf Registerdaten stützen. Zahlen zum Islam finden sich darin deshalb keine, weil nur eine winzige Minderheit der islamischen Gemeinden in einer Körperschaft des öffentlichen Rechts organisiert ist, sprich: als Religionsgemeinschaft anerkannt ist.

Weil die eigene Statistikbehörde die Zahlen nicht kennt, hat die Regierung Umfragen in Auftrag gegeben. Die letzte grossangelegte Studie der Deutschen Islamkonferenz stammt aus dem Jahr 2020. Im Befragungszeitraum lebten demnach zwischen 5,3 und 5,6 Millionen Muslime mit Migrationshintergrund in Deutschland, von ihnen waren 82 Prozent stark oder eher gläubig. Damit wäre der Islam nach dem Christentum die mit Abstand grösste Glaubensgemeinschaft in Deutschland.

Was offenbleibt: Wie sich die Zahl der Muslime in den vergangenen Jahren entwickelt hat und wo Anhänger der verschiedenen islamischen Glaubensrichtungen genau leben. Der Zensus 2022 kann diese Frage zwar für Katholiken und Protestanten beantworten, nicht aber für Sunniten und Schiiten. (…)

Der Zensus zeigt ein Land, das es nicht mehr gibt

Mit der Realität im 21. Jahrhundert, in der ganze Stadtteile inzwischen muslimisch geprägt sind, haben die Zensus-Zahlen wenig zu tun. Sie zeigen ein Land, das es gar nicht mehr gibt. Womöglich ist das einigen deutschen Politikern sogar lieber. Systematisches Wegschauen hat beim Thema Islam in Deutschland schliesslich Tradition.

Zensus 2022: Warum es keine Zahlen zu Muslimen gibt (nzz.ch)


Jérôme Endrass, professeur de médecine légale, déclare à propos des adolescents islamistes : “Personne ne devient djihadiste s’il réussit sa vie” / Forensik-Professor Jérôme Endrass sagt über islamistische Teenager: «Jihadist wird niemand, der erfolgreich ist» (NZZ, interview, 25 juin, article payant)

Deux jeunes auraient planifié une attaque contre la Zurich Pride. Le spécialiste en médecine légale parle des causes de la radicalisation – et des moyens de la combattre. / Zwei Jugendliche sollen einen Angriff auf die Zurich Pride geplant haben. Der Forensiker spricht über die Ursachen von Radikalisierung – und die Mittel dagegen.

Extraits :

(…) Es gibt auch übergeordnete Faktoren: In Frankreich gibt es aktuelle Erhebungen, gemäss denen in der Gruppe der 18- bis 24-Jährigen jeder Vierte Gewalt gegen Jüdinnen und Juden legitimiert. Da passiert offensichtlich gesellschaftlich etwas. Gefährlich ist es, wenn alle Faktoren zusammenkommen: eine individuelle Prädisposition zu Gewalt, ein soziales Umfeld, in dem extreme Ansichten gepusht werden, und ein gesellschaftliches Klima, das sie legitimiert. (…)

Diese Art von islamistischer Gewalt ist also ein spezifisch europäisches Phänomen?

Genau. Ein Beispiel: Wir haben zusammen mit einer deutschen Behörde über 300 Fälle von islamistischen Gefährdern angeschaut. Ein relevanter Teil von ihnen waren psychisch Kranke. Solche Leute würde im Nahen Osten niemand zu einem Anschlag schicken.

Anschlagspläne auf Zurich Pride: Forensiker Jérôme Endrass über Islamismus (nzz.ch)


Gilles Kepel: “Today it is easier to be an Islamist in France than in Saudi Arabia” (June 18)

Pay wall :Er hat als einer der Ersten über Islamismus geschrieben. Heute sieht der französische Soziologe Gilles Kepel die westlichen Gesellschaften in grosser Gefahr – wegen Parallelgesellschaften, woker Ideologen, Rechtsextremen und einer Elite, die all diese Probleme nicht sehen wollte. (NNZ, Interview)

Excerpt :

Il a été l’un des premiers à écrire sur l’islamisme. Aujourd’hui, le sociologue français Gilles Kepel estime que les sociétés occidentales sont en grand danger – à cause de sociétés parallèles, d’idéologues détendus, d’extrémistes de droite et d’une élite qui n’a pas voulu voir tous ces problèmes. (…)

Les écoles françaises sont justement devenues un terrain d’agitation pour les islamistes. Ils tentent d’imposer des règles vestimentaires islamiques, menacent les enseignants qui traitent de sujets qui ne leur plaisent pas. Cela vous inquiète-t-il ?

Je suis très inquiet. D’un côté, vous avez un système scolaire dans lequel les enseignants sont très mal payés. Ils sont prolétarisés. La grande majorité d’entre eux votent pour Jean-Luc Mélenchon. Mais cela n’est souvent le cas que lorsqu’ils exercent dans de beaux quartiers, où il y a peu de problèmes. S’ils ont des élèves barbus et voilés qui leur disent ce qu’ils doivent faire en invoquant le prophète, ils sont souvent laissés seuls par leurs supérieurs. C’est pourquoi, depuis quelques années, le nombre de ceux qui votent pour le Rassemblement national augmente. En 2017, lorsque Macron a été élu, 8 % des enseignants ont voté pour le RN. En 2022, lors de la réélection de Macron, ils étaient 20 %. Je pense que cette fois-ci, ce sera 30 %.

Aurait-il été possible d’empêcher cette évolution ?

On aurait pu faire comprendre que le monde islamique ne se limite pas à l’islamisme. Qu’il y a des philosophes modernistes comme Ibn Rushd, qui ont été évincés par les religieux dans l’espace islamique. Dans certains livres, j’ai expliqué que l’Europe avait une chance de faire éclore un autre monde musulman, qui ne soit pas contrôlé par des dictateurs et des imams. C’était illusoire : nos politiques ont préféré laisser faire les islamistes, qui ont ici toutes les libertés, contrairement aux pays arabes. Aujourd’hui, il est plus facile d’être islamiste en France qu’en Arabie saoudite. Il y a eu ici un manque de connaissances, une exclusion de ce que les gens comme moi ont fait. En revanche, on a encouragé des gens comme François Burgat, qui considèrent la recherche sur l’islamisme comme islamophobe.

Ils ont pourtant été décorés par l’Etat et ont conseillé des présidents, y compris Emmanuel Macron. Ce dernier ne semble plus jouir de la confiance de la population. Quelle a été sa plus grande erreur ?

Bien sûr, j’ai été reçu par le président de la République, il m’aime bien, mais il n’a rien fait, comme tous les autres. J’ai rencontré tous les présidents, sauf Nicolas Sarkozy, que je n’aime pas beaucoup. Mais j’étais membre de la commission Stasi à son époque, elle s’est inspirée de certains de mes travaux. C’était il y a vingt ans. Nous avons essayé de lutter contre les symboles religieux et les lois que les activistes islamistes voulaient imposer aux écoles. Mais il n’en est resté que des cendres. Je pense que Macron n’a pas pris conscience du désarroi et du désespoir que l’évolution de ces dernières années a provoqué dans les classes populaires : la création d’enclaves islamistes, la pression dans les écoles, l’immigration clandestine, sans oublier les attentats islamistes. Tout cela a provoqué une sorte de panique au sein de la population majoritaire et a fait perdre confiance aux élites.

Gilles Kepel: Macron hat im Umgang mit Islamisten versagt (nzz.ch)


“Are France’s Muslims the useful idiots of the Insoumis?” (June 14)

Pay wall :Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis ? LA CHRONIQUE DE KAMEL DAOUD. La pêche au « vote musulman » se révèle être un jeu de dupes, aussi bien pour les musulmans de France que pour LFI. Tout le monde est perdant, sauf les islamistes (Le Point, Guest Essay)

Excerpt :

Mais qu’y gagnent les musulmans de France après le vote-colère ou le vote communautaire en faveur des Insoumis ? Rien, ou presque.

Évidemment, une reconnaissance du poids électoral, mais, curieusement aussi, sa disqualification dans le jeu de la démocratie française, et Mélenchon s’appellera encore Mélenchon sur le dos des banlieues. Une visibilité accrue pour le vote musulman ? Oui. Mais, simultanément, il y a une méprise quant aux résultats concrets et de la reconnaissance. Dans l’affaire, Mélenchon et Cie empochent du pouvoir, des sièges. Très vite, Ils s’empresseront d’oublier leur dette. Parce que c’est une tromperie : le but du Leader maximo français, c’est le « pouvoir » ; le but des votes musulmans en sa faveur reste la « réparation » ou la reconnaissance. Aujourd’hui, Rima Hassan ne libérera pas la Palestine, mais peut-être la Syrie de son embargo ; Mélenchon ne réparera pas « l’invisibilité » par sa visibilité, et les Insoumis gagnent à ce jeu de délégation trompeuse de l’espoir.

Les musulmans de France se révèlent être les idiots utiles du mélenchonisme autant que de l’islamisme international. Poupées russes. Le vote musulman, encore flou, mal visé, invisible, peu clair sur ses intentions démocratiques, et « primaire » ou ignoré, n’a pas encore suffisamment de poids ; c’est juste un pèse-personne pour d’autres. C’est toujours la formule « verroteries contre fourrures rares ».

Les musulmans de France sont-ils les idiots utiles des Insoumis ? (lepoint.fr)


In Brussels, the worrying breakthrough of Fouad Ahidar’s pro-Islam list, accused of being “Sharia-oriented” (June 14)

Pay wall :À Bruxelles, l’inquiétante percée de la liste pro-islam de Fouad Ahidar, accusé d’être «axée sur la charia»Le parti de l’ancien socialiste est devenu dimanche la deuxième force politique néerlandophone du parlement bruxellois. Favorable à l’abattage rituel, il a tenu des propos polémiques sur le massacre du 7 octobre et sur le départ d’un homme en Syrie (Le Figaro)

Excerpt :

Il faut dire que, jusqu’à peu, le quinquagénaire menait une carrière politique quasiment exemplaire. Ancien chef de groupe à Vooruit, parti socialiste flamand, il est élu au Parlement bruxellois pour la première fois en 2004, et y a siégé sans interruption depuis. Ayant suivi des études d’assistant social, au sein du cabinet de l’ex-ministre fédéral Bert Anciaux, il a toujours défendu l’accès pour tous à un logement, et s’est imposé de par son image sympathique et proche du peuple. Sur ses réseaux sociaux, il multiplie les vidéos de lui discutant sur les marchés, dansant dans son bureau, ou participant à un marathon.

Mais début 2022, son image s’effrite brusquement, lorsqu’il refuse de voter pour l’interdiction de l’abattage sans étourdissement, essentiel pour la consommation de viande «halal». Son ancien parti, Vooruit, militant pour le bien-être animal, lui avait pourtant donné des consignes claires. En conséquence, le président du parti exclut Fouad Ahidar de son bureau politique.

Depuis, l’ex-socialiste multiplie les prises de position polémiques. En novembre 2023, quelques jours après l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, il déclare que l’État hébreu a, durant 75 ans, «tout fait pour éradiquer cette population palestinienne. (Les Israéliens) récoltent ce qu’ils ont semé». Avant de comparer l’attaque du mouvement islamiste «à une petite réponse qui a été donnée par une partie du Hamas», regrettant que «malheureusement, le monde ne se penche que sur cette partie-là».

Il faut dire que, jusqu’à peu, le quinquagénaire menait une carrière politique quasiment exemplaire. Ancien chef de groupe à Vooruit, parti socialiste flamand, il est élu au Parlement bruxellois pour la première fois en 2004, et y a siégé sans interruption depuis. Ayant suivi des études d’assistant social, au sein du cabinet de l’ex-ministre fédéral Bert Anciaux, il a toujours défendu l’accès pour tous à un logement, et s’est imposé de par son image sympathique et proche du peuple. Sur ses réseaux sociaux, il multiplie les vidéos de lui discutant sur les marchés, dansant dans son bureau, ou participant à un marathon.

Mais début 2022, son image s’effrite brusquement, lorsqu’il refuse de voter pour l’interdiction de l’abattage sans étourdissement, essentiel pour la consommation de viande «halal». Son ancien parti, Vooruit, militant pour le bien-être animal, lui avait pourtant donné des consignes claires. En conséquence, le président du parti exclut Fouad Ahidar de son bureau politique.

Depuis, l’ex-socialiste multiplie les prises de position polémiques. En novembre 2023, quelques jours après l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, il déclare que l’État hébreu a, durant 75 ans, «tout fait pour éradiquer cette population palestinienne. (Les Israéliens) récoltent ce qu’ils ont semé». Avant de comparer l’attaque du mouvement islamiste «à une petite réponse qui a été donnée par une partie du Hamas», regrettant que «malheureusement, le monde ne se penche que sur cette partie-là». (…)

Malgré toutes ces controverses, Fouad Ahidar estime qu’il n’y a aucun problème. «Je ne sais pas pourquoi les gens disent qu’il faut séparer» le politique du religieux, a-t-il dit au média Bx1 peu après son élection. «C’est la politique qui décide d’interdire ou d’autoriser le port du voile, je ne sais pas pourquoi les gens disent qu’il faut séparer l’un et l’autre. Chacun doit pouvoir être ce qu’il est, doit pouvoir choisir de croire ou de ne pas croire», assure-t-il.

À Bruxelles, l’inquiétante percée de la liste pro-islam de Fouad Ahidar, accusé d’être «axée sur la charia» (lefigaro.fr)


Ayaan Hirsi Ali  : “The Mannheim Attacks Reveal Europe’s Impotence” (June 8)

Free access : The Mannheim Attacks Reveal Europe’s Impotence – The continent’s elites have built a system destined to fail (restorationbulletin.com)

The Mannheim Attacks Reveal Europe’s Impotence (restorationbulletin.com)


“Nationally repressed instead of self-confidently German – this is how strangely Germany deals with Islam and migration” (June 7)

Pay wall : National verklemmt statt selbstbewusst deutsch – so seltsam geht Deutschland mit Islam und Migration um. Geschieht ein Messermord, reagiert die Politik immer gleich. Auf grosse Worte folgen keine Taten. Das liegt an der Gleichgültigkeit von Innenministerin Faeser – aber nicht nur. (NZZ, Opinion)

Excerpt:

The public broadcaster is even manipulating. ARD is certain that the activist injured in Mannheim is an “Islamophobe”. They remained cautious about the perpetrator. The reporting did not identify him and did not refer to him as an Islamist. A video shows how the Afghan scouted out the stand of the anti-Islamic “Citizens’ Movement Pax Europa”. The act was premeditated, politically motivated and intended to have a public impact. That is the shortest definition of terrorism.

ZDF did not report the death of the policeman until the end of the news and concealed the background of the perpetrator. Prior to this, it had reported in detail how German President Steinmeier had called for a fight against right-wing terrorism at a memorial service for a politician who was murdered five years ago. If Steinmeier does not also attend the policeman’s funeral and warn against Islamist terror, he is exposing the hypocrisy and one-sidedness of the “fight against the right”.

The state-affiliated broadcasters had fewer inhibitions when it came to the right-wing extremist youths on Sylt. Their faces were shown without pixelation.

Attentat von Mannheim: Deutschland geht seltsam mit Islam und Migration um (nzz.ch)


“You ask yourself: When will it be my turn?” How Germany’s critics of Islam are faring after the Mannheim attack (June 7)

Pay wall : How Germany’s critics of Islam are faring after the Mannheim attack – The knife attack at an event critical of Islam in Baden-Württemberg has not only led to deep uncertainty among the population. Well-known critics of Islam are also under pressure. The NZZ spoke to five of them / «Man fragt sich: Wann bin ich dran?» So geht es Deutschlands Islamkritikern nach dem Mannheim-AttentatDie Messerattacke bei einer islamkritischen Veranstaltung in Baden-Württemberg hat nicht nur in der Bevölkerung zu einer tiefen Verunsicherung geführt. Auch bekannte Islamkritiker sind unter Druck. Die NZZ hat mit fünf von ihnen gesprochen (NZZ, Interview)

Nach Mannheim Attentat: Was denken Deutschlands bekannteste Islamkritiker? (nzz.ch)


“No more empty phrases, please! The deadly attack in Mannheim must not be relativized” (June 5)

Pay wall : An Afghan stabs a policeman and seriously injures a critic of Islam. Germany must finally admit that political Islam is currently the greatest threat to freedom and security / Bitte keine Floskeln mehr! Der tödliche Anschlag von Mannheim darf nicht relativiert werden : Ein Afghane ersticht einen Polizisten und verletzt einen Islamkritiker schwer. Deutschland muss sich endlich eingestehen, dass der politische Islam die gegenwärtig grösste Bedrohung für Freiheit und Sicherheit ist (NZZ, Opinion)

Tödliche Messerattacke in Mannheim: Bitte keine Floskeln mehr! (nzz.ch)


“Germany struggles to come to grips with the Islamist threat” (June 3)

Pay wall : L’Allemagne peine à appréhender la menace islamiste : ANALYSE – Vendredi dernier à Mannheim, un politicien connu pour ses propos anti-islam a été agressé au couteau par un jeune Afghan. Outre-Rhin, ce fait divers a pour effet de brider la classe politique (Le Figaro)

L’Allemagne peine à appréhender la menace islamiste (lefigaro.fr)


Thème 12 Articles d’avant le 3 juin 2024